Alexis détestait donner une image désagréable de la résistance. Toute sa vie, elle s'était battue pour faire comprendre au monde entier qu'ils étaient là pour faire le bien, et pour améliorer les choses, au contraire des mangemorts qui ne promettaient qu'un monde d'ombres et de chaos. Pourtant, aujourd'hui, elle allait devoir jouer les terroristes. Endosser le rôle que le gouvernement lui prêtait dans les journaux. C'était presque ironique. Le plan était le suivant : accompagnée de Drago, qui était devenu l'un de ses meilleurs amis après avoir été si longtemps son ennemi juré, elle allait devoir se rendre au magasin Weasley, et mettre la boutique sans dessus dessous. Le but de la mission ? Attirer le plus de mangemorts possible, au péril de leur vie, pour en sauver une autre, précieuse. Cette vie qu'ils souhaitaient sauver était encore plus précieuse aux yeux d'Alexis qu'aux yeux des autres résistants. Depuis que le ministère avait capturé Maxim, elle n'en dormait plus la nuit. Dés l'annonce, elle n'avait eu qu'une envie : foncer dans la gueule du loup pour l'arracher aux mains des mangemorts, avant qu'ils n'aient le temps de lui toucher un seul cheveu. Mais Sévan avait été clair : il ne fallait pas faire n'importe quoi, et il fallait un plan bien huilé pour réussir à infiltrer le ministère et ramener le jeune Newton sain et sauf, sans avoir de terribles dommages collatéraux. Alexis avait essayé de calmer son impatience, et s'était pliée aux exigences du chef de la résistance. Quand elle avait appris qu'elle ne serait pas dans le groupe qui irait au ministère, elle avait été très déçue, bien entendu. Maxim représentait beaucoup pour elle. Ils avaient été ensemble pendant quatre ans, à Poudlard, elle avait été folle de lui, et avait tout vécu, avec lui. Aujourd'hui, ils étaient de très bons amis, qui partageaient des souvenirs qui les liaient à jamais. Certains pensent qu'il est impossible de devenir ami avec quelqu'un qu'on a aimé. C'est faux. Alexis avait une affection sans failles pour son ancien petit-ami, sans pour autant avoir toujours des sentiments pour lui. Il était comme un frère, un meilleur ami, et un confident, tout ça à la fois, même. Elle ne l'expliquait pas clairement, mais il fallait qu'elle le sauve, parce qu'elle ne pourrait vivre avec l'idée qu'il soit mort pour la résistance. Elle ne se pardonnerait jamais de l'avoir laissé derrière elle.

Au final, elle s'était retrouvée à mener cette mission avec Drago, ce qui l'avait clairement rassurée, puisque tous deux, à force de participer à des actions résistantes ensemble, avaient appris à anticiper les gestes de l'autre, et à se comprendre en un regard. Ils étaient arrivés sans se faire remarquer jusqu'à la boutique Weasley, qui rappelait à Alexis beaucoup trop de souvenirs de sa dernière année à Poudlard, mais qui était aussi un moteur, puisque la jeune femme savait que sans les mangemorts, Fred serait toujours là tenir la boutique, avec George et Lee. Cela, et l'idée de pouvoir sauver Maxim en faisant cette diversion, lui avait suffit. C'est sans hésiter qu'elle commença à lancer des sortilèges et à s'aider de toutes sortes de produits de la boutique pour mettre le bazar. Au fond, c'était comme être de nouveau en enfance, sauf que les monstres étaient réels, et qu'ils n'allaient pas tarder à arriver.

Une belle journée en dehors de Poudlard, c'est ce dont avait rêvé James durant tout le long de la semaine. Alors lorsque l'infirmière en chef lui avait proposé de se rendre à Pré-au-Lard pour faire quelques emplettes pour l'Infirmerie, il n'avait pas hésité une seule seconde. C'est avec une certaine excitation qu'il s'était rendu au mythique village annexe au château, celui l'ayant accueilli lors de ses premiers pas en tant que sorcier il y a maintenant treize années. Accompagné de sa meilleure-amie, il profita de son passage chez Honeydukes pour prendre toute une panoplie de chocolats pour sa propre consommation. Les grenouilles mouvantes restaient gravées dans son cœur comme étant son plus grand pêché mignon et ce, surement à jamais. Son âme d'enfant l'encouragea à pousser les portes de la boutique à farces et il n'eut aucun mal à convaincre Olivia. Néanmoins, un sentiment étrange ne le quittait pas, il croisait quelques regards étranges. Il mit tout cela sur le compte que cela faisait longtemps qu'il n'était pas sorti de chez lui et n'était venu sur le Chemin de Traverse et que depuis quelques temps, tout était plutôt sombre, comme lorsque Voldemort était là. Pourtant, il comprit que ses doutes étaient justifiés lorsqu'il entendit la première détonation. Son corps s'envola pour un beau vol plané avec un atterrissage maitrisé et il en fut le premier à en être surprit. Toujours à terre, il comprit qu'une attaque avait lieu lorsqu'il vit des sorts fuser au dessus de sa tête. Et dans un frisson, il se rappelait sa dernière bataille. Et dans sa frisson, sa main se mit à trembler et chercher de son regard effrayé, Olivia. Olivia ! s'écria t'il. L'effusion l'empêchait de voir distinctement et il se précipita derrière le comptoir de la boutique pour avoir une meilleure vue. James aperçu deux têtes cherchées et il tiqua. Que faisait-ils là, Drago Malefoy et Alexis Hoover ? Il évitait quelques sorts mais n'en lançait jamais, sauf un. Le seul qu'il s'octroyait de faire instinctivement était celui formant un bouclier autour de lui lorsqu'un sort le frôlait. Il était bouillonnant, mais ne savait que faire. Agir, ou non ? Il fallait à tout prix qu'il vérifie si Olivia se portait bien.

