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 03 — Intrigue # 1 ; le ministère

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Hogwarts Chronicles
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Hogwarts Chronicles
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Déroulement du RP & conditions

♦ Les personnes s’étant inscrites pour l’intrigue doivent attendre de recevoir un MP pour poster à la suite et suivre les instructions données dans celui-ci.

Les participants du ministère sont ;
Hadrian ; Sevan ; Roy ; Lou-Ann ; Gabriel ; Silas ; Aiden ; Kastiel

♦ Comme dit précédemment, votre tour vous sera énoncé par MP, merci de nous prévenir si vous êtes dans l'incapacité d'y répondre pour le moment ou que vous souhaitez sauter votre tour, cela évitera des harcèlements par MP.

♦ Si vous ne faites pas partie des participants, mais que l'intrigue vous inspire, vous pouvez envoyer un MP à un membre du staff et il vous rajoutera à la liste ci-dessus. Si vous avez une question concernant l'intrigue, demandez soit par MP, soit dans la chatbox.


Dernière édition par Hogwarts Chronicles le Jeu 2 Jan - 11:44, édité 2 fois
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Hogwarts Chronicles
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La roue tourne


La nuit commençait à tomber un peu partout dans le monde. Le temps était clair et on pouvait apercevoir les étoiles lumineuses dans le ciel de Londres ce qui était chose rare ces derniers temps, la pluie étant souvent au rendez-vous, les habitants avaient dû mal à apercevoir une onde d’espoir dans le ciel la nuit. Tout semblait tellement paisible hormis quelques coups de klaxon qui perturbaient le silence ambiant. Rien. Aucune attaque. Aucun fait magique. Comme si l’arrivée d’un Mangemort au pouvoir ainsi qu’un potentiel retour des Mages Noirs n’avaient pas l’air d’apeurer les sorciers plus que cela. Et pourtant, près de Charing Cross, deux individus pénétrèrent dans la cabine téléphonique désignant l’entrée du Ministère de la Magie, si bien connue de notre communauté cachée et composèrent un numéro qui les fit descendre sous la terre. Toute personne passant par là et qui aurait intercepté ce fait étonnant aurait cru à une douloureuse hallucination.

Toujours aussi silencieusement, les deux intrus déambulèrent dans le hall en silence. Du moins, c’est ce qu’ils crurent car à peine eurent-ils franchi la limite magique, une alarme stridente retentit dans tout le Ministère, réveillant les gardiens et quelques Aurors travaillant de nuit. Les alarmes anti-intrus avaient été rebranchées à la demande du chef des Aurors – Gabriel Etherington. L’arrivée de Caldwell au pouvoir l’avait rendu fou de rage et légèrement paranoïaque. Avait-il eu raison pour cette fois ? Bien vite, on repéra les intrus et on les prit en chasse. Des sorts fusèrent de chaque côté trois contre deux. Un léger déséquilibre, mais lorsqu’en face vous vous retrouvez avec des Mages Noirs, il n’y a plus aucune limite. Les gardiens devaient tenir jusqu’à l’arrivée des Aurors, ensuite, ils pourraient se retirer et ce serait leur problème.

« Incarcerem ! » hurla un intrus.

Le sort frappa de plein fouet un des gardiens, effrayant les deux autres, qui rendus nerveux, lançaient des sorts sans réellement viser et se révélaient être devenus de véritables dangers ambulants. Par chance, ils attendirent quelques secondes encore avant d’entendre le bruit de l’ascenseur indiquant que les renforts étaient enfin là. Soulagés, les deux jeunes personnes redoublèrent de vivacité tout en protégeant leur camarade qui était au sol et se débattait avec ses liens. Un bouclier les entoura et on leur ordonna de partir, les deux empoignèrent rapidement leur ami et partirent rapidement. Les Aurors étaient arrivés et le jeu pouvait commencer.

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Un sourire mauvais déformait son visage aux traits tirés, ses joues rendues légèrement creuses par les mois de privations tandis que ses orbes azurés détaillaient scrupuleusement la cabine d'un rouge pimpant se dressant maladroitement devant eux. Des graffitis recouvraient les murs déjà souillés par la saleté et de vieux pub moisis croupissaient dans leur trou depuis des décennies, abandonnés pour la plupart par les moldus déserteurs qui préféraient les établissements où la prolifération de rats et de cafards ne représentait pas un problème majeur. Enveloppé de vastes robes noires – à la salubrité plus que douteuse, vie de réclusion oblige – l'homme à la chevelure brune quelque peu entremêlée tourna la poignée branlante de la porte avant de s'y engouffrer à la suite de la jeune femme qui l'accompagnait, sa baguette ébène dirigée vers le combiné du téléphone. Celui-ci pendait mollement au bout de son fil mais Hadrian l'ignora, composant l'habituel 62442 qui déclencha la voix automatique à la froideur légendaire, questionnant les visiteurs sur leur identité et l'objet de leur visite. Les choses se corsait, mais rien de bien complexe. Confundo ! Un sortilège de confusion et le tour était joué. Deux badges – vierges – apparurent, incurvant les lèvres fines du mangemort qui délaissa le sien alors que la descente débutait, les deux sorciers pénétrant enfin dans les entrailles du Ministère de la Magie.

Nonchalamment adossé contre le mur de la cabine, l'homme leva ses yeux bleus vers sa vis-à-vis tout en faisant tournoyer sa baguette entre ses doigts à la manière des majorettes moldues, une lueur dangereuse dansant dans ses prunelles dilatées par l'excitation. Enfin un peu d'action après d'interminables semaines d'abstinence, si l'on pouvait dire. Son sang bouillonnait littéralement dans ses veines à l'idée plus qu'alléchante d'investir le Ministère et de livrer un combat qui, il l'espérait, se révélerait mémorable – car obstacles il y aurait, il n'en doutait pas. D'inconscients gardiens traînaient toujours dans les parages à la tombée de la nuit et bien qu'ils ne pouvaient rivaliser avec l'habileté des aurors, ils auraient au moins le mérite de le distraire quelques minutes, avec un peu de chance. Quoi que... Ne va pas trop vite, cela serait bien moins... intéressant. Sa compagne n'était pas à prendre à la légère et il ne fallait pas sous-estimer sa cruauté ni même sa fourberie. Kastiel Lensherr, mangemort réputée et en cavale, à son instar, n'était pas une enfant de chœur et bien malchanceux serait celui qui la jugerait inoffensive. J'espère qu'on pourra compter sur la rapidité des aurors, hmm ? Faisant la moue, le regard fixé vers le plafond, Hadrian peinait à restreindre l'exaltation qui l'assaillait et continuait à jouer fébrilement avec sa baguette, aussi agité qu'un enfant le soir de Noël. Il avait tant attendu cet instant magique où il serait délivré de ces restrictions qui l'entravaient, lui et ses besoins impulsifs. Se contenir... il n'y parviendrait plus avec autant de facilité, à présent que le Ministre se trouvait être un mangemort, l'un de ses anciens collègues. C'était comme narguer un bambin avec une sucette sans qu'il ne puisse s'en saisir.

Enfin parvenus à destination, les deux sorciers se mirent en tête de traverser le hall – étrangement désert, sans gardiens -, tout du moins jusqu'à ce qu'une alarme ne retentisse, vibrant désagréablement dans les oreilles du mangemort. Il avait vu juste : atteindre les étages supérieurs sans rencontrer la moindre difficulté aurait été trop beau et on pouvait aisément compter sur les aurors pour vous mettre des bâtons dans les roues. Cependant, ce ne furent pas de fiers représentants de la loi qui se lancèrent à leur poursuite, mais trois gardes assurément terrifiés par la vision qui s'offrait à eux. Semblables à des fantômes oubliés dans les décombres de la guerre, vestiges d'un passé pas si lointain, Hadrian Wheland et Kastiel Lensherr faisaient leur grand retour. Le sourire de Hadrian s'intensifia tandis que l'un des gardiens déglutissait bruyamment, sa pomme d'Adam tressautant au rythme de sa respiration, attisant l'ivresse du sang-pur qui tenait fermement son arme, ses orteils remuant dans ses chaussures sous l'impatience qui le prenait. Tiens, des amuse-gueule ! Le Ministère est trop aimable, on ne méritait pas tant... Moqueur, certes, mais sa réflexion sembla réveiller les gardes auparavant figés et le premier sort fendit les airs, jeté par l'un des employés.

Stupefix ! D'un bond sur le côté, le mangemort esquiva l'attaque, murmurant un Protego qui lui évita de recevoir un Experlliarmus traître, tandis qu'il avisait d'un coup d'œil en biais de sa partenaire. Celle-ci avait suffisamment de ressource pour venir à bout de simples pions, de toute façon. Se redressant, le fuyard en cavale décida que la meilleure des défenses était l'attaque, et son rire résonna quelques secondes autour du petit groupe, ses pupilles plus encore dilatées qu'elles ne l'étaient dans la cabine. Empli d'un sentiment de félicité tel qu'il n'en n'avait pas éprouvé depuis des mois, Hadrian dirigea son offensive vers le sorcier qui l'avait pris par surprise avec son sortilège de désarmement, les yeux écarquillés par la convoitise. Oh, enfin... c'était exactement ce qu'il voulait. Cette adrénaline qui courait dans ses vaisseaux sanguins, pour son plus grand bonheur, le réjouissant tout autant que la soif de sang et de violence qui l'habitait depuis quelques années maintenant. Diffindo ! Il devait y aller doucement, lentement, afin de profiter de cette première vague d'adversaires qui se démenait pour ne pas crouler sous les sortilèges des mangemorts.

Hadrian ne put qu'apercevoir du coin de l'œil les cordes qui vinrent entraver les mouvements de l'un des gardiens qui se retrouva ligoté sur le sol au grand dam de ses coéquipiers. Pareils à des bêtes sauvages lâchées en liberté, les jeunes hommes ne savaient plus où donner de la tête et lançaient des sorts au hasard, manquant cruellement leurs cibles mouvantes. Ce fut cet instant que choisirent les renforts pour intervenir, déboulant de l'ascenseur tandis que les gardiens se réfugiaient dans un lieu plus sûr où ils ne seraient plus menacés par de sombres sorciers, pressés de rejoindre le confort de leur foyer. On dirait bien que le jeu commence... et avec un gros poisson, qui plus est. Le mangemort s'adressait à Kastiel alors que la silhouette de Etherington apparaissait sous leurs yeux, suivie d'un autre auror dont il ignorait le nom. Sa langue mutine caressa distraitement sa lèvre inférieure bien qu'il savait que le combat qui s'apprêtait à se dérouler n'aurait rien à voir avec celui qu'ils venaient de mener. Ils avaient en face d'eux le chef des aurors, après tout, et son état d'excitation ne fit que s'accroitre à cette constatation.
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your time is running out


Plus rien n’était sûr, plus rien n’était tranquille depuis quelque temps. Gabriel s’attendait à tout moment que des mangemorts viennent au Ministère, et sa prédisposition à la paranoïa allait surement finir par payer. Il n’avait confiance en plus personne, tout le monde pouvait être suspect, tout comme lui. Sauf qu’il tenait les cartes en main. Chaque personne qu’il rencontrait, s’avérait dans la poche de Caldwell. Et c’est là que se révèle tout le personnage complexe de cet homme. Sasha le mettait en garde contre les autres, et il n’avait pas tort. Dante de plus, lui manquait et les rumeurs sur ses fréquentations ne lui plaisaient guère davantage. Mais que pouvait-il y faire ? Elle n’entendait pas raison, à quoi bon se battre dans le vent ? Son seul allié au Ministère était sans doute Sévan, bien plus avide que lui de voir Caldwell croupir six pieds sous terre.

Tout était calme, peut-être un peu trop. Gabriel travaillait sur des dossiers en retard comme chaque soir dans son bureau. Il restait souvent tard à vrai dire, personne ne l’attendait de toute façon à la maison, à quoi bon se presser pour rien ? Il préférait la sérénité de son bureau, avec une vue imprenable sur Londres. Les piles de dossier s’empilaient et son bureau était à la limite du débordement. Ce soir-là, la Lune était pleine, et le ciel ne portait pas d’étoiles. Clair, limpide. Dégagé. Un peu trop.

Concentré comme à son habitude, Gabriel fut pourtant interrompu par l’alarme qui résonna dans le hall du Ministère. Dans ta gueule Caldwell ! Son plan avait fonctionné, quelqu’un autre qu’autoriser se trouvait ici ce soir. Il prit sa baguette et descendit voir au niveau inférieur. Il n’y avait personne dans les couloirs, hormis lui, et surement quelques autres Aurors. Sur ses gardes, Gabriel longea les longs couloirs et les longues allées de bureau jusqu’à arriver au Hall. Et là, sa surprise ne fut qu’à la hauteur de sa stupéfaction. « Fallait que ça arrive ce soir. Fais chier ! » Un auror s’occupait déjà des deux mangemorts, qu’il n’arriva pas à distinguer car ils étaient de dos. L’auror tomba à terre inconscient et Gabriel jeta un sort informulé du bout de sa baguette pour les surprendre. Wheland et Lensherr… Il ne manquait plus qu’eux tiens.

« Il me semble pas que l’on ne vous ait pas invité Wheland. Pas même toi… Kastiel. » Cracha-t-il, amer. Les sorts fusaient, expelliarmus contre d’autres impardonnables. Gabriel se cachait par moment derrière un pilonne, espérant que Sévan arriverait bientôt pour l’aider. Deux contre un, c’était déloyal. « Bouge-toi Sévan… Je ne tiendrais pas plus longtemps seul… » Il essaya de les changer de direction, sans doute pour les troubler et pour qu’ils aient une autre cible en vue. « La tarée au double visage et le pervers en manque de cul. Non mais quel duo tous les deux. Vraiment, ça en serait presque touchant ! Un magnifique tableau de famille. Je plains par avance les gosses. Une tare dans une famille ça passe… Deux, ça finit souvent en carnage. N’est-il pas Wheland ? Tu connais bien ça je crois. » Les contrarier pour qu’ils s’acharnent. Si ce soir était son dernier soir, Gabriel savait qu’il ne manquerait à personne. Mais au moins, il aurait fait ce pourquoi il était destiné. Sévan… Dépêche-toi.


556 mots.
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Sévan Blackadder
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Sévan Blackadder
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⚡ Âge du personnage : 25 ans.
⚡ Nature du sang : sang pur.
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caught like a fly


Sévan n’essaya même pas d’étouffer le bâillement qui s’échappa de sa bouche bruyamment. Il s’appuya contre le dossier de sa chaise et soupira longuement en s’étirant. Ses articulations craquèrent au passage et il grimaça légèrement. Au même moment, il vit passer Apophis qui rentrait chez lui. Son ancien partenaire lui adressa un de ces sourires étranges dont il avait le secret et leva la main afin de le saluer. Le jeune homme le salua à son tour et le regarda jusqu’à ce qu’il sorte de son champ de vision. Sévan devait bien avouer que son ancien partenaire lui manquait. Néanmoins, il devait bien avouer qu’au bout d’un an, il avait fini par s’y faire. Et puis, Lou-Ann était une partenaire efficace. Au final, Sévan passait du bon temps en compagnie de la jeune femme et ils avaient appris à devenir une bonne équipe. Une équipe que l’on venait même à redouter, au final.
Le jeune homme saisit sa tasse de café et se leva afin de se rendre dans la salle de repos. Il passa devant le bureau de Gabriel qui semblait être plus ou moins absorbé par ce qu’il faisait et décida de ne pas l’interrompre. Sévan ne pouvait s’empêcher d’être affreusement gêné à chaque fois qu’il croisait son supérieur, désormais. Il avait totalement séché le boulot le jour où Caldwell avait été nommé Ministre et Gabriel l’avait tellement détruit qu’il s’était retrouvé dans l’obligation de dire la vérité à Etherington qui n’avait plus cherché à l’engueuler pour son absence. Depuis, c’était comme si leur haine pour Roy les avait rapprochés, mais d’un autre côté, Sévan se sentait terriblement mal à l’aise de savoir que Gabriel était au courant pour ses origines.

