Puis le jeune garçon, devenu plus que jamais jeune homme durant l'été dernier, se file un chemin jusqu'au wagon où l'attend son groupe d'amis. Olivia, Ruben, Seth et Thomas. Tous uniques, tous de différentes maisons mais si unis entre eux. Mais dans leur unicité et leur jeunesse, il leur arrive de faire des idioties. C'est pourquoi, quand le train démarre, une valise de vêtements est jetée sur le quai au milieu des parents. Une valise en feu, d'un sort ineteignable par les étudiants pour interdiction d'usage de la magie avant de sortir de Londres. La valise de James, la bêtise de Thomas. Alors après les effusions, les cris d’indignement, les rires dissimulés dans des excuses, une traque à une robe de sorcier pouvant convenir à James se fait dans le train. Chacun cherchent un élève ayant une robe de sorcier en plus, puis la lui prend sans bien évidemment, le prévenir. Puis viens le moment où il faut l'enfiler, et là, c'est le drame. AAARGH. Thomas, je vais te tuer. rugit James tandis que ses amis rient. Le jeune Eagles a les bras levés, coincés et la robe à moitié enfilée sur sa tête. Il a prit beaucoup plus de carrure depuis cet été, ce qui n'arrange pas la fine musculature qu'il s'était déjà octroyé grâce à sa place dans l'équipe de Quidditch de Poufsouffle. Le châtain peste à tout va. Contre la politique de l'école. Contre Thomas. Contre les circonstances. Il y serait bien allé en pull et en jean lui, à la limite même en costume si seulement il en avait un sous la main. Cela aurait été bien plus confortable, bien plus pratique. Mais ils étaient obligés de se revêtir d'une robe de sorcier pour le repas de la rentrée et bien d'autres évènements.c'est la dernière fois que je t'autorise à toucher à mes affaires. Il rugit encore, tel un lionceau coincé dans un amas de vêtements. Puis un sort de lueur bleutée vient le frapper et englobe toute la robe. James se détend, sa tête passe enfin et Ruben finalise les détails. Bon, je crois que ça ira comme ça. le rassure t'il. Merci. Olivia, amusée, ajoute. Je l'aurais bien fait moi-même, mais la vision que j'avais de toi tout coincé, était juste parfaite. Thomas installe ses pieds sur la banquette de cuir en face de lui en riant. Je confirme ! James croise les bras contre son torse et s'adresse à son meilleur ami. Fais le malin toi, t'as pas encore comprit que j'allais devoir te piquer tous tes vêtements jusqu'à la prochaine sortie à Pré-au-Lard ? - Ah non ! - Et si. Des jeunes filles passent dans le couloir à ce moment là et quand leurs regards croisent ceux des garçons, elles gloussent en s'en allant. Ça, c'était pour moi ! s'expriment Seth, James et Thomas en même temps. Ils ont tous le sourire aux lèvres. Olivia soupire, Ruben s’assoit à ses côtés en souriant. Vous n'auriez pas pu rester freluquets et boutonneux franchement ? La moitié des filles bavent sur votre passage, alors qu'il n'y a vraiment pas de quoi.. si elles savaient combien vous êtes insupportables ! - fais attention Olive, la jalousie te va mal au teint, admire mon grain de peau parfait et ma splendeur naturelle et prends-en de la graine ! - Jalouse de toi ? Jamais. Tu es dans les moindres petits détails, l'exacte inverse de ce que signifie la perfection à mes yeux. Elle se renfrogne, ses joues sont en feu et elle a les mains posées sur les hanches. Thomas lui, a un air arrogant et le regard rempli de défi à son adresse, un fin sourire étire ses lèvres. Seth, James et Ruben comprenne ce que cela signifiait, ils y sont habitués depuis maintenant cinq années. Une nouvelle dispute allait éclater entre eux deux et ce serait à celui qui s'en sortirait de l'altercation avec le plus d'honneur. Alors comme si de rien était, les trois garçons s'occupèrent, faisant la sourde oreille des deux ouragans se confrontant à côté d'eux. Malgré la perte de sa valise, James était heureux. Heureux de rentrer au château, de commencer une nouvelle année et surtout de retrouver sa seconde famille : ses amis. Il aimait leurs qualités autant que leurs défauts et il adorait surtout le fait que de nouvelles aventures les attendaient et qu'elles seraient toujours meilleures que celles déjà passées.

› in the lonely hours.
