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 I will try to fix you ✖ Jehan

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Elizabeth Greene
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Betty & Jehan


« Bien avec tout ça, je pense que ça devrait aller. » Dit Margaret après être allée chercher un énième sac dans sa voiture pour l’apporter dans la maison.

Je les compte, silencieusement, puis hoche de la tête à l’intention de ma soeur. Le dernier est posé dans le salon, ses mains sont posées sur ses hanches et elle regarde ses sacs en silence avant de me regarder. Pour le coup, je ne sais plus où me mettre ; tout le monde dans notre entourage a appris la nouvelle de ma grossesse avec stupéfaction. Afin d’éviter son regard, je me penche au-dessus du siège-bébé dans lequel repose mon tout nouveau neveu, un petit Aaron d’à peine cinq jours et qui dort à poing fermé. Quand je pense que d’ici quelques semaines, j’en aurai un moi aussi. Enfin. Du bout de mes doigts, j’effleure la petite joue de mon neveu avec un sourire tendre ; il est adorable et ressemble déjà son frère aîné.

« Je monte les affaires dans ta chambre et laisse, je vais les ranger. On va t’éviter de faire des allers-retours dans les escaliers. »

Devant l’air autoritaire de ma soeur, je ne réplique pas. Par moment, on se demande qui est l’aînée entre elle et moi. C’est le côté extrêmement maternel de Maggie qui ressort ; c’est mignon. Je la regarde donc, monter et descendre les escaliers, en tenant Aaron dans mes bras. Je n’ai pas pu résister à l’irrépressible envie de porter le nouveau-né contre moi. Margaret a terminé, elle s’affale sur le canapé dans lequel je la rejoins sans pour autant lâcher son fils qui continue de dormir, pas le moins du monde dérangé par nos voix et la légère agitation. Il faut dire qu’avec deux frères et une soeur, il ne peut qu’être déjà habitué au bazar.

« Tu sais, on a discuté avec Amy. On pense que tu ne devrais pas rester seule ici et aller passer la fin de ta grossesse chez papa. Ce n’est pas raisonnable, d’être toute seule ; surtout si près du terme.
-On verra, je réponds évasivement. »

Ma soeur pousse un énorme soupir et durant le restant de sa visite, elle n’arrête pas d’insister et j’ignore si c’est la soeur, la mère ou la sage-femme qui me parle pendant tout ce temps. Une fois qu’elle est repartie, je me laisse tomber sur le canapé avec un petit soupir de soulagement. J’adore Maggie mais par moment… Elle est lourde. Elle ne lâche jamais le morceau. Comme Joe. Et Amy. Et moi. Oui, la tête de mule est un trait de famille assez prononcé chez les Greene.

***

Le message est arrivé une vingtaine de minutes après le départ de ma soeur. Je l’ai tourné et retourné dans tous les sens. Est-ce raisonnable ? Bien sûr que non. Mais dois-je le faire ? Oui. Ils ont besoin d’un médicomage à Saint-James et, je me suis toujours engagée à me rendre sur place lorsque mes services seraient requis ; aujourd’hui, c’est le cas. D’autant plus qu’il s’agit de m’occuper de Jehan. Bien, il n’est pas question que je me défile. Je quitte mon canapé, monte dans ma chambre pour récupérer ma besace dans laquelle j’ai rangé un nécessaire de soin ; mélange de produits magiques et moldus. Après avoir vérifié consciencieusement que rien ne manquait dans mon sac, je regagne l’entrée de la maison pour pouvoir enfiler un manteau et me mets dans le salon. Bien, il ne s’agit pas d’atterrir n’importe où dans le manoir St James. Ou dans un autre manoir, d’ailleurs. Inspiration. Expiration. Je fais le vide complet dans ma tête pendant de longues secondes. Une fois que ma concentration a atteint son paroxysme, je me focalise sur le salon du manoir ; je visualise clairement la pièce. A trois. Un… Deux…

Trois.