Olivia prit une grande inspiration, le sourire aux lèvres. C’était fou comme cela faisait du bien. Olivia aimait Poudlard mais parfois elle avait juste besoin de voir autre chose que le château. Même si les rues étaient –comme d’habitude- bondées de monde, Olivia affectionnait particulièrement le Chemin de Traverse. Un endroit typiquement sorcier, où chacun assumait pleinement sa nature sans se soucier des moldus aux alentours. C’était un réel plaisir de voir les sortilèges fuser à chaque coin de rue sans retenue, voir tout type de bestiole se balader sur les trottoirs. Elle aimait prendre son temps, même si elle se faisait souvent bousculer pour ses rêveries. Elle aimait prendre une boutique au hasard pour y découvrir des inventions sorcières. On n’avait jamais fini d’apprendre avec la magie. Ce n’était pas Olivia qui allait dire le contraire : rien qu’avec son don de métamorphomage elle savait qu’elle n’était pas à au tiers de ce qu’elle pouvait faire, à 25 ans.

Et le must de cette petite balade était James. Sa vie à Poudlard était nettement mieux maintenant qu’il était également dans le château et qu’ils pouvaient se voir quand ils le souhaitaient. A vrai dire, elle l’accompagnait seulement pour ses emplettes mais dire qu’elle n’en n’avait pas envie serait mentir. Ils allèrent d’abord à Pré-au-Lard, à Honeydukes -la rendant aussitôt nostalgique. Les odeurs, les couleurs, tout lui rappelait le bon vieux temps. Elle observa James choisir les friandises pour l’infirmerie. Elle ne put retenir un petit sourire mélancolique. Ils avaient 25 ans maintenant. Dix ans auparavant ils auraient pu être là, avec les autres, à faire les pitres, voler et manger des bonbons en cachette pendant que l’un d’eux distrayait la vendeuse. Peut-être que James était aussi retombé en enfance car aussitôt qu’ils eussent fini il proposa un grand détour vers le Chemin de Traverse, plus précisément chez les farces et attrapes de Weasdan, une boutique mythique.

Le nez en l’air, Olivia observait en silence, non sans admiration les merveilles de la boutique, qui était toujours pleine de surprises. Elle ne vit pour ainsi dire absolument pas venir l’explosion qui suivit. Elle se retrouva en quelques minutes brusquement plaquée contre une étagère. Elle se redressa doucement mais resta au sol ; immobile, les doigts sur les tempes quelques secondes pour reprendre ses esprits. Des sorts volaient dans tous les sens. Euh, ce n’était pas censé faire partie des animations, clairement pas. Olivia serra les dents et sortit sa baguette, qu’elle empoigna fermement. Prête à répliquer, dans le pire des cas. Mais où était James ? Elle plissa les yeux et scruta les environs, mais l’agitation était telle qu’elle lui brouillait la vue. Elle rampa sur quelques mètres pour se cacher au détour d’un escalier. Mais que diable se passait-il ? Ses cheveux avaient inconsciemment pris une teinte argentée, alors qu’elle cherchait un moyen de retrouver James. Quand elle serait avec lui ils décideraient de que faire. Peut-être s’éclipser discrètement : elle ne voulait pas se retrouver mêlée à un règlement de comptes, si c’était ce qui se passait actuellement.
Olivia ! Elle se raidit aussitôt et balaya de nouveau les alentours du regard. Une chose était sûre, James n’était pas proche. Il fallait qu’elle bouge. Elle se redressa, puis se plia en deux aussitôt pour esquiver un sort qui faillit lui arriver en peine poire. HEY MAIS CA VA PAS ?! S’indigna-t-elle. Elle en profita pour ramasser une bombabouse au sol et la lancer droit devant elle, vers l’endroit d’où venait le sort. Elle utilisa cette diversion pour courir -ou plutôt foncer sur quelqu’un, aveuglée par la fumée. Mais celle-ci se dissipait déjà. Elle recula de quelques pas, se resserra son emprise sur sa baguette, prête à répliquer au cas où cette personne serait un ‘adversaire’. Elle n’était pas contente et elle allait le lui faire comprendre.

