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 — INTRIGUE N°4 : don't lie to me.

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Sévan Blackadder
WANTED
admin
Sévan Blackadder
Portus
Hominum revelio
⚡ Registration : 03/06/2011
⚡ Missives : 295
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⚡ Fizwizbiz : 605
⚡ Âge du personnage : 25 ans.
⚡ Nature du sang : sang pur.
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St James

L'intro.

L'heure est grave pour la Résistance. Ils l'ignorent encore, mais Gabriel Etherington s'est donné la mort, se sentant très certainement responsable du décès d'Aleksander, ou ne supportant plus le poids qui pesait sur ses épaules, qu'importe, il n'est plus là pour expliquer ses raisons. Malgré toute ses erreurs, il était le chef de la Résistance, celui qui les avait tous rassemblés dans un même but. Sévan a réuni tous les membres de la Résistance à St James, dans le vaste salon du manoir. Cette réunion a des airs de déjà-vu mais cette fois-ci, ce n'est pas un coup monté. Ils ignorent pourquoi on leur a demandé de venir mais Sévan est là, planté au milieu du salon, la mine grave.

La mise en situation.


« Je suis désolé. » Ces quelques mots, griffonnés à la va vite sur un morceau de parchemin étaient la seule chose qu'il restait d'Etherington. Son corps fracassé sur les rochers, au bas de la falaise qu'il avait choisie comme dernier sanctuaire, avait été retrouvé quelques jours après par Sévan qui avait décidé de faire cela seul. A présent, le doute n'était plus permis, Gabriel était mort. Il avait choisi d'abandonner, lui qui avait été le premier à se dresser contre Caldwell, il avait fini par laisser tomber, par les laisser tomber. Le Blackadder était incapable de dire s'il était triste ou en colère. S'il le comprenait ou s'il lui en voulait. Tout était trop confus. Parce qu'il réalisait seulement que pour avoir été le bras droit du leader de la Résistance tout ce temps, il allait certainement devoir prendre sa place. Une place qui l'effrayait, pour les responsabilités qu'elle incombait. Mais qui d'autre, sinon lui ? Beaucoup pensaient qu'il était jeune, mais la plupart des membres de la Résistance l'étaient plus encore. Severus ? Il ne voudrait jamais de cette position, Sévan le connaissait assez pour savoir qu'il préférait être l'homme de l'ombre, celui qui agissait mais n'avait pas à se préoccuper des vies des autres. Il avait trop veillé sur Potter, trop souffert de cela pour s'occuper de tout un groupe. Alors qui, sinon lui ? Les responsabilités effrayaient le jeune homme, il avait peur d'échouer, peur de mal faire et de finir comme Gabriel, par tous les décevoir, par les mener à une mort certaine. Lui qui avait toujours été impétueux, du genre à foncer dans le tas sans prendre le temps de réfléchir, il était l'heure de grandir, de mûrir. Trop vite, trop brusquement peut-être, mais il n'avait pas le choix. Après tout, il avait dirigé la Résistance un temps. Et s'il s'était rassuré en se disant que Gabriel prenait toujours les grosses décisions, il y avait beaucoup de choses qu'il avait faites sans le consulter, évitant ainsi de prendre des risques. Il n'avait pas échoué, à ce moment-là. Mais pouvait-il vraiment les mener à la victoire ?
Sévan avait la gorge nouée, les entrailles lourdes et douloureuses. Mais déjà, les portes du salon s'ouvrirent sur quelques personnes, des visages familiers, qu'il voyait tous les jours. Siane, Alexis, Duncan, Esfir, Drago, Harry, Neville. Ces jeunes qui continuaient de se battre, qui étaient allés si loin qu'ils n'avaient d'autres choix que de se terrer à St James pour la plupart. Ils n'avaient aucun avenir, sinon celui de fuir ou de se cacher, si les choses ne changeaient pas. Nathan, Jamie-Rose, Isaac, Aiden, ces frères d'armes qui n'abandonnaient jamais, qu'importe que leur famille soit en danger, qu'importe que leur vie soit menacée. Vitaly et Maxim, qui prenaient des risques énormes en infiltrant le Ministère et les rangs de Caldwell. Qui étaient chaque jour menacés de voir leur couverture s'envoler, leur vie leur être arrachée. Severus, qui avait déjà tant fait mais qui était revenu, le seul qui avait toujours cru en lui, qu'importe les circonstances, qu'importe ses origines. Et enfin Jehan. Jehan qu'ils avaient meurtri, Jehan qu'ils avaient brisé. Et il y en avait tant d'autres, cachés dans l'ombre, des agents qui ne cessaient de se battre chaque jour pour un avenir meilleur. Gabriel avait abandonné ces personnes. Sévan ne pourrait jamais le faire.

Les visages défilèrent, curieux, inquiets, jusqu'à ce que les portes du salon se referment enfin sur le dernier, Severus, qui se glissa dans l'ombre, discret, presque invisible. Mais Sévan croisa son regard et puisa sa force dans l'assurance de l'homme. Cet homme qui n'avait jamais failli, même lorsque tous étaient contre lui. Même lorsque tout semblait perdu. Puis il accrocha les prunelles de Jehan, un regard qui ne reflétait plus rien de ce qu'il pouvait y trouver auparavant. Mais qu'importe, il y avait un certain réconfort à le voir là, vivant. Le Blackadder laissa échapper un profond soupir. Ces personnes méritent que l'on se batte pour elles, as-tu pensé le contraire avant de commettre un tel acte, ou as-tu préféré l'oublier, pour que ça ne te retienne pas ? Sa question ne trouverait jamais de réponse, mais tant pis. Cette fois-ci, Sévan inspira profondément avant de se placer face à tous. La fatigue se lisait sur ses traits, mais elle était présente sur les visages de tout le monde désormais. Ils semblaient tous avoir vieilli, ces derniers mois. Même les visages les plus jeunes, ceux d' Alexis, Siane, Duncan, Drago, Esfir, Neville, Harry, ces jeunes adultes à peine sortis de Poudlards, même ces visages-là semblaient plus vieux, plus graves. « Bonjour, dit-il d'une voix un peu rauque, qu'il tenta d'éclaircir d'un raclement de gorge. Merci d'être venus, je sais que pour certains d'entre vous, c'est prendre un risque, mais ce que j'ai à vous dire est important. » Il balaya l'assistance du regard, plongea ses mains dans ses poches, les en sortit, nerveux. « Je tenais également à vous remercier pour tout ce que vous faites. Certains d'entre vous nous offrent de précieux renseignements sur les agissements de Caldwell, d'autres travaillent d'arrache-pied afin de trouver une solution pour toutes ces personnes qui souffrent de la Marque de la Mort. Vous ne perdez pas espoir, sacrifiant votre santé et tout ce que vous possédez pour que notre pays connaisse de jours meilleurs et il n'y a pas plus belle chose que d'assister à tout cela. Je... Nous nous battons côte à côte depuis des mois, des années pour certains. Nous avons subi de lourdes pertes, la plus récente me peine encore terriblement, mais c'est pour les personnes comme Aleksander que je ne cesserai jamais de me battre contre Caldwell. » Il marqua une pause, la gorge nouée à la pensée du jeune homme qui était mort dans une mission qu'il n'avait même pas cautionnée. Une décision prise par Gabriel, qui avait eu de terribles conséquences.
« Mais vous vous en doutez bien, je ne suis pas ici pour vous servir un discours d'encouragement. Vous n'en avez pas besoin, votre volonté est suffisante. Si je vous ai demandé de venir, c'est parce que j'ai une nouvelle à vous apprendre. Une nouvelle grave. Gabriel est mort. » Voilà, c'était dit. Une bombe lâchée sans prendre de gants, après tout, que pourrait-il dire pour enjoliver la triste réalité ? « Et ce n'est ni une supercherie, ni un mensonge, je ne jouerai plus jamais à cela avec vous tous. Je ne vous mentirai plus, ne vous cacherai rien. Gabriel s'est suicidé il y a de cela deux jours, vous vous doutez certainement de ce qui l'a poussé à le faire, ainsi je ne m'étendrai pas en explications. Je sais qu'il vous a déçus, ces derniers temps. Étant son bras droit, suivant ses ordres, je vous ai certainement déçus, moi aussi, et je m'en excuse. Le fait est que malgré tout, il nous a tous rassemblés ici. Malgré tout, il nous guidait du mieux qu'il pouvait et à présent, il n'est plus là pour le faire. Nous ne pouvons agir sans une personne pour maintenir la cohésion, nous ne pouvons nous permettre de poursuivre sans que quelqu'un ne remplace Gabriel. »  Un sentiment de terreur habitait Sévan à présent. Il se tenait face à eux, prêt à être jugé, une chose qu'il détestait, mais qu'il allait devoir endurer sans broncher, une chose qu'il allait devoir accepter s'il ne voulait pas commettre les mêmes erreurs que Gabriel. « J'assumerai cette fonction, si vous le souhaitez, » lâcha-t-il dans un souffle, d'une voix moins maîtrisée qu'il ne l'aurait voulu. Alors l'étrange sensation qu'il éprouvait depuis quelques jours sembla s'emparer de lui à nouveau. C'était comme sentir un flux chaud le traverser, mais ce n'était pas une chaleur réconfortante, c'était autre chose, comme un corps étranger dont il ne voulait pas. La dernière fois qu'il avait éprouvé cela, c'était quelques jours plus tôt, un souffle brûlant qui l'avait réveillé en pleine nuit, haletant, le cœur au bord des lèvres. Il l'a réveillée, la triste et sombre Vérité, il s'est emparé de son pouvoir et ton sang souillé car il est le sien est lui aussi lié au Cavalier. Sévan ne pouvait le sentir, ni le voir. Personne ne le pouvait, d'ailleurs. Mais la nouvelle puissance qui l'habitait se répandait, lentement, sûrement. Elle envahissait toute la pièce, sournoise, assurée. La Vérité.

Les conditions.


Comme toujours, le minimum de mots est de 200 et le maximum de 1 000.

C'est le premier tour ! Réfléchissez aux quatre secrets que vous allez faire éclater au grand jour, du plus insignifiant au plus grave ! Pour cet échauffement, n'hésitez pas à dire ce qui vous agace chez l'autre/les autres !

Le premier tour dure jusqu'au 28 avril 2014 inclus. Toute personne n'ayant pas posté aura son personnage éliminé de la course. Il est fortement recommandé de poster plusieurs fois dans le même tour histoire de rendre l'intrigue beaucoup plus intéressante.

Il n'y a pas d'ordre pour l'intrigue, vous postez quand vous en avez envie. Pour rendre le rp plus amusant, nous avons décidé de faire un nouveau barème.

— vous postez en 2h, vos points sont multipliés par 14.
— vous postez en 4h, vos points sont multipliés par 12.
— vous postez en 6h, vos points sont multipliés par 10.
— vous postez en 8h, vos points sont multipliés par 8.
— vous postez en 10h, vos points sont multipliés par 6.
— vous postez en 12h, vos points sont multipliés par 4.
— vous postez en 14h, vos points sont multipliés par 2.
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D. Alexis Hoover
WANTED
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D. Alexis Hoover
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Hominum revelio
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don't lie to me

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Ce bon vieux Sévan, debout devant nos visages curieux... C'est presque devenu une habitude, et à vrai dire, je ne sais pas si je dois soupirer, ou en rire. Pleurer, certainement pas, je crois que j'ai eu ma dose, ces derniers temps. Il est là, avec son visage grave, à attendre que tout le monde vienne dans la salle principale du manoir, parce que comme d'habitude, il a une annonce à faire. Ce sera quoi, cette fois, hein? Si on m'annonce qu'Aleksander est en fait vivant, je jure que je lui balance un truc à la figure et que je me barre de cet endroit de malheur. Parce que les blagues, trop, c'est trop. Bien sûr, j'imagine le plus farfelu, mais je sais bien que Sévan ne ferait pas quelque chose comme ça. Je pense qu'il est conscient qu'on est tous plus ou moins arrivé à une lassitude concernant tous ces dramas que nous a fait vivre Gabriel et toutes les morts que nous avons pu recenser ces dernières semaines. Ce mec est intelligent. Au fond, je ne le connais pas si bien, mais j'ai un bon feeling le concernant, une sorte d'instinct qui me pousse à lui faire confiance. Il y a quelque chose de désemparé et de fort à la fois dans le personnage qu'il nous montre être, et je ne sais pas pourquoi, ça me parle. Ça me parle même plus que Gabriel, qui lui, m'inspire plus de la colère et de l'incompréhension, ces derniers temps. Le mentor admiré a laissé place à l'incohérence et à une espèce de personnalité sombre et floue que j'ai du mal à reconnaître. Peut-être est-ce lui qui a changé. Peut-être est-ce moi, qui ai grandi et ouvert les yeux. Qui ne met plus sur un piédestal tous ceux que je pouvais à l'époque voir comme de grands sorciers. Dans la résistance, j'ai compris que chaque personne avait ses failles. Je pense que c'est aussi le cas pour Siane, ou pour Drago. Nous avons tous compris qu'il y avait quelque chose d'instable chez chacun d'entre nous. Chez Gabriel, finalement, tout est instable.

Sévan nous regarde, anxieux. Il commence son discours d'une voix neutre. J'ai l'impression étrange qu'il essaie de nous préserver avant la tempête, avec son discours d'introduction plein de sentiments, de belles paroles et de remerciements. Quelque chose ne tourne pas rond, ça se voit à sa manière d'aborder les choses. Je fronce les sourcils un peu malgré moi, mais je sens que je me prépare au choc, comme d'habitude. Je tourne le regard vers Siane qui semble elle aussi tout à fait alerte du fait que Sévan ne nous a pas réunis ici pour nous servir des remerciements sur un plateau. Mon corps se crispe en entendant le prénom de mon jumeau, mais je tiens bon. De toute manière je n'ai que ça à faire, rien ne le ramènera, désormais. Et je ne suis pas prête à me lancer dans la magie noire pour chercher à le ressusciter. Il n'aurait pas aimé voir ça. Je garde un visage neutre, parce que j'ai une sainte horreur qu'on me regarde avec un air de pitié quand son nom est prononcé. Je crois que les gens ont compris ça, ils ont arrêté de me regarder d'un air soucieux depuis quelques jours seulement.

« Mais vous vous en doutez bien, je ne suis pas ici pour vous servir un discours d'encouragement. » Dieu merci, il va enfin aller sur le terrain miné. Je croise les bras devant ma poitrine comme bouclier. « Si je vous ai demandé de venir, c'est parce que j'ai une nouvelle à vous apprendre. Une nouvelle grave. Gabriel est mort. » Je laisse retomber les bras le long de mon corps et hausse les sourcils. Bah voyons. « Et ce n'est ni une supercherie, ni un mensonge, je ne jouerai plus jamais à cela avec vous tous. » Le reste de son discours, je ne l'entends même pas. Pourquoi est-ce que, étrangement, je ne suis pas surprise ? Pourquoi est-ce que, au plus profond de moi, je m'attendais à une chose pareille, aussi terrible soit-elle ? Pourquoi est-ce que ça ne me donne même pas envie de pleurer, hein ? Je serre les dents, les poings et tente de contrôler ma respiration. Mais la colère déborde en moi, j'ai envie de frapper quelqu'un. Je laisse Sévan finir son discours sans ciller. Mais lorsque les dernières paroles sortent de sa bouche, je ne peux pas m'empêcher d'exploser.  « Tu es en train de nous dire, Sévan, qu'après nous avoir servi des tactiques foireuses en simulant sa mort, qu'après nous avoir fait du mal à tous, qu'après avoir envoyé mon frère jumeau à la mort, il a décidé que la meilleure des excuses, et la meilleure des solutions, c'était se suicider et nous abandonner comme le lâche qu'il a toujours été? » Je reste impassible en prononçant ces mots, mais mes bras ont repris place devant ma poitrine. La haine peut se sentir dans ma voix, et a jeté un froid sur Saint James. Je ne sais pas s'ils savent tous que Gabriel était mon oncle. S'ils ne le savent pas, il doivent se demander pourquoi je prends les choses de manière si personnelle. Mais je m'en fous. Les mots dépassent peut-être mes pensées, mais il l'a bien mérité.  « Bien. Vous voulez que je vous dise ce que j'en pense, moi? Bon débarras. » C'est dur, mais le sang qui tape contre mes tempes rend mes paroles hargneuses.

916 mots (en plus de 14 heures) + 30 points à la résistance.
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Invité
Invité
Portus
Hominum revelio
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Une réunion à St James … Vitaly les évite toujours. Pourtant, cette fois, Sévan s'est fait insistant. Et à Vitaly de chercher une explication logique à tout ce traquenard. Il a beau être un résistant, il tient à sa couverture plus que quiconque. Et malgré tout, certains ignorent même jusqu'à son double jeu. Peut-être même tous, au final. Si ce n'est Gabriel et son bras droit, qui dos droit fixe l'assistance d'un air morne. Ou encore … Rayleigh. Le régulateur pince les lèvres, songeant pour la énième fois à ce jour au trois balais. Dire qu'il lui avait tout raconté, il en est encore à se demander pourquoi il a fait ça. Sévan lui donne l'impression d'être un pantin désarticulé, bavant ses lexies d'un air automatique. Certes, son petit discours semble sincère. Mais ça, il le savent tous. Le veuf sait pertinemment qu'ils ne sont pas là pour l'entendre énumérer toutes leurs bonnes actions. Et c'est d'un air neutre, nonchalamment appuyé au mur à la gauche du grand brun, qu'il attend. Bras croisés, faciès insondable.
Et puis. Tout prend un sens. Un sens morbide. Le premier réflexe de Vitaly, c'est de lâcher un rire sans joie. Mort, hein ? Encore ? L'ours sur pattes lève les yeux au ciel.
« - Et ce n'est ni une supercherie, ni un mensonge, je ne jouerai plus jamais à cela avec vous tous. Assure-t-il alors, tournant le menton vers chaque sorcier présent.

Et c'est là qu'il comprend. Vitaly fronce les sourcils, étudiant avec application l'expression de Sévan. Pour une raison qu'il ignore, et depuis quelques temps, le veuf a un don tout particulier pour griller les menteurs. Et son instinct lui hurle que cette fois, c'est la bonne. Triste pensée que voilà. Mais étrangement, le sorcier se sent vide. Ni en colère, ni accablé. Non, simplement vidé et lassé.
- Je ne vous mentirai plus, ne vous cacherai rien. Gabriel s'est suicidé il y a de cela deux jours, vous vous doutez certainement de ce qui l'a poussé à le faire, ainsi je ne m'étendrai pas en explications. Je sais qu'il vous a déçus, ces derniers temps. Étant son bras droit, suivant ses ordres, je vous ai certainement déçus, moi aussi, et je m'en excuse. Le fait est que malgré tout, il nous a tous rassemblés ici. Malgré tout, il nous guidait du mieux qu'il pouvait et à présent, il n'est plus là pour le faire. Nous ne pouvons agir sans une personne pour maintenir la cohésion, nous ne pouvons nous permettre de poursuivre sans que quelqu'un ne remplace Gabriel.  
Silence.
- J'assumerai cette fonction, si vous le souhaitez. Termine-t-il enfin, la mine sombre.  
Et au brun d'ouvrir ses lippes charnues, prêt à rétorquer sa réplique bien sentie. Mais c'est à Alexie de le faire à sa place. Etrangement, cette brune qu'il n'a jamais vraiment remarqué explose dans le petit espace du salon à la mine pittoresque. Et c'est avec amertume qu'elle cloue le bec de toute l'assistance. Elle se consume, enrage et crache ses quatre vérités, avant d'achever par un tragique :  
- Bien. Vous voulez que je vous dise ce que j'en pense, moi? Bon débarras.

Haussement de sourcils. Bien, ça, c'est fait.  
Et le connard imbu se permet même de lâcher un petit sifflement admiratif, s'attirant sûrement quelques regards. Et c'est en prenant cet état de fait en compte qu'il lève ses iris émeraudes, avisant les curieux et soupirant.  
- Malheureusement, je me vois obligé de lui donner presque raison. Lâche Vitaly d'un ton neutre. Gabriel a organisé toute une histoire abracadabrante. Ça aurait été utile, si seulement il n'avait pas décidé de nous laisser tomber. Et sincèrement, pour ma part, j'ai envie de dire qu'il l'a fait bien avant son suicide. Il nous avait déjà lâché avant même de s'en rendre compte. Et le tout énuméré d'une traite, sans la moindre émotion. A croire qu'il est incapable de se montrer touché par quoi que ce soit.  
-Le tout est de savoir si tu serais prêt à réellement prendre sa place. Ajoute-t-il en sondant Sévan. Qui nous dit que tu ne craqueras pas ? Qui nous dit que personne ici ne lâchera l'affaire ? Gabriel a brisé notre patience. » Cette fois, le timbre de sa voix se fait plus pressant, plus inquisiteur. Oui, et tant qu'on y est, toute cette mascarade a-t-elle une véritable raison d'exister ?
728 mots. ( 4H) + 360 points à la résistance.