Dieu tout puissant, c’est vraiment l’une des dernières fois que je transplane jusqu’à la fin de la grossesse. Des étoiles dansent devant mes yeux, je m’appuie contre le dossier d’un des fauteuils du salon afin de me retenir de tomber. Je prends de profondes inspirations pour chasser la nausée ainsi que mon étourdissement. Mes oreilles bourdonnent ; le bébé n’apprécie toujours pas d’être balloté durant la transplanation, il s’agite vigoureusement dans mon ventre. Il a déjà beaucoup de caractère, ce petit. Après deux minutes à souffler, je me sens mieux et tout à fait prête à marcher. Discrètement, je sors de la pièce pour monter à l’étage. Si Jehan n’est pas dans le salon, il sera certainement dans l’une des chambres, à se reposer. Bien sûr que j’ai appris ce qu’il s’est passé et bien sûr que je m’en suis voulue de ne pas avoir pu venir le voir plus tôt ; tout ça à cause de cette maudite marque de la mort et du service surchargé dans lequel je travaille. Je longe un couloir, compte les portes puis m’arrête devant une. Brève hésitation, je finis par frapper doucement contre le bois et attends qu’on m’autorise à entrer. Je ne peux m’empêcher de stresser, d’appréhender ce que je vais trouver, à l’intérieur. Dans quel état sera-t-il ? Puis il n’est nullement au courant de ma grossesse dont je ne connais l’existence que depuis une petite semaine. Une voix me parvient ; je peux pénétrer dans la chambre.

« Hey… C’est moi, Jehan. » Je dis doucement après avoir refermé la porte derrière-moi.

Je m’avance dans la pièce un peu sombre, jusqu’à pouvoir parvenir à voir nettement les traits du visage de mon meilleur ami. J’esquisse un petit sourire, il n’a pas l’air au meilleur de sa forme…

« Tu as une tête épouvantable, Chevalier. » Fais-je avec un petit rire.


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Jehan A. Chevalier
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Jehan sentait ses blessures le faire souffrir, certaines s'étaient même rouvertes notamment celles de son dos l'obligeant à rester en position sur le ventre sur son lit. Il ne supportait plus cette situation. Tout son corps le faisait souffrir et Lena n'était pas là pour le soulager, étant partie il ne savait ou. Elles avaient commencé à le tirailler durant la nuit mais il avait préféré ne pas y faire attention, ne voulant déranger personne. Mais quand la douleur avait fini par le réveiller dans une grimace, il ne pouvait faire autrement que d'appeler quelqu'un. Les personnes qui avaient accourus n'avaient aucune solution, les personne possédant des compétences magiques ou pouvant venir d'un coup à St James étaient peu nombreux dans la résistance. Il passa alors quatre heures à souffrir avant qu'une personne prononce un prénom : Elizabeth Greene. Sa meilleure amie... La femme qu'il aimait plus que tout. Non, il ne voulait pas la mettre en danger, pas elle. Il n'était même pas sûr que Nathaniel, son mari la laisse se mettre en danger comme ça et il ne le voulait pas non plus. Alors, malgré la douleur qui lui faisait serrer les dents, il murmura un seul et unique mot, « Non... » Mais personne ne l'écouta. Déjà , ils préparaient le papier et la plume afin d'envoyer un message à son amie. Il avait beau répéter non en boucle, personne ne réagissait, ne faisant pas attention à lui. Les gens présentes dans la pièce commencèrent à partir les uns après les autres, le laissant se reposer. Le calme revint dans la pièce l'apaisant un peu. Il les remerciait de s'inquiéter autant pour lui mais il était prêt à subir un peu de douleur en attendant Lena plutôt que de mettre la vie d'Elizabeth en danger mais il n'avait pas eu le choix, pas eu sont mot à dire. Alors il attendait. Attendait que son amie passe la porte de sa chambre tout en retenant les gémissements de douleur qui voulaient passer la barrière de ses lèvre,  durement scellée par sa mâchoire qui se crispait à chaque vague.


Il se réveilla sous de discrets coups frappés à sa porte. Il eut du mal à sortir de son rêve, un souvenir d'Elizabeth et lui se faisant réprimander par la bibliothécaire de Poudlard à cause de leurs rires trop fort. Il se rendit compte qu'il n'était pas à Poudlard, il n'était plus à sa cher école, il n'était pas avec Elizabeth mais bien à St James. Ses blessures se rappelant à lui. Alors, il chuchota un « entrée », espérant que la personne l'avait entendu. La porte s'ouvre, doucement, comme si la personne avait peur d'entrer. Il relève les yeux de sa position allongé comme il put et il vit le visage d'Elizabeth, son amie. Un sourire se dessina sur son visage. « Hey… C’est moi, Jehan. », dit-elle tout en refermant la porte. Malgré la douleur, il se met en position assise, empêchant son dos de s'appuyer sur le haut du lit. « Je sais que je ne t'ai pas vu depuis longtemps mais je sais encore reconnaître ta voix... », murmura-t-il. Elle se rapprocha doucement et esquissa un sourire. « Tu as une tête épouvantable, Chevalier. », dit-elle tout en lâchant un rire. L'avocat se concentra sur son visage ayant du mal à croire qu'elle était là, devant lui. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu. Elle avait l'air si fatiguée et un pli se formait entre ses sourcils signe qu'elle était soucieuse. Sûrement à cause de lui. « Tu n'es pas vraiment mieux, tu sais, Greene. Tu as l'air épuisée. », dit-il tout en faisant écho à son rire.