Alexis ne savait plus trop comment s'appelaient ces espèces de pierres qui créaient des nuages de fumée quand on les lançait, mais il fallait qu'elle les trouve, parce que quand les mangemorts arriveraient pour les affronter, ils allaient en avoir bien besoin. « Drago ! » héla-t-elle son ami. Elle entraperçut Neville qui s'occupait d'accompagner une jeune femme légèrement coupée au visage à l'extérieur. Elle n'aimait vraiment pas ce genre de missions. Pour Maxim, se répéta-t-elle. « Il faut qu'on trouve les pierres d'obscurité, là, je sais plus comment ça s'appelle ! » Le tout entre deux sorts lancés par-ci, par-là. Elle eut un frisson quand l'un de ses sortilèges faillit toucher une jeune femme brune dont elle jurait avoir déjà vu le visage, sans savoir pour autant la replacer. Bien sûr, aucun de ces sortilèges n'étaient mortels ou douloureux, mais ils pouvaient causer des petits dégâts qu'elle préférait autant éviter. Mieux valait ne pas donner entièrement raison aux conneries que le ministère racontait dans la Gazette du Sorcier. HEY MAIS CA VA PAS ?! La jeune résistante failli s'étouffer quand une bombabouse éclata à ses pieds et répandit son odeur nauséabonde. Elle couvrit son nez et sa bouche de sa main, continuant à lancer des sorts, sans les prononcer, à droite et à gauche. Elle était devenue plus forte, grâce à son entraînement et à sa volonté de fier. C'était incroyable d'arriver à lancer des sortilèges sans avoir à les prononcer à voix haute. Elle courut dans une autre direction et se retrouva à bousculer quelqu'un. Par réflexe, elle se mit immédiatement face à la personne, mais fut soulagée de voir qu'il ne s'agissait pas d'un mangemort, du moins d'après ses dernières informations. C'était la même jeune femme brune qui avait évité son sortilège par miracle quelques secondes auparavant. Elle leva ses mains devant sa poitrine, en restant tout de même sur ses gardes, en signe de paix. « Je ne vous veux aucun mal. Ce n'est pas pour cela qu'on est là. » Elle entendit la sonnerie de la porte d'entrée et se raidit. « Mettez-vous à l'abri, ça risque de chauffer ici, mettez-vous à l'abri et emmenez les autres avec vous. » C'était peut-être idiot de parler comme ça à une inconnue, mais l'instinct d'Alexis lui susurrait que cette personne-là ne faisait pas parti des mages noirs. Elle avait plutôt l'air d'une cliente normale qui s'était retrouvée là par hasard. Elle s'éloigna d'elle en courant et commença à monter les escaliers. « Drago, tu les as trouvées ? » lança-t-elle en direction de son ami. « Ils vont arriver d'une seconde à l'autre ! »

La mission du jour était comme une baffe dans la figure de Drago Malefoy : avec Alexis, ils devaient mettre la boutique de Weasley et Jordan sans dessus dessous, créer un véritable attentat pour faire diversion et éloigner les membres du ministère. Ils retenaient en otage Maxim Newton, un Gryffondor plutôt discret à qui Drago n’avait jamais parlé, et devaient prendre un malin plaisir à torturer le jeune homme. Le blond connaissait les méthodes propres aux mangemorts. Combien de fois avait-il vu des sorciers se faire torturer à l’ancienne, comme des moldus, au lieu d’user de la magie pour obtenir les informations ? Combien de fois avait-il entendu les hurlements de douleur que les victimes poussaient ? Il savait que le résistant n’allait pas être beau à voir et qu’il avait probablement perdu la tête. Drago s’étonnait juste que le corps de Newton ne leur soit pas encore parvenu. En route, il serra vaguement la main d’Alexis pour la rassurer. Ça ne faisait pas si longtemps que ça qu’elle était de retour à St James, mais sa présence lui faisait du bien. Il savait que la brune était très proche du camarade qu’ils devaient sauver aujourd’hui, il savait aussi qu’elle se faisait beaucoup de soucis alors il était de son devoir de lui dire que tout allait bien se passer. « Ne t’inquiète pas, tout ira bien. » Et ils foncèrent, baguettes en main lançant des sorts à travers toute la boutique. Drago visait toujours un peu plus sur la droite de la personne afin de pousser les objets des étagères sans risquer de blesser qui que ce soit. « Il faut qu'on trouve les pierres d'obscurité, là, je sais plus comment ça s'appelle ! » Drago lui sourit, il savait où ça se trouvait. Il en avait déjà piqué ici.

L’ambiance devint très vite chaotique et ça donnait des impressions de déjà-vu au blond. Pendant sa sixième année, il avait créé un remue-ménage similaire à Poudlard pour faire rentrer les mangemorts et pour qu’il réussisse sa mission : tuer Albus Dumbledore. L’angoisse lui noua l’estomac pendant un instant, il resserra sa prise sur sa baguette et contracta les muscles de sa mâchoire. Ce n’était pas le moment pour lui d’y penser. Surtout pas le moment. Le cœur battant, il balança plusieurs expelliarmus à travers toute la boutique avant de gravir les marches. En haut, il aurait plus de visibilité et il trouverait la poudre d’obscurité instantanée du Pérou. Elle était sur la troisième étagère… qui semblait avoir volé en éclats vu qu’il ne restait plus rien à cet endroit si ce n’est une grosse marque noire. Drago jura entre ses dents. « Drago, tu les as trouvées ? Ils vont arriver d'une seconde à l'autre ! » Il se tourna vers son amie. « Elles étaient là, mais avec nos sorts, elles ont du retomber en bas, il faut qu’on se dépêche oui ! » Il eut juste le temps de finir sa phrase que la porte d’entrée tinta, laissant entrer des aurors accompagnés de leur chef vénéré, Hadrian Wheland. « Merde. » Fit-il. Il attrapa la main d’Alexis et se dépêcha de redescendre les escaliers. « Faut qu’on les trouve, Wheland vient d’arriver. » Il leva la tête un instant pour essayer d’établir le point de chute de la poudre et baissa les yeux. Un flacon était coincé entre deux lattes de parquet. Drago courut et attrapa la fiole avant de la jeter à Alexis. « Fais-toi plaisir. » Lança-t-il à son amie avant de lancer un petrificus totalus à un auror qu’il avait reconnu comme ayant fait partie des sbires de Voldemort avant de remettre un peu plus la pagaille dans le magasin espérant que Wheland ne les avait pas encore repéré. Ce mec avait le don de lui coller des frissons d’horreur.