Dernière édition par Vitaly S. St John le Mer 23 Avr - 8:42, édité 1 fois
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Harry Potter
THE WANTED
Like the wind
Harry Potter
Portus
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Hominum revelio
⚡ Registration : 22/05/2013
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⚡ Fizwizbiz : 1065
⚡ Âge du personnage : cent ? ah non, bientôt vingt ans, seulement.
⚡ Nature du sang : pur sang-mêlé.
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Harry passa mécaniquement une main sur sa cicatrice, accablé non par la nouvelle mais… par la réaction de cette part indicible de lui-même que dominait son vieil ennemi. Les lèvres clouées par les commentaires amers d’Alexis, le jeune homme sentait le sang lui battre aux tempes tandis que l’Autre se réjouissait de l’atmosphère lourde de tensions qui régnait autour de lui. « Vois-tu, Potter, où vous mènent cet étalage de bons sentiments sur lesquels vous ne cessez de vous appuyer ? Amour, confiance, autant d’idéaux que le moindre faux pas suffit à bafouer. Et que vous reste-t-il ensuite ? Amertume, division, rancœur... votre soi-disant force n’est rien d’autre que votre faiblesse, vos simili-héros chutent tôt ou tard de leur piédestal pour mourir dans l’indifférence et la haine. Les vainqueurs ne s'encombrent pas de toutes ces sensibleries, ils ont un objectif que rien ne peut entraver : le pouvoir. » Il ferma un instant les yeux en tentant de mettre à profit les bribes de connaissances d’occlumencie qu’il avait conservées, en vain – le monstre en lui jubilait encore de ce nouveau coup dur pour la résistance, et l’autre… se laissait peu à peu déborder par le dégoût. « Je suis d’accord sur un point : c’était un départ lâche et égoïste et on a tous des raisons d’être en colère…. » Il ne put contenir un sourire désabusé. « Mais j’vous cache pas que vos discours me débectent. ‘Vos héros tombent tôt ou tard de leur piédestal pour mourir dans l’indifférence générale’… », répéta-t-il machinalement, les yeux fixés sur la tapisserie qui recouvrait le mur opposé. « C’était c’que disait Voldemort et il avait foutrement raison. Avec des alliés prêts à danser sur la tombe de ceux qui ont faibli, on n’a plus franchement besoin d’ennemis. » Il se sentait étranger dans cette pièce, tout autant que lors de l’annonce de la survie de Gabriel. Etranger dans une assemblée d’amis devenus juges, de la même façon que la communauté sorcière l’avait porté aux nues puis piétiné, à ses heures. En temps normal il aurait gardé ses pensées pour lui – au moins par respect pour leur colère légitime. Non, il ne cautionnait pas le suicide de Gabriel ; son geste ultime ne laisserait dans la mémoire collective que le souvenir de ses erreurs, tandis que ses succès seraient définitivement oubliés. Mais les mots lui avaient échappé, dénonçant une vérité qu’il aurait préféré garder pour lui. Fallait dire qu’il connaissait intimement la solitude, les remords et l’envie d’abandonner qui avaient sans doute été les principaux compagnons de l’ancien leader sur la fin. Bon retour à la maison, Saint Potter le Martyr, ricana la voix familière qui avait fait – et faisait encore – de sa vie un enfer. Vous avez bâti votre propre bucher en prenant part à cette pathétique mutinerie, et vous finirez tous immolés par vos propres reproches. Quelle fin glorieuse… Il chercha le regard de Sévan. « Si tu te sens prêt à être soutenu aujourd’hui, haï demain et pointé du doigt en tant que responsable de tous les sacrifices qu’implique la guerre… En ce qui me concerne, j’ai rien contre. » Pour lui, c’était à ça que se résumait le rôle de leader. L’utopie du grand sorcier infaillible n’était que du vent : après tant d’années à se battre, il ne restait qu’une bouchée d’hommes et de femmes brisés, qui tentaient tant bien que mal de porter leur fardeau aussi loin que possible avant de passer le flambeau.

577, moins de 2h + 420 points à la résistance


Dernière édition par Harry J. Potter le Mer 23 Avr - 2:51, édité 1 fois
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Neville Londubat
WIZARD
it's a kind of magic
Neville Londubat
Portus
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Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas mit les pieds dans le quartier général de la résistance. Revenir en ce lieu n'était pas facile, cela lui rappelait trop de souvenir. Des souvenirs d'avant, de quand ils pensaient tous que les gentils gagneraient à la fin. Mais ils n'étaient plus au temps de l'armée de Dumbledore. Ils n'étaient plus des gamins qui jouaient à faire la guerre sans vraiment se rendre compte des conséquences. Ils avaient tous vu des gens mourir et certains d'entre eux avait tué des mangemorts de leurs mains. Pourtant l'avis général était plutôt pacifiste. La plupart espérait que la guerre se réglerait sans moindre mal. Ils privilégiaient les petites opérations préparées et exécutées dans l'ombre. Qui dans cette pièce serait prêt à agir de front contre l’ennemi ? Assis au fond de la salle, il scrutait en silence les visages des personnes présentes. Ils n'avait pas dit bonjour, il n'avait pas voulu se faire remarquer. À l'opposé était Harry, à qui il n'avait pas pu parler depuis sa rencontre avec l'imposteur. Il aurait pourtant aimé lui parler de toute ce qui était arrivé. Il ferait mieux de savoir que des mangemorts s'amusaient à prendre son apparence.

Ce fut Sevan Blackadder qui prit en charge la réunion. Ils avaient tous étés rassemblés ici, mais personne ne savait bien pourquoi. La situation semblait grave, alors ils étaient tous venus. Même si la plupart se sentaient certainement concernés, quelques uns ne semblaient montrer qu'une légère curiosité pour tout ce mystère que l'on faisait. Neville quant à lui préférait se considérer comme un simple observateur. Cela faisait bien longtemps que son rôle était réduit à cela dans cette résistance. Lui qui en avait été l'un des membres fort à l'époque de la première guerre... Tout cela était bien loin désormais...

Sevan débuta son discours et plus il parlait, plus la tension montait. Chacun commençait à deviner ce qui était arrivé.  « Gabriel est mort. » Un silence... puis les murmures. Neville aurait voulu dire que la nouvelle le laissait indifférent, mais la vérité était qu'il ressentait un mélange de surprise, de tristesse et de profonde déception. Il regrettait le choix qu'avait fait cet homme de mourir, mais il était également déçu que le chef de la résistance ait été assez faible pour agir de la sorte. « Nous ne pouvons agir sans une personne pour maintenir la cohésion, nous ne pouvons nous permettre de poursuivre sans que quelqu'un ne remplace Gabriel. » Et qui va s'en charger ? Toi j'imagine... « J'assumerai cette fonction, si vous le souhaitez. » Bingo. Et puis une étrange tension s'empara de la salle. C'était comme si chacun ne pouvait se retenir de parler plus longtemps. Des gens se levaient les uns après les autres, disant à haute voix ce qu'il n'avaient pu que penser jusqu'à maintenant. Et même si certains se taisaient, on voyait sur leur visage qu'ils approuvaient ce qui se disait. Harry se leva à son tour. Il avait l'air affaiblit et ne semblait être plus que l'ombre de lui même. Ils étaient tous pathétiques... « Le problème ici c'est que tout le monde manque de couilles. » Avait-il bu ce soir là ? Sûrement, mais pas assez pour que ça se remarque. Suffisamment en tout cas pour le désinhiber. Il se leva, prêt à leur dire enfin à tous ce qu'il pensait de leur pathétique petit groupe de hippies. « Vous pensez que votre leader était lâche ? Et vous qu'êtes vous donc ? Tapis dans votre manoir, osant à peine dire que vous êtes contre les mangemorts dès que vous sortez das la rue... C'est pas la résistance ici. On résiste rien du tout. On se contente de voir comment ça se passe en ne faisant rien. » Il avait peut être été dur, mais un poids avait quitté sa poitrine.

640 mots posté en moins de 4h ; + 360 points à la résistance.
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D. Alexis Hoover
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D. Alexis Hoover
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don't lie to me

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J'ai été dure et je crois que tout le monde dans la pièce le sait. Un silence s'est emparé de la salle, jusqu'à ce que l'un des agents-doubles du ministère, Vitaly St John, décide de prendre la parole pour appuyer mes paroles. Je suis fière de ne pas être la seule à penser ça, et d'avoir dit franchement tout haut ce que beaucoup d'entre nous pensaient tout bas. Mais alors que je pense que tout le monde va dans le même sens que moi, c'est Harry qui prend la parole pour donner son point de vue. Un point de vue que je n'apprécie qu'à moitié. « Mais j’vous cache pas que vos discours me débectent. ‘Vos héros tombent tôt ou tard de leur piédestal pour mourir dans l’indifférence générale’…C’était c’que disait Voldemort et il avait foutrement raison. Avec des alliés prêts à danser sur la tombe de ceux qui ont faibli, on n’a plus franchement besoin d’ennemis. » Génial, maintenant il se met à citer ce sacro-saint le seigneur des ténèbres. Je suis encore plus en colère après ces paroles. Je crois qu'il ne comprend pas ce que nous voulons dire. Neville en rajoute une couche avec son discours sur la lâcheté, et je crispe tellement la mâchoire que j'en ai mal jusqu'à la tête. Ses dernières paroles finissent de m'enflammer et je fais un pas vers mes deux anciens camarades pour leur exposer ce que je ressens. J'ai du mal à comprendre cette fougue qui s'empare de moi. Je suis connue pour être la médiatrice, d'habitude, le petit agneau. Mais trop c'est trop, et j'ai trop de colère en moi pour ne pas la laisser exploser. « Harry, j'ai beau comprendre ce que tu dis et comprendre pourquoi tu le penses, je ne peux décemment pas être d'accord avec toi. Nous avons tous nos raisons d'être en colère contre Gabriel. Je ne remets pas en cause ce qu'il a fait avant, je remets en cause son courage ces derniers temps et l'accuse de ne pas tenir ses promesses. Je pense que je ne suis pas la seule ici. » Je pointe un doigt accusateur sur la porte du bureau que Gabriel occupait autrefois. « Il y a une semaine, il est venu me voir et m'a assuré qu'il serait à mes côtés pour surmonter tout ça, à surmonter la mort d'Aleks. Pas seulement en tant que leader, mais en tant qu'homme. Aujourd'hui, on voit le résultat. Et tu veux que j'aille le remercier pour ça? Oui, Gabriel a fait de belles choses pour nous, mais il nous a fait plus de mal que de bien ces derniers temps, et c'est normal qu'on pointe ça du doigt après un acte pareil. » Puis, encore plus hargneuse, presque plus moi-même, j'ajoute. « Tu sais, j'aurais été exactement comme ça avec toi si je t'avais croisé après ta fuite inexpliquée d'après la guerre. Toi aussi tu es parti, tu nous as abandonnés, et il a fallu que nous allions te chercher. Tu ne connaissais pas Gabriel aussi bien que nous alors quand bien même tu penses être un bon leader, je ne te donnerai pas ma confiance. Je ne te la donnerai plus. J'en ai marre des lâches. » Puis, je me tourne vers Neville, ma voix plus aiguë que d'habitude, transformée par la déception et la rage. « On ne fait rien, hein, Londubat. On ne fait rien, on se terre dans notre manoir? Bah tiens, je te donne ma place si t'en veux, on verra si t'en feras plus. Tu sais pas ce que c'est de sortir masqué tout le temps, ou de rester cloîtré dans ce manoir de malheur parce que sinon c'est la mort assurée. Je te rappelle qu'ici, on coordonne tous les résistants d'Angleterre, qu'on prévoir nos actions et que nombre d'entre nous sont absents de cette réunion parce qu'ils SONT sur le terrain. Tu n'as pas le droit de dire que nous ne faisons rien alors que mon frère est mort il y a quelques semaines parce que nous nous sommes infiltrés directement chez ces connards de mangemorts. Tu n'as pas le droit. Tu vois le soleil tous les jours, toi. » La mémoire d'Aleksander peut-être elle encore plus salie qu'aujourd'hui? Je ne sais pas. Mais j'ai envie de quitter cet endroit, au plus vite.

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Siane Callaghan
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Siane Callaghan
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don't lie to me
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Siane noua ses cheveux en une queue de cheval et attrapa sa baguette qu'elle glissa dans la poche arrière de son jean. Un geste qui lui aurait très certainement valu un sermon de la part d'Alastor Maugrey, mais l'auror n'était plus là pour faire la moindre remarque désormais. Elle sortit de sa chambre et prit la direction du salon où Sévan leur avait tous demandé de venir. En pénétrant dans la pièce, elle constata que d'autres s'y trouvaient déjà et alla s'asseoir sur l'accoudoir d'un fauteuil, attendant que les festivités commencent. Lorsque l'ancien auror prit la parole, elle laissa échapper un léger soupir, se demandant ce que ce discours cachait. Il ne les avait pas fait venir ici pour des paroles d'encouragement, n'est-ce pas ? Snape et elle avaient prévu de continuer à travailler sur leurs recherches, une chose qui ne l'enthousiasmait pas toujours, mais c'était bien plus important que n'importe lequel des discours. Elle était impatiente de retourner à la tâche, ils avançaient plutôt bien malgré leurs nombreuses différences et les remarques désagréables de son ancien professeur. Guère concentrée sur les paroles de Sévan, elle releva cependant brusquement la tête lorsque les mots « Gabriel est mort » franchirent la barrière de ses lèvres. C'était encore un de leur plan foireux ? Non parce que l'ancienne Gryffondor en avait soupé, de toutes ces conneries. Elle s'apprêta à faire une remarque désagréable lorsque le jeune homme leur assura que c'était la vérité. Qu'il s'était suicidé. Une grimace de dégoût s'afficha sur les traits de la jeune femme. Le suicide, elle avait cet acte en horreur. C'était lâche, irresponsable, égoïste. Il acheva son petit discours en leur demandant s'ils étaient prêts à le voir prendre la tête de la Résistance et Siane ouvrit la bouche pour s'exprimer, mais Alexis fut plus rapide, exprimant ce que la Gryffondor pensait déjà.  Mais ses paroles furent vite suivies par d'autres, d'Harry et de Neville. Ces dernières allumèrent un brasier de colère dans les entrailles de la jeune femme, et son amie répliqua avec cette nouvelle hargne qui semblait l'habiter.
Tous étaient en colère, perdus. Ces sentiments, Siane les éprouvait également. Les mots lui brûlaient la langue et si elle tentait de les contenir, cela ne s'avéra pas efficace très longtemps. « On est là pour quoi ? Décider de si oui ou non, Sévan sera un bon chef, ou pour nous balancer des horreurs à la figure ? On a l'air de quoi, franchement ? » siffla-t-elle d'un air mauvais. La jeune femme se releva, balayant l'assistance d'un regard noir. « Gabriel a merdé, à plusieurs reprises, ça ne nous a pas empêchés de le suivre. On en paye les conséquences, maintenant. Aleksander a payé. Maintenant, on passe à autre chose. On se fiche pas mal de qui était où, à quel moment, Alexis. L'important c'est qu'aujourd'hui, on est tous là, et on veut lutter contre la même chose. Neville, tu penses qu'on ne fait rien ? Qu'est-ce que tu fais ici, alors ? Si tu crois que notre cause est vaine, rentre chez toi, personne ne te retient, » poursuivit-elle d'un ton dur. Elle s'écarta du fauteuil sur lequel elle s'était assise pour se planter en face de tous, une rage sourde grondait en elle, menaçant d'exploser d'un moment à l'autre.
« Putain, on est quoi là ? Une bande de guignoles qui préfèrent se tirer dans les pattes, ou des adultes qui ont décidé de se battre pour ce qui est juste en ce monde ? On n'a pas suffisamment souffert ? On n'a pas suffisamment perdu ? Gabriel a décidé d'abandonner, grand bien lui en fasse, son sort ne m'intéresse pas, de toute façon le notre ne lui important pas beaucoup non plus de toute évidence. Mais ces types qui sont au gouvernement, ils m'ont tout pris. Ma famille, ma liberté, tout, gronda-t-elle d'une voix tremblante. J'm'arrêterai pas tant que justice ne sera pas faite. Sévan veut la même chose, bien, je le suivrai. Alors le prochain qui a une remarque désobligeante à faire, il peut se la garder pour lorsque ça paraîtra plus important que la décision que l'on doit prendre aujourd'hui, tous ensemble. » Elle n'avait pas envie de tous les voir s'engueuler. Elle ne voulait pas voir Alexis en colère, la peine sur son visage était suffisamment douloureuse à observer, ces derniers temps. Elle ne voulait pas que les personnes qu'elle considérait comme sa famille se déchirent parce qu'un lâche avait décidé de les laisser se débrouiller, après leur avoir gonflé le cœur d'espoirs.


756 mots en moins de 2h • + 420 points à la résistance.
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Severus T. Snape
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Severus T. Snape
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Intrigue — Don’t lie to me


Résistance !


Si les lieux avaient changé, l’atmosphère était toujours la même. Glaciale, oppressante, électrique. Tapi dans l’ombre de la pièce aux murs fragiles et décrépis, Severus vit tous ces jeunes se placer dos à lui. Ils ne l’avaient pas remarqué, sans doute trop préoccupés par les raisons de ce rassemblement de toute la Résistance. Sévan Blackadder leur faisait face, digne, presque résigné. Les onyx de Snape le fixèrent plus ardemment que tous les autres. Il n’avait jamais été perçu comme un meneur, comme un leader. Personne n’avait cru en son réel potentiel, souvent tourné en dérision. Cependant, en cet instant presque solennel, c’était lui qui leur faisait face. C’était bien lui qui prenait les devants, qui se détachait du groupe pour porter le lourd poids du meneur. Avait-il les épaules assez larges et assez fortes pour assumer une telle mission ? Le nez de Severus se plissa légèrement. Lui connaissait la réponse, le maître des potions, l’ancien mangemort, l’ancien bras droit de Voldemort connaissait la réponse. Mais qu’en était-il de tous ces jeunes assoiffés de victoire et gavés par les défaites et les pertes ? « Mais vous vous en doutez bien, je ne suis pas ici pour vous servir un discours d'encouragement. Vous n'en avez pas besoin, votre volonté est suffisante. Si je vous ai demandé de venir, c'est parce que j'ai une nouvelle à vous apprendre. Une nouvelle grave. Gabriel est mort. »  Les respirations restèrent bloquées quelques instants, l’instant semblait éternel. Les membres de cette réunion secrète semblaient dubitatifs – du moins plus prompts à croire que l’aveu d’une mauvaise blague allait bien vite arriver. Sévan garda alors le silence, signifiant que la Vérité venait d’éclater. Severus ne bougea pas, seul son regard se perdait sur ses anciens élèves présents ici. Il s’attendait à une réaction, à un mot, à un éclat de chagrin. Cependant, rien. Le silence était total, complet, oppressant. Que se serait-il passé si des décennies plus tôt, j’avais annoncé à la Résistance la mort d’Albus ? Severus fronça les sourcils, persuadé que cette apathie ambiante ne serait pas arrivée à cette époque. Était-ce alors ça le problème de cette nouvelle vague ? Avaient-ils aussi peu de considération pour leur meneur pour ne pas laisser éclater leurs émotions ? Ce serait bien trop facile pour Severus comme explication. Merlin seul savait à quel point il abhorrait la facilité. Tous ses anciens élèves avaient vécu la deuxième guerre, l'effondrement de ce lieu chéri et protecteur qu’était Poudlard. Avaient-ils également vécu – à un âge aussi précoce – l’éclatement de leurs profondes illusions d’enfants ? Severus se demandait alors si ce face-à-face trop rapide avec la cruauté de l’Homme ne les avait pas poussés à être aussi méfiants, aussi détachés de la valeur de la Vie. « Gabriel s'est suicidé il y a de cela deux jours, vous vous doutez certainement de ce qui l'a poussé à le faire, ainsi je ne m'étendrai pas en explications.» Suicidé. Le mot venait d’être lâché, et imprégna l’esprit de l’ancien maître des cachots. Il avait rencontré Etherington il y a quelques semaines, et... l’impression n’avait été guère bonne. Désabusé, désorienté, démobilisé. C’étaient tous ces adjectifs qui lui venaient pour décrire ce leader à peine pleuré. Le suicide était une décision que Severus ne pouvait juger. Qui pour le faire ? Néanmoins, c’était un choix qui allait avoir de si lourdes conséquences pour ces jeunes gens. Si la Mort en tant que telle ne les effrayait plus, ne les touchait plus, les circonstances de celle-ci pourraient-elles alors, enfin, percer cette carapace qu’ils ont mis tant d’énergie à endurcir ? « J'assumerai cette fonction, si vous le souhaitez. » Severus leva un peu le visage. Son menton anguleux était orienté vers le regard perdu du jeune Sévan. Assumer. Si le maître en potions avait été homme à sourire, alors peut-être ce soir l’aurait-il fait. Sévan avait toujours été décrit comme un suiveur, un mouton dans un troupeau pour les amateurs de métaphores peu amènes. En ce jour noir et de deuil, il ressortait du palabre de l’ancien Serdaigle une puissance mêlée à une appréhension juvénile qui inauguraient bien de bonnes choses pour Severus.