Mais ne plus être le seul ici à porter ce fardeau, savoir que Gabriel haïssait cet homme autant que lui, avait quelque chose de réconfortant. Ainsi, son supérieur s’était toujours arrangé pour que Sévan n’ait pas à passer à proximité de Caldwell ces derniers jours. Et Etherington s’en était très bien tiré, puisque le jeune auror n’avait pas croisé son terrible géniteur une seule fois. Le chef des aurors ignorait sûrement à quel point Sévan lui en était reconnaissant, mais il se promit de le lui montrer un jour où l’autre. Car il ignorait totalement quelle serait sa réaction s’il venait à se retrouver une fois de plus en face de Roy Caldwell. Tenterait-il de le tuer lui-même ? Un frisson parcourut l’échine de Sévan à cette pensée. Oui, un Avada Kedavra, entre les deux yeux, et tout serait terminé…
Sévan traversa l’immense couloir où se trouvaient tous les bureaux des Aurors pour enfin atteindre la salle de repos. Là, il attrapa la cafetière et entreprit de verser son contenu dans sa tasse, lorsqu’une alarme se mit à hurler dans tout l’étage. Le jeune homme sursauta et renversa le café brulant sur son pantalon. Il ne retint pas son cri de douleur et manqua de jeter sa tasse à même le sol, de colère. Il s’empara de serviettes qui trainaient là et entreprit d’essuyer son pantalon. Bon sang, c’était quoi, cette alarme ? Sévan quitta la pièce et traversa le couloir rapidement. Il vit alors Gabriel s’engouffrer dans l’ascenseur le plus proche et voulut le rejoindre avant de se rappeler que sa baguette était dans son bureau. Il jura bruyamment et se précipita dans son bureau où il mit un certain temps avant de trouver sa baguette.

Il pesta de nouveau contre l’ascenseur qui se trouvait beaucoup trop loin de son bureau et traversa le couloir plus vite que jamais avant d’appuyer sur le bouton comme si sa vie en dépendait. Cette alarme n’annonçait rien de bon, un ou des intrus devaient s’être faufilé au Ministère. Sévan avait un mauvais pressentiment, et cela lui arracha un autre juron tandis que l’ascenseur ne venait toujours pas. Enfin, les portes s’ouvrirent et il s’engouffra dedans. De nouveau, il appuya à plusieurs reprises sur les boutons et les portes se refermèrent.
Sévan resserra sa prise sur sa baguette et inspira longuement. Peut-être devait-il s’attendre à une attaque massive, là en bas. Il ferma les yeux un instant, puis fronça les sourcils en réalisant que les portes ne s’ouvraient toujours pas. « Putain, c’est quoi ce bordel ? » gronda-t-il. Tout semblait éteint, comme si l’ascenseur était hors-service. Il pointa sa baguette sur le panneau de contrôle de l’engin et lança un sort afin qu’il redémarre, mais un contre-sort particulièrement puissant s’en échappa et Sévan ne put que l’éviter de justesse. L’auror écarquilla les yeux et s’en cogna le front contre une des parois de l’ascenseur. Première étape, déclenchement de l’alarme. Deuxième étape, fermeture de toutes les pièces de l’aile des aurors. Troisième étape, arrêt total de tous les ascenseurs et déclenchement des pièges. Le tout mis en place par Gabriel juste après que Caldwell ait pris le pouvoir. Au cas où…

Son supérieur lui en avait très vaguement parlé avec un grand sourire triomphant et Sévan avait lui aussi trouvé ça particulièrement brillant… jusqu’à maintenant. Ah oui, une chose était sûre, aucun intrus ne pourrait sortir de là et il était très intelligent d’avoir fait en sorte que toutes les issues se bloquent très rapidement, tout en laissant le temps aux aurors de se bouger jusqu’à l’endroit où se déroulait l’attaque mais… pour les retardataires comme Sévan, c’était l’idée la plus naze que Gabriel ait jamais eue. « Etherington, si tu te fais buter alors que j’suis coincé là, je te jure que j’irai pisser sur ta tombe, » grogna Sévan en pointant de nouveau sa baguette sur le panneau de contrôle de l’ascenseur. Après tout, il n’avait plus que ça à faire, tout tenter pour lever le sortilège de Gabriel et éviter les maléfices qu’il avait installés…
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Le sourire sardonique qu'affichait désormais Hadrian n'était que le simple reflet de l'état d'euphorie dans lequel il se trouvait depuis son intervention surprise au ministère. Son sang pulsait férocement dans ses veines tandis que ses orbes azurés dévisageaient froidement l'auror qui leur faisait face, une lueur de folie dansant au centre de ses iris clairs. Humidifiant ses lèvres trop sèches d'un habile coup de langue, le mangemort focalisa son attention sur son adversaire à terre, à présent inconscient, happé par les sortilèges des sorciers sombres. La mine réjouie, les jambes arquées, le bras tendu, le brun s'amusait de la tournure des évènements bien qu'il n'y ait aucun doute quant à l'issue du combat, si combat on pouvait appeler cette parodie de duel déjà achevée. Alors qu'il jetait un regard triomphant à sa terrible compagne, Hadrian sentit une vilaine coupure se former à la base de son épaule, déchirant son vêtement, un liquide poisseux se répandant contre la chair tendre de son cou. Baissant les yeux quelques instants, il avisa de la plaie – pas trop profonde, mais néanmoins gênante – qui s'était formée et se retourna sans plus prêter la moindre attention à sa précédente proie, négligemment abandonnée sur le sol rugueux du hall. Gabriel Etherington, le chef des aurors en personne... Tiens, tiens, tiens, il semblait que le jeu devenait soudainement bien plus intéressant, et l'expectative d'une telle bataille le fit frissonner, des frémissements s'emparant délicieusement de sa silhouette émaciée.

Les rares plaisirs qu'il avait pu s'octroyer durant sa retraite forcée lui paraissaient bien loin, en ces instants fatidiques, tant l'excitation l'emprisonnait entre ses griffes acérées, le confinant dans un étau dont les murs si frêles lui offraient un exutoire consentant, et visiblement aussi arrogant qu'il pouvait l'être. Du moins était-ce là l'impression que donnait Hadrian, un sourire narquois barrant son visage creusé. Tout n'était qu'apparences en ce bas monde et l'homme n'échappait pas à la règle, en dépit des rumeurs qui circulaient à son égard. Malgré ses crimes tous plus odieux les uns que les autres et sa cruauté qui n'était plus à démontrer, le trentenaire n'en demeurait pas moins humain que ces pauvres brebis égarées qui gambadaient joyeusement dans le monde magique, agneaux qu'il dévorait avec une délectation presque malsaine, et ce sans le moindre remord. Pactiser avec l'ennemi tout en conservant ses avantages de sorcier noir était un plan à hauts risques et de cela, tous deux en avaient conscience. Ils n'étaient pas assez stupides pour se lancer dans cette énième guerre sans prendre le temps de considérer les diverses opportunités qui se présentaient à eux et Hadrian, bien que profondément mauvais aux yeux de la loi, ne pouvait cracher sur l'occasion probablement unique qui lui était tombée dessus comme par magie. Il était resté suffisamment flou sur les avantages qu'il souhaitait tirer de cette collaboration plus qu'inattendue pour pouvoir, par la suite, venir réclamer son dû en toute impunité. Etherington tiendrait sa promesse... et lui récupérerait les bénéfices. C'était donnant-donnant.

Cependant, même si leur jeu muet avait le mérite de le distraire, les paroles de l'auror en chef faisaient mouche et atteignaient leur cible habituellement si inaccessible, la colère grondant au creux de la poitrine du mangemort. Les sorts ricochaient contre les boucliers, percutant les piliers de la salle, certains s'effondrant en un massif amas de roche et de poussière, mais aucun des trois sorciers n'y prenait garde, cherchant simplement à blesser l'autre, à trouver la feinte parfaite, la brèche dans laquelle il s'engouffrerait sans plus attendre. La provocation, un domaine assez connu de Hadrian qui pourtant succombait à la tentation, les lèvres retroussées, les dents serrées. Sa prétendue famille qu'il avait abattue sans sourciller, ses premiers meurtres, sa véritable naissance. Tout n'avait été qu'obscurité et ténèbres avant que le sang de sa mère ne vienne souiller ses mains si pures, mais depuis, une frénésie telle qu'il n'en n'avait jamais éprouvée guidait ses gestes, tourbillonnant dans son esprit torturé, les derniers lambeaux de son cœur émietté enfermés sous clef afin de se prémunir d'un éventuel incident. C'était un point sensible et Etherington semblait l'avoir deviné.

Ou peut-être était-ce simplement le hasard ? Après tout, l'enquête du ministère sur le pseudo-assassinat des Wheland s'était avéré un désastre, personne n'avait pu prouver l'implication du brun qui avait nié les faits en bloc sans que l'on ne puisse le condamner, et il n'était pas allé à Azkaban sans passer par la case départ et en ne touchant pas les 2000 galions. Sa carte chance lui avait été plus qu'utile et les fonctionnaires avaient fini par abandonner les charges, de toute façon ils n'avaient eu aucune preuve, à l'époque. Cela n'avait pas empêché le monde sorcier de jaser et beaucoup soupçonnaient – à raison – le dernier héritier en titre de la famille. En tous les cas, marché ou pas marché, Hadrian refusait de laisser passer cette bravade et sa voix résonna, amplifiée par la taille impressionnante du hall, le sort fusant de sa baguette ébène. Endoloris ! L'impardonnable frôla l'auror, au grand dam du mangemort qui ne s'en formalisa pas, un rictus jonglant entre la haine et la jouissance déformant ses traits fins. Incendio ! Diffindo ! Les incantations défilaient sur les lèvres de l'homme dont la fureur s'apaisait au rythme de ses sortilèges.

Sors de ton trou, Etherington ! A moins que tu ne souhaites jouer à cache-cache ? Fais attention, les jeux d'enfants sont bien souvent conçus sur le modèle de ceux des adultes, et je pense que la version qui nous convient davantage s'apparente bien plus à une chasse à l'homme qu'à un stupide divertissement. Quoi que... Nous pouvons toujours combiner les deux. Les commissures de ses lèvres s'incurvèrent alors qu'il s'acharnait toujours sur le pilonne, plusieurs morceaux de ce dernier s'écrasant sur le sol, sa baguette tendue devant lui. Il y mettait du cœur et de l'énergie, et il aimait ça. Allez, Etherington... Viens donc t'amuser avec nous... Un Sectumsempra silencieux vint appuyer ses paroles, le mangemort se mordant la lèvre inférieure tout en souriant, semblable à un enfant devant une boutique de sucreries.
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Gabriel sentait l’étau se resserrer peu à peu autour de lui. La fin peut-être arriverait-elle plus tôt que prévu. Cette fin qu’il avait attendue depuis tellement de temps. Cette fin qu’il s’évertuait à vouloir à tout prix. Quelle douce ironie. Partir maintenant qu’il avait rencontré la seule raison qui lui permettait encore d’exister. Cette même raison qui le meurtrissait encore un peu plus chaque jour. La vie avait de cela une cruauté sans faille, nous mettant face à nos choix les plus cruciaux, et là était la question. Devait-il se battre malgré le fait que de savoir que tout était perdu ne valait plus la vie ? Il ne le savait pas, il ne l’a jamais su, mais quelque chose, oblige l’homme à vivre malgré tout, malgré ses faiblesses, malgré ses déchéances, malgré ses craintes et ses peurs. Malgré son envie d’en finir. Gabriel était de cela et bien malgré lui, il continuera.

Wheland savait jouer la comédie à merveille, et quelque part, Gabriel remerciait Merlin tout puissant de l’aider sur ce coup. Quelques semaines plus tôt, avec la prise du pouvoir de Caldwell au Ministère, il avait donné rendez-vous à Wheland pour un entrevu. Durant cet échange, il était convenu qu’Hadrian devrait surveiller Caldwell pour avoir un maximum d’informations sur sa personne, histoire de pouvoir l’atteindre au plus près et prendre enfin ce poste qui lui revenait de droit. Il était aussi convenu que tous deux, devaient s’ignorer, comme si ce pacte n’avait jamais existé, faire semblant. Et Gabriel fut bluffé de voir à quel point Hadrian pouvait tenir ses engagements.

« M’amuser ? Avec toi Wheland ? Ou avec ta schizophrène de putain ? Non parce que l’un ou l’autre, vois-tu ça change beaucoup de choses. Ou une partie à trois ? Je suis sûr que tu dois aimer ça. Ça n’est pas ce que t’as fait à ta mère avec ton père avant de les tuer ? Avant de leur trancher les veines et de les laisser crever là, attacher comme des sales bêtes ? T’as de la chance que personne à part moi n’ait eu à faire à la pensine de ta pauvre mère. » Touché Wheland là où ça faisait mal c’était le meilleur moyen sans doute de gagner un peu de temps. Il connaissait son tempérament si impulsif et aussi, si imprévisible. Cela devait bouillonner dans sa tête, et Gabriel en jouissait d’avance. « Alors Wheland, quoi ? T’as perdu ta langue ? Ah, il faut peut-être que je continue ? Soit. Ton tour viendra Kastiel, faut pas t’en faire pour ça. Donc, comme je disais Wheland, tu as obligé tes frères à se sodomiser pour y enfoncer le fusil à pompe de ton père un peu plus dans leur anus. Je dois avouer que c’était astucieux. Jusqu’à que… Devan, celui qui a mieux réussi que le raté que tu es, a tiré sur la détente. Ça les a tous les trois traversé. Que Merlin ait pitié de ton âme. La vengeance n’est pas ce qui pourrait apaiser ta douleur… Bien au contraire, ça l’alimente encore plus. » Gabriel en savait quelque chose, il était bien placé pour le savoir. N’est-ce pas ? Avec son cher papa.

Il entendit des voix résonnées dans le hall, mais pas celles de Kastiel et d’Hadrian. Non, Sévan et Lou. Enfin, elle servirait à quelque chose. « Il n’était pas trop tôt ! » Gabriel revint sur le milieu de la scène, continuant de faire fuser les sorts. Trois contre deux, ils avaient enfin une chance.

588 mots.
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Depuis quelque temps déjà, Kastiel se doutait qu’Hadrian tramait quelque chose. Il était un peu contrarié et souvent sur la défensive, et il ne cessait de lui hurler dessus comme une piètre chienne. Elle se suivait sans se soucier du reste, car au fond, ils étaient tous deux en fuite, et elle n’avait plus que lui comme repère. Hadrian et elle, c’était une longue histoire… trop longue histoire. Elle le suivait partout, comme si elle n’avait pas le choix, comme si lui seul existait. Ils avaient fui ensembles après la guerre et c’était cloitré on ne sait où pendant que le monde magique faisait la fête. Hadrian l’avait très mal digéré et c’était elle qui en avait payé le prix fort. Elle ne lui en voulait pas, bien au contraire, elle le comprenait que trop bien.