C’était une blague. Ça ne pouvait pas être autrement. Une vaste blague dont les membres de la résistance étaient les responsables. L’alarme du Ministère s’était déclenchée à peine cinq minutes après son arrivée. Il était déjà en retard pour une réunion et avait à peine eu le temps de prendre son café qu’on lui demandait déjà de sortir avec une équipe pour une affaire urgente. Lorsqu’on lui parla d’attentat, il n’y crut pas un seul instant jusqu’à ce qu’il arrive sur les lieux et voit le désastre dans les rues de Pré-au-Lard. Hadrian soupira se demandant quand est-ce que ce village allait arrêter de devoir être reconstruit sans arrêt. Il constata qu’il y avait les Trois Balais, Honeydukes et la boutique Weasdan qui subissaient des dégâts. « Vous vous divisez en équipe de trois et vous allez me nettoyer tout ça. Plus vite que ça ! » Un des aurors s’avança vers son supérieur nerveusement. Hadrian baissa la tête pour l’écouter tout en se disant qu’il allait devoir le virer : il ne supportait pas avoir des mauviettes dans son département. « Monsieur, on nous a indiqués qu’il y avait des membres de la résistance dans le village, on fait quoi ? » Un sourire malsain naquit sur les lèvres du mangemort. Ainsi donc c’était vraiment eux. « Gardez-en un en vie au moins. » Il savait que personne parmi les aurors iraient jusqu’à tuer des gens, mais c’était plus un conseil pour lui-même. Il allait devoir faire attention cette fois-ci. Il laissa les équipes se former tout en sortant sa baguette et il finit par suivre les trois hommes qui se dirigeaient vers la boutique Weasdan.

Ils poussèrent la porte et un brouhaha monstrueux fit grincer les dents d’Hadrian. Qu’est-ce qu’ils voulaient prouver en détruisant ces boutiques ? La résistance n’avait vraiment rien à faire en ce moment pour détériorer des commerces si proches de Poudlard en plus ? Ils se ramollissaient considérablement à tel point que ça en devenait amusant. Il fit signe aux trois hommes de se déployer dans la boutique afin de trouver les fauteurs de trouble et d’évacuer les potentiels blessés s’il le fallait. Hadrian s’avança, laissant la porte se refermer derrière lui, il esquiva plusieurs sorts qui ricochaient sur tous les murs du magasin. Il réussit à en annuler deux, mais trois autres faisaient leur bonhomme de chemin sans se soucier des victimes qu’ils pouvaient faire. Le mangemort savait d’ores et déjà qu’il n’y avait pas de sort mortel dans le tas ; ce serait une grave erreur de la part de la résistance que de s’essayer à cet exercice. Peut-être qu’il pouvait en lancer lui-même de son côté de manière discrète et voir si ça faisait des victimes. Si c’était le cas, il serait le premier à déclarer que c’était la faute de la résistance et avec un peu de chance il pourrait même donner le nom des lanceurs.

Hadrian pointa sa baguette sur sa gorge après avoir lancé un sonorus et sa voix couvrit rapidement le bruit infernal à l’intérieur de la boutique. « Membres de la résistance présents, au nom du Ministère de la Magie je vous demande d’arrêter ce que vous faites tout de suite et de vous rendre immédiatement dans le calme. Nous vous ramènerons au Ministère et vous serez jugés en conséquence. » Il fit une pause avant de poursuivre. « Si jamais vous persistez, nous allons devoir agir et il n’y aura plus de négociation possible. » Il s’arrêta un instant attendant une réponse qui ne mit pas plus de deux minutes à arriver sous forme d’un épais écran de fumée noire. « Très bien… ils veulent la force donc. » Fit-il pour lui-même. Que la bataille commence. Il repointa la baguette sur sa gorge afin d’aboyer ses ordres aux trois hommes éparpillés dans la boutique. « Messieurs, vu leur réponse, je pense que vous pouvez y aller. » Les sorts étaient inutiles dans ce brouillard, Hadrian allait avancer et s’il tombait sur quelqu’un il l’assommerait et le traînerait dehors pour voir de qui il s’agit, il poserait les questions après.