En était-il de même pour les autres jeunes adultes présents ici ? Snape avait bien du mal à croire que la guerre pour accéder au pouvoir allait semer un peu plus la zizanie entre eux. Il reconnut assise sur un fauteuil la tête de pioche qu’était Siane. Allait-elle se poser en meneuse ? Si sa langue était bien pendue, elle ne l’était jamais inutilement – sauf en cours de potions cela va de soi. Alors non, ce ne serait pas elle qui voudrait accéder à ce poste à responsabilités. Drago Malefoy peut-être ? Severus plissa ses yeux pour observer les réactions de son filleul. Sa pâleur de porcelaine était de plus en plus flagrante pour ce parrain bouffé par les remords d’être parti si loin et si longtemps. Malefoy un meneur ? Aussi attaché que Severus l’était à Drago, il n’en était pas moins clairvoyant. Ce dernier était bien trop jeune pour être le leader. Puis il voulait se détacher du fantôme de ce paternel qui, pendant toute sa vie, avait cherché à mener les autres, au risque de se perdre lui-même. Alors non, pas Drago. Personne n’allait alors réagir pour souhaiter devenir le nouveau chef à la place de Sévan ? « Tu es en train de nous dire, Sévan, qu'après nous avoir servi des tactiques foireuses en simulant sa mort, qu'après nous avoir fait du mal à tous, qu'après avoir envoyé mon frère jumeau à la mort, il a décidé que la meilleure des excuses, et la meilleure des solutions, c'était se suicider et nous abandonner comme le lâche qu'il a toujours été? » L’âpreté des propos de la jeune Alexis sortit Severus de ses profonds calculs de pouvoir. Elle semblait sur le point d’imploser. Il est vrai que la dernière manœuvre – grotesque et stupide – visant à se faire passer pour mort avait été un échec cuisant. Severus comprit que la Résistance n’avait pas digéré cette douce folie. Gabriel avait alors sans doute commis sa première impardonnable erreur. « Bien. Vous voulez que je vous dise ce que j'en pense, moi ? Bon débarras. » Le franc-parler de Alexis Hoover n’était plus à démontrer, et Severus la reconnut tout de suite. Elle n’avait pas changé, elle était toujours cette jolie jeune fille, qui cachait en elle une force et une agressivité mordante qu’elle savait utiliser à bon escient. Le regard aiguisé de Severus se perdit encore sur cette minuscule foule qui s’était formée autour de Blackadder. Qui allait prendre la parole pour honorer la mémoire de cet Etherington ? Toujours personne ? « Qui nous dit que tu ne craqueras pas ? Qui nous dit que personne ici ne lâchera l'affaire ? Gabriel a brisé notre patience. » Toujours personne. La voix inquisitrice venait d’un jeune homme aux traits fatigués, et à la mâchoire marquée. Vitaly St John. Severus se targuait souvent d’avoir une excellente mémoire, et cette fois-là encore, il ne fut pas déçu. Il l’avait eu en élève, comme tous les garçons et filles présents ici. Néanmoins, le souvenir de cet énième élève s’était quelque peu effacé dans l’esprit de Severus. Son manque de patience par contre, venait d’être révélé au grand jour. Pour la première fois depuis le début de cette réunion, Severus eut envie de prendre la parole. Il fallait que tous ici copinent avec la patience. Il fallait qu’ils oublient la rapidité, la constance. Il fallait qu’ils apprennent à vivre avec l’inconstance, avec la persévérance. Ce n’est que ainsi que les journées paraitront moins longues. Ce n’est que grâce à cette résolution d’adulte qu’ils auront acquise que les résultats ne seront plus affreusement douloureux à attendre. Severus avait appris à vivre avec Patience. Elle habitait ses longues nuits à attendre un hibou de Albus. Elle occupait son lit froid lorsque les missions de son mentor l’avaient mené si loin de Poudlard. Patience, mes enfants, patience.

Un mouvement attira le regard de Snape. Son nez se retroussa lorsqu’il vit les cheveux ébouriffés de l’ancien leader, lorsqu’il vit ses yeux verts sombrer dans les limbes de son cerveau malade. Un pique heurta le cœur du Serpentard. Est-ce qu’il l’entendait ? Est-ce que Harry avait à cet instant cette Voix en lui ? Les membres de Severus le chatouillaient affreusement, il voulait aller poser la question à Potter. Il voulait pointer directement sa baguette sur son esprit fatigué pour commencer les cours. Cependant, ce n’était pas le lieu ni le moment. Qui était au courant ? À part Malefoy – Merlin seul sait pourquoi – qui était au courant des divagations ténébreuses de Potter ? Personne. Alors Severus garda la même position, reculée et presque réconfortante. Il était trop tôt pour se mettre à découvert. « Je suis d’accord sur un point : c’était un départ lâche et égoïste et on a tous des raisons d’être en colère…. Mais j’vous cache pas que vos discours me débectent. ‘Vos héros tombent tôt ou tard de leur piédestal pour mourir dans l’indifférence générale’… » Severus ne pouvait plus douter. Ce sourire désabusé, cette dernière phrase caustique, Potter n’était pas libre aujourd’hui. Il était là. Pourtant, l’ancien professeur savait que Potter était alors le mieux placé pour parler. Si Alexis, Vitaly ou encore Malefoy pouvait parler de leur leadership, Potter en était l’incarnation même. Il avait été ce meneur, ce héros que tous les sorciers avaient galvanisé, avaient élevé au rang de divinité. Il avait été... avait été. C’était bien ce que Potter disait. Il avait été élevé au rang de héros, et la chute n’en était que plus difficile. À la blancheur de sa peau, à son corps maigre, Severus voyait le prix de cette chute, marqué au fer rouge sur le corps de Potter. « C’était c’que disait Voldemort et il avait foutrement raison. Avec des alliés prêts à danser sur la tombe de ceux qui ont faibli, on n’a plus franchement besoin d’ennemis. » La puissance de ces mots tétanisa l’assemblée toute entière. Si auparavant, c’était plutôt Granger qui prenait la parole pour les deux autres zigotos, aujourd’hui Potter s’en sentait la force. Il voulait leur cracher à la figure que tourner le dos à celui qui a courbé l’échine une fois était aussi indigne que le comportement de leurs ennemis. C’était ce à quoi Severus avait pensé quelques minutes plutôt. Personne pour pleurer Etherington. Ce lâche qui avait pourtant mis sa vie dans la balance, pour sauver les leurs. « Si tu te sens prêt à être soutenu aujourd’hui, haï demain et pointé du doigt en tant que responsable de tous les sacrifices qu’implique la guerre… En ce qui me concerne, j’ai rien contre. » La respiration de Severus fut bien plus bruyante lorsqu’il entendit cet accord tacite entre Potter et Sévan. L’ancien héros mettait en garde celui qui allait en devenir un. Quelques heures, quelques mois... maximum. Après ce serait un autre. Es-tu prêt pour cela Sévan ? Es-tu prêt à passer de l’ombre à la lumière, pour finir par être aveuglée par le manque de reconnaissance au moindre échec, à la moindre fêlure ? Les doigts de Severus se crispèrent sur ses jambes, mais il tint bon. Ce n’était toujours pas le moment. Pas encore.

« Le problème ici c'est que tout le monde manque de couilles. » Comme un seul homme, toutes les têtes tournèrent vers la provenance de ce mot disgracieux. Severus fut sans doute le premier étonné. Londubat. Il ne l’avait pas vu depuis plus d’un an et demi maintenant. Avait-il tant changé ? Il avait été cru dans ses propos, lui le Gryffondor un peu endimanché et gauche qui avait été longtemps considéré – à tort – comme un idiot. « Vous pensez que votre leader était lâche ? Et vous qu'êtes vous donc ? Tapis dans votre manoir, osant à peine dire que vous êtes contre les mangemorts dès que vous sortez dans la rue... C'est pas la résistance ici. On résiste rien du tout. On se contente de voir comment ça se passe en ne faisant rien. » Londubat – aussi étrange cela soit pour Severus de l’admettre – venait de pointer une partie du problème. Bien évidemment, Severus ne croyait pas connaître les fondements des disjonctions de cette Résistance qu’il ne connaissait pas. Il connaissait les personnalités, il connaissait les membres mais... la Résistance ne doit pas être un agglomérat de personnalités. Il doit être un tout. Il fallait que ces jeunes oublient leur individualité pour se jeter corps et âme dans la pluralité. Se jeter. Dans cette chute effrénée, Severus avait tant perdu. Pouvait-il les molester de repousser ce moment fatidique où ils devraient, tous, mettre leur vie entre parenthèses pour le bien de milliers d’autres ? « Tu sais, j'aurais été exactement comme ça avec toi si je t'avais croisé après ta fuite inexpliquée d'après la guerre. Toi aussi tu es parti, tu nous as abandonnés, et il a fallu que nous allions te chercher. Tu ne connaissais pas Gabriel aussi bien que nous alors quand bien même tu penses être un bon leader, je ne te donnerai pas ma confiance. Je ne te la donnerai plus. J'en ai marre des lâches. » La pente qu’ils empruntaient n’était pas la bonne. À quoi bon partir dans de telles considérations ? Pourquoi revenir sur ce passé qui était derrière eux à présent ? Severus était sur le point de prendre la parole. L’appréhension de se mettre de nouveau en lumière tiraillait ses entrailles, mais ses anciens élèves n’avaient pas à le savoir. Ils n’avaient pas à comprendre que pour la deuxième fois de sa vie, Snape allait mettre tout son savoir à la disposition d’une cause en laquelle il ne... il ne pensait plus croire. J’en ai marre des lâches. La jeune Alexis n’avait pas mâché ses mots. Elle avait regardé Potter droit dans les yeux, et lui avait craché les pires remarques. Severus connaissait Potter. Oh évidemment, ni l’un ni l’autre ne voulait l’admettre mais ils n’étaient pas aussi dissemblables qu’ils voulaient le croire. Qu’ils appréciaient de le croire. Alors le maître en potions savait qu’à cet instant, Potter avait été heurté par ces mots. Considéré encore une lâche, Harry pourrait d’un instant à l’autre décider encore une fois de partir, de fuir, de quitter ces lieux aux souvenirs si récents qu’ils en deviennent intolérables. « Tu n'as pas le droit. Tu vois le soleil tous les jours, toi. » Toi, tu fais ça. Moi je fais ci. Ce n’était pas en parlant de tout ça que les tensions allaient s’apaiser. Bien au contraire, ils allaient exacerber leurs plus profondes rancœurs. Dans un groupe menant de front une telle guerre, les tensions sont toujours présentes. Si tout est lisse, tout est dit sans peur, alors c’est qu’il y a un souci quelque part. C’est que les membres ne sont pas de fortes têtes, et qu’avec des poltrons, on n’arrive à rien. Cependant, Severus pensait que se jeter à la figure tout ça n’avait aucune utilité. Avaient-ils réellement envie de rompre cette harmonie tenue ? « Putain, on est quoi là ? Une bande de guignols qui préfèrent se tirer dans les pattes, ou des adultes qui ont décidé de se battre pour ce qui est juste en ce monde ? On n'a pas suffisamment souffert ? On n'a pas suffisamment perdu ? Gabriel a décidé d'abandonner, grand bien lui en fasse, son sort ne m'intéresse pas, de toute façon le notre ne lui important pas beaucoup non plus de toute évidence. Mais ces types qui sont au gouvernement, ils m'ont tout pris. Ma famille, ma liberté, tout. J'm'arrêterai pas tant que justice ne sera pas faite. Sévan veut la même chose, bien, je le suivrai. Alors le prochain qui a une remarque désobligeante à faire, il peut se la garder pour lorsque ça paraîtra plus important que la décision que l'on doit prendre aujourd'hui, tous ensemble. » Cette fois-ci, Severus ne parvint pas à réprimer un petit sourire. Bien évidemment, il fallait que ce soit elle, Siane Callaghan qui éclate en premier. Elle tentait d’apaiser les esprits. Bien sûr, son ton grondant, son air passablement agacé n’étaient sans doute pas les meilleurs vecteurs pour faire passer le message, mais il était là. Le message de cohésion. Ce message d’union que Severus attendait depuis le début. Ce dernier passa une main dans sa chevelure noire, vilement trahie par quelques cheveux blancs. Il fallait arrêter tout ça, il fallait rester dans la même veine que les propres de Callaghan. L’ancien professeur jeta un rapide coup d’œil à Sévan qui n’avait toujours rien dit. Était-il trop submergé par ses propres émotions pour réagir ou alors, toutes ces réactions refrénaient-elles ses envies de prendre la place de Gabriel ? Severus ne pouvait pas les laisser s’envoyer des piques ainsi. Il ne pouvait pas, c’était... comment leur expliquer ? Snape avait toujours été un professeur droit et ferme. Trop ferme envers certains, il ne le reconnaissait que maintenant. Cependant, ses élèves avaient été sa seule lumière lorsque sa condition d’agent-double le plongeait dans les tréfonds de l’âme humaine. Certes, aujourd’hui, ils n’étaient plus ses élèves. C’était des jeunes gens, libres de leur choix, libres de leurs mots mais... Ne leur fallait-il pas encore quelqu’un pour veiller sur eux ? Severus se réprima d’avoir pensé une telle chose. Lorsque Drago était venu le chercher, il s’était promis de ne plus participer à la Résistance, d’être en retrait. Alors pourquoi faisait-il à cet instant un pas en avant ? Quel était ce marasme d’émotions qui bouillonnait dans ses artères ?

« Cela suffit maintenant.» Contrairement à ce à quoi il s’attendait, sa voix n’était pas nouée. Ces mots étaient énoncés clairement, avec assurance. Cela jurait avec les battements accélérés de son cœur, mais c’était l’avantage avec cet organe... personne ne le voyait. Personne ne décelait ses excitations ou ses lenteurs. Personne. « À quoi jouez-vous ? Pensez-vous qu’il est l’heure de vous déchirer, alors que les forces ennemies se déchaînent dehors ? Pensez-vous qu’il est l’heure de régler vos comptes ? » Severus se mit alors au centre de la pièce. Il les fixa un par un. C’était étrange d’être de nouveau dans la lumière. Il avait l’impression d’être à Poudlard, dans sa salle de cours en train de les sermonner. Cependant, l’objet du sermon, cette fois-ci, était tellement plus important. « Vous n’avez pas le temps pour ça. Vous devez vous galvaniser, vous exhorter chacun à donner le meilleur de vous-même. Alexis, vous parliez de lâcheté... ne pensez-vous pas qu’il est lâche de pointer du doigt la fuite en avant de Potter ? Et vous Londubat, ne pensez-vous pas qu’il est lâche et inutile de dénoncer tout ce qui ne va pas, sans rien dire, rien proposer pour améliorer la situation ? » Severus avait peur de ne pas se faire comprendre. Après tout, c’était encore des jeunes gens, et ils fonçaient souvent bille en tête sans réellement comprendre le sens second des propos. « Ce que je veux vous montrer, c’est que nous sommes tous lâches. Un jour ou l’autre. Demain ou hier, consciemment ou inconsciemment. Vous ne devez pas vous arrêter à cette vision primaire de la lâcheté. Apprenez simplement à vivre avec les défauts ou les faiblesses de vos compagnons d’armes. Parce que si l’on dit souvent qu’il faut connaître les faiblesses de ses ennemis... il faut encore mieux connaître les siennes et celles des nos partenaires qui ont notre vie, chaque jour, entre leurs mains. » Severus les fixait encore quelques instants. Il ne savait pas si ses mots allaient avoir un quelconque impact sur ses jeunes, mais c’était ainsi. Il avait ce besoin qui lui bouffait les viscères d’être utile. Il s’était juré de ne pas retomber dans ce travers, mais c’était bien plus fort que lui. « Cet Etherington n’a sans doute pas fait les meilleurs choix, et sa mort feinte en est sûrement le meilleur exemple. Cependant, vous lui devez ce groupe que vous formez. Vous lui devez cette force, cette âme qui vous réunit aujourd’hui. Ne l’oubliez jamais. Ce n’était qu’un homme, et non un héros. Quelle notion plus chimérique que celle du héros ? » Son regard se posa sur Potter pendant quelques secondes. Il espérait que ses mots allaient l’apaiser, ou du moins le calmer quelques instants avant qu’il n’aille exploser sa colère dans sa propre petite chambre. Snape se tourna alors vers Sévan. « Il est trop tôt pour accuser Sévan de lâcheté Hoover. Il est trop tôt pour lui dire qu’il manque de... couilles comme vous l’avez si poétiquement formulé Londubat. Il serait trop facile Potter de déjà lui prédire une douloureuse chute avant que son ascension n’ait commencé. Il est trop tôt St John pour se plaindre de son manque d’efficacité.» Severus reformulait chaque reproche que les jeunes gens avaient fait à Sévan, alors qu’il n’avait été qu’un bras droit. « Callaghan a raison... Votre destin se joue ce soir. Si vous voulez vous séparer et œuvrer chacun de votre côté, personne ne vous en fera le reproche. Mais si vous avez encore cette flamme qui vous anime... Sévan saura l’incarner, la faire croître en un feu ardent qui embrasera d’autres jeunes gens encore...» Severus les fixa tous une dernière fois pour que son discours ait – du moins il l’espérait – un impact. « J’ai confiance. En Sévan, en l’avenir... en vous» Severus n’avait jamais été aussi direct dans ses propres. Il était plutôt homme à cacher ses pensées mais... le temps semblait précieux. C’était trop critique pour ne pas aller droit au but. Alors c’était ce que Severus avait fait. Serait-il entendu ?

3553 mots — moins de 4heures + 1 200 points à la résistance.

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Dernière édition par Severus T. Snape le Mer 23 Avr - 18:23, édité 1 fois
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La première réponse vint de quelqu’un à qui Harry ne s’était pas attendu à faire face. Il l’entendit avant de le voir, en réalité – et s’il l’avait remarqué plus tôt, sans doute aurait-il choisi de s’éclipser sans dire un mot. Il ne s’était même pas rendu compte de combien le fait de recroiser Neville, après la fois précédente, pouvait être déstabilisant. Ou pensé qu’il ne se sentirait pas le courage de croiser son regard. Mais c’était plus fort que lui : la bile lui monta à la gorge alors que le souvenir de leur dernière rencontre se rejouait dans son esprit et un réflexe incontrôlable le poussa à poser des doigts crispés à l’endroit précis où la lame avait mordu la chair. Les phalanges de sa main libre serrèrent durement le dossier de sa chaise tandis qu’il tentait de retrouver la balance de son équilibre. Il ne prit même pas réellement conscience de tout ce qui se disait autour de lui, une seule question lui venait à l’esprit : pourquoi ? Difficile de reconnaître le Neville d’avant dans cette haute carrure hargneuse, haineuse. La guerre les avait tous changé et à ce niveau, son vieil ami n’avait pas été laissé en reste...

Alexis reprit la parole, défendant sa réaction d’un peu plus tôt, et Harry se raccrocha à ce qu’elle disait pour reprendre pied. La part en éveil de son esprit ne pouvait qu’être touchée par ses mots vindicatifs : il comprenait sa peine. Il comprenait ce sentiment de trahison plus qu’elle ne pouvait s’en douter, puisqu’il en avait également fait les frais par le passé, plus d’une fois. Il avait perdu plus de proches qu’il ne pouvait en compter, s’était aussi senti responsable de chaque mort qu’avait fait la seconde guerre. Et pour finir, il n’avait pas cru l’espace d’un an en la mort d’un vieil ami, non. Il avait seulement vu tomber son mentor sous ses yeux, avant de se laisser guider dans une quête qu’il avait menée religieusement… pour apprendre au bout du compte qu’il lui fallait mourir, lui, pour compléter le tableau et mettre un terme soi-disant définitif à l’existence de Voldemort. Mais de là à agréer un lynchage public ? Il ne pourrait jamais prendre part à ça. Ce qu’elle ne comprenait pas, elle, c’était ce que ça faisait d’être de l’autre côté de la barrière. Et la compassion mourut à l’instant même où elle le condamna sans l’ombre d’un procès. « J’en ai marre des lâches. » Harry refoula à grand peine les mots lui rongeaient les lèvres presque douloureusement, désireux de sortir, et il sentit une sueur glacée lui courir le long du dos tandis qu’il se mordait le bout de la langue pour se contenir. Parce que la violence de sa colère n’était pas entièrement sienne. S’il parlait… « Fais la taire, Potter ! Tu n’es qu’un faible, incapable de défendre ta propre cause. Toujours à encaisser les reproches au lieu d’y mettre un terme, je t’ai connu plus vindicatif, plus impulsif, plus vivant. Et à présent, regarde-toi ? Loque humaine, lâche, tu n’assumes même pas tes propres décisions. » Il savait ce qu’elle voulait, la Voix. Qu’il cède à son tumulte intérieur, mais non pour se défendre – seulement pour se trahir. S’il parlait alors qu’elle avait énoncé son départ inexpliqué, serait-il capable de garder pour lui la cause de sa fuite, ou tenté de lui cracher au visage son lourd secret ? Il parvint à contenir le feu qui lui brûlait les entrailles et qui semblait l’inciter à parler, mais pour combien de temps ? Il avait l’impression déplaisante que si le sujet était de nouveau mis sur le tapis, il serait incapable de se taire. A la fois terrifié et furieux contre lui-même et contre quoique-ce-fût qui agissait en lui en cet instant, il adressa à Alexis un regard plus venimeux que nécessaire, avant de se laisser détourner par une intervention de Siane. Elle frappait fort et juste, employait des termes crus mais en accord avec ce qu’il avait pensé sans l’exprimer, secoué par l’indifférence cruelle des proches de l’ancien leader : les erreurs de Gabriel étaient une chose, il était temps de voir plus loin.

C’était ce genre de discours et la flamme qu’elle persistait à entretenir lorsque tous les autres cherchaient un coupable à lapider, qui l’avaient convaincus de revenir, et il accepta sans broncher la réprimande qui lui était aussi adressée : inutile d'envenimer la conversation, il lui fallait faire la part des choses. Mine de rien, il n'avait pas le droit de juger Alexis, pas plus qu'il n'appréciait sa promptitude à accuser autrui, car ce n'était pas une telle attitude qui les ferait avancer. Et puis il y eut Snape. Médiateur aux remarques pertinentes, qui fit Harry prendre conscience que son amertume avait sonné comme une condamnation. Or Sévan était à un tournant important ; en proie aux doutes légitimes qui assaillaient quiconque s’apprêtait à endosser de telles responsabilités, il n’avait sans doute pas besoin de s’entendre rabâcher à quel point la tâche qui lui incomberait serait lourde. « C’était maladroit de ma part, je ne lui souhaite pas une telle fin. » ‘Même si l’histoire et la situation actuelle ne laissent guère envisager mieux’, compléta-t-il pour lui-même avant de se tourner vers le concerné. « J’ai pas été là à l’époque d’Etherington, mais pour ce que ça vaut, Sévan… en ce qui me concerne, je me battrai à tes côtés. C’était ça, l’idée. Je trouve courageux de ta part d’accepter un tel fardeau. Je ne m’attends pas à ce que la Résistance enchaîne tout à coup une série de victoires, à ce que tu ne faillisses jamais ou à ce qu’on parte sur un coup de tête casser du mangemort à coup de poignard pour assouvir un besoin de voir bouger les choses » - il n’avait pas pu retenir cette remarque grinçante, pas plus qu’il ne put s’empêcher de glisser à Neville un coup d’œil mauvais, alors même qu’il aurait nettement préféré régler cette affaire en privé (ou ne pas la régler du tout) ; autant pour ses bonnes résolutions - « Mais en me retrouvant, Siane et Drago m’ont rappelé que certaines causes valent la peine qu’on se batte pour elle, tant qu’on a la chance d’être encore en vie. » Drago. C’était étrange à dire. Ça lui avait échappé. Le regard vert s’égara machinalement dans la direction de la chevelure blonde, dont la vue calma quelque peu sa hargne tout en faisant grimper sa confusion d’un cran.