Mais alors qu'elle se rapprochait, il la regarda dans son ensemble, ne se concentrant pas uniquement sur son visage et il vit. Il vit ce ventre énorme qu'elle avait du mal à trimballer. Les yeux de l'homme s'écarquillèrent. Putain de merde. Qu'est-ce que c'était que ce bordel ? Il savait que cela faisait un moment qu'il ne l'avait pas vu... Mais pas au point qu'elle soit enceinte de quoi ?  Sept ou Huit mois ? D'un geste de la main, l'invita à s'asseoir sur le lit avec lui, « Elizabeth... Dis moi que tu as avalé un raton-laveur et qu'il remonte lentement dans ton système digestif ? Car je ne vois aucune autre explication à ça ! », dit-il tout en désignant son ventre proéminent. Mais alors qu'il allait faire une autre réflexion, ses côtes se rappelèrent à lui le faisant grimacer, « et, pitié, dis moi que tu as amené ta trousse du petit médicomage avec des anti-douleurs », murmura-t-il replié sur lui-même.



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Son visage s’est crispé dans un rictus de douleur lorsqu’il s’est redressé pour s’asseoir dans le lit. D’un mouvement des mains, je lui fais comprendre qu’il n’a pas à bouger, pas pour moi. Il n’en fait rien. Vous savez, Jehan est un peu têtu sur les bords. Comme moi. On est bien assorti, lui et moi, on l’a toujours été. Même à l’époque de Poudlard, on formait un sacré petit duo. Combien de fois la bibliothécaire nous a lancé un regard plein de reproche en nous entendant pouffer de rire derrière un gros livre ? Je ne les compte plus.

« Je sais que je ne t'ai pas vu depuis longtemps mais je sais encore reconnaître ta voix… »

J’esquisse un petit sourire. Encore heureux qu’il n’est pas devenu complètement amnésique ! La porte est refermée, je m’approche de mon meilleur ami afin de mieux discerner les traits de son visage creusés par la fatigue. Et la douleur. Je me mords les lèvres, je n’ai jamais aimé le voir mal, ce n’est jamais évident quand une personne qu’on aime souffre. Je dépose mon sac près du lit, l’air de rien lui dit qu’il a une mine épouvantable. Oh, bien heureusement, Jehan n’a rien perdu de sa répartie et me répond du tac-au-tac :

« Tu n'es pas vraiment mieux, tu sais, Greene. Tu as l'air épuisée.
-Oh, comme d’habitude, tu sais. Travailler à St Mangouste n’a rien d’une sinécure. » Je réponds avec une haussement d’épaules.

Tout comme se faire attaquer par un loup-garou. Ou apprendre qu’on est enceinte de huit mois. Ca fatigue énormément, quand on y pense. Les yeux du blessé quitte mon visage pour descendre, me considérer des pieds à la tête pour s’arrêter… Sur mon ventre. Son expression exprime la plus grande stupeur, l’incompréhension. De longues semaines que nous ne nous sommes pas vus mais à ce moment là, ma grossesse était inconnue de tous. Je retire mon manteau, le dépose sur le dossier d’une chaise puis accepte l’invitation à m’asseoir sur le lit, à côté de mon meilleur ami. Il n’en finit pas de loucher sur mon ventre, je me sens presque mal à l’aise.

« Elizabeth... Dis moi que tu as avalé un raton-laveur et qu'il remonte lentement dans ton système digestif ? Car je ne vois aucune autre explication à ça !
-J’ai une autre explication à ça : tu vas être tonton dans deux mois, même pas ! »

Je roule des yeux, heureusement pour lui que monsieur Chevalier ne continue pas dans sa lancée.

« et, pitié, dis moi que tu as amené ta trousse du petit médicomage avec des anti-douleurs.
-Hahaha. J’ai tout ce qu’il faut mais vu la remarque désobligeante que tu viens de faire, je ne suis pas sûre de vouloir t’aider ! »

Bien évidemment, je mens. Jamais je ne laisserai mon meilleur ami en proie à la douleur. D’ailleurs, on va commencer de suite. Quittant le lit, je récupère mon sac que je dépose sur le lit pour chercher mes affaires à l’intérieur. Je tire d’abord mon désinfectant, ainsi que des élastiques. Je remonte les manches de ma robe jusqu’au dessus du coude et utilise les élastiques pour éviter le tissu de redescendre sur mes bras. Ca dévoile aussi les larges cicatrices sur mon bras gauche, traces indélébiles de mon attaque de loup-garou.

