"S'il y a bien une chose que tout le monde sait, c'est qu'Artémis n'est définitivement pas le fruit d'un amour passionnel et digne d'un conte de fée. Bien au contraire. James et Camélia ont été mariés de force, parce qu'il fallait respecter la tradition. Elle issue d'une grande famille de sang pur française, lui la crème de la crème britannique, on les maria alors qu'ils n'avaient rien en commun et pire encore, alors que James aimait déjà une femme que ses parents poussèrent à quitter le pays rapidement. Il ne leur pardonna jamais et reporta cette rancœur, cette haine sur sa jeune épouse, Camélia. Elle qui était une femme plutôt douce et patiente subit alors les humiliations constantes de la part de son mari et finit par devenir aussi mauvaise que lui. Ils se livrèrent une guerre sans merci et c'est dans ce climat que leur deuxième enfant, Artémis, vint au monde. Son frère aîné ayant déjà été grandement influencé par son père et ses idées extrémistes de mangemort, Camélia décida de préserver ce second fils et s'enfuit de la maison.

Pendant des années, Artémis connut la vie de fugitif. C'est sa mère qui lui apprit à lire et à écrire du mieux possible mais le garçon se retrouva tout de même avec de grandes lacunes. Elle fit comme elle pouvait, le protégea de la haine de son père qui était bien décidé à remettre la main sur son épouse. Il ne l'aimait pas mais elle n'avait aucun droit de l'humilier en disparaissant avec leur fils.

Artémis alla dans de nombreux pays différents, la France, l'Allemagne, ils allèrent même jusqu'en Chine en espérant pouvoir s'y cacher. Malheureusement, James finit par leur remettre la main dessus. Désespérée, Camélia voulut tuer son fils puis mettre fin à ses jours, tout plutôt que de se retrouver face à son époux, tout plutôt que de lui abandonner son enfant. Elle échoua et James n'hésita pas une seule seconde à la torturer longuement avant de la tuer sous les yeux d'Artémis avant de ramener son fils en Angleterre.

Les années qui suivirent ce terrible événement, Artémis grandit dans la terreur. Évitant son frère aîné qui le terrifiait, son père qui lui donnait la nausée, il dut subir leurs moqueries incessantes puisqu'après avoir passé son enfance à s'enfuir, il y avait plein de choses que l'enfant ignorait. Il lisait très mal, ne savait presque pas écrire, ignorait un grande nombre de détails sur le monde sorcier et en particulier des faits qu'un enfant de huit ans initié connait su le bout des doigts. James relégua son éducation à une elfe de maison et l'année de ses onze ans, Artémis reçut enfin la lettre salvatrice de Poudlard. Il s'y rendit d'abord terrifié mais ne tarda pas à se rendre compte que là-bas, il serait en sécurité. Albus Dumbledore le rassura grandement, lui promit que plus rien ne lui arriverait dans l'école. On le répartit à Gryffondor où il se fit ses plus proches amis.

C'est sans hésiter que l'année de ses quatorze ans, il s'enfuit de la demeure familiale pour passer les vacances d'été chez des amis. Artémis est né fugitif et il le sera toujours, c'est ainsi qu'il a grandi, dans la fuite et l'anonymat. Alors il fait de son mieux pour ne jamais recroiser la route de son père ni celle de son frère, bien que ce soit de plus en plus dur maintenant que sa sortie définitive de Poudlard approche et pire encore, depuis qu'il a décidé d'aider l'AD.

Les choses se sont encore plus compliquées lorsque, en février, Artémis a été touché par la Mort, qui a profondément marqué ses chairs, comme beaucoup d'autres personnes. C'est ainsi qu'il s'est retrouvé enfermé dans le centre Cromwell, en Irlande, accompagné de nombre de ses amis... Les choses ne faisaient que commencer et ça n'allait pas être facile.

Son cas, bien que minime comparé à ses camarades qui atteignaient des sommets vertigineux d'hallucinations et de douleurs, ne tarda pas à évoluer. Il ne connut jamais la folie des grandeurs qu'octroyait une marque plongeant sa victime au coeur du stade cinq mais tout de même. Hanté, poursuivit, il apprit à avoir peur d'autre chose que de son père et les apparitions fantomatiques qui prenaient forme à ses côtés dans sa petite chambre immaculée finirent par le terroriser. Il dut consulter un psychomage qui s'assura de le rassurer et l'aider à combattre cette peur croissante des fantômes d'un passé qui n'était pas le sien et il se gava de potions anti-mirages qui marcha au début sur lui. Le temps que le traitement ne fasse plus effet lui donna assez de temps pour se préparer au pire et accueillir les prochaines douleurs et apparitions morbides avec plus de sérénité. Il se focalisa également sur le cas de Sephora qui l'inquiétait plus que tout et qu'il ne quittait presque pas de la journée sauf lorsque les infirmières et assistants médicomages venaient l'aider à faire sa toilette ou lui administraient des soins pendant des heures. Lorsqu'il n'en pouvait plus, il pouvait compter sur son ami Piotr qui, même s'il était lui aussi bien touché, conservait sa bonomie habituelle et lui apportait toute la force et l'optimisme dont il avait besoin.

La libération et le soulagement arrivèrent finalement et lorsque les comateux refirent surface, Artemis eu l'impression de revenir à la vie. Il tira un trait sur cette expérience traumatisante et refuse dès lors de parler de Cromwell et des fantômes qu'il a pu apercevoir dans les coins de sa chambre, sous son lit ou encore derrière le fauteuil de Sephora lorsqu'il allait lui rendre visite puisqu'il a toujours l'impression qu'ils vont revenir s'il ose en parler. Il s'estime chanceux de ne pas avoir sombré et de ne pas avoir souffert encore plus que nécessaire et donne désormais tout ce qu'il peut pour rattraper son retard à Poudlard mais également le temps perdu. Son "hospitalisation" à Cromwell lui a fait réaliser certaines choses et parmi elles, à quel point la vie était précieuse et l'instant présent trop court pour être gâché. "