« Putain, mais où tu me traînes bordel encore Hadrian ? » Il la tirait par la manche, la traînant jusqu’à une ruelle non loin du Ministère de la magie. Kastiel ne comprenait pas vraiment pourquoi ils étaient là, mais quelque chose lui disait que le fait que Caldwell y était, devait y avoir quelque chose. « On va entrer là dedans. Et j’ai besoin de toi. » Sois il était suicidaire, sois il devait y faire réellement quelque chose d’important. Elle le suivit en ronchonnant bruyamment et s’engouffra dans le Ministère à sa suite. Tout était plus ou moins calme et silencieux, plutôt perturbant pour un endroit réputé comme étant une fourmilière humaine. Mais une alarme fut déclenché à peine eurent-ils entrés dans le hall. Etherington avait surement pensé à tout.

D’ailleurs, ce fut lui qui arriva le premier sur les lieux. Kastiel le haïssait de toutes ses viscères… cet homme était un salaud de première catégorie. Cependant, elle écoutait attentivement les joutes verbales qu’ils se lançaient avec Hadrian… À quoi jouaient-ils tous les deux ? Mais elle comprit que quelque chose n’allait pas. Hadrian enchaîna avec des sorts, et elle le suivait juste derrière, le couvrant par moment. Etherington et lui ne cessaient de se provoquer, comme si cela eut été un seul mot d’ordre.

Elle assistait impuissante à un spectacle assez étrange. Pourquoi Hadrian l’avait emmené ici ? Et dans quel but ? Elle ne le savait pas. Et même si elle le savait, elle se doutait que ce dernier avait surement une raison valable. Il en avait toujours. Etherington le poussait à bout pour voir qu’elles étaient ses limites et elle perdait patience. Elle tenait fermement sa baguette dans sa main, attendant le bon moment pour l’aider réellement. Hadrian l’avait mise en retrait pour ne pas qu’elle soit blessée disait-il. Mais c’était une grande fille, elle n’avait réellement besoin de personne pour prendre soin d’elle. Il devait le savoir depuis le temps.

Puis ses nerfs craquèrent avant sa raison à la phrase de trop. Elle s’avança voulant toucher Etherington, mais ce fut une autre personne qui l’intercepta, qu'elle n'eut pas le temps d'apercevoir. Sa baguette fut éjecter autre part dans la pièce et elle, lourdement contre un pilonne. Elle n’entendait plus rien, ne voyait plus rien comme ailleurs. Totalement. Puis, le trou noir.

523 mots.
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Sévan Blackadder
WANTED
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Sévan Blackadder
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⚡ Registration : 03/06/2011
⚡ Missives : 295
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⚡ Fizwizbiz : 605
⚡ Âge du personnage : 25 ans.
⚡ Nature du sang : sang pur.
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Sévan n’était toujours pas sorti de son ascenseur et pourtant, il était déjà essoufflé et complètement décoiffé. Il avait tout tenté, des contre sorts basiques aux sortilèges les plus compliqués que l’on n’apprenait qu’en dernière année à l’école des Aurors. Quelques uns des pièges placés par Gabriel avaient tout de même réussi à l’atteindre et il se retrouvait avec une coupure sur la joue droite et une profonde entaille sur l’épaule gauche. Sévan était sur le point de tout envoyer péter. Au lieu de cela, il ferma les yeux un instant et inspira profondément afin de ne pas s’énerver inutilement.
« Si la magie ne marche pas… » dit-il pour lui-même avant d’ouvrir les yeux et de glisser sa baguette dans la poche arrière de son jean. Puis il s’approcha des portes et entreprit de les ouvrir. Aussitôt, les grilles se mirent à chauffer et Sévan étouffa un grognement mais il tint bon et parvint enfin à les ouvrir. Il n’hésita pas plus longtemps et en sortit précipitamment. Il saisit sa baguette en grimaçant à cause de ses paumes brulées et se précipita vers le grand hall.

Il n’y avait plus de temps à perdre, il entendait déjà les bruits du combat qui se déroulait plus loin. Il arriva au niveau de la fontaine sur la place centrale et c’est là qu’il aperçut une silhouette familière qui se dirigeait elle aussi vers l’origine de tout ce raffut. Il accéléra le pas, tout en interpellant sa coéquipière. « Lou-Ann, attends ! » s’exclama-t-il en arrivant enfin à sa hauteur. Elle sembla légèrement intriguée de le voir déjà couvert de plaies et il balaya ses interrogations d’un geste de la main. « Gabriel et ses idées à la con, grogna-t-il avec humeur. Viens, on a assez traîné comme ça. »

Il n’attendit pas plus longtemps et se remit à courir. Il entendit vaguement Gabriel parler et le repéra rapidement, puis aperçut Lensherr qui sortait de sa cachette pour attaquer son supérieur. Un sourire étira ses lèvres et il pointa sa baguette sur elle, sans la moindre hésitation. « Expelliarmus ! s’exclama-t-il. Le sort atteint la main qui tenait la baguette de Kastiel et il la regarda voler plus loin. Repulso ! » Cette fois-ci, le sortilège frappa la jeune femme de plein fouet et l’envoya contre un des pilones. Sévan vit son crâne cogner violemment contre la pierre et elle s’étala à même le sol comme une poupée de chiffons, inconsciente. « Il n’était pas trop tôt ! » fit alors la voix d’Etherington qui sortit à son tour de sa cachette.

« Je t’emmerde, Etherington, tout ça c’est à cause de tes protections à la con ! » grogna Sévan avant de reporter son attention sur le Mangemort qui se trouvait désormais seul face à trois Aurors. Son cœur manqua un battement. Oui, forcément, qui d’autre que cet enfoiré de Wheland aurait pu accompagner Lensherr… ? La rage s’empara de Sévan à la vision de ce taré qui avait assassiné son frère pendant la guerre. Il resserra sa prise sur sa baguette. « Je vois qu’il n’y a pas que la raison qui t’a abandonné, Wheland, il semble que ton instinct de survie ait également pris la fuite, » siffla-t-il. Le voir ici, affublé de son sourire triomphant et malsain rendait Sévan malade. Il voyait encore Rohan à terre, couvert de plaies et de saletés, désarmé. Hadrian s’avancer, son immense sourire aux lèvres, puis le trait vert frapper son frère de plein fouet. Il n’était plus question de respecter le moindre principe enseigné à l’école des Aurors – « Favorisez la capture. On ne tue que s’il s’agit du dernier recours. » - mais de vengeance pure et simple. Alors Sévan leva sa baguette, une lueur folle dans le regard.« Avada Kedavra ! » Le trait mortel s’échappa de sa baguette à une vitesse hallucinante.
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J – 6 h

lou-ann e. selwyn.

Elle observait fixement cette plaque en or. Comme captivé. Elle avait réussi. Elle avait parcouru le chemin qu’elle devait faire. Trop vieille. Trop jeune. Déjà souillé par le temps. Déphasé. Ses petites lettres gravées dans le métal auraient dû lui donné ce putain de sentiment de satisfaction. Mais rien. Vide. Creuse. Ce qui aurait dû être tout n’était plus rien. Car tout avait recommencé. Roy P. Caldwell. Ce nom la brûlait au plus profond de ses tripes. Tout ce qu’il y avait en jeux, c’était tellement gros, trop pour ses épaules.

Elle n’était futée. Elle n’était pas intelligente. Elle savait juste se servir de ce qu’elle avait devant elle. Griffindor d’en sa plus belle caricature. Oui, elle était égocentrique, oui, elle aimait l’attention à un point inimaginable. Mais le temps l’avait obligé à savoir s’effacer. Et malheureusement, le nouveau ministre risquait de la mettre au-devant de la scène, ses cadavres tous droit sortis des placards.

Un mauvais pré-sentiment lui prenait l’estomac.

J – 2h

« Un café dans mon bureau pour finir la soirée, ça te dit ? »

Winifred Z. Van Dëcher. Belle blonde plantureuse que tous ses supérieurs rêvent de serrer alors qu’ils n’auront jamais de quoi la faire craquer. Elle lui avait raconté son histoire. Petite gosse dégouté des hommes par un père avec des amis bizarres et des gouts sexuels peu communs. Elle en avait vu des choses dans cette cave. Elle en avait entendu des cris de douleur, de plaisir. A un tel point qu’elle en fut traumatisé. Pauvre prude mal tombée. Car s’il y avait bien une chose où étrangement l’intelligence de Lou-ann se réveillait, était d’arriver à séduire, et manipuler les gens pour qu’ils laissent parler leur libido. Sûrement, qu’Erèbe en y était pour quelque chose. Même, si s’en était loin d’être sûr. Des semaines, ça lui avait pris pour qu’elle s’intéresse à elle. Quelques regards par ci par là. Rien de trop voyant, mais assez visible pour qu’elle comprenne.

C’était trop beau pour être vrai.

J – 30 minutes.

Endormie à côté d’elle. Ses jambes emmêlé au sienne installer sur le lit d’infortune qu’était devenu le sol. Son bipper sonna. Nouvelle installation mi-moldu mi-sorcière pour prévenir les aurors des urgences. Wilhona J. Rivthington avait créé cette merveille. Le ministère, après la guerre, avait fourni à tous ses brigadiers, ses joujoux trouvant que c’était une bonne idée pour les prévenir et tellement plus discret que l’ancienne alarme. Le son la réveilla, alors qu’elle sursautait la demoiselle à côté d’elle se frottait la tête. Encore toute assoupie. Un instant, elle l’avait trouvé magnifique plus que tout autre. Winnie. Son étrange obsession enfin accomplie. Maintenant elle n’avait plus de valeur. Se conduire en garce restait la seule solution. Même si à cet instant précis, ce n’était pas son plus gros problème.

« Qu’est-ce qui ce passe Lou ? »

« Rien, j’dois y aller. Une urgence. Toi tu restes là. »

Et la porte claque à nouveau, sur ce futur qui aurait pu exister.

J – 3 minutes.

Elle courait dans le grand hall. La lumière des sorts étaient visible d’ici.

« Lou-Ann, attends ! »

Sevan accouru derrière elle. Tout cabosser comme s’il venait de passé sous un bus. Il balaya du revers de la main ses inquiétudes et lui ordonna d’avancé. Alors qu’il partait vers Gabriel, elle restait en retrait. Joker. Roue de secours si ça tournait mal. Elle se concentrait. Essayant peu à peu de se remémoré les vieilles leçons de magie noir que son père lui avait inculqué. Alors qu’un avada kedevra la frôlait. Putain, qu’est-ce qu’il foutait encore ? Elle en avait légèrement assez de rattrapé ses bourdes pour ensuite se faire traiter d’incapable par le chef. Car elle avait le devoir de toujours le couvrir alors qu’il fonçait dans le tas. C’était elle la rouge et or. Même si parfois elle avait étrangement l’impression du contraire. Le trait vert rata sa cible de peu. Le mangemort se retourna vers lui, hargneux. morsus anguis. Ce sort apparu dans son esprit sans qu’elle n’ait le temps de bouger. Et il sorti de sa baguette à la même vitesse.

Morsus anguis.
Communément appeler la morsure du serpent, est un sort de magie noir peu avancé mais très ancien. Profondément violent, il crée une forte douleur de l’ordre d’un venin de serpent. Il ne tue pas. Cependant il paralyse le membre touché par le sort tout en gardant le mal à cet endroit précis. On dit qu’il est l’un des sortilèges les plus vicieux jamais à ce jour redécouvert. Car malgré qu’il ne tue pas, il peut blesser à vie, si l’anti-sort n’est pas donné dans les vingt-trente minutes précédant son utilisation. Car comme le venin, il s’insinue dans le système immunitaire comme un poison, allant jusqu’au cerveau pour faire ‘oublier’ l’utilisation du membre à l’organe de la victime. Si malheureusement le torse est touché. Il peut entrainer la mort, si le cœur est touché.

J - 0 minute.

La jambe droite. Bien joué ma grande.
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Etherington jouait le jeu avec une facilité déconcertante, répandant son venin tout en déversant de salaces paroles, toutes véridiques, contre toute attente. Oui, il avait assassiné sa famille, et avec une délectation frôlant presque malsaine, frôlant la démence, se repaissant de leurs gémissement pitoyables, jouissant de leurs plaintes déchirantes. Personne n'avait pu prouver son implication dans ce carnage, cependant. Tel un serpent, il s'était faufilé entre les mailles du filet et était parvenu à faire cesser les investigations, le dossier rangé dans les archives pour ne plus jamais en ressortir. Ce crime – son premier – lui avait ouvert les yeux sur la morosité de son existence, aussi éphémère que celle de ses pairs. A trente-six ans passés, Hadrian avait libéré ses instincts, n'écoutant que ses besoins les plus primaires, les plus pressants, et n'avait plus été capable de s'arrêter. Ils ne comprenaient pas, ces misérables cloportes... ils n'étaient que de la chair à pâté, pour lui, une distraction pour le divertir, un moyen d'échapper à cette vie pitoyable qu'il ne pouvait fuir. Survivre ne le satisfaisait plus, il devait vivre, à présent, à travers sa perversion. Ça te donne des idées, Etherington ? Un sourire incisif barrait son visage blême, son regard ancré dans celui de l'auror. Je te remercie, mais mon âme n'a pas besoin de ta pitié. Réserve-là pour d'autres... comme tes chers aurors. Ils en auront besoin, d'ici quelques minutes. Et cette fois, il n'y aura plus aucun doute sur l'auteur du carnage. Lui.

La cavalerie était arrivée sous la forme de deux aurors, dont un qu'il connaissait personnellement. Sévan Blackadder, le frère de l'homme qu'il avait cruellement abattu alors qu'il se trouvait à terre, sans moyen de défense. Tout cela n'avait été qu'un jeu, en réalité. C'était toujours un jeu. Seulement, le jeune Blackadder semblait éprouver à son encontre une haine si profonde qu'il en outrepassait les règles des aurors, cherchant à tuer la cible de sa vengeance plutôt qu'à la capturer vivante, comme l'y incitait son code. Cela n'en devenait que plus distrayant, et son objectif avait été atteint : provoquer la rage de l'auror, pour rien. Son frère était mort en vain, inutilement, et surtout pour rien, il s'était assuré de le lui expliquer, le soir de la grande bataille. Simplement par envie, une pulsion qui l'avait pris soudainement, dans le feu de l'action. Un meurtre anodin pour lui mais probablement crucial pour cet homme qui venait d'arriver, semblant déjà touché par les combats avant même d'être entré dans la bataille. Du coin de l'œil, il avisa de la silhouette inerte de sa compagne, Kastiel, frappée par un sortilège ennemi. Elle gisait sur le sol, inconsciente, et la colère monta d'un cran chez Hadrian qui néanmoins ne tenta pas de la ranimer, et ce pour plusieurs raisons. Il était aux prises avec trois aurors, dont le chef, et bien qu'il n'ait aucun doute quant à ses capacités, il n'était pas sot au point de détourner son attention de ses adversaires qui n'attendaient qu'une ouverture, une brèche pour pouvoir s'y engouffrer. De plus, ainsi mise de côté, Kastiel ne risquait plus de subir les affres de la bataille ni de recevoir un sort perdu, qui lui serait probablement destiné.