1085 (moins de 2h) + 560 points à la résistance.

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Et ils parlent. Non, ils beuglent. Tels des macaques retenus en cage, ils débâtent et accusent. Lancent les pics et s'insurgent. Mais au final, rien de tout ça n'a de sens. C'est d'une absurdité à vomir. Et il ignore encore ce qui le retient de partir en claquant la porte. Puis Siane explose, mettant le doigt sur ce qui cloche. Il est clair qu'au fond, c'est l'union qui fait la force. Et même si, c'est avec un entrain plutôt glacial qu'elle le fait remarquer, la jeune femme marque un bon point. Rapidement suivie par d'autres, jusqu'au plus surprenant d'entre eux. Severus. Vitaly n'a pas que de bons souvenirs de ce professeur cinglant et austère. Mais, à la suite de la guerre, il n'en démord pas. Ce type en a "dans le calbute". Comme tout le monde ici. Pointer du doigt la lâcheté de chacun est une approche très mauvaise, qu'il déplore tout autant que l'ancien agent-double. Et peut-être même qu'il se laisse toucher un peu plus encore, car au fond : Il comprend très bien cet homme. Leur histoire est si … semblable. A quelques choses près qu'à présent, les agents-doubles se font moins rares et plus … tristement célèbres.

« - Il est trop tôt pour accuser Sévan de lâcheté Hoover. Il est trop tôt pour lui dire qu’il manque de... couilles comme vous l’avez si poétiquement formulé Londubat. Il serait trop facile Potter de déjà lui prédire une douloureuse chute avant que son ascension n’ait commencé. Il est trop tôt St John pour se plaindre de son manque d’efficacité.

A ces mots, le régulateur lève ses émeraudes épuisées, pinçant les lèvres et baissant le menton. Touché dans le mille, Snape. S'il devait résumer cette réunion, ce discours-là n'en serait pas moins efficace, révélateur. Vitaly déplore la mort de Gabriel, bien-sûr. La mort est un fardeau trop lourd. Alors, avec une volonté qui l'étonne lui-même, il garde ses lippes closent. Inutile d'aller cracher à Londubat qu'il peut se mettre ses idées bien placées dans son orifice. Ou d'accuser les propos extrêmes de Potter. Toutes ces tergiversations ne rimeront à rien. Et il fait bien de se taire, quand il voit Potter formuler quelques excuses maladroites, mais justes. Un énième soupire, et St John se redresse, bras ballants.

- Loin de moi l'idée de penser que tu nous planteras dès le départ. Fait Vitaly en fixant Sévan. C'était tout aussi maladroit et inapproprié de le laisser sous-entendre. . Ajoute-t-il en jetant une œillade entendu à Snape. Gabriel a effectivement fait tout son possible pour nous réunir. Qu'il … Nous laisse à notre sort aujourd'hui, est triste. C'est même accablant, et je ne peux décidément pas rester sans me poser tout un tas de questions. Mais on ne pourra jamais savoir pourquoi. Pourquoi a t-il fait ça ? Alors tout ce qu'on a, au fond, c'est … Nous. Il a fait en sorte de nous réunir, et ça, c'est pas rien ! Lâche Vitaly d'une voix rauque, se raclant la gorge et se plaçant aux côtés de Siane, Sévan et Severus. Mais je vous défends de prétendre à la lâcheté ici, pour chaque personne encore présente dans ce manoir. Il y a du courage en chacun de nous, et une volonté propre. On a commencé ça, alors on doit le terminer. Pas seulement pour nous. Mais pours nos morts. Et pour le reste à venir. J'suis loin d'être un grand discoureur, mais je sais au moins où est ma place. Et ça, on devrait jamais l'oublier. »

Assène le régulateur, grattant machinalement son avant-bras, là ou sous le coton du pull fade, vibre la marque abjecte des ténèbres. Pourra-t-il seulement un jour se défaire de ce poids ? Il en doute. En avisant Potter, Snape ou encore Sévan, Vitaly sait qu'il est marqué à vif. Et à vie.

620 mots
(6h) + 300 points à la résistance.

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Drago Malefoy
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Drago Malefoy
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Drago avait eu une impression de déjà-vu quand on lui annonça que Sévan les réunissait tous. La dernière fois que c’était le cas, ils avaient appris que Gabriel n’était pas vraiment mort. Qu’est-ce que ça allait être cette fois-ci ? Une autre farce de mauvais goût de la part du chef de la résistance ? Non, mais en fait, j’suis Caldwell, pouf, vous êtes tous morts. Rire sinistre. Mangemorts qui débarquent. Carnage à St James. Fin de la résistance. Le blond secoua la tête et s’étira. Il sortit de son lit et immédiatement il ne put s’empêcher de repenser aux événements des derniers jours. D’un événement en particulier. Le baiser qu’il avait donné à Harry. Il l’avait évité depuis et ce n’était pas plus mal. Ce baiser était une erreur. Une terrible erreur. Ça avait du rendre le survivant encore plus confus et ça l’embêtait tellement. Mais d’un autre côté, il ne pouvait pas aller taper à sa porte pour s’excuser, ça ne se faisait pas. Il lâcha un soupir, se redressa et se prépara à cette réunion.

Quand il entra dans la vaste salle, quasi tout le monde était déjà là. Il s’installa dans un coin de la pièce, suffisamment loin pour éviter tout contact avec les résistants. Surtout aussi loin que possible de Potter. Sévan commença son discours. Les bras croisés sur sa poitrine, le blond l’écoutait en fronçant les sourcils et son cœur manqua un battement lorsqu’il prononça Gabriel est mort. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait que cette fois-ci c’était la bonne. Ils ne pouvaient pas faire deux fois le même coup, c’était cruel et totalement puéril. Non, cette fois, c’était vrai. Est-ce qu’un mangemort lui était tombé dessus ? Caldwell avait véritablement sa tête comme presse-papier ? Suicide. L’ancien Serpentard serra ses poings. Un suicide, hein ? Aussi lâche que son père alors. À quoi s’attendait-il ? Drago claqua sa langue contre son palais, ça l’agaçait. J’assumerai cette fonction, si vous le souhaitez. Qui d’autre aurait bien pu vouloir ce rôle de toute façon ? Personne ici n’était digne de cette place. Hormis son parrain peut-être. Puis sans attendre, les réactions fusèrent. Alexis prit la parole la première et Drago haussa un sourcil en comprenant ce qu’elle disait. Elle attaquait durement Gabriel… et les autres. A sa suite, Vitaly décida d’intervenir, Drago était en majeure partie d’accord avec ce qu’il disait, il hocha la tête, mais gardait toujours sa bouche close. Il ne savait pas vraiment quoi penser de tout ça et s’énerver sur le décès de Gabriel n’était pas la solution. Tout était confus dans sa tête. Lorsque Potter prit la parole, il ne put s’empêcher de tourner la tête dans sa direction. Le discours de l’ancien héros du monde sorcier le marqua. Avec des alliés prêts à danser sur la tombe de ceux qui ont faibli, on n’a plus franchement besoin d’ennemis. Et il avait raison. Le blond se mordit la lèvre… sinon il s’passait quoi tout à coup ? Pourquoi se bouffaient-ils tous le nez ?

Quand Londubat prit la parole et les accusa de ne rien faire dans le manoir, Drago se redressa, il lui jeta un regard meurtrier. « Oh s’il te plaît, ferme-la, Londubat. » Cracha-t-il prêt à se jeter sur lui pour lui en mettre une. « Tu fais quoi, toi, en étant à l’extérieur, tu peux me le dire ? » Entre temps, Alexis avait repris la parole. Drago ne put s’empêcher de sourire face aux remarques qu’elle faisait. Elle avait mangé du lion aujourd’hui ? « On ne fait rien, hein, Londubat. On ne fait rien, on se terre dans notre manoir? Bah tiens, je te donne ma place si t'en veux, on verra si t'en feras plus. Tu sais pas ce que c'est de sortir masqué tout le temps, ou de rester cloîtré dans ce manoir de malheur parce que sinon c'est la mort assurée. Je te rappelle qu'ici, on coordonne tous les résistants d'Angleterre, qu'on prévoir nos actions et que nombre d'entre nous sont absents de cette réunion parce qu'ils SONT sur le terrain. Tu n'as pas le droit de dire que nous ne faisons rien alors que mon frère est mort il y a quelques semaines parce que nous nous sommes infiltrés directement chez ces connards de mangemorts. Tu n'as pas le droit. Tu vois le soleil tous les jours, toi. » Drago fit un geste de la main faisant comprendre à Londubat que l’ancienne Serdaigle avait tout dit. Siane fit enfin entendre sa voix et elle avait le don pour les remettre sur le droit chemin. Puis fini par arriver l’intervention que Drago attendait depuis le début : celle de son parrain. Il l’écouta attentivement et constata avec joie qu’il n’avait pas changé. Toujours le même homme rempli de sagesse. Il put voir la honte se peindre sur le visage des résistants qui avaient pu grogner contre tout ça et il ne pouvait s’empêcher d’apprécier la scène. A la suite de quoi, Potter reprit la parole comme pour s’excuser. Lorsqu’il prononça son prénom, Drago eut une étrange sensation, mais préféra ne rien dire et surtout ne pas se tourner vers lui. Puis Vitaly finit par s’excuser à son tour.

Drago se racla la gorge. « Sévan. Tu dis que tu ne veux pas t’étendre sur le geste de Gabriel et qu’on sait pourquoi il a fait ça… personnellement, je ne comprends pas. N’a-t-il pas laissé une note ? S’il voulait être tranquille, pourquoi n’est-il pas retourné dans son premier lieu de cachette histoire de foutre la paix à tout le monde ? Non voyez-vous, pour moi, Gabriel n’était plus chef de la résistance depuis bien longtemps. À mes yeux, t’as plus l’étoffe d’un chef, Sévan, que lui. Tu prendras plus de sage décision qu’il n’a pu en prendre. Faut pas s’leurrer là. » Il prit un instant pour reprendre son souffle. « Après je sais pas ce qui vous arrive pour sortir autant d’horreur pareille en même pas cinq minutes, mais va falloir vous reprendre. Que la résistance s’entretue serait le rêve pour Caldwell, alors ressaisissez-vous, c’est pas vraiment le moment de laver votre linge sale en public. » C’était la première fois qu’il se sentait aussi autoritaire et ça lui faisait diablement peur.

1 044 mots ; + 40 points à la résistance.

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Neville Londubat
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Neville Londubat
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Neville s'attendait à ce que l'on réagisse mal à ses propos, c'était la raison pour laquelle il ne les avait jamais manifestés à haute voix. Même s'il pensait cela depuis très longtemps il ne disait rien. Il avait essayé de ne pas se sentir concerné. Il avait mit toute la volonté du monde a abandonner tout espoir de victoire, mais c'était plus fort que lui : il ne baiserais jamais les bras face aux mangemorts. Ils s'évertuaient tous autant qu'ils étaient à croire qu'ils faisaient quelque chose d'utile, mais il doutait fortement que ce soit réellement le cas. Malfoy lui-même, qui n'avait rejoint leur camps qu'après la guerre, se permettait de le critiquer. Quant il parla il se contenta de lui lancer un regard méprisant, mais écouta tous les autres avec le plus grand sérieux. Même s'ils réagissaient mal, ils réagissaient. C'était déjà ça. C'est alors qu'intervint quelqu'un qu'il ne s'attendait pas à voir : Severus Snape. Ainsi donc il était revenu. Leur cher professeur de potions. Quand il était enfant il le terrifiait, mais en grandissant et en connaissant un peu plus le personnage il avait perdu toute peur et en était venu à avoir du respect pour lui. D'ailleur ce qu'il disait était juste. La résistance manquait de cohésion. Sans doute parce qu'ils ne partageaient pas les mêmes point de vus, ou peut être simplement parce qu'il leur manquait quelque chose d'essentiel : un leader qui sait où il va.  « Je ne vais pas revenir sur mes propos. Parce que certes, la résistance organise certaine opérations  mais des enfants continuent d'être kidnappés, des familles entières sont tuées, alors franchement à quoi ça sert ? » Il marqua une pause, observant les visage des personnes présentes, s'arrêtant finalement face à Blackadder.  « Tu pense pouvoir diriger la résistance ? Franchement je sais pas si je suis prêt à te suivre, tout comme je n'ai jamais été totalement convaincu par Etherington. » Beaucoup de ceux qui avaient parlé avait déclaré vouloir suivre Sevan, sans même savoir où Sevan comptait aller. Une confiance aveugle qui lui paraissait ridicule vu la gravité de la situation.  « Sérieusement c'est quoi notre but ici ? Survivre ? Parce que si c'est le cas en effet on y arrive plutôt bien. Et quand certaines personnes meurent on "va de l'avant". C'est ridicule. »

Quelque chose s'était réveillé en lui. Un feu qui crépitait doucement jusqu'alors, mais qui se transformait peu à peu en un terrible incendie.  « On est déjà tous fichus. On est peut être en vie, mais nos vies sont bousillées. On a tous trop perdu dans cette guerre. On a vu des gens mourir et nous avons nous même pas mal souffert. Ce que je ne comprend pas c'est comment vous pouvez rester tous tranquillement assis là à débattre sur qui va être le nouveau gourou de la secte alors que ce qu'il faudrait c'est sortir et en finir avec l'ennemi ! Vous pensez que vous allez gagner la guerre en étant vertueux ? Non. Si vous voulez gagner il faut être prêt à tuer. » À  une époque il aurait sans doute réussit à les rassembler pour qu'ils se battent. L'époque où il était encore le gentil Londubat qui ne ferait pas de mal à une mouche. C'est étrange de se dire qu'il étaient prêt à suivre un gamin naïf dans la bataille et non un homme qi avait fait l'expérience de la guerre. Pendant un instant il se demanda combien d'entre eux avaient déjà lancé un sort impardonnable sur quelqu'un. Ils devaient sûrement se compte sur les doigts d'une main.  « La dernière fois nous nous battions contre un homme : Voldemort. Mais cette fois ci il ne nous suffira pas de tuer une seule personne pour gagner. Nous affrontons un groupe entier de sorciers qui a hérité de l'idéologie que prônait notre ancien ennemi. Si nous voulons gagner il faut éradiquer ces idées et pour cela il n'y a qu'un seul moyen. Nous devons être plus fort qu'eux, et pour cela il faut que nous soyons unis. »

680 mots en moins de 2h ; + 420 points à la résistance.
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D. Alexis Hoover
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D. Alexis Hoover
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J'ai beau apprécier la majorité des personnes qui sont dans cette salle, à ce moment précis, c'est comme s'ils étaient tous des étrangers. Quelque chose d'incompréhensible s'est doucement répandu dans mes veines. Je ne sais pas vraiment ce que c'est. De la déception? De la honte? De la douleur? Je ne sais pas trop. Tout ce que je sais, c'est qu'elle me fait dire des choses que je regretterai plus tard. J'ai été vraiment désagréable avec Neville et Harry, et même si j'ai dit ce que j'avais à dire avec une confiance sans bornes, je sais que je les ai blessés, surtout Harry. Les mots sont sortis tous seuls, sans que je puisse faire quoi que ce soit pour les arrêter. Et quand bien même je les regrette, je ne parviens pas à former des mots afin de m'excuser. Dans ma tête tout n'est que rage et feu. Je vois Sévan du coin de l'oeil qui semble un peu en colère, ou désemparé, je ne sais pas trop bien. Je dois le décevoir, mais je ne dois pas être la seule. J'aimerais lui dire que je suis désolée que son annonce ait déclenché tout ça, mais encore une fois, les mots sont coincés dans ma gorge et seuls ceux emplis d'animosité se font un chemin jusqu'à mon cerveau. Alors que je suis encore haletante, épuisée par ces mots hargneux que je viens de prononcer et que ne me ressemblent pas, Siane prend la parole, visiblement elle aussi déçue et en colère. Je sais qu'elle partage mon avis sur pas mal de choses, mais le fait qu'elle me dise de me calmer me fait me rendre compte à quel point j'ai poussé le bouchon trop loin. Je repose des yeux à la fois honteux et tristes sur Harry avant de faire un pas en arrière pour laisser les autres exprimer leurs points de vue. J'en ai assez dit pour aujourd'hui. Mon dieu mais qu'est-ce qui m'arrive? Ces coups de sang ne me ressemblent vraiment pas. J'écoute Siane avec attention et bien que je me reconnaisse dans son discours, je ne sais pas si je me sens prête à reprendre cette lutte avec eux. Je me sens ailleurs, depuis la mort d'Aleksander. Je participe sans que mon esprit soit à cent pour cent présent, et mes idées sont souvent un peu trop extrémistes pour être acceptées. Ma proposition d'aller chez Sacha Lindgren pour l'exécuter a déclenché pas mal de questions et de regards inquiets autour de moi. Même si nous tuons des mangemorts, ce n'est pas comme ça que nous procédons. J'ai beau le savoir, je n'ai pas envie de suivre ces limites. Les mangemorts m'ont tout pris, désormais, et même si je me suis battue fièrement aux côtés de mes amis, j'ai le sentiment que justice doit être faite. Je dois me faire justice moi-même, je dois faire justice à mon Aleksander.

Alors qu'il restait tapi dans l'ombre au point que je ne l'ai pas remarqué, Severus Rogue prend la parole à la suite de Siane, pour lui donner raison. Nous nous chamaillons pour des broutilles alors que les forces de Voldemort deviennent plus fortes de jours en jours, et établissent des tactiques offensives toujours plus élaborées. Je repense aux paroles de Neville et comprends qu'elle ont une certaine résonance dans mon esprit. Jusqu'à aujourd'hui, je me contentais de participer à l'effort d'équipe, d'aider dans des missions simples, dangereuses mais trop peu offensives. Il a raison. Nous devrions sortir du manoir et en faire plus. Je regrette de lui avoir parlé ainsi maintenant que je me rends compte qu'il n'avait pas tout à fait tort. C'est en grand sage que Rogue se moque de nous et de nos querelles d'adolescents. On nous a souvent fait la remarque que nous n'étions qu'une meute de jeunes adultes inexpérimentés et poussés par la fougue et le prestige. J'ai toujours été horrifiée par cette vision des choses. Mais en entendant Rogue, je me sens comme une petite fille qui n'a rien compris, et ça me met encore plus hors de moi. Nous jouons sur un terrain pour enfants me murmure ma conscience, en écho aux paroles de Neville. Le discours du grand sage semble avoir calmé un peu les esprits. Même si la tension est palpable et que les gens s'agitent dans tous les sens ici, j'ai l'impression que tout le monde prend quelques secondes de réflexion. Harry ne me regarde pas, et ne s'attaque pas à moi. Il se contente de m'ignorer et d'assurer qu'il croit en notre cause. Notre cause. J'ai du mal à déglutir, ma gorge est tendue et j'ai l'impression qu'on y a coincé une plante pour me faire suffoquer. Je suis tout de même contente qu'Harry n'ai rien rétorqué. Vitaly reprend la parole, et semble lancé lui aussi sur une interdiction de parler de lâcheté, et bien que je sache qu'il parle à tout le monde, je ne peux m'empêcher de le prendre personnellement. Drago parle à son tour, appuyant le ton autoritaire de Siane, mais il pose des questions à Sévan dont j'aimerais entendre les réponses. Gabriel n'a-t-il pas laissé de note? À lui, à moi, sa nièce, à qui il a fait tant de promesses? Il aura peut-être laissé une note à Dante, mais je suppose qu'il se sera bien gardé de le dire. J'attends une réponse de la part de celui qui semble s'ériger en nouveau leader, mais avant qu'il ait le temps de dire quoi que ce soit, Neville décide de préciser ses paroles. Et ses mots sont comme une parole sainte pour moi. Il a raison, nous sommes ridicules. Comment n'ai-je pas pu le voir avant? Est-ce que je me contentais vraiment de ça? C'est trop tard, désormais. Gabriel, la mort d'Aleks et cette journée de malheur ont fait dévier les boulons de l'un de mes piliers. « Vous pensez que vous allez gagner la guerre en étant vertueux ? Non. Si vous voulez gagner il faut être prêt à tuer. » C'est exactement ça. J'ai toujours voulu jouer les petites filles vertueuses, et aujourd'hui, ce n'est plus l'heure des cupcakes. C'est l'heure des mains de fer, du sang et surtout, c'est l'heure de tirer un trait sur cette pitié et cette compassion qui nous freine. Qui me freine, sûrement encore plus que les autres. Je n'écoute même pas la fin du discours de Neville, parce que mon corps entier est animé par une nouvelle idée. Je me terre dans mon silence le temps de prendre ma décision. Du moins c'est ce que j'essaie de me dire. Au fond, elle est déjà prise depuis que Sévan a prononcé ces mots : Gabriel est mort

1108 mots en moins de 10 heures ; + 240 points à la résistance.

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Nathan Hayter
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Nathan Hayter
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— INTRIGUE N°4 : don't lie to me.  Tumblr_n3w76zPtEE1riah6uo3_250Nathan se passa une nouvelle fois de l’eau sur le visage avant de quitter sa salle de bain et d’enfiler une chemise propre. Il ramassa ensuite sa baguette et transplana directement non loin du manoir.
Arrivé à destination, il parcouru rapidement les quelques mètres qui le séparaient de St James. Mais qu’est ce que Sévan pouvait bien encore leur vouloir ? Ce n’était pas une simple réunion, c’était bien plus important. Il grimaça en repensant à la dernière fois où une telle réunion avait eu lieu. Tout ne c’était pas exactement passé comme prévu cette fois là…

Il franchit la porte du manoir et salua d’un signe de tête les quelques personnes présentes. Il alla se placer au fond du salon, le dos appuyé contre le mur avant de s’allumer une cigarette. Au moins de là il pouvait observer tous les nouveaux arrivants et avoir une vue d’ensemble sur la salle.
L’ancien auror tourna un moment son regard vers Sévan qui se tenait devant eux depuis le début. Qu’est ce qu’il avait donc en tête ?

