Il avait été humilié. Premièrement avec cet attentat orchestré par Etherington ensuite par la bataille de Windsor. Ses fidèles avaient été surpris par de simples étudiants. Des étudiants. Rien de plus humiliant. Il se devait de les effrayer.

« Alecto, emballe-le bien. » Murmura-t-il à son bras droit. « Je veux que la surprise soit totale. »

Un sourire malsain étira ses lèvres. Faire peur aux étudiants rebelles. Il avait trouvé ce qu’il fallait. Son plan était parfait.


Poudlard. En ce mois de Juin, la chaleur a gagné peu à peu l’école faisant sortir les élèves sur les pelouses. Des premières années étaient assis au bord du lac et laissaient leurs pieds dans l’eau dans l’espoir de se rafraichir un minimum. Pendant ce temps, dans la Grande Salle, les septièmes et cinquièmes années étaient rassemblées pour un discours de la part de leur directeur concernant les examens qu’ils devaient passer. Tout avait si bien commencé pourtant. La lourde porte s’ouvrit en un fracas monstrueux, faisant trembler les vitres et les murs. Crow perdit sa verve et se renfrogna à la vue du premier Ministre en personne. La plupart des élèves retenaient leur souffle. Il était accompagné par ses fidèles toutous : Alecto et Amycus Carrow. Le frère portait un sac, mais pas n’importe lequel. Un sac mortuaire. Un frisson d’appréhension parcourut la Grande Salle entière.

Se plaçant près de l’estrade, Roy lança un sourire goguenard à Crow. Ce dernier fronça les sourcils augmentant un peu plus la joie malsaine du ministre. Il s’éclaircit la gorge.

« Je me souviens encore lorsque j’ai passé les examens de fin d’année à Poudlard. C’était un moment d’angoisse intense : vais-je réussir à obtenir assez de O dans toutes les matières pour avoir une chance de passer dans la prochaine classe ? Vais-je rendre mes parents heureux avec mes notes ou est-ce que je vais devoir passer mes vacances d’été enfermé dans ma chambre pour travailler les matières que j’ai raté ? Tant de questions qui peuvent paraître importantes pour vous. La véritable question que vous devez vous poser est : qu’est-ce qui m’attend dehors ? »

Roy s’arrêta un instant. Il choisit soigneusement ses mots pour la suite de son discours.

« Avec la montée en flèche de la délinquance et de cette nouvelle activité rebelle menée par l’ancien chef des Aurors, vous ne pouvez qu’être en danger. L’extérieur n’est pas sûr. En aucun cas. La preuve en est – Amycus, s’il te plaît. »

Le frère s’avança et ouvrit le sac. L’odeur qui se répandit dans la Grande Salle manqua d’en faire vomir plus d’un. Le directeur de l’école devint pâle et les élèves du premier rang étouffèrent un cri de stupeur. Là, dans ce sac, se tenait Terrence Newton, un septième année de Serpentard, frère de Maxim Newton. Des entailles dégoulinantes traversaient son corps et son visage était strié de griffures. On le reconnaissait à peine. Ses fidèles avaient fait un bon travail. Roy scruta l’assemblée pour planter son regard dans les yeux du dernier survivant de la fratrie Newton. C’était son ticket pour avoir tenté de tuer Kastiel.

« Poudlard commence à devenir dangereux également… »
« Où l’avez-vous trouvé ? » Intervint le directeur.
« À la lisière de la Forêt Interdite. Il serait temps que vous fassiez un peu de ménage dans cette forêt et exclure toutes les créatures dangereuses. »
« Je ne crois pas que ça soit la Forêt qui soit dangereuse, ici, monsieur le Ministre. »Fit-il les yeux plissés.

Roy savait pertinemment que Crow ne croyait en aucun cas à cette version des faits. Il savait que Crow connaissait la vérité, mais il n’avait aucune preuve et il ne pouvait pas le dénoncer sous peine de perdre son poste et Poudlard et de mettre en danger ses élèves. Roy esquissa un léger sourire à peine perceptible, puis il reprit son sérieux.

« Une enquête va être menée pour connaître les causes de la mort de votre ami. Je suis navré de vous annoncer une telle nouvelle alors que vous allez commencer vos examens dans quelques minutes. Que cela ne vous perturbe pas. Amycus ! »

Ce dernier referma le sac.

« Je vous souhaite une bonne chance à tous. » Termina-t-il. Il reprit le chemin inverse. Son intervention n’aura duré que quelques minutes, mais le message était passé. Newton l’avait défié, il lui avait pris ce à quoi il tenait le plus. En passant dans les rangs, il accrocha le regard meurtrier du jeune homme, il serait le prochain sur la liste. Il ne restait plus qu’à se venger de Etherington et sa victoire serait totale.