Esquivant de justesse le sortilège de la mort, Hadrian leva les yeux vers Blackadder, ne se départissant pas de son sourire, une veine pulsant néanmoins furieusement contre son cou. L'habileté du brun avait bien failli lui coûter la vie et cela ne resterait pas sans conséquences. Endolor- Alors que sa baguette fendait les airs, dirigée vers l'auror, un sortilège le percutait de plein fouet, interrompant sa malédiction. Sa jambe... Un cri de douleur manqua de lui échapper mais ses dents claquèrent, formant une barrière réprimant le son, avant qu'il n'ait pu s'échapper. C'était douloureux. Et, plus inquiétant encore, il ne connaissait pas ce sort, ni même ce qu'il engendrait, hormis cette douleur qui semblait canalisée dans son membre, ankylosant sa jambe. Bientôt, en quelques secondes, il ne pouvait plus s'appuyer sur cette dernière, désormais inutile. La fureur le gagna brusquement, ses lèvres pincées, et Hadrian vrilla son regard furibond sur la fautive, cette sale chienne accompagnant Blackadder. Elle paierait pour les autres, il allait s'en assurer. Cependant, avant qu'il n'ait pu faire quoique ce soit, une figure familière apparut au loin, lui faisant momentanément oublier l'auror. La douleur, toujours présente, rendait son visage encore plus pâle que d'ordinaire mais la situation paraissait prendre une tournure totalement différente, peut-être en faveur de Hadrian. Bien. Le ministre ne prendrait pas la défense de Etherington, c'était impossible. Et bien qu'il se trouvait présentement en mauvaise posture, les choses allaient forcément s'arranger. L'homme déglutit péniblement, son pied reposant, inutile, sur le sol du hall, et il tourna son visage vers le chef des aurors, une lueur de triomphe dans les yeux.

801 mots.
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Roy était en train de savourer un verre de whisky, tranquillement installé dans son fauteuil devant la baie vitrée de son bureau. Il aimait ce calme et cette tranquillité.
Il soupira et s’enfonça un peu plus dans son fauteuil tout en laissant son regard se perdre sur Londres qui s’étendait sous ses yeux.

-Et bien mon cher Hampton… Ça fait maintenant cinq minutes que vous êtes là et vous ne m’avez encore posé aucune question. Je croyais que vous étiez là pour une interview ? Ne me dites pas que je vous intimide ?

Il attendit une réponse de la part du journaliste qui ne vint jamais.

-Soyons bien d’accord. Vous êtes bien conscient que si j’ai accepté de vous donner cette interview ce n’est certainement pas pour augmenter ma côte de popularité ? J’ai accepté car j’espère bien que vous saurez me renvoyer l’ascenseur en cas de bes…

Roy fut coupé dans son élan par l’alarme du ministère. Une intrusion avait lieu en ce moment même.
« Qu’est ce que c’est que… »

Il quitta son bureau en trombe et jura lorsqu’il arriva devant la porte de l’ascenseur le plus proche. Aucune lumière n’en émanait. Tout portait à croire qu’il avait été arrêté. D’un bref coup d’œil il analysa les autres ascenseurs et vit qu’ils avaient tous subis le même sort.
« A ce que je vois, nos chers Aurors nous on réservé quelques surprises. Piéger les ascenseurs… C’est bien digne d’eux. »

Roy sourit. Finalement ce poste était plein de surprise. Il se dirigea vers les escaliers et, après avoir déverrouillé la porte bloquée par un sortilège, les emprunta.
Il commençait à fulminer. Il vaudrait mieux pour Etherington et ses chiens que cette alarme ne se soit pas déclenchée pour rien. Si telle était le cas et bien…
Roy fut coupé dans son introspection par des bruits de combat venant de l’étage inférieur. Apparemment il y avait bel et bien eu une intrusion et celle-ci se déroulait dans le grand hall.

Le ministre dévala les quelques marches qui le séparaient du lieu de la bataille et s’arrêta net. Son sang ne fit qu’un tour lorsqu’il remarqua qu’il était arrivé dans le dos d’Etherington et des Aurors qui l’accompagnaient. Le trio semblait être en plein combat, aussi aucun d'entre eux ne remarqua qu'il était là. Ils étaient vraiment pathétiques… S’accrocher ainsi à un idéal de vertu ne les mèneraient nulle part sinon à leur perte.

Il était tenté de les tuer sur le champ, de les abattre dans le dos. Mais il retint ses pulsions. Il préférait abattre ses adversaires en face, que son visage soit la dernière chose qu’ils emportent avec eux.
Il observa le hall et reconnut Wheland et Lensherr, qui était inconsciente à l’autre bout de la salle. Apparemment, son ancien camarade était le seul à avoir remarqué sa présence.

Roy dégaina sa baguette et la pointa vers les Aurors avant de faire un bref signe de tête à Wheland, lui intimant l’ordre de ne pas bouger.
-Deprimo !
Le sol s’affaissa brusquement sous les pieds d’Etherington, le projetant au sol avec ses collègues.

Il s’avança ensuite tranquillement jusqu’au centre du hall et s’arrêta aux côté du Mangemort. Il tourna un regard noir vers le chef des Aurors avant de lancer :

-Je peux savoir ce que vous foutez Etherington ?! Et ne me sortez pas vos conneries de “on fait notre devoir” !

Oui… Il était vraiment tenté d’abattre, où plutôt d’exécuter de sang froid cette pourriture et la vermine qui l’accompagnait. Un mouvement sur la droite attira son attention et un sourire narquois apparut sur son visage lorsqu’il réalisa que c’était Hampton qui arrivait. Apparemment ce fouille merde l’avait suivit, sans doute dans l’espoir d’avoir un scoop à publier dans la gazette.

-J’ignorais que vous étiez un homme de terrain. Ironisa Roy à l’intention du journaliste. Je vous propose mieux qu’une interview. Imaginez… Meurtre de Gabriel Etherington et de deux Aurors au ministère. Ça ferait une magnifique première page pour votre torchon, qu’en pensez-vous Hampton ?



673 mots
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1 . 0 9 2 . w o r d s

Silas n’était pas dans son assiette. Ce n’était pas comme l’un de ces grands jours où il sautillait vers ces proies, enjouée comme une pucelle. Non, aujourd’hui Silas trainait la patte. Il avait passé une mauvaise nuit et était en proie à une sorte de déprime. Et l’interview que le Ministre de la Magie lui avait accordée n’avait rien changé à cela. Il venait plus en touriste qu’en journaliste, comme lassé par sa chasse permanente du scoop. En ce moment, tout lui semblait pathétique. Peut-être alors qu’il devrait reprendre le Quidditch, au moins là il y aurait de quoi trouver les choses pathétiques. Car Silas était sur un balai comme Etherington dans les relations amoureuses : une calamité. Et Silas était conscient de cela : il savait que le balai lui arrachait la peau des fesses chaque fois qu’il en chevauchait un, il savait qu’Etherington avait une relation douteuse avec une élève de Serpentard et, enfin, il savait aussi que le Ministre qu’il s’apprêtait à rejoindre avait un bâtard de fils. A cette pensée, Silas ne put réprimer un sourire. En fait, les choses n’allaient pas si mal. Il avait encore de quoi se faire les dents. Il n’était pas comme ces vulgaires bouledogues qui, trop âgé, se voyaient privés d’os. Silas avait la dent dure.

Avec une ardeur renouvelée, Silas se dirigeait en direction des ascenseurs du Ministère. Il devait descendre d’un niveau afin de rejoindre les bureaux du Ministre, qui formaient un vaste dédale dans lequel un sorcier lambda pouvait aisément se perdre. Mais Silas n’était pas de ceux-là. Il connaissait le Ministère comme sa poche et connaissait même les endroits les plus appropriés pour se cacher, ou se mettre en tapinois. Il avait développé au fil des ans passés à fouiner une véritable aptitude dans l’art de se dissimuler. Si ses articulations n’étaient pas devenues douloureuses, nul doute qu’il aurait fait un bon Auror. Hélas les combats auxquels il participait dans sa jeunesse n’avaient pas vocation à être répétés dans son grand âge. De plus, Silas doutait que mettre un combat en pause soit très réglementaire. En somme, le rédacteur-en-chef de la Gazette savait parfaitement se protéger mais redoutait un peu plus de devoir attaquer, bien qu’il maniât le sortilège Doloris à merveille, en témoignent ses employés.

Les petits pas feutrés de Silas s’approchèrent du grand bureau ministériel. Silas sentait la pression monter car la réputation de Caldwell le précédait. De plus, Silas devait par tous les moyens tenter de conserver cet appui qu’était le Ministre. Il allait falloir devoir lui rappeler sans paraître trop menaçant le passé de Silas et ses soutiens d’autrefois et d’aujourd’hui. Il allait falloir évoquer Voldemort, Ticknesse, Fudge et le cas Potter. Silas espérait juste que Caldwell le laisserait parler, qu’il aurait l’occasion de placer ses sous-entendus acides.

Passée l’étape du secrétaire attardé, Aiden Fitzpatrick, Silas pouvait maintenant pénétrer dans le bureau. Le Ministre semblait las, comme ennuyé par la venue d’un énième reporter. Piqué dans son orgueil, Silas bomba le torse et déclama :

« Bonjour Monsieur le Ministre, Silas Hampton, rédacteur-en-chef de la Gazette du Sorcier. » il n’attendait pas de réponse mais au moins une poignée de main. Il se révéla que Caldwell ne se donna pas la peine d’attraper la main tendue que lui avait jetée Silas. Soit.

Légèrement abasourdi par la tournure prise par les événements, Silas se glissa dans le fauteuil en soie bleue le plus proche. Il fixait dubitativement Caldwell, sans lâcher un mot. Visiblement cet homme n’avait aucune connaissance, aucune connaissance, en matière de relations. Il paraissait soumis à ses excès et sa rage, rien de plus. Il ne laissait paraître aucun contrôle de lui-même, comme un animal bestial et féroce que l’on ne peut tenir ni par laisse ni par coutume. Il était hors du temps, hors de la société et de ce fait totalement inatteignable. Ce serait lui qui le meneur tandis que Silas ne ferait que suivre, se soumettre. Et s’il fallait cela pour garder ses privilèges, alors soit, Silas le ferait. Il serait pour la première fois l’entière marionnette d’un seul et unique homme. Cladwell, d’ailleurs, le lui faisait remarquer. Sa longue tirade interminable rendait Silas fou de rage. Puis une alarme se mit à retentir et le Ministre courut, laissant seul le reporter. Celui-ci afficha d’abord un œil étonné, puis un autre particulièrement ravi. Car, comme tous les animaux, Caldwell était un abruti. Comment pouvait-on laisser son bureau sans surveillance ? Tout en sortant sa baguette, Silas força les tiroirs. L’un d’entre eux avait été protégé par un sortilège de tel sorte que lorsque Silas posa la main dessus, une intense douleur puis une ampoule apparut sur ses doigts. Décrétant que c’en était trop, il partit à la recherche du Ministre, pour comprendre les raisons de sa fuite.


Ce n’est qu’après de longues minutes que Silas parvint au hall d’entrée où une bataille faisait rage. Les ascenseurs, eux, avaient été impraticables et Silas avait dû user de sa ruse pour arriver ici. EN plus de l’ampoule, il avait toutefois réussi à avoir la joue ensanglantée. Il était raide, la baguette à la main, tendue le long du corps.

Et puis Caldwell lança, dédaigneux : « J’ignorais que vous étiez un homme de terrain. Je vous propose mieux qu’une interview. Imaginez… Meurtre de Gabriel Etherington et de deux Aurors au ministère. Ça ferait une magnifique première page pour votre torchon, qu’en pensez-vous Hampton ? »

Cet homme était purement dégoûtant. Incapable et grossier. Il n’en fallait pas plus pour donner envie à Silas de le faire tomber de son piédestal en révélant son bâtard. D’ailleurs, même si Etherington l’ennuyait au plus haut point. Même si le chef des Aurors le faisait rire par sa vision utopique et enfantine du monde, il n’hésiterait pas à se ranger de son côté. Peut-être l’heure de se battre était-elle venue ? Si tel était le cas, alors le billet attendrait.

« Je ne suis pas de ceux qui écrivent des torchons, monsieur. Et croyez que la moindre personne qui osera m’attaquer figurera en bonne place dans mon journal. Et qu’il sera fini. » - lacha-t-il goguenard, les dents retroussées sur ses dents, tel un chien. Puis il parcourut la pièce du regard et s’aperçut bien vite qu’il n’avait pas que des amis : Wheland, Blackadder… Plus que jamais Silas était prêt à user de ses sorts de défense. Aussi parât-il une salve de sortilèges lancé à son égard.

Et ses articulations que redevinrent douloureuses… Silas aurait aimé pouvoir tuer par traitrise Etherington, histoire d’abréger le combat.


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The ministry is haunted


Partie I
Aiden ouvrit les yeux. Il était endormi et pouvait sentir sans problèmes ses paupières lourdes qui se soulevaient sous un effort considérable. De lourdes cernes se dessinaient sous ses yeux, accentuant sa fatigue. Il cligna des yeux une fois, puis deux fois. Il ignorait où il se trouvait exactement mais, chose certaine, il était tombé endormi et ce, probablement durant un bon moment. Sa tête était penchée sur le côté, écrasée contre une surface plane et dure. Le confort d’être allongé sur une chaise était à quelques points près le même que d’être couché chez lui et c’est avec surprise et consternation qu’Aiden observa qu’il se trouvait toujours à son bureau. Qu’il soit le matin ou le soir, dormir au travail n’avait rien de très séduisant. Aiden se relava sur un coude, le visage replié contre la paume de sa main. Il grogna et se retint avec difficulté de bailler, ses mâchoires s’ouvrant à moitié sous le poids de la fatigue. Le temps et le travail allaient bientôt avoir raison de lui; il avait besoin de beaucoup plus qu’une nuit de sommeil pour être en mesure de rattraper toutes ces nuits perdues à admirer le plafond. Trop perdu dans ses rêves tourmentés et cauchemardesques, le jeune secrétaire ne remarqua même pas le journaliste affamé de nouvelles qui passa en douce à seulement quelques pas devant lui. Il entendit la porte du bureau du ministère se refermer derrière ce charognard dévoreur de potins; aucune parole n’indiqua que le ministre l’avait pétrifié ou torturé suite à son infraction, le ministre avait-il une bonne raison d’écouter radoter celui qu’il avait jusqu’alors évité avec tant de soins ?

Encore endormi, Aiden tendit l’oreille, attentif à un tout autre bruit, provenant de plusieurs étages plus bas. Ce dernier semblait s’approcher de plus en plus, comme s’il grimpait les escaliers et parcourait les murs, s’engouffrant dans chaque pièce pour réveiller les endormis. C’était un son à mi-chemin entre le bruit d’une cloche et le cri strident d’une alarme de feu. Pourtant, il n’y avait pas de cloche à l’intérieur du ministère – ils n’étaient pas dans une église à recueillir les confessions des pêcheurs – et aucune odeur de fumée ou de viande calcinée ne virent au nez somnolent d’Aiden. Curieux et ne souhaitant pas rester là sans bouger alors que la bâtisse, qui faisait à elle-seule un pays entier sous terre, était peut-être entrain d’être consumée par les flammes dévastatrices, le secrétaire, plongé dans ses pensées brouillées quitta sa chaise, surpris de ne pas se trouver en pyjama à son appartement. Il jeta un coup d’œil derrière lui. La porte du ministre était désormais ouverte, il devait vraiment y avoir une urgence pour que Monsieur le ministre daigne sortir de sa tanière pour s’engouffrer dans le monde des sorciers dits indignes de son attention. L’incendie du ministère semblait être une excuse valable : si le ministre parvenait à cesser ce désastreux accident à l’aide sa baguette et de sa méchanceté de renommée, cela lui éviterait de devoir dépenser des millions et des milliards de précieux Gallions. Ou encore, connaissant le caractère à forte tendance égotiste du haut gradé ministre, Aiden se dit qu’il avait peut-être simplement quitté les lieux, lâche, angoissé à l’idée de salir le tissu dispendieux de son cher uniforme. Par contre, s’il y avait bel et bien un incendie quelque part dans les sous-sols de Londres, quelque chose clochait : il n’y avait pas de cri, pas de précipitation et personne ne courrait dans tous les sens pour trouver une sortie et sauver leur peau. Voulant pousser plus loin ses recherches, Aiden se mit à suivre le bruit, appâté. Il prit l’ascenseur, descendit les nombreuses étages qui le séparaient de l’entrée du Ministère de la Magie – c’est à cet endroit que semblait être l’origine de la mystérieuse sonnerie.