C’était incroyable. Qui aurait cru que la boutique se transformerait aussi rapidement en champ de bataille ? Olivia était sur ses gardes, tous les sens en alerte, prête à attaquer si les choses tournaient mal. C’est qu’elle faisait partie de la résistance : elle était parée à toutes éventualités. « Je ne vous veux aucun mal. Ce n'est pas pour cela qu'on est là. » Olivia fronça les sourcils –elle ne se détendit pas pour autant. La baguette toujours pointée vers la jeune femme, elle restait méfiante. Une sonnerie retentit. «Mettez-vous à l'abri, ça risque de chauffer ici, mettez-vous à l'abri et emmenez les autres avec vous. » « Mais vous allez me dire ce qui se passe à la fin ? »
Mais elle ne sembla pas l’entendre. Olivia suivit des yeux la demoiselle qui grimpait déjà à grande vitesse les escaliers. Olivia n’attendit pas longtemps avant de la suivre. Elle ne pouvait décidément pas rester là les bras croisés à attendre que James vienne à elle alors que la boutique allait surement finir par être à feu et à sang. Et si c’était une confrontation résistants pro-Caldwell (parce que ça semblait être le cas)… Olivia voulait mettre la main à la pâte, elle aussi. Olivia ne fut pas assez rapide : elle perdit de vue la brune et se retrouva en haut de l’escalier, à courir un peu partout, sans trop savoir où aller.
C’est alors qu’une voix se fit entendre, couvrant toutes les autres. Olivia tressaillit, à peine les premiers mots prononcés : « Membres de la résistance présents, au nom du Ministère de la Magie je vous demande d’arrêter ce que vous faites tout de suite et de vous rendre immédiatement dans le calme. Nous vous ramènerons au Ministère et vous serez jugés en conséquence. » Olivia se figea. C’était donc bien ce qu’elle pensait. La jeune femme qu’elle avait vu était de la résistance. « Si jamais vous persistez, nous allons devoir agir et il n’y aura plus de négociation possible. » La voix marqua une pause. Il dut se passer quelque chose qu’Olivia ne put percevoir puisqu’il ajouta : « Très bien… ils veulent la force donc. » JAMES ! Un frisson parcourut le corps d’Olivia. Il était sûrement encore en bas, tout seul face à l’ennemi. Mais une pensée la rassura quelque peu. James ne faisait plus partie de la résistance…. Depuis plusieurs années déjà. Il était donc en théorie hors de danger. Ce n’était pas une cible. Cela dit, elle ignorait comment il réagirait. Est-ce qu’il renoncerait vraiment à combattre ? Olivia avait le choix : soit retrouver son ami en bas en prenant le risque de ne pas le trouver et d’affronter seule une armée de pro-Caldwell… soit rejoindre les autres résistants qui étaient visiblement à l’étage pour les aider à arrêter cette catastrophe. Avant qu’elle ne puisse décider la brune passa devant elle sans plus la calculer et redescendit les escaliers accompagnée d’un jeune homme blond qu’elle ne connaissait pas plus. « Faut qu’on les trouve, Wheland vient d’arriver. » « Mais… ! » Olivia, frustrée, croisa les bras. Elle ne comprenait décidément rien à ce qui se passait… Elle s’accorda cinq secondes pour changer d’apparence, grâce à sa médicomagie : des yeux bleus, des cheveux courts et blonds, un teint clair, une mâchoire plus carrée, un nez plus long. Elle préférait rester incognito. Puis elle dévala les escaliers à leur suite.
Elle rattrapa le blond qui venait de lancer un petrificus totalus. Elle le tourna vers elle et lui hurla à l’oreille, pour qu’il puisse l’entendre malgré le boucan ambiant : « Je ne sais pas ce que vous fabriquez, mais par Merlin vous vous y prenez très mal ! Il y a des innocents ici, bordel ! Je suis résistante aussi et pourtant je ne comprends strictement rien à ce que vous fichez ! Mon ami est ici et il est neutre… Je vous jure que j’aurais votre peau s’il lui arrive quoique ce soit. »
Olivia avait toujours sa baguette fermement maintenue dans sa main. Elle était prête à se défendre. Mais pour le moment elle était furieuse. Elle parcourut du regard l’espace qui se présentait à elle. C’était vraiment illisible… « Vous ne l’auriez pas vu ? » Rajouta-t-elle, inquiète. James n’était pas un bébé, elle le savait. Elle lui faisait confiance pour se défendre. Mais elle mourrait si quelque chose lui arrivait… Elle avait déjà perdu deux -presque trois- de ses meilleurs amis, déjà. James n’avait pas le droit de la laisser tomber.
C’est alors qu’un Lutin de Cornouailles lui saute au visage.

Drago eut un rictus moqueur en entendant la voix amplifiée de Wheland. Merlin ce que ça pouvait l’amuser cette situation. Il savait qu’il devait rester sérieux, mais ça faisait longtemps qu’il n’était plus sorti de St James qu’il avait l’impression de redécouvrir la vie. De plus ça lui permettait de ne pas penser à sa mère, enfermée à Cromwell et malade comme un chien. Oui. Pour une fois, Drago laissait son esprit réagir à l’action, il n’était que muscle et matière grise qui s’alliaient pour trouver des solutions à cette situation des plus incongrues. « Membres de la résistance présents, au nom du Ministère de la Magie je vous demande d’arrêter ce que vous faites tout de suite et de vous rendre immédiatement dans le calme. Nous vous ramènerons au Ministère et vous serez jugés en conséquence. Si jamais vous persistez, nous allons devoir agir et il n’y aura plus de négociation possible. » « Quel imbécile » Murmura Drago avant de lancer la poudre au sol, près des membres du ministère, les enveloppant d’un épais nuage de fumée noire et épargnant les autres personnes présentes dans la boutique un petit moment. Il allait récupérer Alexis lorsqu’il se fit attraper le bras par une blonde aux cheveux courts. Le blond baissa les yeux sur les doigts qui le serraient et allait lui envoyer un sort pour la dégager lorsqu’elle ouvrit la bouche pour parler. Autant dire qu’elle n’était pas contente du tout. « Je ne sais pas ce que vous fabriquez, mais par Merlin vous vous y prenez très mal ! Il y a des innocents ici, bordel ! Je suis résistante aussi et pourtant je ne comprends strictement rien à ce que vous fichez ! Mon ami est ici et il est neutre… Je vous jure que j’aurais votre peau s’il lui arrive quoique ce soit. » Drago fronça les sourcils. Si elle était résistante, elle devait savoir pourquoi ils faisaient ça. « Ah bon ? Une résistante ? Je ne me souviens pas d’avoir déjà une blonde parmi nous. » Il la fit lâcher. « Si vous faites réellement partie de la résistance, vous savez très bien pourquoi on fait ça. Votre ami ira bien, nous faisons en sorte que personne ne soit blessé. Nous ne sommes pas comme eux » Fit-il en désignant du menton là où se trouvait Wheland. « Par contre eux, si on pouvait leur donner des coups en passant, on ne va pas se priver. » Continua-t-il narquois.