Sixième année, Poudlard enneîgé. Milieu des vacances de Noël, un coin cosy au fond de la Grande Bibliothèque du château. Des pas précipités, un parfum reconnaissable entre mille. James, c'est grave. Olivia s'empare de sa main, elle l'oblige à lui adresser toute son attention. Le jeune homme ferme rapidement son livre et la détaille. Elle a le regard inquiet, le souffle court. Les traits du visage de la brune sont soucieux, beaucoup trop soucieux pour que ce qu'elle ait à lui annoncer ne soit qu'une simple chose. Il comprend la gravité de la situation lorsqu'il se rend compte que c'est la première fois qu'il la voit aussi tourmentée. Elle l'attire vers elle et l'emmène à travers les couloirs. Il comprend très vite qu'ils prennent le chemin de l'infirmerie. C'est Thomas. - Thomas ? Mais.. - Il est rentré plus tôt. Cela était tout simplement insensé aux yeux de James que Thomas soit rentré plus tôt que prévu. Il savait combien le brun se réjouissait de passer les vacances avec son père, pour lui remonter le moral précisément. Suite à la mort de sa mère l'année passée, personne mis à part son fils n'arrivait à le faire vivre, trop enfoncé dans son chagrin. Thomas a toujours eu peur qu'il ne mette fin à ses jours durant son absence à Poudlard et ce fut une année où le jeune Serpentard fut régulièrement préoccupé de l'état de son père. Avant même de penser à lui, son propre deuil. Explique moi.. Olivia s'arrête lorsqu'enfin, ils arrivent devant l'infirmerie. Elle cherche ses mots, son souffle continue à être court et ce n'est pourtant pas à cause d'un exercice physique. James pose alors tendrement ses mains sur ses épaules et plante son regard dans le sien. Hey, hey Olive.. ça va aller, calmes-toi. Reprends tes esprits. - Je, je n'ai fait que l’apercevoir mais il est dans un mauvais état James. Il.. je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais.. Les sourcils de James se froncent et il reprend d'une voix plus concernée. Est-ce que tu as pu lui parler ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ? Alors Olivia relâche la pression et éclate soudainement d'un sanglot. Il était inconscient ! L'infirmière n'arrêtait pas de, de, de dire que c'était grave et qu'il lui fallait à tout prix des soins.. je ne l'ai juste vu emporté dans les airs et.. James j'ai peur pour lui. Il l'attira contre lui et l'encercla fortement dans ses bras. Il était désormais lui aussi tourmenté à propos de l'état de son meilleur ami. Il ne comprenait pas comment cela avait bien pu arriver et il espérait qu'il y ait une maigre chance pour qu'Olivia se soit trompé de personne, de blessé. Le jeune Eagles était même anxieux au fait de passer les lourdes portes de l'infirmerie, il eut peur de ce qu'il pouvait découvrir derrière celles-ci. Mais une fois à ses côtés, une fois cette longue et pesante marche jusqu'à son lit, le choc fut d'autant plus grand. Le visage de son meilleur ami avait perdu de sa splendeur, de sa jovialité. Dans son coma temporaire, il semblait sous la douleur, sous la tourmente. Ses traits étaient tuméfiés et plusieurs cicatrices pas tout à fait guéries lui lacéraient le corps. James tomba à genoux à côté du lit de Thomas. Il comprit plus tard que Thomas leur avait caché un bien lourd secret. Son père, sang-mêlé, avait toujours été sous l'embrigadement de Lord Voldemort. Son père, cette horrible personne, pensait que son fils était à présent bien assez grand pour comprendre, s'exercer et ressentir la Magie Noire. Thomas essaya de lui résister, mais il le regretta. Depuis ce jour, les Eagles accueillirent le brun chaque été durant sa scolarité. Depuis ce jour, James a toujours été beaucoup plus attentif et mature sur ce sujet, ainsi qu'à propos de son meilleur-ami.

› ..and i bleed when i fall down
Un sombre jour d'avril, James a vingt ans. L’Écosse, un manoir grandiose, un manoir puant les ténèbres dans les moindres recoins. James est essoufflé, il se tient son bras blessé. C'est Ruben qui a décidé de les faire transplanner, il était pour le moment le plus en forme des quatre. Ruben, Seth, Olivia et James. Tous présents à l'appel, tous tragiquement rassemblés pour se battre contre leur meilleur ami. Ils se tiennent quelques instants tapis dans l'ombre, près de l’immense demeure. Tu es bien certain que c'est ici ? James ne répond pas de façon audible, il ne fait que hocher la tête. Il est furieux, il est indigné. Il est torturé. Il sort rapidement un papier froissé de sa poche et le tend à Olivia. Il y a là une écriture que chacun pourrait reconnaître entre mille, celle de l'ancien Serpentard. Quelques mots jetés sur un bout de papier arraché, quelques rapides mots, écrits de façon pressée. Une adresse, rien de plus. Mais cela, James ne s'en rend pas compte. Il n'est plus capable de prendre du recul sur tout ce qui peut l'environner, surtout pour ce maigre bout de papier. Il ne peut plus se concentrer sur rien d'autre que sa mission, sa principale mission. Elle lui a été donnée funestement le matin même, sa nouvelle raison de vivre. Lissa, douze ans, arrachée aux Eagles par deux capuches noires. Un seul visage découvert, celui d'un inconnu. Mais James savait très bien qui était le second kidnappeur, il savait très bien que c'était son meilleur ami, celui qu'il avait tant protégé de son père. Qu'ils avaient été naïfs de penser qu'éloigner Thomas de son père durant tous ces étés, l'empêcherait de rejoindre le côté sombre. Qu'ils avaient été naïfs de lui faire confiance alors que celui-ci n'attendait peut-être que le moment le plus opportun pour frapper là où ça fait mal, pour frapper l'adversaire afin de mieux le déstabiliser. Lissa, la jeune sœur de James, moldue à souhait, était désormais entre les mains de Thomas et d'autres Mangemorts. Et cela rongeait d'inquiétude James.