Il trouva bien vite des réponses à ses questions puisque Sévan prit rapidement la parole. Mort. Gabriel était mort. Est ce que c’était encore une nouvelle ruse ? Parce que s’il lui refaisait le coup de la fausse mort, cette fois il ne se contenterait pas de le frapper au visage. Mais peu après, il leur assura que c’était la vérité, qu’il s’était suicidé. Le regard de l’auror s’assombrit à ces mots. Alors après tous ses beaux discours sur leur lutte contre la tyrannie il avait finalement décidé de mettre fin à ses jours. Bel exemple de combativité Gabriel… Vraiment.    

Il écouta les différentes personnes prendre la parole tour à tour et voulu s’en mêler après Siane, mais Severus fut le plus rapide. Il écouta attentivement ce que tous avaient à dire, parfois en hochant la tête mais souvent en soupirant ou en levant les yeux au ciel.
Non mais à quoi est ce qu’il était en train d’assister ? Est ce que c’était la résistance qu’il avait en face de lui ou une bande de gamins chamailleurs ?

Il se massa longuement les paupières et voyant qu’enfin il avait l’occasion de prendre la parole se mit à applaudir lentement mais assez bruyamment pour que tous puissent l’entendre.
Certes ce n’était peut être pas la meilleure chose à faire pour calmer le jeu mais au moins tout le monde lui accorderait son attention maintenant.

Se redressant du mur contre lequel il était appuyé il s’éclaircit la gorge avant de prendre la parole d’une voix forte mais dénuée de toute violence.« Elle est belle la résistance ! Vraiment magnifique ! Vous voulez que je vous dise ? Caldwell se foutrait bien de notre gueule s’il nous voyait actuellement ! »
Il traversa lentement la foule pour aller se placer aux côtés de Sévan. « On l’a compris, vous en voulez à Gabriel pour ce qu’il a fait. Oui c’est un acte de lâcheté, je suis le premier à le penser. » Il se tourna vers Londubat avant de reprendre. « Tu dis que nous devons arrêter de débattre sur qui sera le chef et sortir nous battre ? Très bien. T’as un plan mon grand ? Je suis entièrement d’accord avec toi. Moi aussi mon truc c’est l’action. Je préfère mille fois me battre sur le terrain plutôt que de rester enfermer à faire des recherches. Mais si on veut attaquer et combattre Caldwell, il nous faut un plan. Il ne s’agit pas juste de se pointer au ministère, de frapper à la porte en espérant que Caldwell va nous ouvrir et ensuite de le combattre. » Il prit quelques secondes pour reprendre son souffle et balaya du regard la foule présente devant lui. « Vous voulez vous battre ? Vous en avez assez de rester enfermé ? Je le comprends. Si vous voulez aller vous battre allez y, personne vous retiendra. Allez jouer les héros ! »

Il se passa sa main dans les cheveux pour les remettre en arrière. C’est toujours ce qu’il faisait quand il était nerveux. Il ne savait absolument pas si son discours allait obtenir l’effet escompté mais au moins il aurait essayé. Par contre une chose le perturbait. Jamais il n’aurait pensé avoir un tel discours…
« Une dernière chose. A votre avis, comment ça se fait que Caldwell et ses copines soient aussi puissants ? La peur et les menaces n’ont rien à voir la dedans. C’est parce qu’ils sont unis. Tout simplement. » Il se tourna cette fois vers Sévan et lui lança un sourire réconfortant avant de reporter son attention sur la foule. « Si vous pensez qu’avoir un chef n’est pas si important que ça, ok. Allez y ! Comme je vous l’ai dit, personne ne vous retiendra. Mais comptez pas sur moi pour venir vous sauver quand vous serez dans la merde. » Il se recula de quelques pas et s’appuya à nouveau contre le mur. Non vraiment ça ne lui ressemblait pas d’être aussi direct. Mais bon. Ce qui était fait était fait...

838 mots en moins de 8 heures ; + 240 points à la résistance.
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Harry Potter
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Harry ferma les yeux. Comme si cela pourrait suffire à calmer une fois pour toute la tempête qui s’acharnait en lui, comme si cela pourrait empêcher les paroles de Neville de résonner à ses oreilles et de trouver écho dans une part de son esprit – la part sombre. Ses théories fumeuses tissées de sang et de châtiment ne lui parlaient pas, mais elles éveillaient en lui de bas instincts auxquels il avait tellement craint de céder. Il ne voulait pas, il ne pouvait pas accepter qu’on lui parle de tuer de sang-froid, qu’on lui demande d’envoyer paître tout ce en quoi il croyait, il ne pouvait pas ! C’était l’une des choses qui l’avaient poussé à partir, la crainte de perdre tout ce qu’il lui restait d’humanité et d’élever sa tolérance de la violence au même seuil que celui des Mangemorts. Pas de réaction brusque, Harry. Pas d’engueulades. Pas d’affrontement. Contrôle-toi, contrôle-toi ! Pourquoi ce simple fait lui semblait-il si difficile ? Il n’avait pas seulement l’impression de brider son impulsivité légendaire, il avait l’impression qu’une langue de feu avait pris possession de son corps et lui intimait de cracher ses pensées comme elles lui venaient. Crues. Dures. Furieuses. Mais Siane et Snape avaient raison : les membres de la Résistance n’étaient pas les bonnes cibles. Il tenta de s’imprégner de cette réalité pour étouffer une fois de plus des Vérités qui se battaient pour sortir, sentant une migraine naissante lui marteler les tempes. Nathan Hayter tempéra l'appel aux armes de Neville et Harry sentit une nouvelle vague de reconnaissance à l’entente des mots de ce médiateur, qui le détournèrent du discours plus enfiévré qu’il étouffait tant bien que mal. La dernière comparaison, par contre, lui sembla quelque peu poussée. Certes, ils s’étaient disputés comme des chiffonniers, s’étaient perdus ces derniers temps, éparpillés qu’ils l’avaient été par les horreurs de la guerre, mais… ils étaient plus que ça. Plus que ce groupe coléreux, assoiffé de vengeance. « Est-ce qu’on peut vraiment parler d’unité lorsqu’il est question de Mangemorts ? » – demanda-t-il précautionneusement, sans masquer sa confusion. « Je suis d’accord avec le fait qu’une hiérarchie garantit une certaine efficacité, et les Mangemorts ont ça. Mais je ne connais pas spécialement nos ennemis actuels, tout ce que je sais de leurs prédécesseurs, c’est que leur… ‘unité’ tournait autour de leur haine commune de tout ce qui ne leur ressemblait pas. Nous… on a tout de même plus que ça, non ? Certes, les mésententes se sont multipliées, les échecs rendent tout le monde amer. Mais quoi que je puisse dire, par exemple, à Alexis sous le coup de la colère – » Il ne se tourna pas vers elle ; il ne voulait pas la regarder, la blessure due à leurs reproches mutuels était encore trop vivace pour ça – « ça ne m’empêcherait pas de me battre pour elle si elle était en danger. On est démobilisés, épuisés, on débat, mais on n’en est tout de même pas au point d’envier ce qu’ont les mangemorts… » Maintenant, il se sentait la force de répondre aux suggestions de Neville sans être tenté de lui écraser son poing en pleine face. Presque. Il lui fallut tout de même prendre une profonde inspiration avant de se jeter à l’eau. « Il a raison, Neville. L’action c’est bien, mais les attaques improvisées à la hâte ne mènent nulle part. On en a fait l’expérience toi et moi, non ? Sur une impulsion j’ai foncé tête basse au Ministère un soir, bien décidé à en finir. Sur une impulsion tu as choisi de me suivre malgré le danger, on sait tous les deux comment cette connerie s’est terminée. » L’ombre de Sirius planait entre eux deux, même sans avoir été clairement énoncée. « Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Quoi que tu en dises, je ne veux pas revivre ça. C’est pas parce qu’on est brisés qu’on est sacrifiables, c’est pas parce qu’on a choisi de se battre qu’on peut tomber comme des pions sans que personne ne s’en soucie, et ce sera pas en jouant les martyrs qu’on règlera quoi que ce soit. On a peut-être beaucoup perdu, mais il nous reste ce groupe, c’est pas rien. Chaque membre de cette Résistance a une valeur, tu ne peux pas nous demander de courir vers le danger comme si nos vies importaient peu. C’est pour éviter les carnages massifs que les stratégies existent, même si patienter en attendant le bon moment pour agir n’a rien d’une sinécure. » C’était difficile. Lui parler comme si de rien n’était, mimer le calme, c’était dur. Son côté droit l’élançait douloureusement, lui rappelait à quel point les idées extrêmes de Neville étaient dangereuses – elles avaient peut-être un fond de vérité, mais elles l’aveuglaient beaucoup trop pour être réellement saines. Il avait été capable de le laisser pour mort et de s’en réjouir, quel pas lui manquait-il à franchir avant qu’il ne se retrouve à torturer quelqu’un en le fixant dans le yeux et en y prenant plaisir ? Harry sentit la tête lui tourner, la nausée le prendre à la gorge. « Tu parles de tuer comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle du monde… quelle différence y aura-t-il entre nous et ces monstres si on se met à raisonner comme ça ? La réalité, c’est que ta quête acharnée de résultats finira par blesser des personnes qui ne le méritent pas. » Sans compter ses propres alliés. « Y'a pas que des âmes damnées parmi nos ennemis, y'a des gens qui suivent la masse par peur de tenter de se rebeller, d'autres sont embrigadés, d'autres encore ont une chance de changer. Si Dumbledore n’avait pas fait preuve de patience et de clairvoyance, il n’aurait pas accordé une chance au professeur Snape, et peut-être n’y aurait-il pas eu de troisième guerre, parce que nous aurions perdu la seconde. Si Ron et moi avions été intransigeants au point de laisser mourir Malefoy quand on en a eu l’occasion, Siane et lui ne m’auraient pas aidé en retour. Tu ne peux pas cracher sur ça. On ne peut pas s’attribuer gratuitement un droit de vie ou de mort sur qui bon nous semble, parce que dans le cas contraire, la seule place qu'on aura mérité si on a la chance de survivre à cette nouvelle lutte, ce sera Azkaban. Tuer n’est pas un droit, c’est une abomination, une nécessité dans les pires des cas, mais pas comme ça. Pas sur un coup de tête. » Il détestait avoir à parler de son expérience comme si elle prévalait, et quoi quon en dise il détestait aussi prendre la parole ;mais c'étaient au moins des exemples qui pouvaient parler à Neville, parce qu'ils les avaient partagées. Et il espéraient que d'autres trouveraient l'envie de se lever à leur tour pour tempérer cette fougue destructrice, parce qu'il ne voulait pas croire que leur lutte pour un meilleur avenir doive devenir un vulgaire pugilat.

1 149 mots en moins de 2h; + 560 points à la résistance.
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Chacun à son mot à dire, et tous semblent s'adonner à cette pratique avec acharnement. C'est inhabituel, dérangeant. Et doucement, St John sent comme le poids étrange de l'entité qui s'abat sur eux, telle l'épée de Damoclès. Sans en comprendre le sens, sans pouvoir mettre un mot sur ce qui l'affecte. Sur ce qui les affecte tous, lui, héritier ignare de la Vérité. Dans un souffle, il ballait ses idées macabres, songeant probablement qu'il divague complètement. Quelque part, les propos de Neville l'affolent. Comment un jeune homme à peine sortit de l'enfance peut-il être aussi cynique et désabusé ? Lui-même, qui agi directement et en plein terrain, sait à quel point les choses sont délicates. Il n'en a pas conscience, et la répartie d'Harry couvre chaque mot de Londubat, comme une remontrance juste. En ce garçon accablé, à la mine épuisée, le régulateur voit là l'ancien leader qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Tant de temps à lutter, pour que, encore une fois, toute la lutte acharnée recommence. Oui, il peut comprendre que quelques jeunes étudiants de Poudlard ayant subit les ravages de la guerre de très près, trop près, puissent avoir une vision plus terre à terre et moins optimiste. Toutes ces labeurs, pour en revenir au point de départ. Mais Neville ne fait que lui donner l'image d'un idiot ignare à présent, et c'est dans un pincement de lèvres qu'il se détourne, fixant le paysage morne d'un quartier quelconque par la fenêtre. Le veuf ressent alors un besoin vif et brûlant de filer d'ici. Car à mesure qu'Harry remet en cause chaque parole, à mesure qu'il repense les propos de chacun, une vérité terrible naît dans son crâne. C'est d'un œil neuf, qu'il songe à sa propre condition, qu'il tente de trouver une accroche, une logique à tout ce qu'il a fait depuis le début. Et le blond n'en démord pas. Même si c'est dur, ce qu'il fait est pour la bonne cause. Mais il y a une faille, une faille terrible. Il est seul. Il n'a pas revu Rayleigh, depuis leur échange au bar. S'il doit la revoir dans les mêmes conditions qu'à leur rencontre, Vitaly préfère s'abstenir. Le sorcier soupire alors que Potter termine sa longue tirade, ne pouvant qu'approuver ses paroles. Pourtant, il en a jeté, des maléfices terribles, il en fait, des gestes exécrables. Mais il n'en peut plus, de faire mine, de ne prétendre uniquement qu'à une semi-participation. C'est la trouille au ventre, qu'il se détourne, hésitant d'emblé en voyant chaque visage. Peut-il seulement s'investir réellement avec eux ? Ou continuer à agir seul ? A quoi ça le mènera, de faire bande à part ? C'est à peine s'il connait chaque visage ici, s'il sait donner un nom à chaque protagoniste. La plupart ne sont que des visages furtifs, inconnus. C'est un supplice énorme, pour Vitaly. S'il commence à proposer quelques idées, ils en demanderont plus. Se dévoiler autant n'a jamais été dans ses objectifs. Mais avant qu'il n'est le temps de divaguer un peu plus, ses lippes lâchent d'une voix forte :  
« - Ca suffit maintenant !  
Voilà, c'est ça. Le calme olympien dont il a fait preuve durant les premières minutes commence doucement à fondre comme neige au soleil.
- Tout le monde s'est lâché, c'est bon ? Demande-t-il en les jaugeant tous d'un œil agacé. Ce n'est qu'une question rhétorique, et ça s'entend parfaitement dans le timbre de sa voix rauque. Il a raison, fait-il en désignant Nathan du menton, à défaut de connaître son nom. Il nous faut un plan. Et il est temps d'en parler sérieusement. L'a-t-on seulement déjà fait ici ? Gabriel avait compris une chose importante. Il faut ruser, se jouer de ses adversaires. Il n'a fait que suivre l'exemple d'Albus Dumbledore avant lui, et celui d'un homme encore bien vivant et présent parmi nous.  
Un coup d'œil à Severus, avant de reprendre :
- La meilleure attaque, c'est la supercherie. Affirme-t-il, bien qu'il doute qu'ils comprennent réellement. Mais pas chacun de notre côté … Je persiste à penser qu'Albus avait fait une erreur, Harry, en te mentant aussi longtemps. En te mettant sur le fait accompli à la dernière minute. C'était un génie, mais il s'est fourvoyé. Combien d'entre nous ont fait cette bourde encore et encore ? Gabriel nous a menti une fois, et voilà le résultat. Tout le monde se déchire. Tout le monde se lasse, et oublie ses propres valeurs. Et cette fois, c'est clairement Neville qu'il vise par ses propos. Parce qu'il est n'est pas le premier, et il ne sera pas le dernier. Certains d'entre vous, et j'en suis absolument convaincu, ont déjà fait l'erreur de foncer dans le tas sans même demander l'avis de tout un groupe, sans réfléchir avant d'agir. C'est la résistance ici, pas un putain de moulin ! S'énerve le régulateur en serrant les poings. Moi aussi, j'ai fait cette erreur fatale. Et j'en ai marre, marre de me planquer ! Marre de mentir à mes alliés.
A présent, sa voix explose presque, couvrant n'importe quels murmures. Autant ceux de la pièce, que ceux extérieurs. Il ne sait plus ce qu'il fait, plus ce qu'il dit. Vitaly va faire une nouvelle bourde qui va lui être fatale. Il va crever sa couverture. L'idée lui fout une trouille bleue, et pourtant, les mots lui échappent. Indépendants et libres. D'une certaine manière, c'est aussi pour lui-même qu'il le fait.  
- Si on veut s'en sortir, il va falloir déjà mettre les choses au clair. Si quelqu'un veut encore agir dans le dos du groupe, il mérite purement et simplement l'exil de St James. On est un groupe, cessons de faire bande à part !  
Des propos durs, qu'il aurait pourtant ménagé en temps normal.  
- C 'est ce que je pense, et j'en démords pas. Alors je vais faire le premier pas, et arrêter de tourner autour du pot. S'avance le blond aux prunelles brûlantes d'une énergie nouvelle. Pour arriver à nos fins, il faut qu'on soit tous unis. VRAIMENT. Et arrêter de faire semblant. Lâche Vitaly, s'entant presque ses jambes sur le point de lâcher sa solide silhouette.Pause. Est-ce qu'il va oser relever ses manches ? Oser montrer sa véritable position ? Lui qui a toujours été si … Solitaire et peu désireux de s'impliquer à fond, trop obsédé pas SA vengeance ? Pour ma part, j'ai décidé qu'il était, tout comme l'a fait Severus, plus habile et malin d'attaquer de l'intérieur. »

Etre agent-double, c'est une chose. Posséder la marque en est une autre. Avoir cette trace indélébile gravée dans la chair, c'est prouver qu'on est capable du pire. Et c'est précisément ce qu'il redoute, montrer à ce groupe auquel il tient, qu'il a déjà fait le pire pour arriver à ses fins.

Spoiler:

1119 mots moins de 12h ; + 160 points à la résistance.
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Siane Callaghan
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Siane Callaghan
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don't lie to me
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« Callaghan a raison... » De toute sa vie, Siane n'aurait certainement jamais pensé que ces mots franchiraient un jour les lèvres de Snape. L'ancien Maître des Cachots parlait avec sagesse et si la jeune femme avait longtemps pensé qu'il n'était qu'un tyran désagréable et un traître, elle devait bien admettre que Severus était un homme dont ils avaient besoin, aujourd'hui, à St James. Il faisait partie de ceux qui avaient lutté lors des précédentes guerres, il savait comment tout ceci fonctionnait et il lui donnait raison. La Gryffondor était soulagée de constater qu'elle n'était pas la seule à penser qu'il fallait resserrer les rangs, ne pas se laisser diviser par l'ennemi. Il termina son discours, long mais nécessaire, en apportant son appuis à Sévan et cela acheva de convaincre Siane qu'elle faisait bien de le suivre, elle aussi. Après tout, il avait été à la tête de la Résistance lorsque Gabriel avait joué au mort et les choses avaient semblé bien plus efficaces aux yeux de la jeune femme, à cette époque. Puis Harry prit la parole, clarifiant ses paroles, exprimant une chose que certains avaient peut-être oublié dans leur désespoir, mais qui demeurait la raison pour laquelle ils se battaient tous. Ils étaient vivants. Privés de leur liberté, privés d'avenir peut-être, mais ils respiraient tous encore, ils pouvaient prendre des décisions, agir. Et il y avait ces personnes dehors, celles qui avaient peur de se battre que Siane ne jugeait pas, ces personnes qui avaient besoin que d'autres agissent pour eux. Les futures générations, à quoi ressembleraient-elles, si eux ne faisaient pas tout pour rétablir l'ordre ? La jeune femme connaissait les moqueries, les mauvais regards, tout ça parce que l'on ne venait pas de la bonne famille. Qu'adviendrait-il des autres sangs mêlés et nés-moldus, si eux ne faisaient rien pour arrêter Caldwell ?
Harry fut suivit par Vitaly, cet homme dont elle ne savait presque rien, sinon que lui aussi parlait avec raison en cet instant. Siane croisa les bras devant sa poitrine, hochant la tête d'un air plus calme. Ils commençaient à être d'accord, et c'était une bonne chose. Peut-être avait-elle eu raison de hausser ainsi le ton, finalement. Quelqu'un s'éclaircit la gorge et Siane se retourna pour constater qu'il s'agissait de Drago. Elle avait mal jugé l'ancien Serpentard. Enfin, non, à l'époque, il avait véritablement été odieux avec elle et tous les autres Gryffondors. Mais elle avait longtemps pensé qu'il n'était pas digne d'intérêt, qu'il n'était qu'un idiot et que rien ne pourrait le faire changer. Elle s'était trompée et aujourd'hui, elle était même fière de l'avoir à ses côtés, au sein de la Résistance. Malgré tous les défauts qu'il possédait, le jeune Malefoy était un garçon intelligent qui, très étrangement, avait su devenir quelqu'un d'agréable aux yeux de Siane.