Arrivé en haut des escaliers qui le gardaient à distance du grand hall, Aiden vit qu’il n’était pas le seul à avoir été dérangé par ce changement d’atmosphère : de nombreux employés du ministère s’y trouvaient, le regard furieux, concentré, les baguettes levées. Au centre d’eux – on aurait pu croire à un cercle protecteur si les Aurors ne s’étaient pas trouver face à eux mais plutôt de dos – était un petit groupe de trois – visiblement des Mangemorts, les Aurors n’oseraient pas s’attaquer aussi ouvertement à un des leurs. Tous les trois étaient connus, en particulier les deux hommes : le ministre, évidemment et un de ces amis de Voldemort, Hadrian Wheland. La dernière n’était plus qu’une ombre entre tous ces jambes et ces pieds, allongée inconsciente contre le sol froid du ministère. Plus bas dans les escaliers se tenait le fameux journaliste qui avait passé outre sa « garde » : il était dans un combat de sarcasme avec le ministre. Aiden fut soulagé de voir que le directeur de la Gazette était de leur côté et non pas de celui de la noirceur et du mal. Il ressentit soudainement un élan de gentillesse pour cet homme qu’il ne supportait habituellement qu’avec difficulté et dégoût. Ils allaient se battre côté à côté, ils ne servaient pour l’instant à rien de mettre leurs différents de l’avant. Ne sachant que faire et se sentir plus qu’inutile à côté de ses diplômés du combat, Aiden sortit sa baguette, attendant soit un signe, soit le moment idéal pour jeter un sort – personne ne remarqua sa présence, c’était une belle occasion que le jeune secrétaire espérait ne pas rater. L’esprit confus et la main légèrement tremblante, Aiden lança un sortilège de Stupéfaction à son patron, espérant ainsi porter mains fortes aux autres – si son sort atteignait sa cible et ne s’évadait pas dans les airs; lamentable combattant qu’il était sous pression. Aussi utile qu’un pot de fleurs dans un champ de bataille, Aiden s’avança aux côtés du journaliste, en évitant avec attention de ne pas lui lancer un regard d’aversion. Pour cette fois, pour ce combat, ils étaient alliés et non pas ennemis. Tous deux allaient devoir ravaler leur fierté et s’y faire. Les Mangemorts, peu nombreux, n’étaient plus en situation de force. Une gisait au sol, incapable de jeter quelque sort que ce soit et un autre était paralysé, atteint par un sort à la jambe qui le faisait grimacer de douleur. Prononçant une autre formule destinée à assommer davantage leurs adversaires, Aiden se dit qu’avec ou sans lui, les Aurors et les membres du ministère avaient de fortes chances de s’en sortir sans trop de dommage et, il croisa les doigts, sans mort à annoncer dans la section de nécrologie de la Gazette. « Maintenant, il ne me reste qu’à attendre les ordres » pensa Aiden, perplexe. « T’es habitué de toute façon, non ? C’es tout ce que tu fais de ta vie, suivre les ordres » répliqua le jeune homme pour lui-même, arrêtant le fils de ses pensées; ce n’était pas le temps de se critiquer.

1149 mots


Dernière édition par Aiden C. Fitzpatrick le Ven 2 Sep - 19:16, édité 3 fois
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Les sorts fusaient de toute part et Gabriel vit enfin arriver les renforts. À savoir Lou-Ann et Sévan, qui ce dernier jura contre son supérieur. Gabriel y esquissa un sourire amusé, retournant au combat contre l’unique mangemort encore présent, Wheland. Selwyn lui lança un sort assez coriace, le faisant fléchir à moitié, jusqu’à que Caldwell arrive. C’est à ce moment-là que tout bascula dans la tête de Gabriel. « Manquait plus que lui putain… » Jura-t-il entre ses dents. Mais Caldwell les éjecta tous les trois plus loin, les empêchant ainsi d’intervenir de nouveau. « Je peux savoir ce que vous foutez Etherington ?! Et ne me sortez pas vos conneries de « on fait notre devoir « ! » Gabriel ne broncha pas, préférant l’insulter de tous les noms entre ses lèvres, silencieusement. Il lui jeta un regard noir, démontrant le mépris qu’il pouvait éprouver pour ce connard qui se prenait pour un ministre. Il aida Lou-Ann et Sévan à se relever, leur demandant d’un signe de tête si ça allait, qu’ils n’avaient rien de casser.

Mais il fut interrompu dans ses pensées et ses gestes par la venue du célèbre journaliste à scandale qu’était Silas Hampton. Non, là, vraiment, on ne pouvait pas être plus au complet, songea Gabriel avec ironie. Apparemment, avec Caldwell, ils se connaissaient assez bien, ce qui lui donna une légère envie de vomir. « J’ignorais que vous étiez un homme de terrain. Ironisa Caldwell avec une profonde moquerie presque sordide. Je vous propose mieux qu’une interview. Imaginez… Meurtre de Gabriel Etherington et de deux Aurors au ministère. Ça ferait une magnifique première page pour votre torchon, qu’en pensez-vous Hampton ? » Jusque là, Sévan avait essayé de le retenir, mais là, c’en était de trop ! De quel droit se permettait-il de décider de vie ou de mort sur sa personne ? De quel droit pensait-il les liquider sans qu’ils ne bronchent ? Il le croyait donc si stupide ? « Je ne suis pas de ceux qui écrivent des torchons, monsieur. Et croyez que la moindre personne qui osera m’attaquer figurera en bonne place dans mon journal. Et qu’il sera fini. » La bonne blague tiens !

Gabriel serra les poings tellement forts qu’on put entendre ses phalanges craquées. Ils allaient trop loin, tous les deux, il fallait intervenir. Il repoussa donc d’un geste de la main sur le torse de Sévan pour qu’il lui cède le passage. Si quelqu’un devait mourir ce soir, ça ne serait certainement pas eux. « Eh, je vous signale qu’on est là nous aussi hein ! Et au passage, monsieur le ministre je pète plus haut que mon cul alors que je suis une merde de mangemort, sachez que cette place que vous avez prise, vous ne la méritez pas ! De quel droit osez-vous NOUS menacer nous les Aurors ? Vous croyez me faire peur peut-être Caldwell ? » Gabriel ne put s’empêcher de lâcher un rire sardonique dû à la nervosité et la colère qu’avait engendré la situation présente. Tout ça était ridicule. Stupide, totalement pathétique. « Vous savez Caldwell – je me permets, monsieur le ministre, ça fait trop formel pour vous – essayer seulement d’en liquider un d’entre nous, même à partir de l’autre côté, je reviendrais vous détruire jusqu’à votre dernier souffle. Même les chiens de l’Enfer ne voudront pas d’une merde en putréfaction tel que vous tellement vous serez méconnaissable. » Il prit l’air de réfléchir, faisant quelques pas.

Il jeta un regard discret à Wheland comme pour le rassurer, que rien ne lui sera fait, ni à lui, ni à Kastiel, qui commençait à émerger doucement d’ailleurs. « Mills avait le doigté et la subtilité de se faire respecter par ses employés, même si elle n’avait pas de couilles entre les jambes. Mais elle en avait. Elle méritait sa place de Ministre. Et l’avoir tué lâchement de cette façon, sans faire le sale boulot vous-même en plus, mon cher Caldwell, je trouve ça… Pathétique venant de vous. C’est vrai, les Carrow nous ont certes enlevé un poids en la liquidant, n’est-ce pas. Mais vous vous doutez bien que cela ne sera pas… Éternel ! Rien ne dure. Jamais. » Il lui lança un petit sourire en coin, se foutant royalement de lui, et le regarda dans les yeux. Caldwell savait que quelque part, Gabriel avait raison, que tout cela ne durerait pas. « Vous osez prononcer des menaces à mon encontre Etherington ? » Il prit de nouveau l’air de réfléchir, comme pour le narguer, avant de reprendre la parole, se rapprochant du visage de son vis-à-vis. « Prenez cela comme ça vous chante. À vrai dire, je m’en contrefous de ce que vous pouvez penser. Mais juste un conseil, de vous à moi. Ne visez pas plus haut, dans quelque domaine que ce soit. Écrivez-le pour votre torchon si vous le voulez Hampton, ma réputation n’est plus à faire et je n’en ai rien à faire. » Oui, il le menaçait, et lui vivant, un jour Caldwell rejoindrait ses parents six pieds sous terre.


844 mots.


Dernière édition par Gabriel S. Etherington le Mer 16 Nov - 22:07, édité 1 fois
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Roy était aux anges. Même ce lèche botte de Hampton se dressait contre lui. Apparemment tous ces traitres s’étaient donné le mot. Il mourait d’envie de tous les tuer là maintenant mais il réfréna ses pulsions. Il devait attendre. Après tout la vengeance est un plat qui se mange froid. Et sa vengeance serait terrible…

-Eh, je vous signale qu’on est là nous aussi hein! Et au passage, monsieur le ministre je pète plus haut que mon cul alors que je suis une merde de Mangemort, sachez que cette place que vous avez prise, vous ne la méritez pas ! De quel droit osez-vous NOUS menacer nous les Aurors ? Vous croyez me faire peur peut-être Caldwell ?

Le ministre tourna un regard étonné vers le chef des Aurors. Alors on en était là ? Même un déchet comme Etherington osait lui parler sur ce ton. Ce cloporte qui flirtait - pour ne pas dire baisait – avec la fille de Rosewood osait lui tenir tête.
Si seulement cette scène avait eu lieu quelques mois plus tôt. Roy lui aurait fait payer cher cet affront. Mais il allait devoir attendre.


-Vous savez Caldwell – je me permets, monsieur le ministre, ça fait trop formel pour vous – essayer seulement d’en liquider un d’entre nous, même à partir de l’autre côté, je reviendrais vous détruire jusqu’à votre dernier souffle. Même les chiens de l’Enfer ne voudront pas d’une merde en putréfaction tel que vous tellement vous serez méconnaissable.

Le chef des Aurors lâcha un rire sardonique qui fut très vite suivit par celui de Roy. Décidément cette soirée était de plus en plus amusante. Maintenant Etherington jouait le héros qui jure à son pire ennemi de lui faire payer ses crimes. On nageait vraiment dans le ridicule.


-Mills avait le doigté et la subtilité de se faire respecter par ses employés, même si elle n’avait pas de couilles entre les jambes. Mais elle en avait. Elle méritait sa place de Ministre. Et l’avoir tué lâchement de cette façon, sans faire le sale boulot vous-même en plus, mon cher Caldwell, je trouve ça… Pathétique venant de vous. C’est vrai, les Carrow nous ont certes enlevé un poids en la liquidant, n’est-ce pas. Mais vous vous doutez bien que cela ne sera pas… Éternel ! Rien ne dure. Jamais.

Mills… Oui… Roy se rappelait de cette femme, l’ancienne ministre. Une trainée qui avait mit en péril le monde magique en laissant les moldue et les sang-mêlé agir à leur guise. Oui il l’avait fait tuer. Il aurait pu le faire lui-même mais il n’avait pas voulut se salir les mains. Il avait des sous-fifres, pourquoi ne pas les utiliser ?

-Vous osez prononcer des menaces à mon encontre Etherington ? Lâcha Roy sur un ton presque amusé.

-Prenez cela comme ça vous chante. À vrai dire, je m’en contrefous de ce que vous pouvez penser. Mais juste un conseil, de vous à moi. Ne visez pas plus haut, dans quelque domaine que ce soit. Écrivez-le pour votre torchon si vous le voulez Hampton, ma réputation n’est plus à faire et je n’en ai rien à faire.

Ça y était ? Cette petite merde en avait finit avec ses tirades à rallonge ?
Roy rit doucement avant de lancer un regard noir à son “adversaire”. Il sentait son sang bouillir dans ses veines. Sa rage montait en lui comme un poison qui lui murmurait « tues le ». Mais il parvint à calmer ses pulsions et soupira. Il allait le remettre à sa place et en resterait là. A moins que cette raclure ne l’attaque auquel cas il devrait riposter. Roy pria intérieurement pour que l’Auror fasse cette erreur.

-Et bien ! Je dois avouer que je ne pensais pas que vous étiez capable de tels discours ! Je suis vraiment impressionné Etherington ! Maintenant laissez moi vous rappeler une chose. Je suis ministre… Et en tant que tel j’attends une coopération totale de la part du bureau des Aurors – et donc de votre part – et ce sans résistance d’aucune sorte. Ensuite concernant mademoiselle Mills. Sachez que je suis désolé d’avoir du en arriver là mais c’était une nécessité.

Roy s’arrêta quelques secondes le temps d’observer une quelconque réaction de la part du chef des Aurors.

-Et maintenant une dernière chose… Ne vous avisez plus jamais de me parler sur ce ton Etherington. Déclara-t-il d’un ton glacial.

Il se dirigea vers Lensherr qui commençait à émerger et – avec l’aide de Wheland – l’aida à se relever.

Pendant tout le temps qu’il avait passé dans le hall il avait gardé sa baguette en main, attendant, espérant une attaque de la part des Aurors ou de Hampton. Mais apparemment aucun d’entre eux n’avait le courage de l’attaquer.
Il secoua la tête à cette pensée et sourit. Décidément les Aurors n’étaient plus ce qu’ils étaient.

-Oh encore une chose Etherington ! Lança Roy en se retournant vers l’Auror. Vous pouvez me tuer. Mais soyez assuré que dans ce cas vous auriez des problèmes bien plus importants que trouver un nouveau ministre.

Il bluffait. Rien n’était prévu s’il venait à mourir. Mais il ne pouvait pas se permettre de mourir, en tout cas pas avant d’avoir mené son plan à terme.
Des bruits de pas dans son dos se firent entendre et il se retourna, prêt à tuer ce trouble fête. Il rabaissa sa baguette, étonné lorsqu’il reconnut Fitzpatrick. Un éclat de rire lui échappa.

-Vous aussi Fitzpatrick ? Je commence à croire que tous les cloportes se sont donné rendez-vous ce soir ! Je peux savoir ce que faites là ? Ne me dites pas que vous comptez vous battre ! Lança le ministre sur un ton dédaigneux en désignant la baguette que tenait le secrétaire.

La suite de cette soirée s’annonçait palpitante.