« Ton bras, tends-le, s’il te plaît. »

Je désinfecte mes mains ainsi que mon garrot que je noue un peu au-dessus de la pliure du coude de Jehan. J’ai récupéré une seringue ainsi qu’une ampoule de morphine. Voler des choses dans la pharmacie de St Mangouste aurait été l’idée la plus stupide au monde alors que grâce à mon père, je peux avoir tout le matériel médical dont j’ai besoin. Moldu, certes. Mais très efficace. Une fois l’injection prête, je me rassieds sur le bord du lit pour piquer mon ami. Merci papa pour toutes tes enseignements si précieux.

« Ca soulagera la douleur. Maintenant retire-moi ce t-shirt que j’examine tes blessures. » J’ordonne à Jehan.

Oui, je suis la médicomage, alors j’ordonne ! Je jette la seringue dans une boite réservée à cet effet et aide mon ami à retirer son haut. La lumière est trop faible, j’utilise ma baguette et avec l’aide d’un « lumos » peux observer avec attention les plaies. Mon coeur se serre, il est dans un tel état… Ses côtes sont constellées de bleus qui sont noirs-violets, les blessures de son dos se sont rouvertes, saignent. Je me mordille l’intérieur des joues. Je n’aime pas ça. Je me doute qu’un simple sort ne viendra pas à bout de ses plaies profondes… Eh bien ce sera à l’ancienne. J’enfile des gants stériles et à l’aide d’une compresse, nettoie consciencieusement les blessures.

« Ils ne t’ont pas loupé… Je murmure dans le dos de Jehan. Je m’excuse de ne pas être venue plus tôt, Jehan… Je le voulais, vraiment… Mais ces dernières semaines ont été complètement folles. »

Et je mâche mes mots.

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Jehan A. Chevalier
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Il la voit rouler des yeux tandis qu'elle lui annonce la nouvelle. Tonton ? Putain il allait être « tonton », comme elle disait. C'était impossible... Ils ne s'étaient pas vu depuis aussi longtemps que ça. Qu'est-ce qui s'était passé pendant le peu de temps ou il avait été absent ? Avait-il perdu la notion du temps pendant qu'il était emprisonné ? Non, impossible. Alors quoi ? Il loucha encore une fois sur son ventre, quitte à la mettre mal à l'aise, « Je sais que ça fait quelques temps que l'on ne s'est pas vu, mais... Une grossesse de quoi ? 8 mois ? Impossible, ça ne peut pas arriver d'un coup comme ça. » Son regard alterne entre le ventre de sa meilleure amie et ses mains à lui avant de s'arrêter sur ces dernières. Il s'attendait à tout sauf à ça quand il a apprit qu'elle viendrait le soigner.

Il remonte son visage vers la jeune femme alors qu'il lui demande de l'aide avec la douleur. « Hahaha. J’ai tout ce qu’il faut mais vu la remarque désobligeante que tu viens de faire, je ne suis pas sûre de vouloir t’aider ! » Comme si elle était capable de le laisser tomber ! Il a un sourire narquois pendant qu'elle récupère ses affaires, « même si tu le voulais tu ne pourrais pas me regarder souffrir sans rien dire, tu m'aimes trop pour ça ! » Il sait qu'il la nargue mais leur relation a toujours été ainsi depuis qu'ils sont amis. Ils se moquent l'un de l'autre mais sont toujours là dès que l'un deux en a besoin. Tandis qu'elle se prépare tout en remontant ses manches, il les voit : les cicatrices. Il reste un instant interloqué et ne réagit pas à sa demande de tendre son bras. Il se laisse doucement manipuler. Apparemment la grossesse n'est pas la seule chose qu'il ait manqué durant son absence et cela l'angoisse plus qu'il ne le voudrait. Il a toujours voulu protéger Elizabeth de tout, agissant parfois de manière trop excessive avec elle. Il avait notamment été méfiant face à la relation qu'elle avait commencé avec Nathaniel. Pas qu'il ne faisait pas confiance au jugement de sa meilleur amie mais on ne savait jamais...