Il se posait des questions sur les raisons de Gabriel et cela fit tiquer la jeune femme. « Il ne cherchait pas la tranquillité, Drago. Si tu veux mon avis, sa conscience lui pesait trop lourdement. Ce que je peux comprendre, les décisions d'un chef ne sont pas faciles à prendre, les responsabilités des morts et des blessés sont incroyablement lourdes. Il n'a pas tenu, c'est tout. » A quoi bon s'étaler sur Etherington ? Il faisait partie du passé, à présent. Et alors Neville reprit la parole. Alors que les choses semblaient s'améliorer, alors que Siane se sentait plus calme, il se remit à parler et la jeune femme se demanda si un étranger ne se tenait pas face à elle. Nathan lui répondit immédiatement, prenant enfin la parole tandis que la Gryffondor serrait les poings. A nouveau, la pièce s'emplit de la voix de Harry, qui exprimait parfaitement ce qu'elle pensait en cet instant, mais ce n'était pas suffisant. Le sang lui battait aux tempes, la rendant presque sourde à ce qui se disait autour d'elle. Vitaly parlait, elle en avait conscience, mais le comprendre était devenu difficile. Alors lorsqu'il se tut, Siane alla se planter en face de Neville, plongeant son regard dans le sien. « Qui es-tu ? Demanda-t-elle d'un ton calme, mais tellement désolé. Je te connais, Londubat, tu n'en as peut-être pas l'air, mais tu es courageux, tu as bon cœur. Dumbledore lui-même l'a dit. La guerre nous a tous fait du mal, Neville, mais nous rendre aussi amères ? Aussi inconsidérés ? » Elle secoua la tête, l'air déçue. « Ils ont raison, tu sais ? Qu'est-ce que tu voudrais nous voir faire ? Sortir, baguette à la main, pour défier Caldwell et ses sbires, tous nous faire tuer – parce que c'est ce qu'il se passera, si nous agissons ainsi – et alors qu'adviendra-t-il de ces personnes que tu dis vouloir défendre ? Qui les sauvera, lorsque nous serons tous morts pour avoir voulu jouer aux héros alors que nous n'en avons pas les moyens ? Tu parles de tuer, Neville. Je suis tombée dans ce travers, tu sais ? Après qu'Amy et mes parents soient morts, je pensais qu'en les tuant tous, je finirais par me sentir mieux. Tu sais ce que j'ai récolté, pour ça ? Rien d'autre qu'une haine toxique et une peine insurmontable. » Elle s'interrompit, secouant la tête d'un air triste. C'était dur d'admettre ces choses à voix haute pour elle, mais les mots semblaient sortir de sa bouche sans qu'elle puisse les contrôler. A croire que chacun avait décidé de tout dire, aujourd'hui. « Harry a raison, nous ne pouvons pas devenir comme eux. Nous ne serions pas dignes des sacrifices que nos proches ont fait. Nous ne serions plus capables d’honorer la mémoire de nos morts. Je me bats, Neville, chaque jour. En restant ici, plutôt que de sortir pour aller leur coller mon poing dans le visage. En trouvant un moyen de sauver ceux qui souffrent à cause de ce que Caldwell a libéré. Je n'en ai peut-être pas l'air, parce que je ne sors pas d'ici au grand jour, pour les affronter baguette à la main, mais je me bats chaque jour. » Elle s'arrêta à nouveau de parler, avant de se tourner vers Sévan qui se dressait toujours face à eux, l'air de ne plus savoir à qui répondre, ni quoi dire face à eux.
« Caldwell n'est pas la priorité, nous le savons tous. Ce qui nous menace a l'heure actuelle est bien pire que tout ce que ce monstre pourra faire. Deux Cavaliers de l'Apocalypse ont été libérés, ils sont responsables de l'effondrement du Ministère, du massacre à Pré-au-Lard et de ces gens qui dépérissent lentement. Si nos informations sont bonnes, et je ne doute pas qu'elles le soient, Caldwell en a réveillé un troisième. Nous devons empêcher que tous soient libérés, nous devons aider les Marqués. C'est ce que nous faisons déjà, mais nous devons être plus efficaces encore. Car si nous n'arrêtons pas le mal qui s'est mis en marche, il n'y aura plus personne à sauver des griffes de Caldwell. » Elle balaya l'assemblée du regard, puis reporta son attention sur Sévan. « Je te suivrai, Sévan, si tu me promets que ceci restera notre priorité, jusqu'à ce que le problème soit réglé. Caldwell peut attendre, il devient fou et perd de sa notoriété, nous l'avons tous vu. Nous devons agir dans l'ombre, comme nous l'avons toujours fait. Espionner, semer le doute dans le cœur de l'ennemi, les diviser, c'est un plan à long terme que nous avons déjà mis en marche. L'heure de notre cher Ministre viendra, mais d'abord, nous devons aider ceux qui croient en nous. » Voilà, c'était dit. Si eux pensaient que la priorité était d'arrêter les mangemorts, alors ils n'iraient pas bien loin, elle en était certaine. Ils n'étaient pas assez nombreux pour se battre sur plusieurs fronts, et plus d'une décision allait devoir être prise, aujourd'hui.

1 300 mots • + 40 points à la résistance.
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Severus T. Snape
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⚡ Âge du personnage : 40 ans depuis janvier ; né le 9 janvier 1960.
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Intrigue — Don’t lie to me


Résistance !


—————— ͼҨͽ ——————


Seul le bruit d’une éponge frottant une assiette sale trahissait le silence qui s’était installé dans la modeste cuisine du 12 square Grimmaurd. Molly avait arrêté le nappage de ses petits gâteaux, les deux mains ancrées sur le rebord de l’évier pour ne pas flancher. Est-ce qu’il fallait que tout recommence ? Alors que deux décennies étaient passées depuis l’avortement prématuré de leur premier combat, Molly Weasley ne s’attendait pas à les voir tous réunis ici. Tant de fois, elle avait espéré pouvoir tous les rassembler autour d’une table, où les rires fuseraient, les anecdotes sur le passé seraient partagées autour d’une dinde juteuse au fumet enchanteur. Cependant, elle n’espérait pas que la raison de ses retrouvailles serait aussi noire. Tout recommençait. « Parce que c’est tout ce que tu as à proposer Snivellus ? Autant nous rendre la queue entre les jambes ! » Le regard inquiet de Severus quitta le dos de Molly Weasley, pour mieux se poser avec dédain sur le visage blafard Sirius Black. Pour qui se prenait-il ? Ses mains ancrées sur ses genoux noueux, il ne prit même pas la peine de répondre aux attaques enfantines de Black. Vingt longues années étaient passées mais la puérilité de leur querelle était toujours aussi éclatante. « Pour le moment, il serait plus sage de ne pas faire parler de nous, c’est tout.» Sirius balança le journal à l’autre bout de la table, et ce dernier atterrit juste sous le nez crochu de Severus Snape. « Tu veux que je reste dans ce trou à rat alors que dehors, des langues de vipère s’acharnent contre mon filleuil ? Tu trouves que rester là, le cul sur une chaise, à attendre que le fils de James soit décrit comme un illuminé est sage ? » La colère et le ressentiment se percevaient clairement dans le ton sec qu’employait le parrain de Harry. Severus renifla bruyamment. À quoi bon discuter avec Black ? Il ne changerait pas d’avis, et comme à son habitude, il allait y aller bille en tête, sans penser aux conséquences. « Tu veux foncer dans le tas, et réfléchir seulement après aux conséquences ? Belle mentalité Black ! Ton séjour à Azkaban ne t’a pas aidé à te servir de ton cerveau ! » Black se leva d’un bond de sa chaise, mais il reçut un violent coup sur le crâne qui l’obligea à se rasseoir. Néanmoins, ce petit coup venu de nulle part ne mit pas fin à ses marmonnements. « Ça suffit tous les deux ! On n’a mieux à faire que de se crêper le chignon comme deux fillettes ! » Maugrey poussait péniblement sa jambe de bois, sur le vieux parquet usé de la cuisine. Sa voix sombre laissa s’installer un profond silence. Molly essuya furtivement les larmes qui se mettaient à couler sur ses yeux, et continuait à cuisiner. Que pouvait-elle faire d’autres ? Rien, personne ne l’écoutait jamais. « Sirius a raison Alastor. On ne peut pas rester tapis dans l’ombre alors que dehors, tous se déchaînent contre Harry et que des familles entières disparaissent sans que personne ne s’en soucie ! » Le ton encore juvénile de Nymphadora jura avec l'âpreté de ses propos. De son œil de verre, Maugrey lui adressa un rapide coup d’œil, en prenant place sur une chaise, trop petite pour son imposante allure. « Du calme Nymphadora, laisse nous réfléchir un...» Les cheveux bruns de la jeune fille à la candeur d’une enfant devinrent immédiatement rouge foncé. « Ne m’appelle pas Nymphadora ! » Sa colère éclatait, avec autant de puissance que la couleur rougeâtre de ses cheveux. Au bout de la table, le nez dans sa tasse de thé, Remus Lupin laissa échapper un petit rire amusé. Décidément, Tonks n’avait pas la langue dans sa poche. Mise à part elle, personne n’oserait reprendre Alastor Maugrey de la sorte, et cette grande liberté avait un petit quelque chose de plaisant. Du moins, elle plaisait à Remus. Son sourire s’effaça rapidement, trouvant que cette expression joviale n’avait pas lieu d’être ici. « Depuis la dernière réunion, combien de familles ont encore disparu ? » Un silence de mort s’installa entre les membres de l’Ordre du Phénix. Personne n’avait envie de compter, sans doute trop effrayé à l’idée de connaître l’étendue des dégâts. Tous savaient que la terreur grandissait dehors, mais jamais ils ne pensaient que tout irait si rapidement. Beaucoup plus rapidement qu’il y a vingt ans. Pour briser ce silence de veille funèbre, Kingsley prit la parole. « Trois de plus.» Trois. Molly fit tomber un petit muffin sur le sol, et tout le monde se tourna vers elle. « Ça va Molly ? » Arthur vint se mettre près d’elle. Ses membres tremblaient, ses joues étaient encore mouillées par ses larmes silencieuses. « Comment voulez-vous que j’aille bien ? Des familles entières disparaissent, sans que le Ministère ne fasse rien ! » Elle jeta un regard noir à Shacklebolt. Elle savait que ce n’était pas sa faute, mais pour exprimer sa colère, elle devait trouver un coupable. « Des familles, comme la nôtre Arthur. Que nous arriverait-il si Bill, Charlie  Percy George, Fred, Ronald, Ginny et Harry disparaissent ? Je ne peux pas perdre mes enfants, je ne peux pas...» Le silence chez les autres membres de cet ordre réuni à la hâte ne laissait présager rien de bon. « Je ne veux pas que l’on me ramène le corps de mes enfants, tout comme on m’a ramené le corps de mes deux frères... Non ! » Elle essuya à la hâte les larmes qui quittaient juste ses yeux, pour mieux se remettre à la question. Molly parlait rarement de ses deux frères, décédés lors d’un combat contre les mangemorts. « Molly, ça n’arrivera pas...» Arthur se mit doucement à caresser le dos de sa femme, pour la calmer. Tous les autres regardaient ce couple uni malgré toutes les difficultés. Ils étaient un exemple pour eux tous, mais ce n’était pas le moment pour le mélodrame. « Alors on s’met à découvert hein ? Puis comme ça, les mangemorts comprendront qu’il y a du répondant de notre côté. On peut utiliser les mêmes armes qu’eux ! » Le petit Dedalus Diggle se mit à trépigner sur sa chaise, remettant à chaque fois son haut-de-forme violet sur son petit crâne. Severus se pinça la nez, où Merlin était-il ? « Dedalus a raison ! Il faut se battre sur le même pied d’égalité ! Sinon, si on reste dans l’ombre, nos actions auront moins d’impact et la communauté magique pensera que tout est perdu ! » La voix suraiguë de Elphias avait toujours agacé tout le monde, mais aujourd’hui, ils passeraient outre. Les propos de ce petit homme aux cheveux argents firent immédiatement réagir Alastor, qui tape fermement du point sur la table. « Il est hors de question que nous utilisions les mêmes armes qu’eux. J’ai refusé d’utiliser les Sortilèges Impardonnables il y a vingt ans, je ne changerai pas d’avis. Je préfère perdre l’autre moitié de mon nez que de m’abaisser à ses vermines.» Ce dernier renifla alors et se mit à masser son bras endolori. Sur son visage étaient parsemées de nombreuses cicatrices. Elles avaient toute une histoire, toute une date. Durant sa brillante carrière en tant qu’Auror, le bon vieux Fol’Œil avait toujours mis un point d’honneur à ramener les mangemorts vivants au Ministère pour qu’ils soient jugés par la Justice des Hommes, et non par celle d’un seul homme. Il ne dérogerait pas à cette règle. « Autant se battre à coup de pissenlits des champs alors...» La prise de parole renfrognée de Fletcher accentua l’odeur infâme qui venait de ce petit homme. L’odeur mêlant tabac chiqué et alcool désuet embaumait déjà toute la pièce, donnant des hauts-le-cœur à toute l’assemblée. « Les autres ont raison ! On doit jouer sur le même tableau, sinon on va tout droit à l’échec Alastor. On ne peut pas rester aussi pacifiques que lors de la première guerre. Je suis sûr que si on avait été plus...» Sirius se leva pour de bond, et pointa son doigt vers Podmore. Il en avait marre d’entendre Sturgis balancer des bêtises sur tout ce qu’ils avaient fait lors du premier combat. « Écoute moi bien Podmore. Il y a vingt ans, nous nous sommes battus avec les armes que nous avions. Nous étions jeunes, fous, et sans aucun doute illuminés par notre envie de monde meilleur. Aujourd’hui, nous sommes plus adultes, plus matures...» Severus laissa échapper un petit rire sarcastique qui n’échappa à personne. « Tu m’en diras tant Black...» Black lui adressa un regard noir, mais ne se laissa pas aller à ses plus bas instincts. « Oh la ferme Snivellus !  Je disais donc... moins enclins à nous laisser guider par la folie de notre jeunesse. Alors cesse de déblatérer des conneries sur ce que nous avons fait ou pas fait il y a vingt-ans. Ce qui est fait est fait et... ceux qui sont morts sont morts. » Cette phrase un peu crétine ne l’était pas pour tous les hommes et femmes présents ici. Chacun pensait à tous ceux qui avaient péri lors de la première guerre, persuadés que le monde futur serait meilleur. Et s’il ne l’était pas en fin de compte ? Et si leur mort avait été vaine ? Hagrid, assis sur deux chaises à droite de Sirius, ne voulait pas croire que tout était déjà écrit. Ils pouvaient tous se battre, encore. « On va droit à l’échec...,» marmonna Mondingus qui triturait son vieux manteau bouffé aux mites. Ce murmura plus qu’audible fit monter la moutarde aux nez aux deux ennemis de toujours. Ils se levèrent d’un bond, et fixèrent leur regard noir sur cet infâme Fletcher. « Écoute moi bien l’escroc. Je vais être tout à fait honnête avec toi. Ici, personne n’a confiance en toi. Ton passé ne plaide pas en ta faveur, que veux-tu ? Mais je garde un œil sur toi. Alors tu as juste le droit d’assister, mais tu n’as pas le droit de participer Severus avait pris Black de court, mais ce dernier ne trouva rien à rajouter.
Arthur s’avança alors vers la table, agacé de voir que tout recommençait dehors, comme ici. « Qu’est-ce que vous nous faites là ? Se tirer dans les pattes ne sert à rien. Il faut rester unis... Unis comme nous l’étions du temps de cette photo, vous vous souvenez ? » Chacun leva la tête pour ancrer son regard perdu sur la photo un peu défraichie mais toujours aussi belle. Les sourires illuminaient leur visage, leur cohésion leur déchirait le cœur. Il fallait qu’ils cessent les conflits internes, pour mieux se battre. Ils ne voulaient pas rajouter des noms à la liste se situant juste sous la photo.
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James Potter, son épouse Lily † 31 octobre 1981.
 † 31 octobre 1981.
Egard Bones son épouse Fiona et leurs 4 enfants, † 24 juillet 1981.
Caradoc Dearborn † 25 juin 1981.
Benjy Fenwick † 23 juin 1980.
Marlene McKinnon † 3 janvier 1981.
Dorcas Meadowes 2 septembre 1980.
Frank Londubat, son épouse Alice † internés à Sainte-Mangouste
Walter Carlten † 11 juillet 1981.
Gideon Prewett † 23 mars 1981.
Fabian Prewett † 23 mars 1981.


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Tout recommençait. Encore, et encore. Severus était fatigué de cette même rengaine. Il était épuisé de devoir se battre, de devoir faire preuve de ruse et d’espièglerie. N’avait-il pas aussi droit au repos et à la paix ? Son regard glissa quelques instants vers Potter. Était-il à présent dans le même état d’esprit ? Dans cette minuscule pièce, ils sont ceux qui ont le plus payé. Ils ont tant donné, mais qu’ont-ils obtenu en retour ? Un esprit malade et un corps chancelant. Voilà ce que la communauté magique offre à ses hommes qu’elle a considéré, un temps, comme ses héros. Severus laissa échapper un rire nasal, et reprend la parole. Plongé dans ses pensées, se remémorant toutes les réunions de l’Ordre, une constante lui revenait. « Nous ne devons pas nous battre avec les mêmes armes que les Mangemorts. Albus a toujours refusé d’utiliser du Veritaserum comme Ombre, Alastor a toujours refusé d’utiliser les Impardonnables, ce qui lui a valu de perdre son nez, sa jambe et son œil. Remus a toujours refusé d’utiliser sa lycanthropie pour mieux déchiqueter les chairs de nos ennemis...» Severus commençait à parler de ceux qui étaient tombés pendant la dernière guerre. Il ne voulait pas recouvrir le cœur de ses jeunes d’un voile de deuil. Il tenait à ce qu’il comprenne que si leurs aînés ont fauté, tout n’est pas à jeter aux oubliettes. L’ancien maître des cachots n’accepterait pas que leur combat, leurs victoires ainsi que leurs défaites soient dénigrés de la sorte. Ils avaient tous bien trop perdu. « Vous allez devoir la jouer fine. Infiltrer avec plus de finesse tous les départements de Ministère, tirer habilement les vers du nez des mangemorts les plus prompts à parler autour d’un bon Whisky pur feu. Utilisez votre tête, et non votre soif intarissable de vengeance. Parce que là alors, vous deviendrez comme eux. Comme celui que j’ai été il y a un temps. Ça n’aide pas à se regarder dans le miroir, croyez-moi.» Severus ne savait même pas pourquoi il était venu à parler de lui, c’était venu ainsi. Pour une fois depuis bien longtemps, il avait laissé parler son cœur. « Je n’ai rien rajouté aux propos de Mademoiselle Callaghan. Nous avons déjà commencé à travailler sur les parchemins pour lutter contre la Mort, mais les autres Cavaliers ne sont pas éteints. Ils sont en sommeil. Ceux qui ont des attaches à Sainte-Mangouste, mettez vous des médicomages dans la poche. Ceux qui connaissent toutes les tavernes du pays, laissez-y un œil et une oreille. Vous devez agir dans l’ombre, pour un jour pouvoir atteindre la lumière.» Severus retourna s’asseoir sur un fauteuil plutôt confortable. Il était fatigué, et toute cette même rengaine commençait à l’épuiser. Pourrons-nous un jour regarder le futur sans appréhension ?

2275 mots + 60 points aux neutres.
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Duncan Gleneagles
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— INTRIGUE N°4 : don't lie to me.  Tumblr_n43xidaLZo1tt5psgo8_250Duncan avait été parmi les premiers arrivés et s’était installé dans un coin de la pièce en attendant que Sévan ne puisse prendre la parole. Il avait écouté ses propos avec attention mais avait eu un moment d’hésitation. Gabriel était mort ? Mais… Vraiment ? Il leur avait déjà fait le coup de la mort simulée, mais là c’était vrai ? il s’était vraiment suicidé ? il lâcha un « Putain. » A peine audible en réalisant ce que ça signifiait. Qui allait les diriger maintenant ? Sévan ? C’est vrai que c’était le plus apte à le faire, il l’avait déjà prouvé par le passé.
Puis la situation commença à dégénérer. Tous y allèrent de leur petit grain de sel, de leurs petites piques. Et quand l’un d’entre eux parvenait à calmer un peu le jeu, un autre revenait derrière et rallumait la poudre… Ils n’étaient pas censés être unis ? Alors pourquoi est ce qu’ils en arrivaient à se prendre la tête comme ça ?
Même mort, Gabriel parvenait encore à la diviser...

Le dernier à prendre la parole fut Severus qui, pour une fois, avait le soutien de l’ancien Serdaigle. Il n’avait jamais aimé ce type mais là il devait admettre qu’il avait raison. Sur toute la ligne. Néanmoins la situation ne semblait pas perdre en tension aussi il s’avança un peu et se racla la gorge avant de prendre la parole. « Je sais que ça ne fait pas longtemps que je suis là, que je suis un des dernier arrivés. Certains d’entre vous irons peut être jusqu’à penser que je ne devrais pas l’ouvrir. Que je suis mal placé pour le faire. Et vous avez peut être raison. Mais… » Il déglutit avec difficulté et passa son regard sur l’assemblée avant de le poser sur Siane. « ...Quand j’ai débarqué ici, tu m’as expliqué qu’on se battait tous ensemble, unis. Et… Ce que je vois là ne ressemble à rien. Je n’y vois pas une once d’unité. Et vous vous rendez compte de quoi c’est parti ? Sévan se propose comme chef ! C’est ça la question putain ! Alors pourquoi vous vous prenez la tête à savoir qu’est ce qui est le mieux entre se battre ou faire des recherches ?! Est ce que vous réalisez que de toutes façons nous n’avons pas les forces nécessaires pour affronter Caldwell ?! » Il prit quelques instants pour reprendre son souffle et se calmer un peu. Putain qu’est ce qui lui arrivait ? Jamais il n’avait été aussi violent ! Quelque chose ne tournait pas rond aujourd’hui et il en avait la certitude maintenant qu’il réalisait la façon avec laquelle il s’était adressé à eux.

Il se massa lentement les paupières avant de reprendre. « Siane, tu as raison. Tout comme Hayter, St John et Snape. Nous ne pouvons pas rivaliser avec Caldwell à l’heure actuelle. Alors concentrons nous sur ces Cavaliers. » Il se tourna ensuite vers Sévan qui n’avait pas prononcé un mot depuis le début. « Je ne te connais pas encore personnellement Sévan. En fait je sais pas grand chose de toi. Mais je sais que tu nous a déjà dirigé par le passé et que je n’ai rien à redire la dessus. Tu veux prendre la tête de la résistance ? Très bien. T’as mon soutien. »

En ayant terminé, il hocha silencieusement la tête et se fraya un chemin dans la foule jusqu’à Alexis. Elle l’inquiétait vraiment aujourd’hui. Il ne l’avait jamais vue dans cet état. Comme la majorité des personnes présentes dans cette pièce d’ailleurs. Il alla s’installer à côté d’elle et lui posa une main réconfortante sur l’épaule. « Eh… Ca va ? » Il se doutait bien qu’il risquait de se prendre une soufflante mais il voulait savoir ce qui n’allait pas chez son amie.