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The ministry is haunted


Partie II


Aiden attendait en bas des escaliers, les pieds encore posés sur la dernière marche, le corps palpitant d’envie de se jeter en avant, de se mêler à la foule, de faire tomber les Mangemorts intrus – « et le premier ministre indésirable aussi, pourquoi pas pendant qu’on y est » se dit Aiden, l’esprit rieur. L’adrénaline prenait naissance dans ses veines, propulsée à toute allure par les battements motivés de son cœur. Il se revoyait, en compagnie de son guide Auror, tous deux dans les airs assis sur leurs balais – Aiden n’était pas le meilleur pour voler accrocher à un bout de bois aux poils fourchus mais se déplaçait avec brio sur le dos d’un Sombral et, alors qu’il pourchassait les mages noirs, il ne manquait pas l’occasion de monter sur ces cheveux squelettiques lorsqu’elle se montrait le bout du nez. Bref, il était là, son guide, son professeur quelques pas en avant de lui, légèrement plus bas en altitude. Ils avaient repérés un couple de Mangemorts sillonnant le ciel à la recherche de pauvres moldus à torturer. Ils les avaient cernés avec une facilité qu’il leur était rarement donné et avaient sans trop de problèmes – les Mangemorts oui, étaient captifs mais n’avaient pas pour autant la docilité d’un agneau. Cette scène de capture se reliait lentement dans l’esprit d’Aiden. Les Mangemorts n’étaient que trois, ils étaient cernés par des gens plus nombreux et, plus qualifiés. Il en faudrait certainement plus pour les amener à se plier à leur merci mais, ils n’avaient plus de porte de sortie, plus de sortie de secours, ils étaient coincés et, les Aurors avaient de quoi être fiers du nouveau système de détection d’intrus.

Aiden releva sa baguette, écoutant d’un air plus ou moins attentif ce que les Mangemorts et Gabriel, le chef des Aurors, échangeraient avec voracité. Gabriel gardait son calme, le sourire aux lèvres, confiant de leurs plans; cela avait un effet quasi immédiat sur les autres, bien qu’il fut hautement plus qualifié que certains des autres dans le domaine, le voir hors de portée de main de la panique les rassuraient – si cela ne l’étaient pas pour les autres sorciers placés du bon côté, ce l’était pour Aiden. Le secrétaire regardait son patron sans vraiment le voir, il était situé à un étage si bas dans son estime qu’Aiden ne voyait pas la nécessité de faire travailler ses yeux en observant une vermine de son genre. Pourtant, malgré que le jeune secrétaire ne se soucie que très peu, voire pas du tout, du bien-être présentement mis en grave danger du ministre, les paroles que ce dernier prononça lui frappèrent les oreilles comme si on avait frappé avec rage la paroi métallique d’un gong.

« Ne me dis pas que tu vas te battre. » Aiden resta pétrifié. Il hésita à faire apparaître un air outré sur son visage – non, retiens-toi, il en profiterait pour se moquer de toi, se résonna le jeune homme – puis, le rire lui vint comme une seconde solution. Il en avait plus qu’assez de se faire ridiculiser, humilier à la moindre fissure qu’il osait offrir à son supérieur. S’il allait se battre, oui, peut-être. Le ministre avait l’air bien stupide d’insulter son secrétaire à ce sujet. Certes, Aiden avait perdu de nombreuses aptitudes de combat avec tout ce temps passé à se soumettre aux désirs les plus fous de son « charmant » patron mais ses années aux côtés d’un des meilleurs Aurors – malheureusement décédé à ce jour – ne s’étaient pas non plus évaporées dans la nature. Ses expériences passées restaient là, au fond de sa tête, au bout de ses doigts. C’était lui, Caldwell, l’idiot, pas Aiden. Il avait gardé comme secrétaire, comme bras droit pourrait-on aussi dire, un homme combattant contre les forces du mal, un homme à la peau exempte de tout tatouage des ténèbres qui, en plus lui jouait dans le dos à longueur de journée – « il est peut-être temps que je remette mes projets en marche » pensa Aiden à l’instant où d’autres pensées traversaient son cerveau. Et, comble d’ignorance, le ministre n’était même pas au courant du passé d’Auror d’Aiden. Qu’avait-il fait en lisant son curriculum vitae ? Il avait ouvert le dossier, puis, une fois les mots Sang pur et Mangemort visibles à ses yeux il l’avait refermé puis brûler ? Avait-il, ne serait qu’une seconde cherché à en savoir plus sur ce jeune secrétaire ? Certainement pas. Il n’aurait pas vu que le sang pur était un statut erroné puisque Mill était parvenue à camoufler ce fait avec une aisance que Caldwell lui-même ne saurait déjouer mais, il aurait remarqué que le mot Mangemort ne figurait pas dans ses passions, ni dans ses ambitions mais plutôt dans la case de métiers antérieurs soit, apprenti Auror, chasseur de Mangemorts. Mais non, sa puissance et son pouvoir ministériel n’était pas du à son intelligence mais seulement à la menace, à ce vent de mort qu’il laissait planer au-dessus de lui. Aiden était loin devant son patron et savait beaucoup de choses que Caldwell continuerait d’ignorer et qu’il ignorerait peut-être jusqu’à la fin de ses jours.

« Un jour, tu tomberas dans ton propre piège Caldwell » pensa Aiden en lui jetant un regard qui n’avait rien d’amical. Il était en sécurité et bien que devant un tueur en série, Aiden n’avait pas peur plus que de mesure. Ils étaient faibles, encerclés en petit duo qui s’éteignait en force. Oubliant momentanément qu’il aurait été préférable – et plus poli – de répondre à son dirigeant, Aiden le regarda droit dans les yeux. « Ce fut un plaisir de vous parler, monsieur le ministre » murmura Aiden – on ignorait si le son c’était rendu jusqu’au président du ministère ou non – « passez une bonne journée, monsieur » compléta Aiden, faisant passer les paroles prononcées contre lui pour moins que du vent. Depuis le temps qu’Aiden attendait de pouvoir lancer une réplique au ministre, depuis qu’il attendait ce moment où il pourrait exprimer son mépris à voix haute, le jeune secrétaire sourit. Les paroles de sa mère se nichèrent au creux de son cœur, s’ajouta à son bonheur. « Le bien triomphera toujours » annonça la voix d’Aiden dans ses pensées à l’unisson avec celle de sa défunte mère. « Experliarmus » dit le secrétaire opprimé mais décidé d’une note plus haute que le murmure. Le sort, créant un filet invisible partant de l’extrémité de sa baguette, frappa de plein fouet la main de son patron tendue en sa direction. La baguette quitta son refuge humain pour s’écraser au sol dans un bruit sourd Aiden entendit résonner malgré le brouhaha ambiant. Aiden plissa légèrement les yeux, espérant, retenant son souffle, qu’un des Aurors se saisisse de la baguette. Sans sa baguette, le ministre n’était plus rien, rien de plus qu’un cafard captif d’un bocal de verre et cela, tout le monde le savait. Un sorcier n’est rien sans sa baguette et Caldwell ne n’était pas inscrit dans les exceptions à la règle.


Spoiler:

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Sévan Blackadder
WANTED
admin
Sévan Blackadder
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⚡ Registration : 03/06/2011
⚡ Missives : 295
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⚡ Fizwizbiz : 605
⚡ Âge du personnage : 25 ans.
⚡ Nature du sang : sang pur.
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mental breakdown



Avada Kedavra. Le temps semble ralentir, plus rien n’a d’importance si ce n’est ce puissant trait vert qui fonce droit sur Wheland. Sévan retient sa respiration et suit le sort du regard, priant silencieusement pour qu’il atteigne sa cible. Mais le Mangemort est habile et évite le trait mortel de justesse.
Sévan étouffa à peine à juron et vit la colère dans le regard d’Hadrian qui était désormais prêt à riposter. Il l’entendit formuler son sort mais il n’eut pas le temps de l’achever puisqu’un sortilège lancé par Lou-Ann l’atteignit de plein fouet à la jambe. L’Auror adressa un bref hochement de la tête à sa partenaire afin de la remercier puis se plaça entre elle et Wheland au cas où l’envie de leur lancer un sort cuisant lui prendrait. Malheureusement, il n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps puisque le sol s’affaissa sous ses pieds et il se retrouva projeté au sol sans avoir l’occasion de comprendre ce qui se passait. Sa tempe percuta violemment le sol désormais recouvert de gravas et du sang s’échappa abondamment de la plaie ainsi formée. Sévan grimaça et se mit difficilement assis, un peu étourdis. « Je peux savoir ce que vous foutez Etherington ?! Et ne me sortez pas vos conneries de « on fait notre devoir » ! » L’Auror releva la tête, les sourcils froncés afin de voir qui les avait attaqués et son cœur manqua un battement lorsqu’il reconnut la silhouette dressée face à eux. Sévan écarquilla les yeux et pâlit brusquement. Il remarqua à peine la main tendue de Gabriel et l’attrapa par automatisme afin de se relever.

Caldwell. Il se tenait là, à quelques mètres de lui. Figure fière et impitoyable, assassin et monstre désormais détenteur du pouvoir. Les doigts de Sévan se crispèrent autour de sa baguette et une soudaine envie de vomir s’empara de lui. Il ne pouvait pas être là, ça allait se voir, les autres allaient comprendre. C’est alors qu’Hampton fit son apparition aux côtés de Roy et le jeune Auror crut défaillir. Ca ne pouvait sûrement pas être pire. Il y avait désormais l’assassin de son frère, son taré de Mangemort de père et le fouille merde le plus efficace de toute la Grande-Bretagne dans la même pièce que lui. Sévan avait l’impression que sa poitrine allait exploser tant son cœur battait vide. Il était effrayé au point de laisser tout un tas d’émotions paraître sur son visage désormais plus pâle que celui d’un mort. Il fixait Roy d’un air parfaitement terrifié sans même se rendre compte qu’actuellement, n’importe qui pouvait assister à son petit spectacle d’émotions contradictoires.
Un léger contact sur son torse sembla néanmoins ramener Sévan à la réalité. Il quitta la silhouette du Ministre du regard pour porter son attention sur Gabriel qui l’écarta doucement afin de se dresser contre Caldwell. La gorge de Sévan se serra brusquement et il recula d’un pas. Il devrait intervenir, faire quelque chose. Après tout, ils étaient trois Aurors contre Caldwell, Wheland était presque hors-service avec sa jambe et Hampton ne ferait pas l’erreur de se dresser contre qui que ce soit sans avoir la certitude de l’emporter… Oui, il était sensé faire son devoir, capturer ou abattre ceux qui menaçaient la sérénité et la paix du monde Sorcier. Il était un chasseur de Mangemorts, il avait été entraîné et n’avait jamais failli. On l’avait plus souvent réprimandé pour ses excès de zèle que pour agir comme un planqué ! Par Merlin, Sévan Télio Blackadder n’était pas un putain de planqué !

Alors pourquoi ses jambes refusaient-elles de bouger ? Pourquoi regardait-il Gabriel et Caldwell se déchirer verbalement sans intervenir ? Pourquoi serrait-il sa baguette au point que ses phalanges blanchissent sans pour autant avoir la force de la pointer sur Roy ? Ce serait tellement simple, le Ministre était bien trop préoccupé par la pseudo discussion qu’il avait avec Etherington. Il n’avait qu’une formule à prononcer, l’éclair vert foncerait droit sur sa cible et avec un peu de chance, frapperait Caldwell en pleine poitrine. Ou s’il le loupait, Gabriel et Lou-Ann auraient le réflexe d’enchaîner. Oui, il pouvait le faire, Sévan avait confiance en ses capacités et en celles de sa partenaire et de son supérieur. Il savait qu’il en était capable, alors pourquoi son corps refusait-il de bouger ?
Ce type était la raison de toutes ses souffrances. A cause de lui, il avait été repoussé toute son enfance par la seule personne qu’il avait souhaité impressionner. Par sa faute et celle de ses camarades Mangemorts, son frère et son père avaient été tués. Parce que ce monstre existait, sa mère avait perdu la raison et confondait Sévan avec Caldwell. Il le haïssait. Par Merlin, il le haïssait tellement que c’en était douloureux.

L’Auror inspira profondément. La peur était toujours là, tapie quelque part, mais finalement, la rage était plus puissante. Avec elle venait l’adrénaline et la volonté d’en finir avec toutes ces souffrances. Il voulait faire disparaître ce sourire narquois du visage de Caldwell. Il voulait le faire disparaître tout court, et que son ombre de géniteur psychopathe cesse de l’étouffer. Sévan voulait que Roy demeure un simple Mangemort, et qu’il n’ait jamais été, en réalité, son père. Une lueur décidée remplaça la peur dans son regard et il leva enfin sa baguette pour la pointer sur Caldwell. « Expelliarmus » L’Auror, ne s’y attendant absolument pas, sursauta légèrement en voyant le trait frapper la main du Ministre et envoyer sa baguette voler un peu plus loin. Il tourna la tête et constata que c’était Fitzpatrick qui venait de jeter ce sort. Néanmoins l’heure n’était pas aux félicitations et aux tapes dans le dos. « Accio baguette ! » s’exclama-t-il et aussitôt, le seul et unique moyen de défense de Roy vint bondir dans sa main gauche. Sévan la saisit d’un air assuré puis pointa sa propre baguette en direction de son géniteur.

« Vous n’êtes plus en position de l’ouvrir, Caldwell, » dit-il, une lueur presque malsaine brillant dans son regard. La haine, puissante, brûlait ses veines comme s’il s’agissait d’un torrent de lave en fusion. Et dire que Monsieur le Ministre ignorait pourquoi il le haïssait tant. Mais ce n’était pas non plus le moment du long discours plein d’amertume du type torturé qui parvient enfin à buter la raison de tous ses maux. « Désolé, mais je crains que le bureau des Aurors ne soit pas d’humeur très coopérative, » ajouta-t-il avec un sourire en coin avant de lancer un bref regard en direction de Gabriel. Ils allaient faire sauter la cervelle de ce fils de pute.
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La scène qui se déroulait dans les décombres du hall du ministère, aussi improbable soit-elle, resterait longtemps gravée dans l’esprit embrumé par la douleur et la rancœur de Hadrian. A demi replié sur lui-même, il tentait de préserver une posture digne tout en jetant de fréquents regards à ses ennemis, suivant le chemin emprunté par le premier ministre avec un intérêt certain. Sa jambe, désormais inutile, pendait mollement dans l’extension de son bassin et le gênait davantage qu’elle ne l’aidait, ne pouvant plus prendre appui sur cette dernière. Trop obnubilé par la haine grandissante de Blackadder, il avait focalisé son attention sur le jeune homme revêche tout en dédaignant son habile compagne, à son plus grand désarroi. Une erreur de débutant mais qui ne se réitérerait pas. Il sentait le poison, ou ce qui semblait être une sorte de venin agir dans ses veines, s’écoulant lentement dans ses vaisseaux sanguins sans jamais franchir la limite de son membre, cependant. C’était inespéré, il n’aurait pas fait long feu si la paralysie s’était étendue au reste de son corps amaigri et le rempart humain de Kastiel se serait écroulé en même temps que lui. Comme un malheur – ou un coup de chance, en l’occurrence – n’arrive jamais seul, le brun vit Hampton accourir à la suite de son ancien collègue, probablement à la recherche d’un scoop à se mettre sous la dent. Pareil à un chien de chasse, le rédacteur-en-chef de la Gazette avait le flair pour déceler ce qui attiserait la curiosité du lecteur mais peut-être aurait-il dû réfléchir plus intensément avant de rejoindre les combats, sous peine de recevoir un sort – perdu ou non.

Une lueur meurtrière anima quelques instants les yeux clairs du mangemort avant qu’il ne hoche la tête, signifiant au ministre qu’il pouvait agir à sa guise, celui-ci envoyant valser les aurors d’un coup de baguette. Le vent tournait, semblait-il. Réprimant une grimace de douleur, Hadrian porta son regard triomphant sur les sorciers à terre, la joute verbale qui s’en suivit l’endormant quelque peu. Il n’était pas un homme de discours et ne souhaitait que laver les affronts qu’il avait subis avec le sang des aurors, la femme, surtout, s’il en avait l’occasion. Il s’assurerait de lui faire vivre mille tourmentes avant de finalement l’achever, usant de son corps encore et encore, détruisant chaque parcelle de peau vierge qu’il trouverait, jouissant avec délectation de ses râles de souffrance et de ses suppliques silencieuses – ses cris ne résonneraient plus depuis longtemps. Oui, la jeune auror s’était sottement mis l’un des mangemorts les plus cruels à dos, qui tuait sans restriction aucune hormis celle que lui imposaient ses besoins, sans cesse en demande d’attentions.

