EDDIE - « Dégage de là, Callaghan, ton sang impur empoisonne mon air, » s’exclama l’élève de Serpentard en poussant Amy contre un mur. Siane entendit le crâne de sa petite sœur cogner durement contre la pierre et sentit une colère noire s’emparer d’elle. La jeune femme saisit sa baguette et la colla sous le menton d’Eddie Blackadder.
SIANE - « Touche-la encore ne serait-ce qu’une fois et je te jure que rien ne m’empêchera de t’éclater le crâne jusqu’à ce que ta cervelle spongieuse te sorte par les narines, » déclara-t-elle d’un ton glacial entre ses dents avant de se reculer et d’attraper sa sœur cadette par le bras pour l’emmener ailleurs.
AMY - « Qu’est-ce qu’ils ont en ce moment ? marmonna Amy en se frottant le crâne.
Sérieusement, j’les avais jamais vus autant remontés. »Siane soupira et lâcha enfin le bras de sa sœur pour reprendre une allure normale. Elles se dirigèrent alors vers le parc de Poudlard et marchèrent dans l’herbe jusqu’à apercevoir une silhouette familière.
SIANE – « J’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que ça sent mauvais tout ça. T’en as parlé à Duncan ? »AMY – « Non… tu sais à quel point il déteste parler de ça, et j’ai pas envie de le forcer. »Siane acquiesça en soupirant puis regarda sa jeune sœur se glisser aux côtés de Duncan pour déposer un baiser sur ses lèvres. La Gryffondor s’avança à son tour et adressa un sourire à son ami.
SIANE – « Ca baigne, l’Ecossais ? » demanda-t-elle avant de laisser échapper un rire léger face au regard noir de Duncan.
DUNCAN – « J’te signale qu’ici, c’est vous qui empiétez sur mon territoire, alors un peu de respect, s’il te plaît. »AMY – « Et sinon, mon beau et intelligent petit ami a-t-il reconsidéré ma proposition ? » susurra la demoiselle avec un regard de braise.
DUNCAN – « Non, je ne te ferai pas ton devoir de Potions, » déclara-t-il avec un sourire amusé.
Amy fit la moue et se détacha du jeune homme pour se tourner vers sa sœur aînée.
AMY – « Tiens, tu peux le prendre, il sert à rien en fait. »Puis elle les salua d’un signe de la main et fila en direction des serres avant d’être en retard pour son cours de Botanique. Siane esquissa un sourire et posa une main réconfortante sur l’épaule de Duncan.
SIANE – « Tu sais, moi je t’aime même quand tu refuses de faire mes devoirs. »♠
AMY - « Siane… qu’est-ce qu’on va faire ? » murmura la jeune fille, les larmes aux yeux. Voyant que sa sœur ne répondait pas, elle tourna son regard vers elle. Interdite, elle la trouva immobile, la terreur se lisant partout sur son visage pâle. La Gryffondor entendit vaguement sa petite sœur l’appeler à nouveau, tandis qu’elle ne pouvait détacher son regard du cercueil d’Albus Dumbledore.
AMY – « Siane, bon sang, réponds moi ! » la supplia-t-elle. Siane sursauta et se tourna vers sa petite sœur.
SIANE – « On ne revient pas. »AMY – « Quoi ? »SIANE – « L’année prochaine, on ne revient pas. C’est terminé, Amy, tout est terminé. Dumbledore ne pourra plus protéger ceux qui ne sont pas de Sang Pur. Si on reste ici, on est fichues. »AMY – « Mais on va aller où ? »SIANE – « Nulle part. Partout. »AMY – « Mais Duncan pourra peut-être… »SIANE – « Non, Duncan ne pourra rien du tout ! Il a suffisamment d’ennuis si tu veux mon avis. »AMY – « Mais je… »SIANE – « Oui, je sais Amy. Moi aussi, » murmura-t-elle en passant un bras autour de ses épaules afin de serrer sa sœur cadette contre elle.