Il reprend pieds sous le pincement de la piqûre dans son bras. Putain, il n'avait jamais aimé la médecine moldue. Bien que pratique quand ils n'avaient rien sous la main, pour lui, c'était était trop invasif, trop brutal. Ils enfonçaient quand même des putains de tiges de métal dans le corps des patients. La jeune femme avait dû s'en procurer grâce à son père. C'était sûrement plus sûr que se servir dans le stock de St Mangouste. « Ça soulagera la douleur. Maintenant retire-moi ce t-shirt que j’examine tes blessures. », ordonne-t-elle. Il enlève son vêtement avec difficulté mais est limite fière de lui quand il se rend compte qu'il n'a pas sorti un seul gémissement de douleur dans la manœuvre. D'un « lumos » Elizabeth observe les plaies de son dos avec un regard troublé, inquiet. Ça ne devait pas être beau à voir constatant sa réaction. « T'as vu mes blessures de guerre ? », prononce-t-il doucement dans un sourire crispé. Il sent son dos le faire souffrir plus que d'habitude. Baissant la tête, il trouva du sang sur son t-shirt. Merde... ça devait s'être rouvert durant son sommeil, pas étonnant qu'il ait aussi mal.  

Elle enfila rapidement des gants stériles avant de nettoyer consciencieusement les blessures. Il grimace et serre les dents afin de ne laisser sortir aucune plainte. Ses mains se resserrent en poings sur les draps du lit. C'est que ça faisait mal cette connerie...  « Ils ne t’ont pas loupé… », murmure-t-elle et il repense à son image dans la glace après sa douche. C'était déjà assez dur pour lui de voir son corps ainsi alors il n'imaginait pas comment devait se sentir sa meilleure amie. Il sentait la culpabilité ronger son âme face aux tracas qu'il lui amenait. « T'inquiète pas, Lizzie... Je vais m'en sortir. J'suis pire qu'un cafard, personne ne peut me tuer », murmura-t-il en souriant. Il prononçait rarement ce surnom. Il n'était pas du genre à en donner aux gens mais quand il le faisait avec Elizabeth c'était souvent pour la rassurer, la réconforter ou l'embêter. Pas qu'elle n'aimait pas ce surnom, mais elle avait plus l'habitude de Betty. « Je m’excuse de ne pas être venue plus tôt, Jehan… Je le voulais, vraiment… Mais ces dernières semaines ont été complètement folles. » Il ne peut s'empêcher de repenser aux zébrures qu'il a vu sur le bras gauche de son amie. Faisait-elle allusion à cela ? Ou sa grossesse nouvelle ? Peut être les deux... Il savait la peur d'Elizabeth d'élever un enfant dans cet environnement dangereux, là ou la guerre faisait rage. Il garde le silence pendant un moment avant de reprendre la parole. « Vas-tu me parler des cicatrices que j'ai vu sur ton bras ? Ou est-ce qu'on va faire comme si je n'avais rien vu ? », dit-il en tournant la tête vers son amie. Il n'avait pas prévu d'être aussi direct dans ses propos mais comment aborder le sujet autrement ? Et ils n'avaient jamais été du genre à tourner autour du pot l'un avec l'autre alors pourquoi commencer maintenant ? « J'aimerais que tu me parles, Elizabeth. J'ai vu les cicatrices, sans parler de ta grossesse que l'on ne peut pas manquer... » Il soupira avant de frotter son visage avec ses mains vigoureusement afin de mettre ses idées en place, « Tu n'as pas à t'excuser de ne pas avoir été là... De ce que je vois, je... » Il inspira, retenant la culpabilité qui lui nouait la gorge, « Je n'ai pas vraiment été là on plus quand tu en avais vraiment besoin. Je suis désolé, Elizabeth. » Il tendit son bras en arrière afin de presser son genou, lui montrant ainsi qu'il était là maintenant et qu'elle pouvait compter sur lui.


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« T'as vu mes blessures de guerre ? »

Je n’ai pas répondu, me suis contentée de me mordre les lèvres. Comment ne pas les voir, ses « blessures de guerre » ? Elles sont béantes, sanguinolentes et pas du tout sur la voie de la guérison. Mais qui diable s’est occupé de soigner mon meilleur ami ?? Sûrement pas un médicomage ou un médecin moldu. Lena ne doit pas être au manoir ces derniers temps… Je ne vois que ça comme explications. Méthodiquement, je désinfecte avec le plus grand soin, dépose des compresses pour éponger le sang et l’empêcher de dégouliner le long du dos de Jehan. Lorsque le sang a enfin cessé de s’échapper des blessures, je peux mieux travailler, mieux observer l’état des plaies. Il faudra faire en sorte qu’elles se referment le plus possible et je préfère tout de même m’en occuper d’une façon plus traditionnelle ; surtout que des fois, il vaut mieux éviter d’utiliser un sort sur une blessure infligée par un Mangemort. J’en ai vu des vicieux, durant la guerre, qui grâce à des sorts terribles, faisaient des blessures impossibles à traiter. Un casse-tête pour un médicomage ne connaissant pas des bases de médecine moldue. Merci papa, encore une fois.