« Vous ne l’auriez pas vu ? » « Votre ami ? Non. Je peux vous rassurer en vous disant qu’il n’est pas dans le brouillard là-bas en tout cas, je n’y ai vu que des membres du ministère avant de lancer la poudre. Il est peut-être sorti avec Londubat. » Il allait lui désigner la sortie en fonction de ce qu’il se souvenait lorsqu’il sentit qu’on lui tirait les cheveux en arrière. Il poussa un grognement de colère et redressa la tête. Des lutins de Cornouailles. Jordan et Weasley avaient sérieusement ces monstres avec eux ? « Lâche-moi sale bête ! » Il pointa sa baguette dans la direction de la créature et l’immobilisa. Il vit que la blonde qui lui avait parlé auparavant était elle aussi attaquée par ces pestes. Il l’aida de la même façon que pour lui. « Je déteste ces bestioles ! » Grogna-t-il. « Alexis ? » Appela-t-il. Il espérait qu’elle n’était pas allée fracasser Wheland. Il savait qu’elle le haïssait et il priait Merlin pour qu’elle ne soit pas allée faire une bêtise.

Ses hommes se déployèrent un peu partout dans la boutique afin de trouver les membres de la résistance présents pendant qu’Hadrian était en train de préparer mentalement les interrogatoires de chacun. Ils allaient morfler. Il y avait bien une chose que le chef des Aurors ne supportait pas c’était ce genre de situation. Lorsque la résistance décidait de frapper, ça n’était jamais sans perte ni casse. Fallait-il qu’il ôte la vie de l’un des leurs encore une fois. Comme lors du bal du ministère. Comme quand il avait achevé avec joie leur premier chef bien aimé pendant un combat. Ne retenaient-ils donc pas la leçon ? Hadrian soupira et baguette en main, resta vigilant. Ce brouillard l’empêchait de voir où pouvait être sa cible et ça l’embêtait fortement. Par moment, il regrettait de ne pas être comme Greyback : un loup-garou. Il avança prudemment et entendit un craquement sinistre au-dessus de sa tête. Une étagère avait dû se détacher du mur et allait lui tomber dessus. Hadrian ne paniqua pas et se décala simplement sur la droite. Il l’entendit se briser en mille morceaux à ses pieds. Il ne put s’empêcher de sourire en se disant que le Weasley survivant et son copain allaient avoir du mal à remettre leur boutique en place. Ce n’était pas plus mal, il trouvait qu’elle faisait tache dans le paysage de Pré-au-Lard. Quelqu’un cria et il entendit appeler à l’aide. « Aidez-moi ! Au secours, je… Je ne peux plus bouger ! » Hadrian fronça les sourcils. Allons bon. Il attrapa le bras d’un jeune auror qui était à côté de lui et lui désigna la source du bruit. « Mais m’sieur, j’y vois rien, je vois pas co... » « Dirige-toi à la voix, abruti. » Gronda-t-il tout en le lâchant brusquement. Qui lui avait donné des imbéciles pareils ? L’auror disparut dans le brouillard pendant qu’Hadrian continuait à avancer. Une explosion retentit alors faisant voler du bois et l’auror qui était avec lui à l’instant à l’autre bout de la boutique. Soit c’était un piège et la personne appelant à l’aide faisait partie de la résistance, soit Weasdan leur réservait bien des surprises. Baguette toujours en main, Hadrian était prêt à attaquer, tous ses sens en alerte. Il vit alors Malefoy, Hoover et Londubat. Il eut un sourire mauvais. Tiens, tiens, tiens. Un traître à son sang, une sang-de-bourbe et un autre traître à son sang. C’était tout bonnement parfait. Il allait pouvoir s’amuser un peu. Il se détourna de la première explosion pour tenter d’attraper l’un des trois et le faire payer son début de journée ratée lorsqu’une seconde explosion retentit dans le magasin. « Mais jamais ils s’arrêtent ? » Il se disait que lorsque tout ceci serait fini, ils iraient faire une descente dans cette boutique. Il était persuadé d’y trouver des choses fortement intéressantes.