THE DAY THAT NEVER COMES
« Il est hors de question que tu y ailles, tu m’entends ? Hors de question ! » Siane soupira et passa une main sur son visage aux traits tirés par l’épuisement. Elle avait été trop dure avec Amy, c’était une évidence. Mais elle n’avait pas pu s’empêcher de paniquer en entendant sa petite sœur dire qu’elle voulait se rendre chez leurs parents pour les prévenir d’une future descente de Mangemorts prévue. Bien sûr qu’elle avait peur pour ses parents, mais elle savait que sa mère était une sorcière assez puissante pour s’en sortir, et Siane ne supportait plus d’entendre tous ces noms qu’elle connaissait parmi les sorciers morts énoncés chaque jour à la radio. Il était hors de question qu’Amy en fasse partie. La jeune femme laissa échapper un énième soupir et se redressa, sa baguette à la main prête à retourner au petit campement qu’elles avaient établi. C’est alors que le craquement d’une branche qui se brise sous le poids de quelqu’un la força à s’immobiliser. La gorge nouée, Siane leva sa baguette devant elle.
DEATH EATER – « Ça alors, sacré belle prise, » fit une voix derrière elle. La Gryffondor sursauta et n’eut pas le temps de pointer sa baguette en direction du Rafleur que déjà, il la privait de son arme à l’aide d’un sort.
Siane voulut détaler en courant, mais des liens vinrent enserrer ses chevilles, la faisant tomber sur le sol. Aussitôt, le type se jeta sur elle, l’écrasant de tout son poids. La jeune femme écarquilla les yeux à la fois effrayée et dégoûtée tandis que les mains du Mangemort tentaient de se frayer un chemin sous son tee-shirt. Poussée par l’adrénaline, Siane se cambra si brusquement que l’homme en fut déstabilisé et elle en profita pour plonger une main dans la poche de son treillis et en sortir un cran d’arrêt. Sans réfléchir, elle enfonça la lame dans l’abdomen du Mangemort qui poussa un cri sous la douleur. Siane inversa les positions et son genou vint se poser sur la gorge de l’homme.
SIANE – « Je viens de m’engueuler avec ma frangine et j’ai pas pris de douche depuis une semaine, alors c’était vraiment pas le bon moment, » lâcha-t-elle froidement avant de lui cracher au visage. Elle récupéra sa baguette et ligota le Mangemort contre l’arbre le plus proche. Hors de question de l’achever, il pouvait pourrir ici.
La jeune femme ramassa également la baguette du type et se précipita vers la grotte où Amy et elle se cachaient depuis quelques jours.
SIANE – « Amy ? Amy, faut qu’on se tire, t’es où ? Lumos ! »La jeune femme s’avança et aperçut un morceau de parchemin sur lequel Amy avait griffonné « Je reviens, ne t’inquiètes pas. » Siane écarquilla les yeux et lâcha un juron avant de transplaner. Elle reconnut immédiatement le salon de la maison où elle n’était pas venue depuis des mois, puis elle fronça les sourcils en reconnaissant la silhouette de…
SIANE – « Duncan ?! »Elle voulut s’avancer vers lui, mais déjà le jeune homme disparaissait en transplanant. C’est alors que son pied buta contre quelque chose qui n’était pas sensé se trouver là et Siane s’étala de tout son long dans une flaque de sang. La jeune femme ne parvint même pas à crier lorsqu’elle tomba nez à nez avec le visage ensanglanté et immobile de sa jeune sœur. Elle se releva d’un bond, horrifiée, du sang sur les mains et les vêtements, et ne put que constater le chaos qui régnait autour d’elle. Des meubles brisés, renversés, des cadres photos en mille morceaux. Le corps dénué de vie de son père recouvrant celui de sa mère qui fixait le plafond d’un air terrifié. Les membres d’Amy qui formaient un angle anormal et du sang. Du sang partout. Siane se laissa tomber à genoux au milieu du carnage et laissa échapper un cri. Un cri digne d’un animal à l’agonie.