« T'inquiète pas, Lizzie... Je vais m'en sortir. J'suis pire qu'un cafard, personne ne peut me tuer.
-Bien sûr que tu vas t’en sortir. Vaut mieux pour toi, sinon je te tue. » Je dis avec un petit rire.

Façon de parler. Je jette les compresses usagées et souillées puis change de gants stériles après avoir récupéré un fil et une aiguille dans mon sac. Je désinfecte intensément l’aiguille.

«Ca risque de faire mal… Je m’en excuse d’avance mais c’est le mieux à faire. Et si c’est vraiment trop douloureux, j’ai du chloroforme dans mon sac pour t’endormir. »

Lentement, j’enfonce l’aiguille dans la chair de mon meilleur ami et commence à recouvre une première plaie. Les sutures, je sais parfaitement les faire. Des années d’entraînement auprès de papa. A une époque, je faisais ça sur des poulets. Ceux qu’on va mettre à cuire, pas des vivants. Puis une fois, je l’ai fait sur papa qui s’était ouvert la main en cuisinant. C’est minutieux, délicat, une chose que j’apprécie. Je me suis excusée, de ne pas avoir pu être là plus tôt mais évidemmnt, avec cette semaine hospitalisée, j’avais les pieds et les poings liés.

« Vas-tu me parler des cicatrices que j'ai vu sur ton bras ? Ou est-ce qu'on va faire comme si je n'avais rien vu ? »

Je ne réponds pas, faisant semblant d’être extrêmement occupée par ma suture. Ce que je suis. Mais pas assez pour ne pas pouvoir répondre à une question.

« J'aimerais que tu me parles, Elizabeth. J'ai vu les cicatrices, sans parler de ta grossesse que l'on ne peut pas manquer… »

Je ne peux m’empêcher de hausser les épaules… Ce qu’il ne peut pas voir vu qu’il est dos à moi. Et il s’excuse. Je secoue la tête avec un petit sourire légèrement triste.

« Tu n’as pas à t’en vouloir non plus, Jehan. Vu la situation… Le tout, c’est qu’on soit tout de même là l’un pour l’autre au final. »

Je ne réponds toujours pas aux interrogations de mon meilleur ami. Pas de suite. Je veux d’abord terminer de suturer les plaies. Une fois terminée, je nettoie l’aiguille, la range puis sors un pot d’un onguent cette fois, purement sorcier. Peut-être que j’ai emprunté quelques petites choses à Sainte-Mangouste ; il y en a des tonnes, ils ne s’en rendront même pas compte. J’espère. J’ouvre le pot, prends une noisette de la pommade verdâtre dans ma main et commence à étaler le produit sur les blessures. Je le sens qui tressaille, ah oui, ça peut piquer un peu. J’y vais avec une infinie délicatesse, pour lui faire le moins mal possible.

« Ca s’est passé la semaine dernière… Je travaillais tard à l’hôpital et je suis sortie prendre l’air lors d’une pause quand j’ai entendu du bruit dans une ruelle… Un loup-garou. J’ai été prise d’un élan héroïque, j’ai essayé de le contenir mais il m’a griffé au bras gauche et à la jambe droite… Si Hope, une de mes collègues, ne m’avaient pas trouvée, je serais morte. »

Je marque une pause le temps de retirer mes gants pour maintenant panser les blessures refermées et tartinées d’onguent.

« C’est là… Après avoir commencé à faire une hémorragie utérine que… Qu’ils ont découvert que j’étais enceinte. … De huit mois… »

Les plaies sont protégées par des bandages stériles, je force maintenant Jehan à s’allonger sur le dos pour que je puisse observer ses côtes très certainement fêlées ou fracturées. J’approche le bout de ma baguette, incante sans parler pour ressouder les os brisés dans son corps. Cela peut être douloureux mais ce sera beaucoup mieux qu’avant, ainsi, il pourra respirer et dormir comme il faut.

« Je… Je ne savais pas que j’étais enceinte. On appelle ça un déni de grossesse… Je n’ai rien vu, rien senti… Pas le moindre symptôme d’une grossesse… Ca semble impossible hein ? Et pourtant… Il est là. »

Petit sourire, presque timide. Je range un peu de mon matériel dans mon sac, cherche des antidouleurs que je dépose sur la petite table de nuit puis me lève. Là, il faut que je trouve un t-shirt propre pour Jehan. Du coup je me permets de fouiner un peu jusqu’à trouver ce qui m’intéresse et aide mon meilleur ami à s’habiller.