Quelque chose se rua sur lui et lui tira les cheveux avant de s’en prendre à ses oreilles. La créature semblait bien décidée à les lui arracher tellement elle tirait fort. Hadrian poussa un grognement de rage, envoyant une main en arrière se saisissant de la chose avec force. Lorsqu’il la mit face à lui, il reconnut un lutin de Cornouailles qui gloussait tout en se débattant. Hadrian eut un sourire carnassier. « Toi, tu vas payer. » Il commença à serrer plus fort, mais la petite créature ne se laissa pas faire. Elle planta ses dents dans le pouce du mangemort qui la lâcha sous l’effet de la surprise. « Toi si je t’attrape… » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’un bourdonnement assourdissant emplissait la boutique. C’était une horreur. Une nuée de lutins s’attaqua à eux et Hadrian entendit des sorts fuser un peu partout bientôt rejoints par des cris de surprise ou de douleurs. Les imbéciles. Dans un brouillard pareil, difficile de savoir qui visait qui. Hadrian se faufila derrière une étagère et plissait les yeux pour tenter d’apercevoir quoi que ce soit. Il s’aperçut qu’il était proche d’une fenêtre, il brisa le carreau sachant que le brouillard allait sortir pour s’étendre sur le village pour finir par disparaître. Ça allait mettre du temps, mais au moins, ils y verraient un peu plus clair à l’intérieur.

C'était quand même étrange, pour Alexis, de mettre cette boutique dans tous ses états. Elle y avait passé tellement de temps, après que les jumeaux Weasley aient quitté Poudlard. Elle connaissait bien les produits, et des tas de souvenirs animaient ces murs aux couleurs chaleureuses. Si un jour on lui avait dit qu'elle détruirait volontairement certaines parties de cet endroit, elle ne l'aurait pas cru. Bien sûr, qu'elle savait qu'ils faisaient ça parce que Lee et Georges le voulaient aussi mais... Tout de même. Alexis arriva en haut des escaliers et bien que la silhouette de Drago la rassure toujours, elle vit tout de suite qu'il était tendu. « Elles étaient là, mais avec nos sorts, elles ont du retomber en bas, il faut qu’on se dépêche oui ! » L'ancienne Serdaigle laissa son regard glisser sur l'étagère derrière lui et ne put retenir un : « Merde ! » Ils se retournèrent tous les deux lorsque la porte d'entrée émit un sonnerie. Quelqu'un venait d'entrer. « Merde. » Cette fois, c'était Drago qui l'avait lâché, ce mot. Il lui prit la main et l'entraîna au rez-de-chaussée. « Faut qu’on les trouve, Wheland vient d’arriver. » Alexis se raidit en entendant le nom du mangemort. Il était l'un de ceux qu'elle se faisait un plaisir d'éviter, en général. Il avait ce visage froid et cet air calculateur qui lui donnait des frissons. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à Gabriel, et bien sûr, à Aleksander. Tandis que la jeune femme brandissait sa baguette et le couvrait, Drago alla chercher une fiole et la lui lança. Il les avait trouvées ! « Fais-toi plaisir. » Alexis attrapa la fiole au vol avec un sourire, et s'apprêtait à la lancer quand la voix du mangemort résonna. « Membres de la résistance présents, au nom du Ministère de la Magie je vous demande d’arrêter ce que vous faites tout de suite et de vous rendre immédiatement dans le calme. Nous vous ramènerons au Ministère et vous serez jugés en conséquence. Si jamais vous persistez, nous allons devoir agir et il n’y aura plus de négociation possible. » Elle pinça les lèvres et mit la fiole dans sa poche arrière de jean. Ils en auraient peut-être besoin plus tard, et Drago venait d'en trouver une seconde, qu'il n'hésita pas à lancer au sol. Un épais brouillard couleur nuit les entoura. Une jeune blonde vint les interrompre, ce qui fit lever les yeux au ciel à Alexis. Bien sûr qu'il n'allait rien leur arriver. Hadrian Wheland était assez intelligent pour savoir lesquels étaient dans le coup. Drago, Neville et elle étaient clairement identifiés, même si ça ne plaisait pas trop à la jeune femme que l'ancien Gryffondor soit visé. S'il y avait une personne à protéger, c'était lui. Le ministère se ferait un plaisir de sauver les autres clients en passant pour un héros. « (...) Il est peut-être sorti avec Londubat. » Soudain, Drago grogna et fit un pas en arrière. Alex n'eut pas besoin de se tourner vers lui pour comprendre d'où venait le problème. Ces petits éclairs bleus dans le ciel n'étaient pas liés à la poudre, C'était des lutins de cornouailles. L'un d'eux s'agrippait aux longs cheveux bruns de la résistante qui essayait tant bien que mal de ne pas crier, afin de ne pas se faire remarquer par les mangemorts. Elle n'arrivait pas à savoir s'il s'agissait d'une manœuvre du ministère, ou d'un simple accident parce que Lee et Georges gardaient des monstres pareils. « Je déteste ces bestioles ! » Alex ne prit pas le temps de répondre, et pétrifia à son tour les lutins qui tournaient autour d'elle. Décidément, elle était abonnée à ces conneries. Elle se rappelait leur cours de deuxième année avec Lockhart.. Quel nul. « Alexis ? » appela Drago, visiblement débarrassé des créatures. Mais elle avait pensé trop vite qu'ils en étaient débarrassés. D'autres lutins se dirigèrent vers eux et recommencèrent à les attaquer. Alexis balançait des sorts à droite et à gauche pour s'en débarrasser. Décidément, ils aimaient s'attaquer à ses cheveux. Elle entendit un bruit de verre brisé et plissa les yeux. Quelqu'un avait du casser un carreau. Le brouillard allait donc s'évaporer. Elle attrapa le bras de Drago, à sa droite, et de la fille blonde qui était près de lui. « Vous, sortez au plus vite, si Wheland nous trouve, vous ne voulez vraiment pas être dans ses pattes. » dit-elle à la blonde. Puis elle se tourna vers Drago, tout en donnant des coups aux lutins qui lui arrachaient des cheveux. « Écoutes. Je vais aller distraire Wheland, ne t'inquiètes pas pour moi. Ça va permettre de faire diversion. Essaie de t'occuper des deux aurors qui restent. Et assure-toi que Neville et les autres sont bien sortis. » Elle ne lui laissa pas le choix et avança, pour trouver le mangemort, qui devait se cacher quelque part. Ses pas étaient légers, pour ne pas se faire trop remarquer. Dans l'obscurité, elle appela en chantonnant. « Wheland » Puis, une nouvelle fois. « Wheeeeland »