THE ANIMAL YOU MADE ME BECOME
Le poing serré de Siane s’enfonça dans la mâchoire du Mangemort qui ne s’attendait pas à une attaque physique. Puis, sans aucune autre forme de procès, la lame du cran d’arrêt qui ne la quittait plus s’enfonça dans sa carotide. L’homme émit un borborygme ignoble et son corps fut pris de légères convulsions, mais il ne tarda pas à s’écrouler sur le sol, mort. Siane l’attrapa par les cheveux et leva sa tête assez haut pour pouvoir récupérer son arme. Le sang, la mort… elle n’en avait plus peur. Elle comptait bien tous les tuer s’il le fallait. Si c’était ce qu’elle devait faire pour que Duncan Gleneagles se montre enfin, elle n’hésiterait pas à abattre tous les Mangemorts qui croiseraient son chemin. La Gryffondor essuya la lame dans la cape du macchabé et transplana plus au nord. Dans le noir, elle manqua de marcher sur quelque chose. Siane braqua immédiatement sa baguette vers le sol et ne put que fixer sa trouvaille d’un air hébété. Là, recroquevillé, maigre et tremblant se trouvant un chaton couvert de poils parfaitement blancs. La jeune femme se pencha vers la pauvre bestiole qui voulut s’enfuir, mais n’y parvint pas. Elle le saisit délicatement et le posa sur ses cuisses, pour lui procurer un peu de chaleur. Faible mais méfiant, l’animal planta alors ses minuscules griffes dans le pantalon de Siane qui émit un léger rire.
SIANE – « T’es une vraie carne toi en plus d’être un sacré warrior. Allez, arrête de te débattre, j’vais pas te faire de mal. »Elle se releva, le chaton lové contre sa poitrine et l’entraîna en direction de sa tente. Elle se glissa à l’intérieur et se dirigea immédiatement vers la cuisine. Elle n’avait pas de lait, mais le pauvre animal devait mourir de soif, aussi de l’eau conviendrait. Elle en versa dans une assiette creuse et approcha le chaton qui renifla le liquide avant de le laper avidement. Lorsqu’il eut fini, elle attrapa un de ses pulls les plus chaud et le posa sur son lit afin d’en faire un nid douillet pour le chaton qui se lova en son centre dés qu’elle l’y déposa. Siane esquissa un léger sourire et alla s’asseoir à la table située au centre de la tente. Là, elle se prit le visage entre les mains et soupira longuement. Elle était épuisée, sale, affamée et brisée. A vrai dire, la boule de poils et elle étaient à peu près dans le même état.
C’était ridicule. Tout ce qu’elle faisait était ridicule. Ca n’arrangeait rien, ne lui rendrait pas ce qu’elle avait perdu. Et pourtant, sur le moment, elle avait l’impression que la douleur s’atténuait un peu. Qu’elle se faisait moins présente. Mais tout de suite après, elle revenait, plus forte et plus destructrice à chaque fois. Elle ne pouvait pas s’arrêter. Pas maintenant. Pas tant qu’elle n’aurait pas obtenu explications et vengeance.
« Siane ! Siane, c’est Nathanaël ! Nathanaël Lawford. Siane, c’est fini. La guerre est finie ! » « Il a été QUOI ? » - « Innocenté. Duncan a été innocenté. Il aurait été sous Impérium. » « Siane, tu comptes revenir à Poudlard ? » « Il m’a trahi, Nath… il nous a trahies toutes les deux… j’avais confiance en lui, je le considérais comme un frère… » « Arrête de parler. Arrête de parler, et fais ce pourquoi je suis venue te parler à cette soirée minable. » « Siane, t’as trop bu… »
« Je le hais. »