« Tu… Tu n’es pas content ? D’être bientôt tonton ? »

Je regarde Jehan… Presque angoissée d’entendre sa réponse.

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Betty & Jehan





Le rire d'Elizabeth le rassura légèrement, l'empêchant de se concentrer sur la douleur que provoquaient les manipulations de la jeune femme sur sa personne pour le soigner. Un sourire égaya son visage tandis qu'il se rendait compte à quel point, elle lui avait manqué. Son amie, sa meilleure amie, lui avait manqué plus qu'il ne le pensait et, plus que les soins qu'elle lui prodiguait, c'était s présence rassurante et chaleureuse qui le réconforta et l'aida dans cette épreuve. Lentement, elle enfonça l'aiguille dans la chair de Jehan, le faisant grimacé légèrement mais il avait vécu pire. Même s'il avait un problème d'amnésie, il se souvenait des tortures qu'il avait subi durant ces nombreux interrogatoire stériles, alors ce n'était pas cet événement qui allait le faire flancher même s'il n'avait pas l'habitude des méthodes moldues. Parfois, il se demandait comment faisait ceux-ci face à une blessure vraiment grave... Certaines de leurs méthodes pourraient être jugées barbares dans le monde magique mais elles pouvaient bien rendre service pour des situations d'urgences comme celle-là.

Fortement, l'avocat serre les dents. Il ne veut pas montrer à Elizabeth qu'il souffre et encore moins « à cause » d'elle. Il sait très bien qu'elle lui a proposé de l'endormir mais il ne veut pas. Il veut encore profiter de sa meilleure amie, de sa présence. Cela fait tellement longtemps. Alors il a peur de poser les questions qui vont faire mal mais il finit par le faire de manière peu délicate, voir brutale, dirait-on. Mais il n'a pas le choix. Le premier sujet tombe : les cicatrices présentes sur son bras. Elle fait mine de rien, concentrée sur ses sutures mais il sait très bien que ce n'est pas cela qui l'empêche de répondre. Alors il continue, enchaîne le deuxième sujet qui le préoccupe : cette grossesse qui vient de nulle part. À un moment donné, elle devra répondre. Alors il la rassures, lui demandes de lui parler comme il le faisait très souvent avant qu'ils ne soient « séparés ». Il s'excuse de ne pas avoir été là pour elle. La culpabilité le ronge doucement mais sûrement.

La voix d'Elizabeth finit par s'élever dans la pièce brisant le silence qui s'était installé. « Tu n’as pas à t’en vouloir non plus, Jehan. Vu la situation… Le tout, c’est qu’on soit tout de même là l’un pour l’autre au final. » Il le sait. Et malgré tout ce qui peut arriver, il sait qu'ils seront toujours là pour s'entraider. Mais tout ce qu'il peut voir dans cette phrase, c'est qu'elle évite ses questions, les plus importantes. Alors il garde le silence, la laisse se préparer à tout dire. Car il sait qu'elle va finir par tout lui dire, même si ça va prendre du temps. Il entend les bruits de ses gestes sûrs derrière lui. Il sent ses gestes doux quand elle enfonce l'aiguille, voulant le moins le faire souffrir. Il se sent rassuré par sa présence. Même s'il veut savoir, même s'il veut avoir ses réponses, il la laisse se rassurer dans ces gestes qu'elle connaît si bien et faisait avec son père, plus jeune. Elle finit les sutures avant de ranger ses affaires de passer doucement l'onguent qui le pique et le fait tressaillir mais Elizabeth y va avec douceur, délicatesse afin de lui éviter toute douleur inutile. Il relâche la respiration qu'il n'avait pas eu conscience de retenir. Enfin, c'est fini. Il desserre les dents avant d'entendre la voix faible de sa meilleure amie. Il l'écoute en silence. Il ne veut pas l'interrompre. « Ca s’est passé la semaine dernière… Je travaillais tard à l’hôpital et je suis sortie prendre l’air lors d’une pause quand j’ai entendu du bruit dans une ruelle… Un loup-garou. J’ai été prise d’un élan héroïque, j’ai essayé de le contenir mais il m’a griffé au bras gauche et à la jambe droite… Si Hope, une de mes collègues, ne m’avaient pas trouvée, je serais morte. » Il sentit ses muscles se tendre, sa gorge se serrer. Il savait qu'il n'aurait pas pu l'empêcher de souffrir autant mais il aurait pu être là pour elle. Mais non, il avait été arrêté à cause des pseudos liens qu'il aurait avec la résistance. Il rageait intérieurement et en même temps, remerciait le ciel et cette jeune femme, Hope, d'avoir sauver son amie. Il faudrait qu'il trouve un moyen de la remercier, tiens... Enfin, l'heure n'était pas à tout ça.