Hadrian Wheland n'était pas le genre d'homme à se laisser berner. Mais il ne dirait sûrement pas non à une confrontation avec une résistante, ancienne apprentie de Gabriel Etherington qui plus est. Il la prenait sans aucun doute pour une gamine sans cervelle, sans stratégie. Certains mangemorts avaient du rester sur l'image de l'Alexis qui étaient allée à la rencontre de Sacha Lindgren et d'Aliéna Shareburg, celle qui était motivée uniquement par la colère, rouge et violente, qui avait suivit la mort d'Aleksander. Hadrian devait penser qu'elle était juste un gamine qui ne savait pas ce qu'elle faisait, et si elle pouvait utiliser cela à son avantage, elle n'en serait pas mécontente. Doucement, de son pas léger, elle avançait dans l'obscurité couleur nuit des pierres conçues par les frères Weasley, tous ses sens en alerte. Il serait dommage qu'il arrive derrière elle par surprise. Elle le provoquait, encore, l'appelait, doucement, de manière presque féline et séductrice, certaine que si ça pouvait aider Drago et les autres à s'enfuir, cela valait le coup. Elle commençait à se dire qu'elle serait prête pour un duel avec le mangemort lorsque la réalité lui revint en pleine face. Dans la poche de son jean noir, une chaleur commença à monter, jusqu'à ce qu'elle soit si intense qu'Alexis soit obligée d'y glisser la main pour attraper la pièce. Ce bon vieux moyen de communication qui était né avec l'armée de Dumbledore, grâce à Hermione. Ces pièces étaient devenues comme de vieux amis qu'on emporte avec soi dans le beau temps comme la tempête. Alexis tournait et retournait souvent la sienne dans ses mains quand elle s'ennuyait, s'y raccrochait comme à une famille. Parce que c'était son lien avec sa famille. Elle prit bien garde à ce qu'aucune ombre ne rôde autour d'elle avant de lire le message. « Gringotts – Renforts – MAINTENANT ». Alexis eut un coup au cœur. Siane pensa-t-elle tout de suite. Son cœur se mit à battre à toute vitesse. Sa meilleure amie n'appellerait pas à l'aide si elle n'en avait pas réellement besoin. Il fallait qu'elle y aille, tant pis pour son duel avec Wheland, ce n'était que partie remise. Siane était sa famille. Elle commença à reculer pour retrouver Drago, fit volte-face dans sa direction, une main devant elle pour attraper la main du jeune homme. « ça chauffe ! Attrape ma main ! »

Le blond avait bien failli protester lorsqu’Alexis se proposa pour faire diversion. Il était hors de question qu’elle se mette en travers de ce taré ! « Alexis, non revi — » C’était trop tard. Elle l’appelait d’une voix chantante. Drago fit la moue un instant en se disant qu’elle jouait trop avec le feu. Il avait toujours peur qu’elle fasse une bêtise lorsqu’elle était en présence du chef des Aurors, après tout, il avait tué Aleksander et Alexis avait eu beaucoup de mal à s’en remettre (à tel point qu’elle était partie de St James pendant des semaines). Il secoua la tête et décida d’évacuer les dernières personnes présentes dans la boutique, y compris la petite blonde qui lui avait crié dessus. Il aperçut Londubat au loin et en pinçant les lèvres le salua. Merlin ce qu’il pouvait détester ce type. Il ne l’avait jamais vraiment apprécié, mais depuis quelques temps, il trouvait ses idées néfastes pour la résistance et très peu utiles. Où était passé le mec qui avait réussi à détruire le dernier horcruxe de Voldemort ? Depuis ce jour-là, Neville Londubat donnait l’impression de n’être qu’une pâle copie de lui-même. Drago retourna à l’intérieur. Normalement, il ne restait plus que les mangemorts, Alexis et lui et les lutins de cornouailles. Il espérait de tout cœur que Wheland n’avait pas mis la main sur son amie sinon il ne répondrait plus de rien. Il raffermit sa prise sur sa baguette magique et laissa ses sens prendre le dessus. « Alexis. » Appela-t-il doucement. Il se retourna et la vit lui tendant la main. « ça chauffe ! Attrape ma main ! » Il s’avança un peu plus rapidement et sans demander plus d’explications, il prit sa main entre la sienne. Il sentit qu’il était aspiré et que ses pieds quittaient le sol. Si ça chauffait pour un autre groupe, il espérait qu’ils n’allaient pas découvrir des camarades morts ou gravement blessés. Ça n’était pas le moment.