Finalement, Caldwell se retourna vers lui et il vit du coin de l’œil que Kastiel quittait son état amorphe pour reprendre contact avec la réalité. C’est donc clopin-clopant que Hadrian l’aida à se relever, avec l’aide du ministre, et il étudia quelques instants ses traits. Tu as failli tout louper ! Il ressemblait un peu à un gamin, comme cela, l’excitation reprenant peu à peu possession de sa silhouette fine, un gamin qui s’apprêterait à visiter une boutique de sucreries et qui aurait la permission de la dévaliser. Faisant volte-face, le brun avisa pour la première fois du jeune homme qui se tenait en retrait, un probable sous-fifre de Caldwell, mais pas un auror, selon sa tenue. Étaient-donc tous stupides ? Hampton, ce Fitzpatrick… fuir le ministère aurait été plus judicieux mais ils n’avaient pu, eux non plus, résister à l’appel de la bataille, qu’ils y prennent part ou non.

Le secrétaire, contre toute attente, avait plus de répondant que ce qu’il avait imaginé et semblait porté par une certaine bravoure Gryffondorienne, son courage égalant sa stupidité. Il n’avait aucune chance. Tous, ils n’avaient aucune chance. Kastiel, Caldwell et lui-même n’étaient pas de simples valets de chambre lorsqu’ils servaient le Seigneur des Ténèbres mais personne n’y prenait garde. Tout se déroula en un éclair. Un geste inconsidéré de la part de Fitzpatrick qui scellerait peut-être l’avenir du monde sorcier. Caldwell avait laissé une brèche – inconsciemment ? – et l’homme l’avait saisie, les réflexes d’auror de Blackadder reprenant finalement le dessus. D’un accio, la baguette du ministre atterrit entre ses doigts et le brun parut encouragé, sa verve dirigée à l’encontre du mangemort dirigeant. Alors qu’il tournait la tête vers Etherington, Hadrian profita de cet instant d’inattention et d’un adroit Incarcerem, neutralisa l’auror, dévoilant ses dents. Accio baguette de Caldwell ! Il n’avait pas suivi l’entraînement des forces de l’ordre mais ses deux années en tant que Mangemorts l’avaient grandement aidé à développer ses capacités magiques, dont sa rapidité. Il n’était pas réputé pour rien. Attention, Blackadder... ton frère aussi m’avait oublié et tu as bien vu comme ça s’est terminé pour lui… La satisfaction qui se lisait aisément dans les yeux de Hadrian était due au fait que les rênes étaient à nouveau entre leurs mains, et il tendit avec une lenteur exagérée sa baguette à Caldwell, son sourire narquois témoignant du plaisir qu’il éprouvait à ainsi les devancer. Tu vas pouvoir le rejoindre, sois reconnaissant ! Il fixait toujours son ennemi d’un œil torve, sa propre baguette en mains. Juste au cas où.
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Tu te réveilles, entendant des voix au loin, ne distinguant pas encore tout à fait les formes et les couleurs. Tes yeux te montrent un monde flou que tu ne pensais pas connaître et pourtant, tu y étais spectatrice il y a encore quelques instants. Un mal de tête et de crâne lancinant te prend soudainement, voyant les étoiles tournées au dessus de ton front. Tu vois Hadrian avec Caldwell te tendre leurs mains pour t’aider à te relever, et au lieu de vous retrouver en petit comité, tu t’aperçois que d’autres vous ont rejoint. Ils ne manquaient plus qu’eux, penses-tu dans ta tête, silencieuse. Comme des enfants n’ayant pas leurs jouets, tu les vois presque s’entretuer pour savoir qui aura le trône tant désirer de celui de ministre. Tu soupires, exaspérée par leurs comportements d’adolescents qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Alors, tu jures en allemand, pour te calmer les nerfs, serrant tes mains et tes doigts, à tel point que le craquement de ces derniers résonnent dans le hall du ministère. Tes phalanges se tendent, laissant apercevoir leur couleur blanchâtre, t’obligeant à serrer davantage sous la colère. Rien ne devait se passer comme ça. Rien ne s’était passé comme prévu.

Tu décides alors d’intervenir, pour cesser ces enfantillages qui n’ont, à tes yeux, pas lieu d’être. Tu t’interposes alors entre monsieur le Ministre et ce cher Etherington, poussant doucement sur ton passage Hadrian, surprit par ton acte. Tous deux se jaugeaient du regard, comme un accord tacite de devoir tuer l’autre. « Je ne crois pas que cette soirée devait se passer ainsi monsieur le Ministre ! Surtout avec un fouille merde comme Hampton dans les pattes. Ça ne serait pas prudent de faire parler de vous, maintenant après tous vos efforts fournis. » Ton accent allemand trahit mal ta colère. Etherington te dévisage presque, comme pour te foudroyer sur place d’avoir eu le culot de lui faire rater le moment propice de tuer Caldwell.

Tu n’y fais pas attention, il prendra sa vengeance un jour, comme vous tous après tout. Ce n’était qu’une question de temps. Tu le sais très bien. Tu t’approches d’Hadrian, lui prenant la baguette de Blackadder des mains, la ramenant à son propriétaire avec un sourire assez hypocrite, la partie n’est pas terminée. Tu retournes auprès de ton compagnon de toujours, même s’il t’agace parfois, mais tu l’aimes, parce qu’au fond, il n’y a que lui qui te comprend. Ou presque. « C’était déloyal de t’en prendre à quelqu’un sans le laisser se défendre. Et c’était bas. Très bas. » Lui chuchotes-tu au creux de l’oreille, mais tu ne peux t’empêcher d’enlacer ta main avec la sienne, aimant le contact de sa peau rugueuse contre la tienne, te rassurant, toi la gamine apeurée sans repère à part lui.

Tu t’en veux d’être si bête et si naïve, et pourtant, tu ne peux pas t’interdire de rester avec lui, par besoin. Tu le sens fléchir doucement, surement une douleur dû à un sort. Alors tu t’abaisses pour le soigner, le rassurant comme tu sais si bien le faire. « Crétin… Tu ne peux jamais t’en sortir indemne. » Il ne dit rien, trouvant juste un sourire à te lancer. Après tout, c’était lui et toi, et rien d’autre.

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Hogwarts Chronicles
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La roue tourne


Il s'en était fallu de peu pour que Shacklebolt ne mette jamais les pieds au ministère, ce soir. Mais il avait des affaires à régler. Encore. Depuis le meurtre de la ministre Mills et la prise de pouvoir de cette petite fripouille de Caldwell, il n'était pas tranquille. Pas du tout.
Filius Dethburry, ridicule petit bonhomme chauve, jura, assis sur son canapé, dans sa maisonnette miteuse, dans la banlieue de Londres. Il avait oublié de transmettre son dernier rapport à son supérieur, Gabriel Etherington et il ne tenait absolument pas à assister à une nouvelle crise de fureur, pas plus qu'il ne désirait être viré. Fébrile, il ouvrit la petite boîte où il conservait précieusement sa poudre de Cheminette. Une pincée en main, Dethburry s'engouffra dans sa cheminée froide et sombre. « Hall du ministère de la Magie ! » cria-t-il avant de lâcher la poudre. Les flammes vertes léchèrent un instant son corps ; puis il disparut.
Septa Lloyd se réveilla en sursaut, dans son bureau. Légèrement désorientée, elle jeta un coup d’œil autour d'elle. La pièce était plongée dans l'obscurité. Il devait être tard. Charles, son mari, allait encore hurler lorsqu'elle rentrerait à la maison. A la hâte, elle attrapa son sac, sortit de son bureau et se précipita aux ascenseurs, ses longs cheveux blonds — presque blancs, en fait — voletaient dans son dos.
Le département des aurors était quasiment vide. Quasiment. Il était tard et la dizaine de sorciers qui s'y trouvaient encore se retrouva devant les ascenseurs, en silence. Ils se connaissaient tous. Certains avaient combattu ensemble contre Voldemort, d'autres avaient été engagé par le ministère en même temps. Ils ne parlaient pas, gardant le silence.
Les portes s'ouvrirent. Dans la cabine se trouvait une petite femme seule. Septa Lloyd jeta un regard nerveux aux aurors qui s'engouffrèrent dans l'ascenseur à ses côtés. L'atmosphère était lourde mais elle ne comprenait pas pourquoi. Elle n'avait pas envie de comprendre. Tout ce qui lui importait, c'était rentrer chez elle à temps.

— ♦ —

Filius Dethburry comme Kingsley Shacklebolt écarquilla les yeux en découvrant ce qui se tramait dans le grand hall du ministère. Tétanisé, Dethburry toisa successivement le ministre de la magie, son directeur, Gabriel Etherington puis les mangemorts dont les têtes étaient placardés sur tous les murs du département des aurors. Incapable de parler, de bouger, il haletait cependant, comme si il venait de courir le marathon moldu. Comme un chiot apeuré. Puis l'un des ascenseurs vomit son flot de passagers. Les aurors étaient là.
Seule la respiration heurtée de Dethburry hachait le silence glacial qui régnait sur la vaste pièce. L'homme suait à grosses gouttes. Il n'était pas fait pour la bataille, pour le combat. Ce n'était qu'une minable petit bureaucrate qui n'avait jamais combattu plus féroce qu'un presse-papier ensorcelé. Mais Filius Dethburry n'était pas dénué de courage. Il avait depuis longtemps abandonné fierté et orgueil, pas l'ambition. Il connaissait l'honneur et la popularité que récoltaient les sorciers qui arrêtaient ou tuaient des mangemorts. Aussi discrètement qu'il en était capable, Filius Dethburry glissa sa main sous sa cape, à la recherche de sa baguette. Le contact du bois dur avec sa peau le fit sursauter. Il retint à grand peine un petit cri qui attira l'attention de Shacklebolt. L'auror comprit immédiatement. « DETHBURRY ! NON ! » hurla-t-il au moment où l'autre dégainait sa baguette. La voix grave de l'ancien ministre couvrit celle, nasillarde et désagréable, de Dethburry. Le sortilège manqua de peu Roy Caldwell.
La terreur remplaça la détermination dans les yeux de Filius Dethburry. Il comprit avant même que le jet de lumière verte ne l'atteigne qu'il allait mourir. Un mangemort pointa sa baguette sur lui. Dethburry ferma les yeux. L'instant d'après, il était mort.
Shacklebolt jura. Il pensait s'être assez battu dans sa vie mais manifestement, l'heure de sa retraite n'était pas encore arrivée. Était-ce donc celle de son trépas ? Il leva sa baguette, l'esprit vide. Ce combat-ci s'annonçait meurtrier et décisif pour leur avenir à tous.

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Tout se passa vite, trop vite sous ses yeux sans qu’elle ne puisse réagir dans l’immédiat. Elle voyait les renforts du camp adversaire arrivés, ne trouvant aucun plan de défense à part se relever. Elle observait la scène se dérouler lentement sous ses yeux, comme au ralenti, ne pouvait pas intervenir. Il était trop tôt encore pour leur faire payer leur affront. Elle sent Hadrian la mettre en retrait, pour ne pas qu’elle soit blessée dit-il. Comme si elle ne savait pas se défendre toute seule. Pourtant, Kastiel comprenait rapidement que c’était eux, ou les aurors qui sortiraient vivants du ministère ce soir. Il fallait trouver quelque chose… quelque chose, n’importe quoi. « Kastiel etwas finden... etwas finden… réfléchis. » Elle ferma les yeux rapidement et serra ses poings, obligeant son cerveau à plus se concentrer malgré le brouhaha qui se trouvait dans le hall.

Mais le spectacle qui était devant elle, était digne d’un des plus grands ballets et en plus de cela, elle entendit cette vieille mélodie allemande qui se trouvait dans sa boîte de musique étant petite. Les sorts fusaient, et elle était à découvert. Quelque part, elle y prenait du plaisir, parce qu’au fond, si elle était arrivée à cet endroit à l’heure qu’il était, ça n’était surement pas par hasard. Rien n’arrivait par hasard et ça, elle le savait bien. Elle sortit de son accalmie lorsque le cri de Caldwell déviant un sort atteint ses oreilles. Elle ne réfléchissait pas à la conséquence de son geste mais elle retourna un sort informulé à ce petit sorcier chauve et bedonnant, le tuant sur le coup, sans scrupule. « Eine weitere, einer der Monat. Das hat sich nie geändert. »

C’est alors que la mine déconfite de ce cher Shacklebot lui fit avoir un sourire amusé. Touché, coulé. Son collègue était mort sur le coup, de sa main à elle, sans remords. Elle avait sauvé Caldwell, au détriment de sa vie, et ça, c’était une réelle satisfaction. Pourtant, Shacklebot poussa un cri de rage avant de s’enfoncer dans le cercle qui, d’un côté se trouve les aurors et de l’autre les mangemorts, lançant des sorts à tout va, espérant les toucher et la toucher. Tous les déviaient, car même pour ça, il était un incapable et c’en était risible. « Rührend. » Siffla-t-elle entre ses lèvres, totalement béate et jouissant presque de la satisfaction de l’avoir rendu aussi con qu’il ne put être auparavant.

Elle le regardait jouer, lui le divin enfant, défenseur des droits de l’homme contre la barbarie de ses congénères. C’était ridicule de voir à quel point il appliquait la même colère qu’eux avec une facilité presque cruelle. Par vengeance, il ne savait plus ce qu’il disait, bien que son corps abritait encore le peu de raison qu’il pouvait lui rester. Elle ne put que laisser cette fois échapper un rire sardonique, témoin immuable de son inconscience à détruire autrui, amusement pour les uns, déchéance suprême pour d’autre. Personne n’osait interrompre sa spirale infernale, lui-même aveugle que ses sorts ne les touchaient même pas. Il était au final devenu aussi pitoyable qu’eux, victime de la folie.

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Les images défilaient devant ses yeux clairs sans qu’il ne puisse les analyser, des cris éclatant à ses oreilles bourdonnantes, les voix résonnant dans le hall saccagé du ministère. Les aurors se hélaient, jetant des sorts çà et là tandis qu’un brouhaha informe prenait vie dans la salle à demi détruite, nourri par les murmures des sorts qui fendaient les airs, évitant de justesse leur destinataire, se répercutant avec violence contre les colonnes dont la pierre volait en éclats, happées par le souffle d’une explosion. C’était une scène surréaliste qui se jouait entre le petit groupe de sorcier, les uns revêtus de longues robes noires alors que les autres affichaient leur uniforme d’auror, les baguettes dressées, prêtes à l’utilisation. Bien que les évènements se bousculaient sous son regard bleu, un sourire extatique barrait les lèvres de Hadrian et ses pupilles dilatées témoignaient de l’excitation profonde qui prenait part de son être à cette vision apocalyptique. Celle-ci fut agrémentée par le sortilège de Kastiel qui fusa, rencontrant la poitrine du dénommé Dethburry avant que ses yeux ne se recouvrent d’un voile, son corps inerte projeté quelques instants entre les silhouettes arquées des sorciers, s’écrasant finalement au sol tel un pantin désarticulé. Caldwell, semblait-il, avait échappé de justesse à l’attaque de l’homme et Kastiel s’était assurée qu’il ne pourrait réitérer son geste, son visage figé à jamais.