633 mots en moins de 10 heures ; + 180 points à la résistance.
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intrigue ▬ don't lie to me


St-James. L'endroit où la jeune Esfir se contente d'aller le plus clair de son temps, depuis sa sortie de Poudlard. Un endroit qu'elle sent rassurant, de par là présence de toutes les autres personnes en ces lieux. Pourtant, malgré cela, elle se sent plus ou moins mal par rapport au fait que son père soit un Mangemort, désormais prisonnier d'Azkaban. Mais malgré ce passé douloureux et nébuleux, Esfir ne fait mine de rien, espérant que personne ne lui tiendra rigueur d'une telle chose. Ce jour, une réunion a été organisée en toute urgence à St-James, et comme à son habitude, Esfir décida d'y aller. Plusieurs personnes étaient déjà là, mais elle ne s'approcha pas trop, restant un peu en retrait pour éviter d'être remarquée. Malgré ses quelques relations dans les lieux, elle ne préférait pas vraiment attirer l'attention sur elle, surtout pas dans un tel climat d'instabilité collective. Au beau milieu d'une grande place vide, se trouvait un homme, les deux pieds plantés dans le sol, une silhouette sévère et un peu fébrile. Fragilisée par une nouvelle probablement encore plus difficile qu'Esfir n'aurait pu l'imaginer. Sévan, comme à son habitude, regardait chaque personne de la salle, sans forcément réagir. Après un rapide regard balayant avec rapidité la salle, Esfir parvint à reconnaître quelques viages. Drago, Harry, Alexis, pour ne citer qu'eux. Les autres, elle les connaissait moins, même si leurs noms ne lui étaient pas inconnus. « Bonjour. Merci d'être venus, je sais que pour certains d'entre vous, c'est prendre un risque, mais ce que j'ai à vous dire est important. » Ces quelques mots ne déclenchèrent aucune réaction chez Esfir, malgré une certaine inquiétude profondément enfouie en elle. Elle le savait, quelque chose allait se jouer aujourd'hui. Quelque chose de grave.  Plusieurs mots fusèrent, amplifiant un peu plus la dose d'inquiétude et de mal à l'aise dans la voix de Sévan. Il n'était pas sur de ce qu'il allait dire, et les tremblements de sa voix le faisaient amplement ressentir. « Mais vous vous en doutez bien, je ne suis pas ici pour vous servir un discours d'encouragement. Vous n'en avez pas besoin, votre volonté est suffisante. Si je vous ai demandé de venir, c'est parce que j'ai une nouvelle à vous apprendre. Une nouvelle grave. Gabriel est mort. » Ces mots avaient sonné comme un marteau frapperait une enclume, à l'esprit d'Esfir. Pourtant, elle ne pouvait se résigner à croire une telle chose. Elle savait que cela était impossible. Gabriel avait déjà fait l'objet de rumeurs concernant sa mort, et ce, à de nombreuses reprises. « Et ce n'est ni une supercherie, ni un mensonge, je ne jouerai plus jamais à cela avec vous tous. Je ne vous mentirai plus, ne vous cacherai rien. » Dès lors, le regard d'Esfir se vida de toute émotion. Malgré son manque cruel de relations avec Gabriel, elle ne pouvait être insensible à une telle annonce. Elle savait que cela changeait tout. Absolument tout. « Gabriel s'est suicidé il y a de cela deux jours, vous vous doutez certainement de ce qui l'a poussé à le faire, ainsi je ne m'étendrai pas en explications. » Un suicide. Même si Esfir détestait cette façon de mourir, elle ne put réagir. La nouvelle avait choqué presque tout le monde, et la jeune femme, comme les trois quarts de l'assemblée ici présente, ne semblait plus écouter le reste du discours. Elle réussit seulement à entendre quelques autres mots, lancés à la volée. « J'assumerai cette fonction, si vous le souhaitez, » Mais elle n'eut aucune réaction, si ce n'est cet air choqué accroché au visage en permanence.

Pendant de longues minutes, Esfir se surprit à penser à toutes sortes de choses. Tant et si bien que sa silhouette semblait se perdre dans l'obscurité de la pièce. Ses courbes légèrement ondulées disparurent petit à petit, tandis qu'elle entendait parfois quelques mots, lâchés avec fureur et consternation. Harry, Alexis, Severus et les autres semblaient mener la discussion à son paroxysme. Mais à son esprit, les mots de Severus sonnèrent comme une cloche d'alarme. Ce qu'il disait était vrai. Et ce, elle dut l'admettre malgré une certaine réticence. A Poudlard, Esfir n'a jamais réellement porté d'affection à ce professeur. Pourtant, aujourd'hui, force était d'admettre qu'il n'était plus le même homme. La guerre l'avait changé. « Nous ne devons pas nous battre avec les mêmes armes que les Mangemorts. Albus a toujours refusé d’utiliser du Veritaserum comme Ombre, Alastor a toujours refusé d’utiliser les Impardonnables, ce qui lui a valu de perdre son nez, sa jambe et son œil. Remus a toujours refusé d’utiliser sa lycanthropie pour mieux déchiqueter les chairs de nos ennemis...» Toujours sans dire un mot, Esfir s'avança un peu, pour voir la scène se dérouler sous ses yeux. Elle avait tellement été obnubilée par ses pensées, qu'il ne lui était plus possible de suivre pleinement la discussion. Elle ne savait pas de quoi les autres parlaient, mais elle essaya tant bien que mal de voir ce qui se jouait à présent. Elle le devait. « Vous allez devoir la jouer fine. Infiltrer avec plus de finesse tous les départements de Ministère, tirer habilement les vers du nez des mangemorts les plus prompts à parler autour d’un bon Whisky pur feu. Utilisez votre tête, et non votre soif intarissable de vengeance. Parce que là alors, vous deviendrez comme eux. Comme celui que j’ai été il y a un temps. Ça n’aide pas à se regarder dans le miroir, croyez-moi.» A sa plus grande surprise, Esfir réussit à reconnaître quelques traits de sa propre personnalité en ses derniers mots. Jamais elle n'aurait pensé pouvoir avoir ne serait-ce qu'un infime point commun avec Severus. Et malgré tout ces mots lancés avec conviction, Esfir ne put parler. Elle ne se sentait presque pas à son aise. Elle n'avait pas assez suivi la conversation pour y prendre part, et ce malgré quelques regards furtifs qui semblaient de temps en temps s'accrocher à elle. Ses prunelles ambrées se posèrent sur Harry. Lui aussi, semblait beaucoup s'animer dans cette discussion. Pourtant, Esfir ne parvenait pas à s'engager. Son jeune âge et son passé turbulent lui avaient appris que l'honnêteté n'était pas toujours la clé pour parvenir à ses fins. Et même si elle souhaitait plus que tout donner son avis, elle ne parvint pas à trouver la force. Son regard se posa dans celui de Severus, et inconsciemment, elle lança un signe de tête. On pouvait lire dans son regard plusieurs sentiments entremêlés. Mais les plus présents étaient certainement la surprise et l'approbation.  


→ 1094 mots, en plus de quatorze heures. ; + 40 points à la résistance.

Spoiler:


Dernière édition par Esfir C. McArthur le Lun 28 Avr - 22:10, édité 1 fois
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D. Alexis Hoover
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Sans vraiment m'en rendre compte, je me suis mise un peu à l'écart. La tension dans la salle est palpable et Sévan n'a toujours rien dit depuis qu'il nous a annoncé la mort de Gabriel. Il devrait vraiment faire quelque chose, après tout c'est lui notre nouveau chef, non? Je le regarde du coin de l'oeil tandis que Hayter prend la parole à son tour. C'est comme si nous avions tous notre petit mot à dire et que nous avions un tour de parole, c'est vraiment idiot. On perd du temps avec ces enfantillages, et savoir que je suis celle qui a commencé à envenimer les choses me donne envie de vomir. J'ai vraiment envie de sortir d'ici, j'ai l'impression que tous, les uns après les autres, y vont de leur petite phrase moralisatrice. Chacun essaie de se poser en médiateur, en grand sage de l'assemblée alors qu'au final, aucun n'apporte de réel calme à la salle qui est de plus en plus sous pression. Je croise les bras devant ma poitrine pour m'empêcher de me boucher les oreilles comme une gamine. J'ai besoin de silence, de silence et de calme. J'ai besoin d'être seule mais je sais que cela n'arrivera pas. Quoique je fasse, je ne peux pas être seule ici, je suis bridée et complètement engoncée dans les ordres et la stratégie de la résistance. La résistance, toujours la résistance. Harry reprend la parole après Nathan et je me cache le visage dans les cheveux pour lever les yeux au ciel. Je ne sais pas pourquoi le mal-être est devenu tout à coup si insoutenable. Tout me débecte ici, les visages, la décoration et rien ne me rassure. Je ne me sens plus chez moi avec tous ceux que j'appelle pourtant mes amis. Je cherche les yeux de Siane, de Drago, et ceux d'Aleks avant de me rappeler que je ne les trouverai pas. Je relève les yeux quand j'entends mon nom prononcé par celui que nous surnommions encore il y a peu l'élu. Encore un discours sur se battre et être unis, je suppose. Je n'écoute plus vraiment. Je comprends qu'il parle plus ou moins du fait que les suiveurs ne sont pas tous mauvais, qu'ils ne le font pas tous forcément par choix, et je suis d'accord avec lui. Mais c'est à ceux qui l'ont choisi qu'il faut s'attaquer, à ceux qui répriment ces pauvres gens qui sont forcés à faire des choses qu'ils ne veulent pas faire. Et qui mieux que quelqu'un qui n'a plus rien à perdre pour les sortir de cette horrible situation? Qui mieux que moi? Quand je sors de ma rêverie, c'est St John qui parle. Se jouer de ses adversaires, oui, c'est une bonne idée, mais ce n'est pas en prévoyant ici que nous allons y arriver. Combien d'actions sont tombées à l'eau parce que nous n'étions pas tous d'accord? Je n'en peux plus de faire des pas en arrière et de devoir écouter les autres. J'ai envie d'être libre. « Certains d'entre vous, et j'en suis absolument convaincu, ont déjà fait l'erreur de foncer dans le tas sans même demander l'avis de tout un groupe, sans réfléchir avant d'agir. C'est la résistance ici, pas un putain de moulin ! » Je lève des yeux sombres vers le régulateur. C'est étrange. On dirait presque qu'il a lu dans mes pensées, qu'il a deviné ce à quoi je pensais. Je comprends bien ce qu'il veut dire, et je le prends presque personnellement. C'est encore plus flagrant lorsqu'il prononce ces mots: « Si quelqu'un veut encore agir dans le dos du groupe, il mérite purement et simplement l'exil de St James. On est un groupe, cessons de faire bande à part ! » Oh, mon bon Vitaly. J'observe son visage déterminé avec beaucoup de lassitude. Je n'ai jamais agi dans le dos du groupe, je n'ai jamais failli à une seule tâche ni désobéi à un seule ordre qu'on m’aie donné. Et pourtant. Aujourd'hui, j'ai envie de partir. De vous laisser vous démerder tout seul et de mener ma propre résistance. De faire bande à part. Siane parle, je ne l'écoute même pas. De toute manière, Vitaly a dit ce que tout le monde pensait. Il faut donc que je fasse mes adieux. Je pense à tout ça, me fermant complètement au monde extérieur une nouvelle fois.

Soyons méthodiques. Mes affaires sont à l'étage. Il faut que je traverse la foule pour accéder aux escaliers. Impossible que je passe inaperçue. Tout mon corps me démange tant j'ai envie de détaler et de faire ce putain de sac pour partir. Mais je me retiens. Il me suffit d'attendre le moment opportun, et je monterai. Je monterai et je balancerai le stricte nécessaire dans un sac à dos. Je partirai sans rien dire à personne. Non, mauvais idée, ça reviendrait à faire la même chose que Gabriel. Je laisserai un mot. En disant que moi, je veux faire bande à part, et que je ne veux pas qu'on me retrouve. Je prends donc mon mal en patience. Il me suffit de faire semblant de les écouter jusqu'au bout et ce sera bon. Rogue se remet à parler, nous donnant des conseils d'attaque. La jouer fine, infiltrer. Je suis douée pour ça. On me prend souvent pour un ange, mais c'est un vrai démon qui vient d'être réveillé. Agir dans l'ombre, dit l'ancien professeur de potions. C'est trop facile. Beaucoup trop gentil. Je ne veux plus agir dans l'ombre. J'ai les mains croisées devant la poitrine, indifférente à toute la scène qui se déroule désormais. Duncan prend la parole mais mon attention est accaparée par le tableau au-dessus de la cheminée. Je sursaute quand, après avoir dit quelques mots, il pose une main sur mon épaule. Je me retourne vers lui. Il a un sourire réconfortant sur le visage. On dirait presque qu'il s'inquiète pour moi. « Eh… Ca va ? » Je resserre l'étreinte de mes bras autour de moi. Comment peut-il me demander si ça va? J'ai perdu mon frère jumeau, j'ai perdu mon oncle, et aujourd'hui, je ne me reconnais même plus dans cette famille que j'ai choisi. Je ne crois pas, non, que ça va. Mais je me tais sur tous ces sentiments amers qui me donnent envie de vomir. Je ne peux pas me permettre d'être franche avec Duncan. Si je le suis, il restera à mes côtés tout à l'heure, et c'est hors de question. Je compte prendre mes clics et mes clacs dans la plus grande discrétion. Je n'ai pas envie que quelqu'un se mette sur mon chemin, que quelqu'un essaie de me dissuader, parce que je risquerais d'être encore plus désagréable qu'avec Harry et Neville tout à l'heure. Je ne veux pas faire subir ça à Duncan. Il n'a pas besoin de ça. « Oui, c'est bon, t'inquiètes. J'avais juste besoin de péter mon câble. » J'ai pris une voix neutre. J'espère qu'il ne va pas essayer de me parler davantage. Pour qu'il me laisse tranquille, je feins d'être complètement concentrée dans la discussion qui se joue autour de nous.

1182 mots en moins de 14 heures ; + 80 points à la résistance.
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Sévan Blackadder
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St James

second tour.


Ils étaient en colère. Ils ne comprenaient pas, ils étaient déçus. Sévan acceptait tout cela pour avoir ressenti la même chose en découvrant les derniers mots de Gabriel. Je suis désolé, comme si ça suffisait. A présent c'était à lui de leur annoncer, à lui de gérer la crise. C'était à lui de parler, d'expliquer les choses et pourtant, la pièce était remplie de l'écho de toutes les voix, sauf la sienne. Bon débarras, disait Alexis. Peut-être bien, oui, peut-être avait-elle raison et qu'ils s'en sortiraient mieux sans Gabriel. Mais si elle avait tord ? Si lui se trompait, comme leur ancien leader l'avait fait ? Dirait-elle « bon débarras » à son sujet, un jour ? Sévan avait la gorge nouée, les entrailles prisonnières de la glace. Il aurait voulu leur dire qu'il ne se sentait pas prêt pour tout ceci, qu'il avait autant sinon plus peur qu'eux encore. Peur d'échouer, peur de tous les mener à une mort certaine. Qui nous dit que tu ne craqueras pas ? résonna la voix de Vitaly à ses oreilles. Oui après tout, comment leur prouver qu'il ne les abandonnerait pas comme Gabriel l'avait fait ? Lui aussi avait semblé plein de bonnes intentions. Il n'avait rien d'autre que la Résistance. Rien d'autre qu'eux, rassemblés face à lui. Il n'avait jamais eu la prétention de diriger quoi que ce soit auparavant. Il ne l'avait toujours pas, aujourd'hui. Mais que deviendrait leur groupe, si personne n'en prenait la tête ? Il avait longuement réfléchi, enfermé dans sa chambre pendant une journée entière, à se demander comment leur annoncer que Gabriel avait lâché l'affaire, à se demander qui pouvait bien prendre sa suite. Sévan avait bien tenté de penser à d'autres candidats, mais il ne pouvait imposer une telle chose à qui que ce soit. Il avait dirigé la Résistance pendant un temps, lorsque leur chef s'était fait passer pour mort, il connaissait chacun d'entre eux, avait pris des décisions. Il n'avait pas le droit de les abandonner, lui aussi. Alors même si tout cela le terrifiait, c'était à lui de le faire, n'est-ce pas ? Si tu te sens prêt à être soutenu aujourd’hui, haï demain et pointé du doigt en tant que responsable de tous les sacrifices qu’implique la guerre… Oui, c'était exactement ça. Potter avait raison, il venait de résumer en quelques mots ce qu'il s'apprêtait à faire. S'il se sentait prêt à subir tout cela ? Non. Oui. Il ne savait plus, peut-être. Le jeune homme cessa d'écouter. L'étrange sensation qui s'était emparée de lui à la fin de son discours se faisait plus grande, plus forte. Les mots lui brûlaient les lèvres, il y avait tant de choses qu'il voulait dire et qu'il retenait. Tant de choses qu'il n'avait pas le droit de dire.
J’ai confiance. En Sévan, en l’avenir... en vous. Sévan releva la tête et croisa le regard de Severus. Son approbation, la seule qu'il avait toujours recherchée, la seule qui comptait vraiment. Snape savait, lui, il savait tout. Il n'avait pas besoin de parler, un regard suffisait pour savoir que son ancien professeur connaissait les doutes qui l'assaillaient, la peur qui lui étreignait la gorge. Mais il avait confiance. Alors il inspira profondément, pour la première fois depuis qu'il avait mis un pied dans cette pièce, Sévan sembla reprendre ses esprits. Il hocha la tête, le regard plongé dans celui de Severus, y plongeant tout le courage dont il avait besoin. Lui n'avait jamais abandonné. Malgré la douleur, malgré les doutes et les sacrifices, il n'avait jamais laissé tomber qui que ce soit et se trouvait ici aujourd'hui encore, prêt à agir pour sauver un monde qui lui avait toujours tourné le dos. « Sévan. Tu dis que tu ne veux pas t’étendre sur le geste de Gabriel et qu’on sait pourquoi il a fait ça… personnellement, je ne comprends pas. N’a-t-il pas laissé une note ? S’il voulait être tranquille, pourquoi n’est-il pas retourné dans son premier lieu de cachette histoire de foutre la paix à tout le monde ? » Une note... Sévan fouilla dans ses poches, serrant le poing autour du minuscule morceau de parchemin sur lequel Gabriel avait écrit sa dernière pensée. Je suis désolé, trois minuscules mots qui en disaient long.

« Tu penses pouvoir diriger la résistance ? Franchement je sais pas si je suis prêt à te suivre, tout comme je n'ai jamais été totalement convaincu par Etherington. » Sévan tiqua, que pouvait-il répondre à cela ? Son impatience, son envie de tout faire sauter, il avait ressenti la même chose. Longtemps, il avait cru que seule l'action, les combats leur permettraient d'avancer, de vaincre Caldwell. Mais il avait eu tord, Gabriel aussi et ils en payaient les conséquences, désormais. Ils ne pouvaient pas le battre en utilisant les mêmes armes que les mangemorts, Potter avait raison. La terreur, le harcèlement, ils ne pouvaient pas agir ainsi, sinon, quelle différence entre eux et Roy ? Les sacrifices ne seraient faits que s'il n'existait aucune autre solution. Les pertes n'étaient plus tolérables pour leur groupe qui avait déjà trop souffert. Ils n'étaient même pas assez nombreux pour prétendre lutter contre le Ministère, une attaque de front se finirait en véritable massacre. De mauvaises décisions les mèneraient tous à leur perte. Ils devaient réfléchir, élaborer des plans, prendre leur temps. Bien évidemment, c'était difficile d'avoir cette impression d'être prisonniers, de ne rien faire pendant que les autres souffraient, là-bas dehors. Mais s'ils mouraient tous dans des opérations suicides, alors qu'adviendrait-il de ce monde ? Et j'en ai marre, marre de me planquer ! Marre de mentir à mes alliés. Oh Vitaly, Sévan le comprenait tellement. Mentir, sans arrêt, cacher la vérité en pensant qu'elle fera plus de mal que les faits arrangés, modifiés. Cette unité dont ils parlaient tous, le jeune homme la recherchait également. Mais elle demandait une franchise totale, était-il prêt à leur accorder une telle chose ?
« Caldwell n'est pas la priorité, nous le savons tous. Ce qui nous menace a l'heure actuelle est bien pire que tout ce que ce monstre pourra faire. Deux Cavaliers de l'Apocalypse ont été libérés, ils sont responsables de l'effondrement du Ministère, du massacre à Pré-au-Lard et de ces gens qui dépérissent lentement. Si nos informations sont bonnes, et je ne doute pas qu'elles le soient, Caldwell en a réveillé un troisième. Nous devons empêcher que tous soient libérés, nous devons aider les Marqués. C'est ce que nous faisons déjà, mais nous devons être plus efficaces encore. Car si nous n'arrêtons pas le mal qui s'est mis en marche, il n'y aura plus personne à sauver des griffes de Caldwell. »  dit Siane avant de chercher son regard et Sévan hocha lentement la tête. Severus et Duncan étaient d'accord avec cela une position qui ne le surprenait pas. Ils devaient revoir leurs priorités à présent. Si arrêter Caldwell avait semblé être la première chose à faire au début, ce n'était désormais plus le cas et si Sévan était le premier à en être frustré, il avait également parfaitement conscience qu'ils avaient raison.