Jehan a envie de se retourner. Il a envie de la prendre dans ses bras, de la protéger du monde extérieur et de la garder contre lui jusqu'à ce que toutes ses plaies extérieures et intérieures s'effacent. Mais il resta sagement à sa place, attendant qu'elle ait fini de s'occuper de ses plaies. Elle les panse, doucement, délicatement. « C’est là… Après avoir commencé à faire une hémorragie utérine que… Qu’ils ont découvert que j’étais enceinte. … De huit mois… », murmura-t-elle. Elle parlait de manière saccadée comme si elle avait peur de quelque chose. Peut-être de lui dire la vérité ? Peut-être se sentait-elle coupable de ne pas avoir senti ce petit être grandir en elle avant aujourd'hui ? Mais que pouvait-il lui dire pour la réconforter ?

Doucement, elle le force à s'allonger sur le dos et il se laisse manipuler sans dire un seul mot alors qu'elle observe ses côtes. Il la voit rapprocher sa baguette et il attend la douleur, qu'il sait, va arriver. Un gémissement sort de ses dents serrées avant qu'un soupir de soulagement le gagne. Les élancements s'étaient atténués et il pouvait respirer même si la guérison n'était pas total, il savait qu'il aurait moins de difficultés à dormir, pour son plus grand plaisir. « Je… Je ne savais pas que j’étais enceinte. On appelle ça un déni de grossesse… Je n’ai rien vu, rien senti… Pas le moindre symptôme d’une grossesse… Ca semble impossible hein ? Et pourtant… Il est là. » Elle lui adressa un sourire, presque timide, qu'il lui rendit de manière plus chaleureuse avant de poser sa main sur celle de sa meilleure amie et de la serrer fort afin de lui montrer tout le soutient qu'il pouvait. Elle finit par ranger son matériel dans son sac avant de déposer des antidouleurs sur la petite table de nuit avant de se lever. Il finit par avaler sa salive avant de prendre la parole,  « Tu sais... Ce n'est pas de ta faute. Pour le bébé, j'entends. Tu ne pouvais pas prévoir et c'est ton corps qui ne t'a pas montré  les signes. Comment aurais-tu pu t'en douter franchement ? » Il s'arrêta, un instant, reprenant son souffle,  « Ce déni de grossesse... Tu ne dois pas t'en sentir responsable. L'important maintenant, c'est que tu saches qu'il est là et que tu prennes soin de lui. » Elle continuait de chercher un t-shirt dans la commode. Il sait qu'elle a toujours voulu un ou des enfant(s) mais pas dans ces conditions, pas alors que la guerre est là, bien présente malgré une image de paix présentée par les journalistes qui sont sous la coup du Ministère.

Il finit par se redresser dans le lit et de s'asseoir, les pieds touchants enfin le parquet froid, et par enfiler le vêtement qu'elle lui amène tout en l'aidant à le mettre. « Tu… Tu n’es pas content ? D’être bientôt tonton ? » Elle le regarda presque avec peur, comme s'il allait la rejeter. Il baissa les yeux sur ses mains avant de les remonter sur ce ventre qui commençait à être bien rond. Était-il heureux qu'Elizabeth soit enceinte ? Il avait l'impression de se poser la question comme s'il était le père de cet enfant ! Mais c'était un peu tout comme, car il serait là pour elle et pour ce bébé et il serait prêt à tout pour les protéger. Alors un doux sourire commença à fleurir sur ses lèvres en imaginant une petite fille ressemblant à son amie ou un petit garçon avec son caractère généreux. Il se releva de son lit avec plus ou moins de difficultés avant de la prendre doucement dans ses bras, de peur de la blesser elle ou son enfant, et lui chuchota à l'oreille, « Bien sûr que je suis content, Lizzie... J'ai hâte de rencontrer cette crevette en vraie et pas seulement à travers ton ventre ! » Puis il finit par rajouter en riant, « Espérons juste qu'il n'ait pas ton sale caractère ! »  Il anticipa la réaction de son amie et hurla qu'il était blessé et qu'elle n'avait pas le droit de le martyriser.

Il reprit sa respiration calmement avant de prendre la parole, « Merci d'être venue, Lizzie. Je sais maintenant les risques que tu as pris, surtout dans ton état. Tu n'aurais pas dû. On aurait pu trouver quelqu'un d'autre pour me soigner. Finalement, il lui sourit tout en l'enlaçant doucement afin de ne pas la blesser, elle ou son bébé, dans son étreinte avant qu'elle ne se dirige vers la sortie.



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