Mission sauvetage, mission organisée au dernier moment. Les quatre jeunes adultes arrivèrent ensemble dans le grand salon du manoir familial de leur ancien ami. Après avoir déjoué seulement deux Mangemorts, ils découvrirent une scène particulièrement choquante pour le châtain qui se raidit de tout son corps. JAMES ! Lissa, à genoux, tenue en joug par le père de Thomas, la pointe de sa baguette sur son cou. Son cri de détresse est déchirant. RELÂCHES LA hurle alors James. L'homme se met à rire, d'un rire gras et satisfait. Thomas lui, arrive au même moment dans la pièce. Vêtu de la longue cape des ténèbres des Mangemorts, il porte son regard sur ses anciens amis et s'immobilise. Thomas.. supplie Olivia d'une voix à peine audible. Mais celui-ci détourne le regard et les nerfs battant sur ses tempes indiquent qu'il resserre violemment sa mâchoire. Tues-la. - Père.. - TUES-LA. Thomas ne bouge pas. De toute sa hauteur, il dépasse largement son paternel mais ce n'est pas pour autant qu'il le domine. Deux autres Mangemorts arrivent alors dans la pièce et des sorts fusent. Certains rebondissent contre des boucliers, d'autres touchent leurs cibles et très vite, c'est le chaos. Du coin de l’œil, James voit Seth tomber à terre et Ruben le protéger instinctivement. Olivia se démène autant qu'elle peut, mais se paralyse soudain lorsqu'elle change de cible et qu'elle tombe sur Thomas. Baguettes en l'air, aucun n'ose tirer. Ne fais pas ça, s'il te plaît.. Thomas. mais celui-ci l'ignore et ose enfin l'attaquer. Olivia se reçoit un puissant stupefix et c'est alors à James d'être confronté à Thomas. Tu t'es bien joué de nous depuis tant d'années. James crache ces mots avec fureur et dégout, son regard est empli de colère. Puis il bifurque, sur sa sœur qui, toujours maintenue par le père de Thomas, se met à crier. LISSA ! Mais il est trop tard et James voit la vie de sa jeune sœur quitter son corps dans un souffle, ses yeux exprimant toujours et encore une détresse incroyable. TU L'AS TUÉE ! hurle t'il à Thomas. James ne se contrôle plus, il a l'impression que sa cage thoracique est prête à exploser. Il a l'impression que sa vie tombe en ruine, que tout son monde s'écroule. Il ne discerne plus rien mis à part la haine montant en lui. L'image de Lissa, le regard encore ouvert mais vide, son dernier cri, son regard apeuré, tout cela le hante déjà. Alors dans un dernier excès de rage, il s'exclame. AVADA KEDAVRA - ENDOLORIS ! se défendra Thomas. (...)
Ce jour-là, James aura visé le père de celui qu'il croyait être son frère, son meilleur ami. Il tuera pour la première fois de sa vie et, il espère, pour la dernière fois. De plein fouet, il encaissera l'endoloris que Thomas lui lança au dernier moment, croyant que James le visait de son Avada. Puis lorsqu'il reprendra ses esprits, Thomas se sera envolé et un sombre silence planera dans le salon. James ressortira du Manoir, le corps sans vie de sa sœur dans ses bras, le visage inondé de larmes. Il en ressortira détruit, complètement détruit.

› la nuit, tous les dragons sont fluorescents
Il y a un temps pour tout. Un temps pour la vie, un temps pour la mort. Un temps où il faut encaisser les coups, un temps où il faut avoir assez de courage pour se relever. James se reconstruit, James choisit la vie. Mais James n'a pas encore assez de courage pour se relever complètement et entreprendre ce qu'il doit entreprendre. Le jeune Eagles a quitté son groupe de Résistance juste après la mort de sa sœur, il s'est replié sur lui-même et est resté près de sa famille pour leur apporter son soutient et des explications. Il ne s'engage plus, par peur de nouvelles représailles sur les gens qu'il aime, par peur de ne plus avoir assez de cran pour s'y lancer. Pourtant, ce n'est pas la volonté qui lui manque. Ses amis se battent, eux. Que ce soit en agent double, ou en agent officiel. Seth est devenu Auror, puis Agent au sein de la Résistance. Malheureusement, il est marqué, actuellement au niveau trois. Il lui est impossible d'agir désormais, il meurt à petits feux. Ruben lui, est dignement mort au combat lors de la bataille finale. Olivia est celle s'en étant le mieux sortit, embrassant une carrière de professeur au sein-même de Poudlard. Puis Thomas. James n'en a aucune nouvelles. Il n'a jamais non plus cherché à le retrouver pour se venger. Il ne veut pas, de nouvelles. Il est mort pour lui.