Le Blackadder retira sa main de sa poche, le minuscule bout de parchemin serré au creux de son poing. « Drago, tu m'as demandé si Gabriel avait laissé une note, des dernières paroles pour expliquer son geste, commença-t-il en parlant un peu plus fort afin que tous se taisent et l'écoutent, à présent. Il l'a fait. » il ouvrit sa main, dévoilant le mot qu'il déplia. Son regard balaya la pièce avant de se reposer sur ces quelques lettres. « Je suis désolé, c'est tout ce qu'il nous laisse pour expliquer son suicide. Je ne peux pas vous promettre que nous serons victorieux un jour. Ni même que tout ira bien et que nous nous retrouverons tous un jour, dans cette pièce pour regarder notre parcours avec fierté, sans avoir à pleurer nos pertes. Je suis incapable de vous promettre tout cela parce que ce serait vous mentir. Mais je peux vous jurer que jamais je ne vous abandonnerai en ne laissant que quelques mots griffonnés rapidement sur un bout de papier. » Sévan sortit sa baguette magique et d'un sortilège, fit léviter le morceau de parchemin devant lui, avant de le consumer à l'aide d'une petite flamme. La Vérité, puissante, dévastatrice, était prête à franchir ses lèvres, qu'adviendrait-il après cela ? Il n'en avait aucune idée, pas plus qu'il se sentait capable de contrôler ce qu'il était sur le point de dire. Des années de secrets retenues, cachées, enterrées.
« Vous avez raison, nous devons être unis. Plus encore, nous ne devons plus cacher quoi que ce soit aux autres. Nous ne vaincrons pas Caldwell si nous ne nous faisons pas confiance. Mais Siane a raison elle aussi, il n'est plus la priorité à présent, il n'est pas le plus grand danger qui nous menace tous. » Il s'interrompit, de nouveau envahi par cette sensation incontrôlable. La petite voix qui lui intimait de se taire, de ne pas dire cela s'estompait peu à peu, ne lui laissant que cette envie, ce besoin irrépressible de dire la Vérité. « Et croyez-moi quand je vous dis que rien ne me ferait plus plaisir que d'arrêter Caldwell et de lui faire payer ses crimes. Croyez-moi quand je vous dis que je suis bien placé pour le haïr de tous mes forces et souhaiter qu'un jour, nous mettrons un terme à ses agissements. Roy Caldwell... » Il s'interrompit, l'air perdu, mal à l'aise, son regard balaya la foule, probablement à la recherche d'une aide quelconque, d'une personne qui l'empêcherait de parler. Mais rien ne vint, personne ne pouvait arrêter cette puissance dévastatrice que le Ministre avait réveillée et qui passait à travers lui. « Clive Blackadder n'est pas mon père, Roy Caldwell l'est, lâcha-t-il précipitamment, comme si tout son corps avait souhaité expulser cette information, la sortir hors de lui pour qu'elle cesse de le ronger, comme toute vérité cachée depuis trop longtemps. Je... je ne pensais pas le dire un jour, j'aurais préféré entraîner cette information jusque dans ma tombe, pour que vous ne sachiez jamais cela, mais si je dois vous demander de me faire confiance alors je dois être franc avec vous mais surtout, je dois vous accorder la mienne, pleinement. » Un frisson parcourut son corps et il détourna le regard, le cœur au bord des lèvres. Pourquoi avait-il dit cela ? Comment avait-il pu penser qu'il devait leur dire cette vérité là ? Par Merlin, il avait envie de s'enterrer le plus profondément possible, à présent. « Si... si malgré cela, vous décidez que j'en vaux la peine... si vous décidez que je suis digne de diriger la Résistance, je... je ferai en sorte que l'on arrête les Cavaliers de l'Apocalypse, ensemble. Nous empêcherons Caldwell de plonger ce monde dans le chaos, puis nous l'arrêterons, pour tous ses crimes. » Il avait envie de fuir, en cet instant, penser le contraire serait mentir. Il avait envie d'échapper à leurs regards et à ce qu'ils pouvaient penser. Mais il ne le ferait pas. Il leur avait promis, il ne fuirait jamais.

Les conditions.


Comme toujours, le minimum de mots est de 200 et le maximum de 1 000.

C'est le second tour et la Vérité semble avoir de plus en plus d'effet sur Sévan, mais sur ceux qui l'entourent également ! Réfléchissez aux quatre secrets que vous allez faire éclater au grand jour, du plus insignifiant au plus grave !

Le premier tour dure jusqu'au 10 mai 2014 inclus. Toute personne n'ayant pas posté aura son personnage éliminé de la course. Il est fortement recommandé de poster plusieurs fois dans le même tour histoire de rendre l'intrigue beaucoup plus intéressante.

Il n'y a pas d'ordre pour l'intrigue, vous postez quand vous en avez envie. Pour rendre le rp plus amusant, nous avons décidé de faire un nouveau barème.

— vous postez en 2h, vos points sont multipliés par 14.
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Dernière édition par Sévan T. Blackadder le Mer 30 Avr - 14:32, édité 1 fois
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Drago Malefoy
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Un simple désolé. Pas d’autres explications. Juste trois mots jetés sur un papier. Ça énervait Drago. La lâcheté de Gabriel le mettait en colère. Il serra les poings en se disant qu’au final Alexis avait raison bon débarras. « Et croyez-moi quand je vous dis que rien ne me ferait plus plaisir que d'arrêter Caldwell et de lui faire payer ses crimes. Croyez-moi quand je vous dis que je suis bien placé pour le haïr de tous mes forces et souhaiter qu'un jour, nous mettrons un terme à ses agissements. Roy Caldwell... » Drago croisa ses bras sur sa poitrine, il était intrigué parce que le nouveau chef de la résistance allait dire. Il semblait si emporté, si perdu aussi vu le regard qu’il lançait à la salle qu’il songea un instant qu’il cédait à la panique. « Clive Blackadder n'est pas mon père, Roy Caldwell l'est, » Drago lâcha un hoquet de surprise. Il mit un certain temps avant de comprendre réellement la signification des mots que Sévan venait de dire. Clyde Blackadder n’est pas mon père, Roy Caldwell l’est. Le jeune homme était surpris. Choqué même. Comment un homme aussi cruel que Roy Caldwell avait pu avoir un fils ? Surtout un fils comme Sévan. La nature parfois… Je... je ne pensais pas le dire un jour, j'aurais préféré entraîner cette information jusque dans ma tombe, pour que vous ne sachiez jamais cela, mais si je dois vous demander de me faire confiance alors je dois être franc avec vous mais surtout, je dois vous accorder la mienne, pleinement. » Drago hocha la tête, il serait malvenu de sa part de le juger sur son paternel, le sien n’avait pas été un modèle non plus. « Si... si malgré cela, vous décidez que j'en vaux la peine... si vous décidez que je suis digne de diriger la Résistance, je... je ferai en sorte que l'on arrête les Cavaliers de l'Apocalypse, ensemble. Nous empêcherons Caldwell de plonger ce monde dans le chaos, puis nous l'arrêterons, pour tous ses crimes. » Drago toisa d’un air mauvais Neville. Depuis tout à l’heure, il lui semblait avoir en face de lui un vieux con aigri et ça ne lui plaisait pas. Où était passé le Gryffondor peureux qui avait pourtant réussi à détruire le dernier horcruxe de Voldemort ?

Le blond s’avança un peu plus dans la salle. « Ça serait hypocrite de ma part de te juger sur ton père. Le mien n’était pas mieux et pour gagner son respect et son amour j’ai fait des choix que je regrette amèrement encore aujourd’hui. J’ai pas à te juger, t’as pas choisi ta famille comme je n’ai pas choisi la mienne. » Il ne savait pas ce qu’il lui avait pris de balancer ça comme ça. Il n’avait plus parlé de son père depuis des lustres et encore moins à des gens qui avaient pu le détester auparavant. Il se sentait un peu honteux d’avouer ça à vive voix alors que personne n’était au courant, mais tant pis. « Je te suis, Sévan. » Fit-il d’un air déterminé, les sourcils froncés et évitant toujours soigneusement de regarder en direction de Potter.

530 mots en moins de deux heures ; + 420 points à la résistance.
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Severus T. Snape
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Intrigue — Don’t lie to me


Résistance !


L’atmosphère de la pièce était de plus en plus pesante. Une chape de plomb menaçait à chaque seconde de s’écrouler sur les membres de la Résistance. Ils avaient tous besoin d’extérioriser le mal qui les rongeait, les incompréhensions qui les empêchaient de fermer l’œil le soir. Severus Snape connaissait cette envie presque dévorante de vouloir des réponses à ses questions. Le plus vite possible, les meilleures possibles. Cependant, avec le temps et les épreuves qui avaient échelonné sa vie, l’ancien maître des potions avait appris la patience. Il savait maintenant qu’il faut laisser le temps faire son œuvre. Il n’est jamais bon d’intérioriser tout le mal, tous les doutes qui nous assaillent, mais il n’est jamais recommandé de tout faire exploser. Ce n’était pas le moment de fissurer cette Résistance qui a déjà tant souffert. Severus savait pertinemment que les épreuves n’étaient pas derrière eux. Ils avaient devoir redoubler d’efforts pour parvenir à entrevoir la lumière. Mais qui pour les guider ? Le regard foncé de Severus s’arrêta une nouvelle fois sur Sévan. Il était resté bien silencieux depuis le début de cette loghorrée verbale qui semblait toucher tous les jeunes gens présents ici. Était-il touché par le manque de confiance que ses camarades avaient en lui ? Ressentait-il déjà l’envie irrépressible de fuir ? Severus ne le quittait pas des yeux, et celui du jeune Blackadder agrippa alors son regard. S’il avait besoin d’un socle auquel se raccrocher, pour ne pas flancher, Severus serait ce socle. Depuis son amitié avec Clive, il s’était promis de prendre soin de cet fils, malmené par ce père violent et acariâtre. Je n’ai jamais eu de fils, mais si je devais alors l’imaginer, il aurait le courage silencieux de Sévan et l’impétuosité de Drago. Bien évidemment, Severus ne ferait jamais cet aveu à voix haute. Il préférait garder cette distance avec son filleul et Sévan, pour les endurcir, pour les pousser à se dévoiler un peu plus face au Serpentard. C’était la méthode qu’il avait employée avec de nombreux élèves à Poudlard. Elle avait fait ses œuvres – sauf avec Potter qui voyait en cette froideur distante la marque d’une profonde haine. « Je suis désolé, c'est tout ce qu'il nous laisse pour expliquer son suicide.» Désolé. Severus secoua imperceptiblement la tête. Désolé. Pourquoi est-ce que cet Etherington avait laissé ce mot aussi vague et dénué de sens ? L’ancien maître des cachots restait persuadé que l’absence de mots n’aurait pas été si douloureux pour les membres de cette Résistance. Pourquoi était-il désolé ? Severus abhorrait ce mot, utilisé à outrance. Désolé de vous avoir écrasé le pied, désolé d’avoir mangé le dernier croissant. Voilà ce que représentait ce mot insipide pour Snape. Alors pourquoi êtes-vous désolé Gabriel ? Pour les avoir abandonnés, pour avoir été aussi lâche ? Pour avoir été si peu efficace ? Severus voyait tant de raisons à ce moment, mais jamais il ne penserait que ce geste était celui d’un homme loyal et courageux. Jamais. Malgré l’incompréhension qui assaillit son cœur, Severus fixait toujours Sévan. Il semblait si prompt à se livrer. Peut-être trop ? « Mais je peux vous jurer que jamais je ne vous abandonnerai en ne laissant que quelques mots griffonnés rapidement sur un bout de papier. » Dans ces mots lâchés dans un sifflement, tout le monde pouvait y déceler une once de colère – aussi imperceptible était-elle. Rapidement, Severus balaya la petite pièce du regard. Certains avaient le regard perdu dans le vide, d’autres regards étaient au contraire enflammés par la colère ou l’incompréhension. Pouvait-il en être autrement ? Ils devaient faire face  à la lâcheté hypocrite de leur dernier chef, et en choisir un autre dans la foulée. Néanmoins, ces jeunes gens devaient apprendre que l’imprévu fait entièrement partie de leur quotidien à présent. Ils ne pourront plus dormir sur leurs deux oreilles, certains que dehors, personne ne court un grave danger. Ils ne pourront plus marcher tranquillement dans les rues du Chemin de Traverse sans avoir peur d’être épié, observé. Le repos n’existera plus, jusqu’à la Mort, seul moment béni de repos éternel. « Clive Blackadder n'est pas mon père, Roy Caldwell l'est.» Un silence oppressant s’installa alors dans la pièce. Severus ferma les yeux quelques instants. Sévan avait eu besoin de dégueuler ce secret qui lui faisait tant de mal. Il n’avait jamais voulu être le fils de Clive, mais il ne voudra jamais être le fils de Roy Caldwell. Qui le voulait ? Severus ouvrit de nouveau les yeux, et ses onyx se posèrent sur le jeune Blackadder. Il semblait presque soulagé d’avoir laissé échapper ses mots qui le torturent depuis son jeune âge. S’il était apaisé par cet aveu, alors Severus l’était pour lui. « Si... si malgré cela, vous décidez que j'en vaux la peine... si vous décidez que je suis digne de diriger la Résistance, je... je ferai en sorte que l'on arrête les Cavaliers de l'Apocalypse, ensemble. Nous empêcherons Caldwell de plonger ce monde dans le chaos, puis nous l'arrêterons, pour tous ses crimes. » Sévan avait désespérément besoin de la confiance de ses camarades. C’était un jeune garçon si simple, si loyal qu’il ne voulait pas se proclamer chef, dans un climat d’autocratie. Il voulait la confiance de tous. Cependant, Sévan, tu apprendras que tu ne pourras pas obtenir la confiance de tous tes alliés. Il faudra te méfier de tes proches comme t’inquiéter la distance latente de tes ennemis. La confiance est une utopie que l’Homme a inventée pour pouvoir fermer l’œil. Drago fut le premier à bouger, à réanimer cette assemblée qui semblait évanouie sous le poids de cet aveu tardif. « Ça serait hypocrite de ma part de te juger sur ton père. Le mien n’était pas mieux et pour gagner son respect et son amour j’ai fait des choix que je regrette amèrement encore aujourd’hui. J’ai pas à te juger, t’as pas choisi ta famille comme je n’ai pas choisi la mienne. » Bien sûr. Severus était sûr que Drago allait apaiser les doutes de Sévan avec sa propre expérience. Lucius n’était pas un mauvais père, mais il n’en avait pourtant pas été un bon. C’était toute la complexité de Lucius Malefoy. Dévoré par l'appât du pouvoir, dévoré par ses craintes d’échec. Il n’a pas supporté cette ultime défaite. « Je te suis, Sévan. » Severus hocha silencieusement la tête. Son filleul avait décidément tellement grandi en son absence. Severus sentit son cœur le piquer lorsqu’il pensait à cette période où il l’avait laissé seul. Comme Lucius, tu l’as abandonné. Le Serpentard s'avança alors vers Drago et posa sa main sur son épaule. C’était le geste le plus chaleureux que Severus pouvait se permettre. C’était bien simple, mais c’était lourd de sens pour le maître en potions. « Tu sais ce que je pense de toute cela Sévan. Peu importe qui est ton père, peu importe qui t’a élevé. Je ne vois pas Clive lorsque je te regarde. Je vois encore moins Roy Caldwell, cet homme dévoré par son orgueil et sa mégalomanie. Je vois un jeune homme courageux, assuré, rassurant et honnête. Un homme qui pourra guider cette Résistance sur le droit chemin. Si ce chemin sera sinueux et étroit, si les obstacles seront nombreux, tu pourras compter sur mon soutien indéfectible.» Severus ancra son regard dans celui du jeune Sévan. En avait-il besoin ? Severus ne le savait pas. Cependant, il était persuadé que lui-même en avait besoin. La peur du jugement des autres est un des plus sûrs soutiens de la morale.


1240 mots en moins de 2 heures. + 560 points aux neutres.
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D. Alexis Hoover
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don't lie to me

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Malgré moi, je me reconcentre réellement sur la conversation. Ce qui il y a quelques minutes n'était qu'un mensonge pour éloigner Duncan devient vérité. Pourquoi? Eh bien parce que notre cher Sévan national a décidé de reprendre la parole. Après être resté de côté et nous avoir tous laissé jacasser, voilà que monsieur le nouveau chef décide de reprendre sa place. Il était temps, j'ai envie de dire. Les bras croisés devant la poitrine et le visage indifférent, je m'apprête à l'écouter. Mais ses premiers mots me font froncer les sourcils. « Drago, tu m'as demandé si Gabriel avait laissé une note, des dernières paroles pour expliquer son geste, J'avance alors d'un pas, soudain curieuse. Sévan semble tenir quelque chose dans la main. Il l'a fait. » J'ouvre la bouche de surprise et d'impatience. J'ai besoin de savoir ce qui est écrit sur ce putain de papier, sinon je jure que je vais devenir folle. C'est vital, complètement, vraiment vital. Comment a-t-il pu garder ça pour lui, hein? Je lui en veux soudain plus qu'à toutes les autres personnes réunies. « Je suis désolé, c'est tout ce qu'il nous laisse pour expliquer son suicide. Je ne peux pas vous promettre que nous serons victorieux un jour. [] Mais je peux vous jurer que jamais je ne vous abandonnerai en ne laissant que quelques mots griffonnés rapidement sur un bout de papier. » La colère remonte tout à coup dans tout mon corps. C'est bien gentil ton petit discours, Blackadder, en attendant, quand vas-tu nous dire exactement ce qu'il y a sur ce putain de parchemin. C'est bon, on te croit, allez, dis-nous. Je le vois qui fait léviter le petit papier devant lui. Je suppose qu'il va en grossir l'écriture pour que nous puissions tous voir ce qu'il y est écrit. J'attends, le cœur battant. Mais rien de ce que j'aurais pu présager ne se produit. De sa baguette, Sévan réduit en cendres les derniers mots de Gabriel, et mes derniers relents de santé mentale avec. J'ai envie de me ruer sur lui et de lui arracher les yeux. Comment ose-t-il brûler les derniers mots de Gabriel avant que j'ai pu les lire, comment? Personne autour de moi ne semble aussi horrifié. J'imagine que c'est un symbole pour eux, quelle bande d'idiots pathétiques. Les symboles ne servent à rien dans ce monde, et encore moins les hommes qui les mettent en scène. Ma colère envers Sévan n'a pas de limite et seule la foule présente me retient de me jeter sur lui et de lui casser sa putain de gueule. Je ne comprends pas qu'autour de moi, ils restent tous stoïques, comme si de rien n'était.

Puis je comprends. Je suis désolé n'était pas une simple excuse polie de Sévan. Mais bel et bien les mots laissés par Gabriel. C'est pour ça que personne n'a bougé quand il a jeté le sortilège sur le parchemin. J'ai l'impression d'assister à une nouvelle mascarade. Je suis désolé, vraiment? Ce connard se fout de la terre entière, et surtout, il se fout de ma gueule. Je lui en veux d'autant plus. Son suicide me met en colère, mais ces mots, c'est encore pire. Pire que de la lâcheté, pire que toutes les autres chose qu'il a faîtes dans sa vie. Je le hais pour tout ce qu'il a fait dans sa putain de vie. Je le hais pour m'avoir prise sous son aile, parce que c'est l'annonce du fait que j'étais son apprentie qui a fait de moi une fugitive. Je le hais pour avoir fait de jolis sourires et m'avoir appris des tas de choses en me cachant la chose la plus importante, que j'étais sa nièce, et que j'avais un frère jumeau. Je le hais de m'avoir caché que ma mère n'était qu'une pauvre traînée niaise qui a préféré abandonner ses gamins plutôt que de les aider à grandir. Je le hais pour ses absences, les heures que j'ai passé à l'attendre au manoir Saint James, jusque tard dans la nuit, pour finalement comprendre qu'il ne serait pas là. Qu'il ne viendrait pas. Je le hais pour avoir feint sa mort, et m'avoir réduit à néant pour rien. Je le hais pour être revenu et nous avoir servi des excuses stratégiques alors que j'avais besoin de lui. Je le hais de nous avoir envoyé dans un précipice, tous, et d'avoir envoyé mon ange à la mort. Mon Aleks, mon sauveur, mon tout. Je le hais pour sa bêtise, pour sa lâcheté. Je le hais tout court, de tout mon cœur, de toute mon âme. Tout ici me dégoûte encore davantage. Tous ces murs sont emplis de souvenirs, d'espérances vaines, de bêtise et de bons sentiments que j'ai porté à bout de bras pendant trop longtemps. Tout ici empeste Gabriel, et je vois ses yeux dans le regard de chacune des personnes présentes.

« Clive Blackadder n'est pas mon père, Roy Caldwell l'est, Je me fige, soudain réveillée par ces mots inattendus. Tout en moi se glace. Alors finalement, nous avons tous nos secrets, pas vrai? Je... je ne pensais pas le dire un jour, j'aurais préféré entraîner cette information jusque dans ma tombe, pour que vous ne sachiez jamais cela, mais si je dois vous demander de me faire confiance alors je dois être franc avec vous mais surtout, je dois vous accorder la mienne, pleinement. Si... si malgré cela, vous décidez que j'en vaux la peine... si vous décidez que je suis digne de diriger la Résistance, je... je ferai en sorte que l'on arrête les Cavaliers de l'Apocalypse, ensemble. Nous empêcherons Caldwell de plonger ce monde dans le chaos, puis nous l'arrêterons, pour tous ses crimes. » Je reste silencieuse, ruminant encore et encore les mauvais sentiments qui m'accablent. Drago prend la parole et lui assure qu'il le suivra. Je ne suis pas surprise. Rogue en fait de même, assurant que peu importe qui est son paternel, Sévan est un bon gars. Je coince mes cheveux derrière mes oreilles. J'éclate d'un petit rire exaspéré. « Finalement, nous ne sommes pas si différents, Sévan. Tu es le fils de Roy le fou, et je suis la nièce de Gabriel le lâche. Quelles belles familles. » Cette fois, je ris franchement. « Une chance que tu ne sois pas comme ton connard de paternel. » La vulgarité n'est pas une habitude chez moi, mais une toute autre personne s'est glissée dans mon corps. Je suis crevée, exténuée, lassée. « Je crois en toi Sévan. Tu feras un très bon chef, j'en suis plus que certaine. » J'assure en regardant Sévan d'un air assuré. « Mais pour les autres. Vitaly nous a dit que ceux qui voulaient agir dans le dos des autres devaient partir, eh bien je quitte le navire. Ça vaut mieux pour tout le monde, je suis sûre que beaucoup d'entre vous le pensent. » dis-je, les yeux profondément plongés dans ceux de l'agent-double. Sur ce, je traverse la foule et monte les escaliers à toutes jambes.

1166 mots en plus de 14 heures ; + 40 points à la résistance.
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