Le vent tournait et malgré le nombre non négligeable d’aurors qui rejoignaient le hall, les mangemorts en désavantage numérique, ceux-ci menaient la danse et mettaient en déroute leurs ennemis, semant la zizanie parmi leurs rangs, abattant sans sourciller les nouveaux arrivants tentant de se mêler au combat. Peut-être n’avaient-ils pas réellement compris à qui ils avaient affaire. Peut-être se pensaient-ils plus entraînés, plus vigoureux que leurs sombres adversaires. Seulement, la rage de vaincre et la rancune accumulée depuis des mois, ajoutée au plaisir jouissif d’anéantir leurs espérances, les mangemorts parvenaient à diriger le ballet et le maintenaient d’une main de maître, leurs yeux scintillant presque sous les lumières vives des sorts.

Les sortilèges de Shacklebot n’atteignaient jamais leur cible, sa colère et sa peine entravant sa précision, ses membres tremblant sous l’effet de la fièvre de la vengeance qui l’animait. Aux côtés de Kastiel, Hadrian couvrait ses arrières, déviant les sorts qui la prenaient en traître, écoutant distraitement les paroles de la jeune femme. Toute à sa gloire, celle-ci s’exprimait en allemand, sa langue maternelle, probablement incomprise de l’homme qui l’assaillait. Il n’en démordait pas, la vindicte guidant ses gestes, ses tentatives désespérées inutiles face à la dextérité des mangemorts, glissant sans mal autour de leur victime. L’hostilité que mettait l’auror en s’engageant dans la bataille était palpable mais bientôt, las des tentatives de l’homme qui visait sa compagne, le brun se retourna et dirigea sa baguette vers lui, l’incantation tombant comme un couperet. Avada Kedavra ! Un rire monta dans sa gorge, se déversant bruyamment au milieu de cet attroupement pour le moins insolite, ses yeux plissés sous les éclats qui s’échappaient d’entre ses lèvres, la dépouille de Shacklebot rejoignant celle de son collègue. Il ne se retenait plus, riant à gorge déployée, d’un rire fou qui glaçait d’effroi ceux qui n’en n’avait pas l’habitude. Son corps, pris de soubresauts face à son hilarité soudaine, le força à se calmer et c’est tout sourire qu’il se redressa, sa langue humectant ses lèvres étirées. Deux points à zéro en notre faveur, Kastiel. Tu penses qu’ils pourront nous rattraper ? Probablement pas. Caldwell était ministre, après tout, et sa mort ne passerait pas inaperçue, bien qu’elle soit sans aucun doute ardemment souhaitée par la population sorcière. Et eux, eh bien… ils demeuraient fidèles à eux-mêmes, et ne plieraient pas.
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The ministry is haunted


Partie III


Aiden était pétrifié, tout son corps semblait avoir été construit avec le ciment qui recouvrait le sol, il y a de cela des années. C’était un homme courageux mais peut-être que, finalement, la peur avait plus sa place au sein de ce monde de la magie. Plus on se cache, plus on est à l’abri. Mais, Aiden n’était pas un lâche et ne s’était certainement pas engagé dans le combat contre les forces du Mal pour tout abandonner à la première vision de danger. Il y a des mois que les Mangemorts ne s’étaient pas montrés, il y a des mois qu’ils se cachaient, jouant des coups bas dans leurs bureaux que leur avait si bonnement donné le ministère – avec un Mangemort à sa tête, il était difficile d’en être autrement. À présent, ils se montraient au grand jour, montrant sous la lumière de la lune et celle artificielle des lampes qui ils étaient vraiment. Pas de fausse gentillesse, pas de coups de poignards dans le dos, tout était mis au devant de la scène. Les coups fusillaient, la cruauté et le désir de souffrance de son adversaire remplissait la pièce de son air. Aiden n’en revenait pas. Comme s’il s’agissait d’un jeu d’enfant, comme si reprendre sa baguette était aussi simple que de respirer, la crapule qui lui servait de patron et de ministre se tenait droit, son bâton de bois, son arme de survie de nouveau entre ses mains meurtrières. Le jeune secrétaire avait tenté quelque chose, il avait officiellement montré à quel côté il appartenait et, tout cela n’avait rien donné. Les cris et les sorts fusaient de tout part, fusillant tout sorcier, pigeant au hasard le nom de leur victime. Les pas précipités d’une quantité incroyable de gens s’avançaient vers eux, leur tenant compagnie tout les en faisait tomber, encore et encore. Au final, ils n’étaient que des pions d’un jeu d’échec se rebellant contre la main noire et géante qui planait au-dessus de leur tête. Si, avec tout le peu de chance qu’ils leur restaient, ils faisaient tomber le trio infernal de Mangemorts que formait Hadrian, Kastiel et le ministre, cela ne changerait rien. Certes, ces décès seraient perçus comme des victoires mais, jamais, le mal ne disparaîtrait. Il revient toujours. Toujours et pourtant, grand nombre de gens, moldus et sorciers, refusaient d’abandonner ce combat disproportionné qu’ils menaient avec peine. « Le bien triomphe toujours. » Quand cette phrase allait-elle daigner prouver son existence ?

Aiden attendait, les fourmis de l’immobilité qu’il ne souhaitait pas lui piquant sans cesse les bras et les jambes. S’il portait un coup contre leurs ennemis, les conséquences seraient bien trop grandes et il le savait. Il avait regardé, combattu plus d’une fois et savait qu’un coup réfléchi avait une portée beaucoup plus grande que celui fait sur un coup de tête. Heureusement pour lui, il y avait encore des Aurors, rares, debout au milieu de cette scène de corps cadavériques. Aiden regarda droit devant lui, sa baguette menaçant de craquer sous la pression que ses doigts lui imposaient. Le secrétaire se refusait le regard vers tous ces morts, tous ces collègues que, plus jamais, il ne saluerait. Les funérailles et les au revoirs viendraient plus tard, ce n’était pas l’heure aux larmes. Aiden inspira profondément, évaluant les solutions – peu nombreuses, il devait se l’avouer – qu’il leur restait. Gabriel. Le dirigeant des Aurors. Peut-être avait-il un plan. Peut-être pas mais, s’il en avait un, le détruire n’attirait certainement pas sa sympathique. Bien que du côté de la survie, bien qu’il se tienne à l’opposé du mal, personne ne prenait plaisir à recevoir les foudres de l’Auror en tête de liste. Aiden s’approcha de lui, sa bague habilement dissimulée sous l’étoffe noire et salie de sa robe – allez savoir pourquoi, faire tomber des hommes apporte toujours de la poussière, délogeant celle qui était restée trop longtemps collée au plancher. Aiden n’osait pas poser cette question qui lui brûlait les lèvres, il allait passer pour un parfait idiot, c’était presque certain – à moins que Gabriel se sente d’humeur à complimenter et encourager ses alliés, ce dont Aiden doutait fort. D’un autre côté, il ne pouvait pas rester là sans rien faire et s’il continuait à retenir son envie de défense, son besoin de jouer un rôle, aussi petit soit-il dans cette bataille contre le mal, sa baguette et lui allaient exploser, causant des dégâts non désirés qu’ils n’avaient guère le temps de réparer. À quelques pas seulement de Gabriel – il n’avait qu’à soulever l’extrémité de sa baguette pour toucher les vêtements du dirigeant des Aurors – Aiden devait prendre son courage à deux mains et vite; sans quoi Gabriel aurait toutes les raisons du monde pour lui crier dessus, le réprimandant de faire le demeuré, ses deux pieds immobiles et inutiles plantés au sol. Le jeune secrétaire cherchait ses mots, essayant de trouver ce qu’il semblait approprier de dire alors qu’à chaque seconde, son esprit déconnectait, sursautant sur le reflet des sortilèges. Il ne pouvait ignorer le bruit des corps qui tombent, il ne pouvait ignorer le soupir agonisant des blessés. Décidé à agir pour les aider, pour les sauver, Aiden plongea tête première dans l’eau froide du courage. « Monsieur Etherington » Utiliser cette formule de politesse dans un pareil moment sonna si étrange aux oreilles d’Aiden qu’il passa à un cheveu de s’étouffer. « Mais merde, comment est-ce que je suis sensé demander ça ? » pensa le secrétaire, à bout de nerfs, exaspéré par les mots qu’il ne trouvait pas. « Qu’est-ce que je dois faire pour aider ? » prononça Aiden malgré lui, laissant ses paroles sortir tout en même temps d’entre ses lèvres. Il avait parlé si vite que c’était presque comme s’il avait oublié de mettre les espaces entre chaque mot. Aiden retint son souffle pendant que, mille fois plutôt qu’une, l’idée de se frapper la tête contre le mur lui semblait être la meilleure solution. Ils n’étaient pas entrain de faire une recette d’omelette, ils n’étaient pas entrain de préparer des crêpes pour le petit déjeuner, ils se battaient pour leur vie et Aiden, lui, se demandait quoi faire. « Tire-leur un coup dans la tête et c’est fini » se dit Aiden, même s’il n’en pensait pas un traître mot. Il respira enfin, après ce qui fut de longues secondes, son visage sur le point de virer au rouge. Il avait un avantage, celui que Gabriel n’avait sans doute pas le temps de s’arrêter pour l’engueuler, il avait d’autres chats à fouetter et Aiden espérait que cela jouerait en sa faveur. Il espérait également obtenir une réponse. Sa main droite frétillait dans un mélange d’émotions contradictions, faisant trembler sa baguette avec faiblesse. Il ne lui restait plus qu’à attendre, encore et toujours attendre… Il n’avait que ça à faire après tout.
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Sévan Blackadder
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Sévan Blackadder
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⚡ Âge du personnage : 25 ans.
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Il avait le dessus. Pour une fois, Sévan avait le dessus sur cet homme qui le terrifiait tant. Il était totalement à sa merci, priva de sa baguette. Le tuer serait si simple. Après tout, il n’avait que deux mots à prononcer. Une simple formule. Six syllabes et Caldwell girait à ses pieds, éternellement inoffensif. Tuer était si facile quand on était un Sorcier, tellement aisé que l’on ne se rendait parfois pas compte de ce que l’on venait de faire. Et pourtant, Sévan demeurait désespérément silencieux. Il n’avait pas quitté son « père » du regard et semblait comme pétrifié. Deux mots et tout serait terminé, mais il en était incapable. Incapable de tuer cet homme qui, sans le savoir, était responsable de tous ses malheurs. Cet homme qui était à la fois le créateur et le destructeur de son existence.
Perdu dans ses sombres pensées, Sévan avait totalement occulté ce qui l’entourait, tout en ayant conscience, dans un coin de sa tête, que c’était la pire chose à faire. Mais le temps qu’il mit à reprendre pleinement possession de ses moyens permit à Wheland de lui jeter un sort. L’auror sentit les cordes s’enrouler autour de lui et se serrer brusquement, lui coupant le souffle. Le contact râpeux vint frotter contre son cou fragile, y laissant des marques amplifiées par la douloureuse étreinte. Les yeux écarquillés, Sévan vit Wheland s’emparer de la baguette de Caldwell et lui rendre. Il serra les dents, se retenant difficilement de rougir de honte face à une telle humiliation. La remarque d’Hadrian n’aida en rien, aussi le fusilla-t-il du regard, soit la seule chose qu’il était capable de faire en cet instant. « Ta gueule, Wheland, » siffla-t-il d’une voix rauque avant de voir sa folle de compagne se rapprocher de lui. Sévan fronça les sourcils en constatant que Lensherr avait sa baguette dans la main et s’attendit au pire, mais à sa grande surprise, elle lui rendit a baguette.

Sa fierté lui cria presque de ne pas s’en servir, humilié qu’il était d’être ainsi « sauvé » par Kastiel, mais son instinct de survie l’emporta, aussi défit-il les liens qui le maintenaient immobile et s’écarta-t-il de quelques pas. Au même instant, Sévan entendit quelques renforts arriver et esquissa un sourire en reconnaissant Kingsley. La présence de Dethburry le rassura un peu moins cependant. L’auror n’avait jamais pu encadrer ce type trop sûr de lui, trop avide de faire ses preuves, de se mettre en avant. Le jeune Blackadder voulut leur dire de rester où ils étaient pour l’instant, mais Dethburry s’avança et pointa sa baguette sur Caldwell. Un cri retentit, mais le sort manqua Caldwell et Lensherr en profita. Sévan vit le trait vert frapper Dethburry de plein fouet et grimaça lorsque son corps tomba lourdement sur le sol. « Pauvre con, » grogna-t-il d’une voix rauque avant de refaire face à ses ennemis. Ce n’était pas le moment de faire attention à autre chose.

Les sortilèges se mirent à fuser de toute part et Sévan fit son possible afin de les dévier et de protéger ses compagnons à l’aide de sorts. Néanmoins, il n’eut pas le temps de beaucoup réagir que déjà, un second trait lancé par Wheland fonçait droit vers eux. Mû par un réflexe, il s’écarta brusquement et le sort atteignit Shacklebolt en pleine poitrine. L’homme se figea et retomba aux côtés de Dethburry dans un bruit sourd. Cette fois-ci, le visage de Sévan se déconfit et une boule se forma dans sa gorge. Shacklebolt avait toujours été plutôt proche de sa famille et le jeune homme l’avait souvent côtoyé. Kingsley l’avait toujours soutenu, encouragé à devenir auror, à faire le bien.

Sévan refoula la peine qui l’assaillait et évita un expelliarmus de justesse. Face à lui se dressait un Mangemort apparemment prêt à le tailler en pièces. Ce type, il se rappelait l’avoir vu à la bataille de Poudlard, faire partie de ceux qui avaient transplané comme des lâches suite à la victoire du Survivant. Autour de lui, la bataille faisait rage, mais il n’avait plus le temps de penser à Lou-Ann ni à Gabriel. Alors Sévan resserra sa prise sur sa baguette et le duel débuta. A chaque nouveau sortilège lancé par le Mangemort, il le paraît d’un protego et inversement. La confrontation inutile sembla durer des heures aux yeux du jeune homme et il réalisa à peine qu’ils s’étaient éloignés du centre de la bataille. Un des sorts du type parvint néanmoins à l’atteindre et une douleur cuisante s’empara de son épaule gauche. Sévan jura et redoubla la cadence, lançant des sorts plus vite qu’il ne l’avait jamais fait, jusqu’à ce qu’un expelliarmus atteigne le poignet du Mangemort de justesse. Il s’empressa de faire venir la baguette jusqu’à lui d’un Accio et s’apprêta à neutraliser son ennemi lorsque ce dernier tira une lame étonnamment bien ouvragée de sa manche et bondit sur lui, le prenant totalement par surprise.

Sévan en lâcha les deux baguettes qu’il tenait. La lame entailla ses vêtements à plusieurs reprises, n’effleurant que très légèrement sa peau. Le jeune homme jura de nouveau, puis laissa échapper un grognement lorsque l’arme traça une ligne ensanglantée sur sa joue droite. Décidant qu’une fois de plus, la magie ne lui serait d’aucun secours, Sévan administra un puissant coup de poing dans la mâchoire de l’homme qui s’en retrouva sonné, puis saisit son crâne à deux mains et l’éclata sur le sol avec une violence inouïe. Il réitéra le geste plusieurs fois, jusqu’à ce que du sang se répande sur ses doigts, puis s’écarta du Mangemort et récupéra sa baguette. Sévan souffla, repoussa une mèche de cheveux et se rapprocha du cœur de la bataille qui se livrait devant lui.
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03 — Intrigue # 1 ; le ministère

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